Hello !
Avec toutes mes excuses pour le retard, voici le chapitre 17. Un chapitre un peu plus calme, tout en douceur, mais je crois que nos protagonistes en ont bien besoin après le tumulte des derniers jours... et avant la tempête qui arrive ? ;-)
Bonne lecture !
M
Chapitre 17
20 décembre 2006
Drago était allongé dans ce lit immense, les yeux grand ouverts, fixant le plafond comme si celui-ci allait lui donner les réponses à ses questions. Hermione avait quitté le lit quelques minutes plus tôt et il entendait l'eau couler dans la salle de bain. Dire qu'il était perdu était un euphémisme. Il eut un rire sans joie. Il y a moins de 10 jours, Drago Malefoy était conjureur de sorts à Gringotts, affecté temporairement au bureau annexe des aurors du Ministère de la Magie. Il travaillait en binôme avec James Farell, dînait avec ses amis Blaise et Pansy au moins une fois par semaine, allait déjeuner chez sa mère chaque dimanche. Il habitait un petit appartement dans la banlieue londonienne, même si, de par son job, il n'y était souvent que de passage. Il menait une existence plutôt tranquille, et ça lui convenait, après les années d'errance de son adolescence. Il s'offrait son quota d'adrénaline en mission, était respecté de la plupart de ses collègues et aimait savourer un bon whisky pur feu en lisant la Gazette du Sorcier lorsqu'il pouvait rentrer chez lui le soir. Oui, la vie de Drago Malefoy était bien rangée, et ça lui allait parfaitement.
Et voilà qu'Hermione Granger avait débarqué et avait complètement bouleversé sa petite routine. En moins de temps qu'il n'en fallait pour dire Quidditch, il s'était retrouvé colocataire de son ennemie d'enfance, coincé dans un pays inconnu qui dégoulinait de mièvrerie. Pire, ils étaient désormais partenaires pour répandre l'amour et l'amitié dans ce foutu pays de Noël avant de pouvoir regagner Londres. Et pire encore… il était clairement, inéluctablement, en train de s'enticher de cette foutue partenaire.
Nom d'un hippogriffe.
La veille, après le petit-déjeuner, ils avaient passé la journée dans le salon du Snowflake Inn. Ils avaient lu au coin du feu, papoté un peu, Hermione avait poursuivi ses recherches sur la bibliothèque jusqu'à ce qu'elle s'endorme, la tête posée sur les genoux du blond. Il avait été mal à l'aise… 5 secondes, peut-être même moins. Lorsque Hilda, appuyée sur un canne, avait passé une tête dans le salon, elle avait trouvé Drago caressant distraitement les cheveux d'une Hermione profondément endormie, tandis qu'il lisait un roman prêté par Thomas. Le soir venu, Thomas et Hilda les avaient rejoints pour dîner. Ils s'étaient régalés et avaient passé une excellente soirée ensemble. Drago avait, inconsciemment, multiplié les prétextes pour toucher la brune. Une main sur l'épaule alors qu'ils rejoignaient la grande table de la salle à manger, un effleurement en lui passant le plat, deux genoux qui s'entrechoquent l'air de rien sous la nappe. Comme pour s'assurer que sa peau avait retrouvé sa chaleur, après l'avoir portée, glaciale, dans son lit, l'avant-veille. La soirée était déjà bien avancée lorsqu'ils avaient rejoint leur chambre. Et c'est tout naturellement, sans avoir besoin de se concerter, qu'ils s'étaient couchés dans le même lit. C'est encore plus naturellement qu'Hermione s'était blottie contre son torse. Et c'est toujours le plus naturellement du monde qu'il avait refermé les bras dans son dos et posé sa tête sur la sienne avant de s'endormir.
Drago grogna un peu. Tout aurait pu être simple, aussi simple que leurs mains qui s'effleuraient sans cesse, leurs sourires en coin, leurs yeux qui se cherchaient en permanence. Tout aurait pu être simple… mais il savait que tout, absolument tout était compliqué. D'abord parce qu'envisager une quelconque relation entre Hermione et lui semblait être une idée aussi loufoque que Voldemort dansant le ballet en tutu rose à l'Opéra de Paris. Ils s'étaient détestés durant de longues années. Leurs amis se détestaient encore. Leurs personnalités, leurs modes de vie, leurs univers étaient radicalement opposés. Ensuite, parce que Drago ne savait pas si les sentiments qu'il commençait à ressentir pour la brunette étaient bien réels… Ou pilotés par ce fichu esprit de Noël qui semblait les contaminer chaque jour un peu plus. La veille, il s'était surpris à s'attendrir en voyant Thomas rougir jusqu'aux oreilles quand Hilda l'avait taquiné à propos de Gemma. Le brun avait murmuré une phrase digne d'un roman à l'eau de rose et Drago s'était mentalement flagellé de sourire bêtement. Il avait changé, et Hermione aussi. Il avait perdu de sa verve et elle était bien plus douce, plus tendre. Dans ce contexte, qu'en était-il de ses sentiments ? D'aussi loin qu'il se souvienne, Drago n'avait jamais eu de papillons dans le ventre en voyant une jeune femme sourire ou rire. Oh bien sûr, il en avait désiré certaines, aimé d'autres peut-être. Mais il avait toujours su rester maître de ses émotions, il n'avait jamais lâché prise. Il sentait bien que la brune aussi était troublée en sa présence. Ses joues rougies à la patinoire n'étaient qu'un signe parmi d'autres. Mais ressentait-elle la même chose que lui ? Partageait-elle ses interrogations ? Et surtout, surtout, tout cela était-il bien réel ?
- Gemma ! Oh, quelle surprise ! Comment vas-tu ?
- Bonjour Thomas, répondit la rouquine en entrant. Je vais bien, merci. Hilda m'a demandé de déposer des poinsettias pour fleurir l'auberge, elle… elle ne t'a rien dit ? Ajouta-t-elle en voyant l'air surpris de son vis-à-vis.
Thomas se gratta l'arrière de la tête, gêné. Connaissant sa grand-mère, celle-ci avait sans doute volontairement mangé la commission…
- Eh bien non, elle ne m'a pas prévenu. Avec tous les médicaments qu'elle prend en ce moment, elle doit être un peu perturbée. Mais ne t'en fais pas, tu tombes très bien à vrai dire, c'est très calme ce matin. Je t'aide à décharger le pick-up ?
- Volontiers !
Les deux jeunes gens se mirent à la tâche en silence. Evidemment, Hilda avait mystérieusement disparu… Thomas sourit. Sa Grand-mère était diabolique.
- Alors, tu es prête pour le concours de la Rose de Noël ? Interrogea Thomas tandis qu'ils installaient quelques fleurs sur la rampe d'escalier.
La jeune femme haussa les épaules avant de répondre.
- Je crois que oui… J'ai travaillé toute l'année sur cette rose, mon père y a placé de grands espoirs.
- Mais… ?
- Mais je ne sais pas, j'ai le sentiment qu'il manque quelque chose. Enfin, elle est en train de fleurir, mais c'est curieux, c'est très lent, on dirait qu'elle attend quelque chose pour terminer sa floraison… ça doit te sembler un peu bizarre ce que je te dis là, non ?
- Pas du tout Gemma. Je sais à quel point tu aimes prendre soin de tes fleurs. Tu te souviens quand j'ai fichu en l'air la composition printanière de ton père en essayant de quitter la serre sans me faire prendre, après un de nos rendez-vous ?
- Si je m'en souviens ! Mon père a fait la tête pendant des semaines !
- Si je me rappelle bien, tu m'as fait la tête aussi…
- Evidemment, tu avais ruiné des mois de travail avec ta maladresse légendaire ! Et tu avais ensuite décidé de bouder à ton tour parce que, je cite, « c'est quand même incroyable que ton petit-ami passe après les fleurs ! »
Tous deux éclatèrent de rire.
- C'était il y a longtemps tout ça…
- Ose me dire que tu n'es plus aussi maladroit ! Hilda m'a dit que tu avais renversé la soupière la semaine dernière !
- Ha ! Que veux-tu, nul n'est parfait ! Répondit Thomas en riant.
Les deux jeunes gens restèrent silencieux un petit moment.
- Dis Gemma… J'ai retardé mon retour à Grandtown compte tenu des circonstances… ça te dirait d'aller boire un café chez Jo et Dolly, à l'occasion ? J'aimerais… ça me ferait plaisir de partager d'autres vieux souvenirs avec toi.
La rousse jeta un regard insondable à Thomas, avant d'esquisser un petit sourire.
- J'en serai ravie Thomas. Ça me ferait très plaisir à moi aussi de – OH !
- Gemma ! Attention à toi ! Je te tiens. Tout va bien ?
Distraite, la jeune femme avait raté une marche. Thomas l'avait rattrapée juste à temps. Il la tenait dans ses bras et ils se jetèrent un regard rempli d'incertitudes… et de promesses.
- Alors, qui est maladroit maintenant ? Fit le jeune homme avec un sourire en coin.
- Tu vois ce que je vois, Malefoy ?
Après s'être habillés, Hermione et Drago avaient voulu descendre petit-déjeuner mais Hermione avait soudainement arrêté le blond d'un geste. Thomas tenait Gemma dans ses bras et tous deux se regardaient tendrement. Presque… amoureusement.
- Je vois ce que tu vois Granger… On dirait bien que la magie de Noël est à l'œuvre...
