Hello !

Je suis vraiment désolée de n'avoir pas posté hier, ces derniers jours ont été très chargés. La bonne nouvelle, c'est que je suis enfin en congés, je vais donc pouvoir relire, peaufiner et publier les chapitres restants plus facilement !

En tout cas, je suis ravie de l'accueil que vous réservez à ma petite histoire, vous êtes de plus en plus nombreux à la commenter et vos retours sont précieux, sachez-le.

Je vous laisse à votre lecture et vous dis à demain !

M

Chapitre 18

20 décembre 2006

- Hermione Jane Granger. Si jamais quiconque entend un jour parler de ça, où que tu sois dans le monde, je te trouverai, je t'attraperai, et je te tuerai. Me suis-je bien fait comprendre ?

- C'est drôle Malefoy, tu me ferais presque peur… Mais en fait, non. Cela dit, le vert te va vraiment bien, c'est définitivement ta couleur, rétorqua la brune avec un sourire narquois.

Drago ferma brièvement les yeux. Ce pays de Noël allait le tuer, c'était certain. Comment, au nom de Merlin, COMMENT s'était-il retrouvé vêtu d'un accoutrement aussi ridicule (Thomas avait qualifié cela de « lutin », Drago en avait conclu que les lutins de Cedar Hill n'avaient absolument rien à voir avec ceux du monde sorcier), perché sur un traîneau de Père Noël, à distribuer des bonbons à tous les mioches de la ville ?! Une masse informe se jeta soudain autour de ses jambes, le faisant vaciller.

- Drago ! Papa dit que t'es un vrai lutin, mais moi je t'ai reconnu ! Tu es beau, tu devrais t'habiller comme ça tous les jours ! Tu pourrais demander au Père Noël d'offrir des nouveaux joujoux aux chiots du refuge cette année ? Louisa m'a dit qu'ils n'en avaient pas beaucoup. Et aussi, tu pourrais lui demander que Gemma gagne le concours de la rose de Noël ? Je l'aime bien Gemma, elle me donne toujours un bonbon quand je la vois.

Jane. Drago tenta de masquer son sourire, en vain. Cette fillette aurait dû le rendre chèvre. Mais il se surprenait à adorer ses babillages incessants. Elle était d'une telle vivacité d'esprit, d'une telle générosité ! Sa capacité à comprendre le monde qui l'entourait, à son jeune âge, suscitait l'admiration. Et puis, surtout, Jane l'avait adopté, lui, Drago Malefoy. Tel qu'il était, sans se poser de question. Et il le lui rendait bien. Pour preuve, il avait accepté (sans trop rechigner) la proposition d'Hermione et Hilda de jouer les lutins du Père Noël pour faire plaisir aux enfants de la ville. Pour faire plaisir à Jane. Si Blaise le voyait habillé ainsi, il était complètement fichu. Mais la vérité, c'est qu'il n'en avait cure. Car, Drago devait bien l'admettre, voir les étoiles dans les yeux de Jane valait bien toutes les moqueries du monde.

Liam s'approcha à son tour, alors que Jane était déjà confortablement installée sur les genoux du Père Noël, bien décidée à lui faire part de ses souhaits de vive voix.

- Drago, Hermione, salua-t-il en souriant. Vos costumes vous vont à ravir.

- Je crois déceler une pointe de moquerie, Liam, répondit Hermione en souriant.

- A peine, avoua-t-il avec un petit rire. Cela dit, j'y ai eu droit aussi, lorsque nous sommes arrivés en ville avec Lina. Je sais ce que c'est, et je vous dis bon courage car l'après-midi va être long !

Il garda le silence quelque secondes, semblant peser le pour et le contre.

- J'ai longuement parlé avec Jane après votre venue, Drago, commença-t-il. Je lui ai fait des excuses pour l'avoir négligée… abandonnée serait plus juste, corrigea-t-il en voyant Drago froncer les sourcils. Nous avons parlé de sa maman, des souvenirs que nous partagions ensemble. Je sais que je n'ai pas été à la hauteur ces deux dernières années. Mais je vous promets que je vais tout faire pour me rattraper. Pour Jane… et pour Lina. En tout cas… Merci. Merci infiniment d'avoir été là pour elle quand je n'en étais pas capable. Merci de m'avoir ramenée ma petite fille saine et sauve. Les mots ne suffisent pas pour vous dire toute ma gratitude. Je vous serai éternellement reconnaissant, soyez-en sûrs. Et, si le cœur vous en dit… Sachez que notre porte vous sera toujours ouverte. Toujours.

Hermione tenta de déchiffrer le regard de Drago, mais il resta insondable. Au bout d'un long moment, il finit par hocher la tête et retrouva son éternel sourire en coin.

- Prenez soin d'elle, dit-il finalement. C'est une petite fille exceptionnelle.

L'après-midi était déjà bien entamé et Drago devait admettre que Liam avait eu raison. Entendre tous ces gamins braillards mettait ses nerfs à rude épreuve, aussi recula-t-il prudemment vers le Père Noël (qui n'était autre que Jo, le cafetier), rejoignant une Hermione-lutin plus vraie que nature.

- Drago, tu -

Hermione s'interrompit et fronça les sourcils, attirant l'attention de son vis-à-vis.

- Hermione, tout va bien ?

- Comment m'as-tu appelée ?

- Eh bien Hermione ! Comment veux-tu que je t'appelle ?!

Il était perdu, tandis qu'elle palissait à vue d'œil.

- Malf… Malfo… Drago ! Non ! Mal – Drago ! Rah !

- OK Hermione, tu me fais vraiment peur là. Qu'est-ce qui te prend à la fin ?

- Il me prend que je n'arrive plus à prononcer ton nom de famille !

Le jeune homme haussa un sourcil, clairement circonspect.

- Sérieusement, ton escapade dans un lac gelé a eu plus de séquelles que ce qu'on pensait, Grang… Hermione. Gran – Hermione. Gr – Hermione. Nom du slip de Merlin !

Les deux jeunes gens échangèrent un regard inquiet. D'un geste, Hermione invita son partenaire à la suivre derrière le traîneau, un peu plus au calme. Le Père Noël – Jo leur jeta un regard surpris, mais elle le rassura d'un geste de la main.

- OK, ça c'est nouveau Hermione. Tu as une idée de ce qui se passe ?

- J'ai bien une idée, mais l'exprimer à voix haute la rendrait réelle et je ne suis pas sûre que tu apprécies le concept, répondit-elle, nerveuse.

- Je suis déguisé en foutu lutin, tu penses sincèrement que ça peut être pire ? Allez, balance.

- Eh bien… On en a déjà parlé, nos comportements ont changé dernièrement, n'est-ce-pas ? Avanca-t-elle, hasardeuse.

Il opina du chef, l'invitant à continuer.

- Je pense que… Je pense que notre séjour à Cedar Hill a un impact sur nos actions et nos attitudes. Nous sommes dans un téléfilm de Noël. Ici, les gens sont conditionnés pour être gentils, accueillants, bienveillants… C'est d'ailleurs ça qui les rend parfois un peu agaçants. Or, depuis quelques jours, je suis de moins en moins agacée par toute la guimauve ambiante et parfois, je me surprends même à y prendre part. Pas systématiquement bien sûr, mais tout de même, je suis d'humeur plus festive, je prends plaisir à échanger avec tous ces gens, à accumuler les clichés de Noël, jusqu'à…

- Jusqu'à ? Hermione, jusqu'à quoi ?

- Eh bien… Il m'arrive parfois d'oublier que je suis coincée ici, que je ne fais pas partie de ce monde, contrairement à tous ceux qui nous entourent.

Drago resta silencieux un moment.

- Ça m'arrive aussi, finit-il par avouer à demi-mot. Parfois, je suis exaspéré par… tout ça. Et parfois… je m'y sens complètement à ma place.

Il inspira longuement avant de reprendre la parole.

- Tu penses que le fait que nous ne sachions plus nous appeler par nos noms de famille respectifs signifie qu'on… qu'on pourrait être piégés définitivement dans ce félétilm ?

- Je ne sais pas, avoua Hermione. Mais si nous ne parvenons plus à maîtriser nos actions ou nos émotions alors…

Elle ne termina pas sa phrase, sachant que son vis-à-vis avait parfaitement compris ce qu'elle sous-entendait.

- Il faut qu'on trouve un moyen de rentrer à Londres, Hermione. Et vite.