Hello !
Et voici le chapitre 10 de cette fiction.
Je vous remercie pour vos reviews, n'hésitez pas à me laisser votre avis, il est précieux !
Bonne lecture,
M
Chapitre 10
16 décembre 2006
- Thomas ? Thomas ! Debout, marmotte !
- Mmmh ? Oh, Hermione ! Bonjour !
La jeune femme sourit à la vue du jeune homme qu'elle venait vraisemblablement de réveiller, derrière le comptoir de l'auberge. Mais son sourire se fana en voyant le pli soucieux qui lui barrait le front et les cernes qui entouraient ses yeux.
- As-tu dormi un peu ?
Thomas eut un sourire contrit.
- Hum, pas vraiment. J'ai passé la nuit à tourner le problème dans ma tête et je ne vois pas de solution.
- Comment va Hilda ?
- Elle va mieux, le médecin a fait des miracles. Elle va rester alitée quelques jours puis elle pourra se déplacer avec des béquilles. Mais à son âge, la rééducation va prendre des semaines.
- Comment va-t-elle gérer l'auberge avec une jambe dans le plâtre ? Je peux bien entendu aider le temps de mon séjour ici mais…
- C'est très gentil Hermione, Drago m'a fait la même proposition ce matin.
Dire qu'Hermione était surprise était un euphémisme. D'aussi loin qu'elle se souvienne, elle n'avait jamais entendu Malefoy proposer son aide à qui que ce soit.
- Vraiment ?
- Ne sois pas si étonnée Hermione, voyons ! Je sais que vous vous chamaillez sans cesse lui et toi, mais tout de même, depuis le temps que vous vous connaissez, tu as bien dû te rendre compte que c'était un homme bien.
- Hum, oui… Oui bien sûr, répondit-elle, gênée. Et donc, tu acceptes notre aide ?
- A vrai dire, j'aimerais avoir le luxe de la refuser mais je ne peux pas, j'accepte donc avec plaisir et gratitude. Les fêtes approchent, l'hôtel ne désemplit pas, je ne sais pas comment Grand-Mère fait pour gérer ça toute seule.
- Elle est littéralement née pour ça ! Rit Hermione.
- C'est vrai ! Cela dit, je vois bien qu'elle n'a plus l'énergie qu'elle avait quand j'étais jeune. Nous sommes le 16 décembre et l'hôtel n'est pas décoré pour Noël, il y a la vente de biscuits de Noël solidaire à préparer, les chambres à nettoyer…
- Pas de panique Thomas, Malefoy et moi ferons de notre mieux pour t'aider. Et tu… tu repars le 20, c'est bien ça ?
Le visage du brun se ferma.
- Je ne peux pas laisser Grand-Mère seule dans cet état. Elsa serait bien venue prendre la relève, mais elle est enceinte jusqu'aux yeux ! J'ai appelé mes patrons hier soir pour reporter mon retour. Ils ne comprennent pas… Il est donc probable que je n'aie pas la promotion que j'attendais.
- Oh, je suis désolée Thomas, sincèrement.
Le jeune homme balaya la compassion d'Hermione d'un geste de la main.
- Ne le sois pas Hermione. Tout arrive pour une raison. Si je n'ai pas cette promotion, c'est sans doute que je n'étais pas fait pour ce poste. Et puis, Grand-Mère passe avant tout, quoiqu'il se passe. Elle est la seule famille qui me reste.
- Oh. Thomas, je -
- Ne t'en fais pas, coupa-t-il, tout va bien. Mes parents sont morts il y a longtemps, je n'avais que 6 ans. Accident de voiture. C'est Hilda qui m'a élevé ici, elle-même était veuve depuis bien longtemps, je n'ai jamais connu mon grand-père. J'ai littéralement grandi dans cette auberge, ici… c'est bien plus que ma maison, c'est là où sont mes racines. Le snowflake Inn, Hilda… C'est mon foyer.
Hermione ne répondit pas et fut surprise d'être si émue en entendant l'histoire de Thomas. A quel moment la cartésienne pragmatique et raisonnée qu'elle était avait-elle oublié que les personnes qui l'entouraient n'existaient que dans une télévision ? Elle n'en savait rien. Mais savoir que ses nouveaux amis étaient en difficulté, c'était fichtrement difficile à encaisser.
- On va y arriver Thomas, ne t'inquiète pas. Tu peux compter sur nous.
- Je sais Hermione, sourit-il en retour. Je sais.
- Assis ! Summer, assis ! Non, pas comme ça voyons ! Attends, je te montre !
Drago réprima un sourire à la vue de Jane qui s'asseyait consciencieusement devant un jeune chiot fou. Le dénommé Summer avait visiblement bien plus envie de jouer que d'obéir aux ordres de la fillette, et ce malgré les friandises qu'elle promettait.
Tôt ce matin, il avait quitté la chambre qu'il partageait avec Granger au Snowflake Inn. En s'étirant, il s'était de nouveau étonné de ne ressentir aucune courbature alors qu'il dormait sur le sol depuis plusieurs nuits. Vraiment, tout était étrange, par ici… Il était sorti marcher, ayant dans l'idée de se retrouver seul avec ses pensées. La veille, après la chute d'Hilda dans la cuisine, tout s'était bousculé. Il avait fallu courir chercher le médecin, qui ne répondait pas au téléphone, porter Hilda dans sa chambre (que Drago avait qualifiée de réplique du bureau d'Ombrage, tant les chats étaient omniprésents dans la décoration), rassurer Thomas qui allait devoir prendre la relève. Il s'était surpris lui-même de trouver les bons mots pour le rasséréner, lui qui était d'ordinaire si maladroit dans les relations humaines. Oh, il n'avait pas été très loquace, ça n'était pas son habitude. Mais tout de même, il avait su dire ce que Thomas avait besoin d'entendre à ce moment-là. Il avait réussi à lui offrir une oreille attentive, une épaule solide sur laquelle s'appuyer. Il se demandait s'il avait déjà eu à endosser ce rôle avec Blaise et Pansy. Sans doute, il ne s'en souvenait pas. Avec Thomas, c'était venu naturellement, comme s'ils se connaissaient depuis de longues années. A la réflexion, Drago se dit que la magie de Noël y était peut-être bien pour quelque chose. Par Salazar…
Inconsciemment, ses pas l'avaient guidé au refuge qu'il avait découvert quelques jours plus tôt avec Jane. Il avait retrouvé la blondinette en train d'aider à nourrir les chiens. A nouveau, elle avait dit que son père était parfaitement au courant de sa présence ici. Louisa, la responsable du refuge, avait haussé les épaules. Elle n'en savait pas plus que lui sur cette gamine. Mais Jane semblait dans son élément, et ni elle ni Drago n'avaient eu à cœur de la ramener chez elle.
- Summer ! Non, tu ne comprends pas ! Allez, on réessaie ! Drago, tu viens m'aider s'il te plaît ?
Les pas du blond se dirigèrent automatiquement vers la petite avant qu'il ait eu le temps de refuser. S'asseoir devant un chien pour lui montrer comment faire ? Vraiment ? Par le slip de Merlin, il était en train de perdre la boule. Mais au fond, tout au fond, Drago se sentait bien. A sa place.
- Hermione ? Oh, excusez-moi, je ne voulais pas vous déranger dans votre lecture.
- Nate ? Oh, bonjour ! Qu'est-ce que… Qu'est-ce qui vous amène ici ?
L'intéressé s'approcha prudemment. Il était mal rasé, ses cheveux ébènes balayaient son visage et des cernes soulignaient ses yeux.
- Hum, je voudrais… vous parler. Mais d'abord, comment va Hilda ?
Hermione le dévisagea, suspicieuse. De passage, Nate logeait à l'auberge lui aussi, mais il s'était fait plutôt discret ces deux derniers jours.
- Elle ira mieux, mais ça risque de prendre du temps. Elle garde le moral malgré tout. Je suis passée la saluer ce matin et elle m'a enguirlandée car j'allais sortir sans manteau. Hilda reste notre Hilda !
Ils rirent tous deux, à la fois soulagés et quelque peu gênés.
- Tu… Voulez-vous vous asseoir ?
- Oh, on peut se tutoyer si tu veux, on a sans doute presque le même âge, répondit-il en s'asseyant. Hermione… Je voudrais te parler de la bibliothèque. Et… et d'Amy.
Le visage d'Hermione se ferma.
- Par quoi veux-tu commencer ? Demanda-t-elle un peu plus sèchement qu'elle n'aurait voulu. Par le fait que tu lui aies menti sur ton identité, ou par le fait que tu t'apprêtes à détruire ce qu'elle a de plus cher au monde ?
- Je… Nate soupira. Je suis tellement désolé Hermione, si tu savais ! Je ne voulais pas lui mentir, à l'origine. Le cabinet Anderson's… C'est mon père qui l'a fondé. Il s'apprête à prendre sa retraite et ce projet de complexe hôtelier… C'est son dernier. Il m'a envoyé ici pour tout superviser. Si je parviens à mener le projet à bien… Je lui prouverai que je suis capable de reprendre les rênes du cabinet. Je n'ai pas le choix.
- Ça n'explique pas pourquoi tu n'as pas dit à Amy qui tu étais, intervint Hermione.
- Lorsque je suis arrivé en ville il y a quelques semaines, je ne comptais pas cacher mon identité à qui que ce soit. J'ai bien sûr commencé par visiter la bibliothèque. Et lorsque j'ai rencontré Amy, et que j'ai vu à quel point cet endroit lui tenait à cœur… Je n'ai pas réussi à lui dire la vérité. C'est lâche, je le sais bien Hermione mais… Le fait est qu'Amy me plaît. Beaucoup.
- Oh. Tu ne lui as donc pas menti sur tout, dit Hermione doucement.
- Non ! Je sais que j'aurais dû m'en tenir éloigné, mais je n'en ai pas eu le courage. Elle est tellement vive, intelligente, passionnée ! J'ai continué à venir à la bibliothèque, en m'enfonçant peu à peu dans mon mensonge. Je t'assure Hermione, je ne lui ai pas dit pourquoi j'étais là, mais pour le reste, tous les échanges qu'on a eus, les moments qu'on a partagés, les souvenirs que je lui ai racontés… Je lui ai dit la vérité. Et les sentiments que j'ai pour elle… Je ne fais pas semblant.
Hermione resta silencieuse un moment, pensive. Elle avait visiblement eu tort. Il y avait bien plus qu'un élément perturbateur dans ce film ! Elle soupira.
- Je comprends Nate. Mais pourquoi me raconter tout ça à moi ? C'est à Amy qu'il faut le dire.
- Elle refuse de me voir, répondit-il l'air défait. Et honnêtement, je la comprends. J'ai essayé de parler à mon père, de lui dire de trouver un autre endroit… Pour être franc, j'ai même essayé de le faire changer d'avis avant de venir. J'avais vu des plans de la bibliothèque et des photos de la ville. Cedar Hill est tellement typique ! Venir défigurer le centre-ville avec un hôtel de luxe… ça n'aurait aucun sens. Mais il ne m'écoute pas, lui non plus.
Hermione prit le temps de réfléchir avant de répondre. Il fallait absolument qu'elle parle à Malefoy. Si leur clé pour rentrer à Londres était de résoudre tous les problèmes des habitants de cette ville… Alors ils avaient du boulot !
- Je vais essayer de parler à Amy. Je ne garantis pas qu'elle m'écoutera, mais je ferai de mon mieux. Et pour la bibliothèque… Je suis sûre qu'on peut faire changer ton père d'avis. Je ne sais pas encore comment… Mais je trouverai. Je te le promets.
