Hello !

Me voici de retour avec le 8ème chapitre ! Navrée de ne pas avoir pu poster hier, la journée a été bien chargée !

Je vous souhaite une bonne lecture ;-)


Chapitre 8

15 décembre 2006

Lorsqu'elle avait proposé de retourner à la bibliothèque ce matin, il avait ouvert les yeux si grands qu'elle avait cru les voir sortir de leur orbite. Elle n'avait pas insisté. Il fallait bien admettre que la veille, leurs recherches n'avaient pas abouti à grand-chose… Ceci dit, après une nuit de réflexion, elle avait refusé de s'avouer vaincue si rapidement. Les livres offraient toujours des solutions. Toujours.

C'est donc plus déterminée que jamais qu'Hermione avait pris la route de la bibliothèque dès son petit-déjeuner terminé. Drago de son côté, avait proposé d'aller explorer la ville pour trouver des indices. Elle avait hésité à le laisser seul. Après tout, ses dernières interactions avec des moldus n'avaient pas vraiment été une réussite ! Mais puisqu'il semblait faire des efforts pour bien se tenir, depuis leur pacte, elle avait décidé de faire un pas en avant, elle aussi. Et au moins, seule à la bibliothèque, elle n'aurait pas à subir les jérémiades de qui que ce soit.


- Comment a-t-il pu faire une chose pareille ?! Moi qui pensais que je lui plaisais, bouuuuuuh !

En soupirant, Hermione tapota maladroitement le dos d'Amy, qui venait de fondre en larmes pour la 4ème fois depuis son arrivée. Elle allait devoir remettre ses recherches à plus tard…

- Je suis tellement, tellement désolée pour vous Amy, dit-elle, penaude. Il n'a pas cherché à vous joindre depuis hier soir ?

- Je ne lui en ai pas laissé l'occasion, je me suis sauvée sitôt la cérémonie lancée hier et je n'ai pas rallumé mon téléphone depuis. Il est peut-être passé chez moi… Mais j'ai dormi ici, c'est ce que je fais toujours quand je ne vais pas bien. Oh Hermione, comment ai-je pu être aussi naïve ! J'aurais dû m'en douter, toutes les affaires de succession de Miss Figgs sont réglées depuis des lustres et personne n'est mort à Cedar Hill depuis, cette histoire d'héritage était forcément louche…

Hermione ne répondit pas. Il n'y avait pas de bonne réponse pour soigner un chagrin d'amour, elle le savait. Même un chagrin d'amour de téléfilm de Noël, pensa-t-elle ironiquement. C'était curieux tout de même, les habitants de cette ville semblaient tous incroyablement heureux à leur arrivée. Cette trahison de Nate était-elle l'élément perturbateur qui venait systématiquement ébranler l'équilibre des protagonistes ? Ça ne ressemblait pas vraiment au quiproquo habituel. Alors, y allait-il avoir d'autres drames de ce genre ? Hermione frissonna. Même si elle avait pleinement conscience d'être dans un univers parallèle probablement fictif, elle ne pouvait s'empêcher de trouver les habitants de Cedar Hill très sympathiques. Bien plus que les sorciers avec lesquels elle avait dû composer ces derniers mois, à commencer par son très cher supérieur hiérarchique. Elle pensa furtivement à Thomas, Hilda, ou encore Gemma qu'elle avait brièvement croisée, avant de se rassurer. Il n'y avait qu'un élément perturbateur par téléfilm de Noël, elle n'avait pas de raison de s'inquiéter. Tout irait bien pour eux.


Une fois encore, Drago se sentait impuissant. Ce qui arrivait bien trop souvent, depuis que Granger était de retour dans sa vie, pensa-t-il en plissant le front. Il avait beau flirter très régulièrement avec le danger (quoique sa vie de conjureur de sort était tout de même bien plus paisible que sa jeunesse dans les jupes de Voldemort, songea-t-il amèrement), il s'était rarement trouvé aussi désarmé. A Cedar Hill, rien n'était dangereux. Les gens étaient accueillants, gentils. Les enfants étaient polis et bien élevés. Il y avait du travail pour tout le monde et d'ailleurs, tout le monde adorait son travail, ses collègues, son chef. Les journées n'étaient jamais trop courtes pour tout faire, les amis jamais loin. Quant aux familles, il semblait qu'elles ne se querellaient jamais. Les rares voitures qui circulaient en ville étaient attentives aux piétons, même s'il s'en tenait à distance raisonnable, ces inventions moldues étaient autrement plus dangereuses que le transplanage, pour sûr. Il n'y avait pas de vol, de crime, pas même un petit délit de rien du tout. Par Merlin, il ne faisait même pas froid alors que tout était recouvert de neige !

Drago réprima un frisson. Il était peut-être là, le danger. Il serait sans doute facile se de laisser attendrir par cette atmosphère mièvre et romantique. Par Salazar, ça n'était pas le genre de Drago. Il était froid, cynique, calculateur. Il aimait se moquer des autres, jouer des tours. Malgré tout… tout le monde aspirait à une vie calme et sans heurts et sans doute que lui aussi, tout au fond. Il en était persuadé. Mais alors, si Granger et lui ne trouvaient pas rapidement comment rentrer à Londres, se pouvait-il qu'ils finissent par prendre racine ici, tous les deux ? Finiraient-ils par oublier leur vie d'avant, leur vie morne et parfois triste, mais pleine d'aventures et d'imprévus ? Drago se demanda si d'autres habitants de Cedar Hill étaient comme eux, restés piégés après être arrivés par hasard. Et s'ils avaient oublié d'où ils venaient.

- Tu as l'air triste. Personne n'est jamais triste ici d'habitude.

Drago sursauta. Plongé dans ses sombres pensées, il avait laissé ses pas le mener jusqu'à un petit parc, un peu à l'extérieur du centre-ville. Il s'était assis sur un banc et aurait sans doute passé de longues heures à ruminer, si deux grands yeux bleus ne s'étaient pas penchés vers lui pour l'interpeller.

Il se redresse quelque peu. Derrière les yeux bleus se tenait une petite fille blonde, qui ne devait pas avoir plus de 6 ou 7 ans. Elle l'observait religieusement, semblant à la fois inquiète et curieuse.

- Qui es-tu toi ? Demanda Drago, incrédule.

- Je suis Jane Emerson, j'ai 6 ans et 3 mois et je vis à Cedar Hill depuis que je suis toute petite. Je vais à l'école d'habitude, mais là ce sont les vacances. Quinnie et Joy sont en vacances au ski alors je suis toute seule, je m'ennuie… Oh ! Et j'adore les chiens. Et toi, tu aimes les chiens ?

Drago resta un instant étourdi par le flot de paroles de la gamine. Elle n'avait même pas pris le temps de respirer. Il songea un instant avec amusement aux longs exposés de Granger.

- Par le caleçon de Salazar, mais qu'est-ce que j'ai fait pour mériter ça, maugra-t-il.

- C'est qui Salazar ? C'est toi ? C'est bizarre comme prénom.

- Mon prénom n'est pas bizarre gamine ! Je m'appelle Drago. Drago Malefoy.

- Oh. C'est quand même bizarre. Tu aimes les chiens, Drago Malefoy ?

- Non. Les chiens n'ont aucun intérêt. Ils puent, ils bavent et sont couverts de puces. Mieux vaut un hibou, au moins, c'est utile pour porter le courrier.

- Ce sont les hiboux qui portent le courrier ? Papa m'avait dit que c'était Gordon le facteur ! Mais alors, tu crois que le Père Noël va recevoir ma lettre ? Je l'ai donnée à Gordon, pas à un hibou !

La fillette semblait soudainement au bord des larmes.

- Qu'est-ce que tu fais ici toute seule d'abord ? Demanda-t-il précipitamment pour éviter le drame. Où sont tes parents ?

- Mon père est au travail. Il travaille tout le temps. Et Maman est au ciel.

Le jeune homme déglutit douloureusement. Sérieusement ? Sérieusement ?! Pourtant il était un bon conjureur de sort, il respectait la loi sorcière et par Merlin il faisait même des efforts pour être gentil avec Granger ! Certes son passé n'était pas des plus glorieux mais il faisait se son mieux pour se racheter une conduite, sincèrement. Alors nom d'un hippogriffe, pourquoi lui infligeait-on… ça ?!

- Tu ne devrais pas être ici toute seule. Rentre chez toi.

- Oh non, chez moi je m'ennuie ! Tu ne veux pas venir au refuge avec moi plutôt ? C'est là que j'allais quand je t'ai croisé.

- Le refuge ? C'est quoi le refuge ?

- Viens avec moi, je vais te montrer !