Chapitre 2 : Appelez-moi Severus
- Suis-moi Severus, sinon je m'amuserai avec plaisir avec cette insolente.
Je fais un signe négatif de la tête à mon professeur, mais celui-ci soupire et suit sans un mot de plus le mage noir.
Les jours passent lentement, le maître des potions est moi devenons de plus en plus « proche ». Nous discutons de potions, de sortilèges ou d'autres sujets pour passer le temps au sein de cette prison de pierre. Une sorte d'amitié distante s'est créée entre Severus Rogue et moi.
- Miss, puisque cela fait déjà une semaine que nous discutons comme des « connaissances amicales » (ce terme me fait sourire venant de sa part) il serait temps que vous m'appeliez par mon prénom.
Je m'apprêtais à lui répondre, mais il ne m'en donne pas le temps en rajoutant rapidement d'une voix froide :
- Mais je vous interdit toute autre marque d'affection envers ma personne !
Je rigole légèrement puis lui répond :
- Oui Severus, c'est très clair ne vous inquiétez pas.
On se sourit, enfin, je lui souris, lui me fait plutôt un de ses micros sourire en coin. La porte du cachot qui s'ouvre vient couper court à cet échange. Le professeur se lève sachant qu'il va devoir retourner travailler sur la potion. Moi, je reste assise à même le sol, depuis la dernière entrevue avec le mage noir, il me laisse croupir dans ce cachot sans m'adresser la parole. Je dois avouer que cette indifférence pour ma personne ne me déplaît pas.
- Vous venez avec nous, miss Granger, levez vous !
Je me lève et le regarde sans comprendre.
- Je ne vais tout de même pas vous hébergez dans ma demeure à titre gracieux. Vous ne voulez pas devenir ma fidèle, eh bien soit, en attendant que vous changiez d'avis vous allez seconder ces vermines d'elfes de maisons que vous considérez comme vos égaux.
Je ne réagis pas à sa provocation et le suit en silence. On arrive devant les cuisines, le mage noir ordonne à ses elfes de maisons de me faire faire les tâches les plus ingrates puis s'en va en compagnie de Severus dans son laboratoire. Je soupire puis me tourne vers les elfes de maisons qui me regardent avec compassion. Un elfe s'avance vers moi avec tout un nécessaire à ménage puis me dit gentiment :
- Bonjour miss Granger, moi et mes amis vous aimons beaucoup, nous sommes désolés que vous ayez perdu vous et vos amis contre le maître. Il y a la salle de séjour à monsieur à nettoyer miss Granger, c'est au bout du couloir la porte en bois à droite.
- Merci, comment t'appelles-tu ?
- Hooky, miss Granger.
- Enchanté Hooky, mais s'il te plait appelle moi Hermione. Nous allons travailler ensemble visiblement alors…
- Bien miss Hermione, vous devez vous dépêchez, il faut que le séjour soit nettoyé avant le retour du maître.
- D'accord je m'y rends tout de suite.
Je prends le chariot de ménage, me dirige vers l'énorme porte en bois au fond du couloir, l'ouvre et reste estomaquer devant la beauté de cette salle. La tapisserie est dans un ton baroque, de somptueux tableaux sont accrochés aux murs, il y a un coin cheminée avec des fauteuils en velours couleurs vert émeraude, une immense bibliothèque et un piano à queue.
- Waouh c'est incroyable cette splendeur.
Je reste dans mes pensées de longs instants avant de me rappeler que je devais avoir fini avant le retour de Voldemort. Je ne voulais pas avoir à le croiser, je commence donc à faire les poussières sur les meubles tout en m'attardant sur les livres présents dans la bibliothèque qui traitent pour la plupart de magie noire. Alors que je viens de finir de nettoyer les meubles et le sol, je regarde le grand piano avec nostalgie. Je me rappelle les leçons de piano avec Ron pendant notre cavale cette année, ses mains qui effleuraient les miennes, ses grondements, car il n'y arrivait pas…
- Tu me manques tellement Ron.
Une larme coule le long de ma joue et je l'essuie avec ma manche sale. Je retourne rapidement dans la cuisine afin de savoir les autres tâches à accomplir. Hooky se précipite vers moi et me dit :
- Miss Hermione, le maître vous réclame dans son bureau personnel, il faut que vous fassiez les poussières sur les meubles et que vous nettoyez le surplus de cendres dans la cheminée.
Son bureau a donc aussi une cheminée, je soupire puis me dirige jusqu'à la pièce indiquée par l'elfe. Je frappe, il n'y a pas de réponse, j'ouvre précautionneusement la porte d'entrée et rentre avec appréhension. Personne ne se trouve dans la pièce, je soupire de soulagement et commence par nettoyer la cheminée, je tousse à de nombreuses reprises à cause de l'amas de cendres présent puis finis ma tâche en remettant une bûche pour alimenter le feu. Je me relève, il n'y a toujours personne dans la pièce, je décide donc de fouiller dans les documents qui se trouvent sur le bureau en faisant semblant de faire le ménage. Ensevelie sous une pile de parchemins, je vois un curieux manuscrit rempli de rayures et de symboles étranges. Certains des signes sont runiques et j'arrive à comprendre leur signification.
- L'âme, la mort, l'amoureux, « l'être aimé doit mourir » non... « l'être qui aime doit mourir ». La renaissance, l'éternité… Qu'est-ce que tout ceci signifie ?
Je m'immobilise d'un coup dans mes recherches, je sens un souffle chaud dans mon cou, je ne bouge pas faisant mine de ne pas l'avoir remarqué et prend le chiffon pour le passer sur le bureau comme si de rien n'était. Voldemort ne bouge pas, bien au contraire, il se rapproche de moi et je me retrouve vite bloquée contre le bureau et lui. Mon souffle se raréfie quand je sens ses mains qui me caressent les cheveux. Je décide de dégager violemment la tête de son étreinte, il me prend mon bras et me retourne vers lui. On se défie du regard encore une fois jusqu'à ce que je grimace de douleur et que je porte mon regard sur mon poignet qu'il sert de plus en plus.
- Vous me faites mal.
- Vous persistez à vous rebeller contre moi, cédez et j'arrêterai de vous faire mal.
- Non, vous mentez. Même si j'acceptais de vous rejoindre, j'ai vu comment vous traitez vos « fidèles », vous les torturez avec des doloris et d'autres sorts de magie noire.
- Tu es bien trop précieuse pour que je te fasse subir cela petite lionne.
- Pourquoi ? Pourquoi faites-vous cela ? Vous devriez être dégoûté par ma simple présence. Pourquoi me voulez-vous auprès de vous ?
- L'obscurité recherche la lumière Hermione, et la lumière finit par tomber dans l'obscurité tôt ou tard. Je te connais depuis quelques années déjà, je t'ai observé par le biais de mes serviteurs et de ton...ami, j'ai vu ta puissance, ton intelligence. Sans toi, cet idiot d'Harry aurait été tué dès sa première année à Poudlard étouffé par le filet du diable. Tu étais le cerveau de ce trio, tu es la meilleure sorcière de ta génération et tu me ressembles bien plus que tu ne peux l'imaginer.
- C'est faux, je ne vous ressemble pas. Ce que vous voyez comme ressemblance entre nous est en réalité notre différence la plus manifeste. Vous avez raison, j'adore apprendre et me plonger dans les livres, j'aime être la major de ma promotion et j'aime montrer aux autres ce dont je suis capable. Cependant toute cette connaissance et ces compétences, je les mets au service du bien alors que vous, vous utilisez votre savoir à des fins uniquement personnelles et pour faire régner le mal autour de vous.
- Tu m'intrigues énormément petite lionne.
- Arrêtez de m'appeler comme cela ! Je m'appelle Hermione !
Il me plaque contre lui et me chuchote d'une voix glaciale à l'oreille :
- Si je n'arrive pas à t'avoir auprès de moi de gré, je te prendrai de force petite lionne.
Il insiste sur les deux derniers mots puis me caresse les cheveux comme il a prit l'habitude de le faire. Je retiens mes larmes de couler, son contact me répugne tellement et je ne désire qu'une seule chose que tout cela s'arrête. Comme pour répondre à mes prières, un homme en noir affublé du masque des mangemorts entre dans la pièce. Je veux me dégager, mais Voldemort me dit froidement :
- C'est moi qui décide quand tu peux te défaire de mes bras ma lionne pas l'inverse. Nous reprendrons ce que nous avons commencé plus tard, je t'en fais la promesse. En attendant, assis toi sur le tapis près de la cheminée, je suis sûr que ce que Macnair a à nous dire va être des plus enrichissants.
Je peux enfin me dégager de son emprise, il s'installe dans son fauteuil face à son bureau, Macnair enlève son masque et me lance un regard plein de sous-entendus obscènes. Je me précipite sur le tapis de la cheminée afin de m'éloigner le plus possible de cet homme. Le mage noir me regarde d'un air satisfait puis se retourne vers son serviteur et lui fait signe de parler.
- Bonjour mon maître, je reviens de Poudlard et comme vous vous en doutiez le vieux fou avait bien caché soigneusement le dossier de miss Granger.
Je détourne mes yeux des flammes de la cheminée et me retourne brusquement vers les deux hommes. Qu'est-ce que c'est que cette histoire ?
- Tu m'as bien entendu ramené le dossier Macnair. Dit-il d'une voix froide.
- Oui bien sûr mon maître.
Il lui tend alors le dossier rapidement ayant sûrement peur de se prendre un doloris.
- Merci Macnair, tu peux disposer. Je vais moi-même l'analyser.
Le mangemort se retourne alors soulagé, mais son soulagement n'est que de courte durée, car le mage noir l'interrompt avant qu'il ne franchisse la porte.
- Oh, j'oubliais Macnair, avant que tu ne partes, endoloris !
Je sursaute vivement quand j'entends le sort et regarde Macnair se tordre de douleur au sol. Je veux détourner le regard, mais Voldemort me prend le menton et m'ordonne de regarder jusqu'au bout la torture. Je ne le supporte pas, au bout de quelques secondes insoutenables où je le supplie d'arrêter, il stoppe son sort et dit d'une voix glaciale à son serviteur :
- Je t'interdis de regarder avec une telle intensité ce qui ne t'appartient pas. Tu as compris ?
- Oui mon maître.
- Bien, déguerpis ! Hors de ma vue !
Le mangemort fait une dernière révérence et s'en va, tout en continuant à courber l'échine.
- Viens.
Il me montre le fauteuil en face du sien et je m'y installe curieuse de savoir le contenu de ce mystérieux dossier. Il l'ouvre, il le décortique en faisant quelques commentaires pour lui et finit par se tourner vers moi avec un sourire mauvais.
- Je savais bien que cette intelligence pouvait très bien t'appartenir, mais une telle puissance magique est forcément issue d'une famille de sang-pur.
Je fronce les sourcils et l'interroge du regard.
- Ce fou s'est bien joué de nous. Ma petite lionne, tu es en réalité issue de la famille des McKinnon que je pensais avoir exterminée sans exception. Il semblerait que tu étais chez une amie à ta défunte mère lors de mon passage. C'est Dumbledore lui-même qui t'a confié aux Granger.
- Non, vous mentez mes parents sont les Granger, je leur ressemble comme deux gouttes d'eau.
Voldemort sourit sarcastiquement et me dit :
- Le dernier couple McKinnon était brun, l'homme devait avoir les yeux marron clair si typique de cette famille, quant à ta mère, elle avait les yeux verts, il me semble.
- Non, je…cela vous arrangerez fortement que je sois une sang-pur. Vous inventez ce mensonge de toute pièce, j'en suis persuadée !
Il fait basculer le dossier dans ma direction, je m'empresse de le prendre et parcours les différents documents du dossier. Il y a une photo d'un couple trentenaire, le père a des yeux identiques aux miens, quant à la mère, elle a de belles boucles anglaises châtain clair. Ils semblent heureux avec leur nourrisson. Des papiers d'adoptions sont présents, une lettre d'Albus Dumbledore déclarant la mort de toute la famille McKinnon et une autre lettre au couple des Granger qui stipule que mes parents sont morts dans un accident de voiture, que je n'ai pas d'autres familles et que je me retrouve donc orpheline. J'essaye de trouver des failles dans les papiers d'adoption, mais il y en a aucune, ils sont bien officiels.
- Ce vieux sénile a réussi à récupérer tous les papiers attestant de ton appartenance à la famille des McKinnon. Il les a gardés auprès de lui pour que personne ne puisse soupçonner le fait que tu puisses venir d'une famille au sang-pur aussi puissante.
Je n'arrive pas à retenir mes larmes, elles coulent le long de mes joues sans que je ne puisse les retenir. Voldemort semble jubilé de la situation, il sait qu'il n'y a plus aucun obstacle à ce que je sois à ses côtés.
- Ton sang est à présent plus un problème Hermione. Sois mienne.
Il essuie mes larmes avec ses mains, je renifle fortement et me dégage avec rage de lui.
- JAMAIS JE NE SERAI A VOUS ! JAMAIS ! RENTREZ VOUS CELA DANS VOTRE CRANE !
Il me gifle tellement fort que je me retrouve à terre la lèvre fendue en sang. Il me traîne par les cheveux jusqu'à ma cellule et me jette dedans sans ménagement. Je le défie du regard et lui crache dessus de rage.
- Endoloris !
Je me tords de douleur, mais mords ma lèvre pour ne pas crier, le sort s'intensifie, et là je ne peux m'empêcher de hurler. Le sort cesse enfin alors que je suis au bord de l'évanouissement. J'essaye de me redresser, mais tout ce que j'arrive à faire, c'est me mettre sur mes coudes. Il vient se mettre devant moi, et me dit d'un ton glacial :
- Tu vas souffrir Hermione, je te promets que je te ferai courber l'échine. Tu seras à moi et tu adoreras ça.
Je lui envoie pour seule réponse mon regard le plus noir. Il se détourne de moi et sort de la geôle. Je me recroqueville en position fœtus et éclate en sanglots. Je suis en réalité orpheline, mes parents étaient de grands sorciers au sang pur, on m'a menti toute ma vie, j'ai perdu mon meilleur ami, mon petit ami et mes amis, et pour couronner le tout le plus grand mage noir de tous les temps me désire auprès de lui. Je me noie dans mes pensées noires sans avoir conscience de la réalité autour de moi. Une cape noire se pose sur moi, des bras me redresse en position assise et je suis plaquée contre un torse dur, un torse chaud et protecteur.
- Hermione McKinnon. Hermione Granger McKinnon. Tout n'est que mensonge. Harry, tu me manque. Ron, je ne sais même pas si tu es encore en vie. Ginny, Neville. C'est un monstre.
- Chut calmez-vous Hermione.
- Severus, je...je veux mourir. Voldemort, il ne me laissera jamais. Pourquoi moi ? Je veux retrouver Harry.
Il me caresse tendrement les cheveux et me murmure des paroles rassurantes à l'oreille. Je finis par être bercée et endormie dans ses bras.
