Chapitre 4 : Le bal de la victoire ou du désespoir
Mes amis, j'ai tellement peur de votre réaction quand Voldemort informera tout le monde de mon nouveau statut de sang-pur. J'ai tellement peur que vous me rejetiez, que vous pensiez que je puisse vous trahir. Nous arrivons à la grande porte de bois vernie qui est fermée attendant d'être ouverte par le maître des lieux.
Le mage noir ouvre en grand la porte, nous entrons ensemble, je peux sentir tous les yeux se poser sur nous. Je retiens mon souffle, je sens sa main basculée sur ma hanche droite pour marquer sans doute sa propriété devant tous. Il me chuchote très bas pour que je sois la seule à entendre :
- Pas de faux pas sinon tu sais ce qui arrivera à ton cher petit ami. Je veux que tu sois digne de moi petite lionne.
Je sens les larmes se loger au coin de mes yeux, je résiste à l'envie de les laisser couler le long de mes joues. Mais malheureusement, une larme coule le long de ma joue gauche, il grogne de mécontentement, me l'essuie avec sa main et me regarde droit dans les yeux avec un regard meurtrier. Tout le monde reste silencieux assistant sans un mot à l'échange entre moi et le mage noir. Celui-ci prend la parole de sa voix glaciale :
- Mes chers fidèles, je suis ravi que vous soyez venu à ma réception en l'honneur de la victoire de notre camp. Je vois que comme convenu, vous avez réussi à canaliser notre jeunesse sorcière si rebelle. J'ai de grand projet vous tous ici présent, mais avant de vous en faire part, nous allons pouvoir dîner tranquillement.
Deux tables apparurent face à face, toutes les deux chargées de délicieux plats. Les mangemorts se réunirent à la première table laissant mes amis allés s'installer à l'autre. Voldemort me dit doucereusement :
- Tu vas manger en compagnie de tes amis, dans ma grande gentillesse, je te laisse le soin de les informer de ta nouvelle identité.
- Bien.
Je me dirige vers la deuxième table et me place à la seule place restante entre Ginny et Ron, parfait. Je m'assois en silence, ils me regardent tous attendant sûrement que je dise le premier mot, mais je n'en suis pas capable. C'est Ginny qui me demande alors :
- Tu vas bien, Hermione ?
- Oui.
- Bien sûr qu'elle va bien, regarde là Ginny ! Elle est bien pomponnée et semble jouir d'une grande attention de son nouveau « maître ». Dit rageusement Ron.
- Ron ! Le gronde Ginny.
- Non, laisse Ginny, toi aussi, Ronald on t'a bien préparé pour la soirée à ce que je vois.
Il porte un ensemble vert foncé avec une chemise blanche. Il ne semble pas avoir été blessé ou bien torturé. On se défit du regard pendant de longues secondes puis finalement, c'est Neville qui prend la parole pour détendre l'atmosphère :
- Calmez-vous tous les deux, il semble qu'aucun d'entre nous n'ait été gravement blessé ou torturé. C'est comme si Voldemort avait donné l'ordre de nous garder en bonne santé. C'est comme s'ils avaient eu seulement l'ordre de nous faire plier.
- Peut-être que c'est grâce à toi que nous devons ceci Hermione, TU ES DEVENUE SA PUTAIN PAS VRAI !
Les mangemorts et Voldemort se retourne vers nous soudain très intéressés par ce qu'il se passe de notre côté. Je lance un regard meurtrier à Ron et lui crie à mon tour :
- NON RONALD WEASLEY JE NE SUIS PAS SA PUTAIN COMME TU DIS ! MAINTENANT, TU VAS TRANQUILLEMENT T'ASSEOIR OU JE TE JURE QUE …
- …QUE QUOI HEIN ?! QUE TU VAS ME TORTURER COMME SAIT SI BIEN LE FAIRE TON CHER NOUVEAU MAÎTRE !
Mes larmes coulent, le long de mes joues, ma vue se voile et je lui réponds d'une voix remplie de tristesse :
- Alors c'est vraiment ce que tu penses de moi, Ron ? Tu crois réellement que je pourrais me donner aussi facilement à l'homme qui a tué mon frère de cœur. Si tu penses réellement cela de moi, c'est que tu ne m'as jamais vraiment aimé. Pour ta gouverne, il a bien essayé, mais je me suis toujours refusé à lui, car ce n'est pas lui que j'aime. Mais quand je vois ta réaction, cela me...tu n'es vraiment qu'un idiot Ronald Weasley !
- Hermione pardonne moi, c'est le fait de te voir arriver à son bras. Je ne l'ai pas supporté. Qu'il te caresse la joue comme il l'a fait, ça me met dans un état de jalousie que je ne peux contrôler.
- Bien entendu, tu déverses toute cette jalousie sur moi, Ronald. Je te pardonne, de toute manière notre histoire d'amour est impossible maintenant alors peu importe…
Un silence se fait autour de la table, tout le monde se sert un peu dans les plats et mange sans aucune parole. Arrivé au dessert, je soupire et je leur dit d'une voix craintive :
- Il faut que je vous avoue quelque chose avant que ce soit Voldemort qui le fasse.
Ils froncent tous les sourcils surtout, Ron qui après notre discussion semble encore avoir quelques doutes sur ma relation ambiguë avec le seigneur des ténèbres.
- Non Ron, je ne suis pas la maîtresse du seigneur des ténèbres, alors arrête une bonne fois pour toutes de le penser. Je...Voldemort a découvert que j'étais en réalité une sang-pur. Macnair lui a rapporté un dossier que Dumbledore maintenait secret dans son bureau. Dans ce dossier, on trouve des papiers d'adoption au nom de la famille Granger, une photo de moi et de mes parents décédés, ainsi qu'une lettre de Dumbledore qui stipule que toute ma famille a été exterminée par Voldemort et ses hommes. Il m'a caché la vérité toute ma vie, dans le but de me protéger de cet être cruel. Je suis la dernière descendante des McKinnon.
Ils me regardent tous à la fois horrifiés et stupéfaits par cette révélation.
- Waouh, c'est tellement incroyable Hermione. Tu es une sang-pur ! En plus, tu viens d'une famille de très grands sorciers, les McKinnon ont été tués à cause de leur trop grande puissance. S'exclame Ginny.
- Oui, cette puissance magique, Voldemort la désire ardemment dans ses rangs…
Les autres n'ont pas le temps de prendre la parole, car le mage noir se lève de sa place, fait disparaître les tables d'un claquement de doigts et d'un autre fait apparaître une piste de danse.
- Bien maintenant que le dîner est terminé place au divertissement.
Il s'avance vers moi lentement et me tend sa main afin que je le suive jusqu'à la piste de danse pour ouvrir le bal. J'hésite longuement à prendre sa main, mais son regard noir, se posant sur Ginny,me fait tout de suite accepter. Une valse se met à résonner dans la pièce, on commence à danser, je suis ses mouvements en posant mon regard sur tout sauf sur lui. Ses mains me serrent les hanches tellement fortement que je lui lance un regard meurtrier. Il me plaque alors contre son torse tout en continuant à danser et me chuchote :
- Ta conversation avec le rouquin a été des plus intéressantes, je dois dire petite lionne. Tu as raison votre histoire d'amour est désormais impossible, comme celle que tu souhaiterais avec Severus. Tu m'es destiné, Hermione et après ce soir plus rien ne me séparera de toi.
- Avec Severus ? Je ne veux pas une histoire d'amour avec Severus ! Il s'est comporté comme Harry le faisait quand je n'allais pas bien, il m'a réconforté, m'a prise dans ses bras comme le ferait un grand frère protecteur avec sa sœur. J'ai appris à l'aimer, c'est vrai, mais pas comme vous le voyez vous ! Mon dieu, c'est pour cela que vous l'avez torturé ce matin ?! Vous avez cru qu'on avait...
- Il était bien trop proche de toi à mon goût. Arrête de me mentir, Hermione, je sais que vous vous êtes rapprochés énormément lui et toi, ne le nie pas.
- Je ne le nie pas, mais nous ne nous sommes pas rapprochés de la façon dont vous pensez.
- Peu importe, je ne veux plus que tu le voies jusqu'à nouvel ordre.
Je soupire et lui dit froidement :
- ALORS VOUS ALLEZ ME PRIVER DU SEUL AMI QUE J'AI ICI…POUR UNE HISTOIRE DE JALOUSIE MAL PLACÉE!
Il me tire les cheveux en arrière devant tout le monde, je vois la rage au fond de ses yeux et il me dit avec un ton glacial :
- Nous réglerons cela plus tard Hermione. En attendant, je dois aller faire le discours tant attendu de cette soirée. Bellatrix ?
- Oui mon maître.
Elle semble hypnotisée par la nouvelle apparence de son seigneur, elle me lance un regard de profond mépris puis se retourne vers le mage en attendant ses directives.
- Reste avec cette insolente jusqu'à nouvel ordre, si elle veut se rebeller d'une quelconque manière que ce soit, je t'autorise à t'amuser un peu avec elle.
- Mon maître est trop gentil.
Je la regarde avec dégoût, elle est aussi abjecte que lui. Voldemort relâche sa poigne, me lance un regard d'avertissement et se dirige sur l'estrade au fond de la scène. Bellatrix et les autres mangemorts nous font avancer moi et mes amis jusqu'à l'estrade. J'ai un mauvais pressentiment concernant la suite des évènements.
- Il est temps pour moi de vous dire la véritable raison de votre présence à tous ce soir. Le monde des sorciers a subi de nombreuses pertes pendant la guerre qui nous a opposé les uns aux autres. C'est pourquoi il est de notre devoir à tous de rebâtir un monde des sorciers meilleurs, plus fort, plus puissant, plus juste. La première étape de cette reconstruction doit passer par un repeuplement du monde sorcier, ainsi toutes les jeunes femmes majeures pouvant enfanter et ayant du sang de sorcier dans les veines devront se marier avec un homme de sang-pur ou de sang-mêlé afin de donner naissance à une nouvelle génération plus souveraine. Bien entendu, tout mariage en devenir devra mettre signaler afin que je puisse l'accepter ou non. (mes yeux s'agrandissent de stupeur). La deuxième étape consiste à exterminer dès à présent les sang-de-bourbes restant en ce bas monde. La troisième étape est de faire de Poudlard une école exclusivement réservée aux sang-purs et aux sang-mêlés restants. Nous finirons ainsi par construire une meilleure génération de sorciers. Pour finir, les jeunes hommes ici présents seront à mon service afin d'agrandir mes rangs et de surveiller que mes nouvelles lois soient bien respectées.
Les fidèles mangemorts applaudissent leur maître, mes amis et moi, nous nous regardons avec effroi. Il a gagné, il aura maintenant la main sur toute la Résistance restante et surtout la main sur moi. Je veux me rapprocher de mes amis, mais Bellatrix me retient par le poignet en serrant de toutes ses forces.
- Lâchez-moi, je vous interdis de me toucher !
- Tais-toi sale insolente ! Le maître veut que tu restes avec moi alors tu restes avec moi.
Je lui envoie un regard noir puis décide de jouer sur la corde sensible, je prends une voix malicieuse et lui dit :
- Cela doit être dur pour vous Bellatrix, voir une traîtresse telle que moi être désirée si ardemment par votre maître. Vous savez, je peux le persuader de vous aimez vous et non moi. Vous pourriez l'épouser et moi, je pourrais épouser un autre homme, un homme avec un cœur.
- Petite idiote de Gryffondor, le maître t'a choisi toi, tu devrais être honorée. Je dois respecter son choix.
- Alors vous lui êtes dévouée au point d'accepter qu'il me prenne moi, une insolente Gryffondor tout juste sang-pur pour femme, alors que je n'éprouve que du mépris pour lui. C'est vrai que vous les Serpentards, vous n'êtes que des lâches.
- Comment oses-tu? Sale impertinente ! Endoloris !
Je m'écroule au sol, mais ne crie pas, ses doloris sont beaucoup moins puissants que ceux de Voldemort. Le sort s'arrête, je sens des bras me relever, c'est Ginny qui est venue à mon secours. Elle me prend dans ses bras et me demande inquiète :
- Hermione, ça va ?
- Oui, oui oui, ça va. Ses doloris ne sont rien par rapport à ceux de Voldemort.
On se regarde tristement toutes les deux, elle me manque, ma meilleure amie me manque.
- Hermione, je suis tellement désolé de ce que mon frère a pu penser de toi. Je sais que tu nous trahirais jamais. Harry était comme un frère pour toi alors te laisser aller dans les bras de son meurtrier…
- Merci Ginny, ça ne doit pas être évident pour toi non plus.
Je vois des larmes apparaître au coin de ses yeux, elle me répond tristement :
- Harry me manque terriblement. Je n'arrête pas de penser à notre dernier baiser et à ce que l'on aurait pu construire ensemble.
- Est-ce que Malfoy te traite bien ?
Je chuchote cette dernière question pour qu'elle soit la seule à l'entendre.
- Disons...que cela pourrait être pire. Je pense que nous sommes traitées de la même manière toi et moi Hermione. Il me désire comme Tu-sais-qui te désire, j'ai réussi à le repousser, mais avec cette nouvelle loi...Hermione, j'ai peur, je ne veux pas devenir une épouse malheureuse juste bonne à faire des enfants.
Elle se met à pleurer, plus rien ne compte autour de nous. Je la prends dans mes bras et lui chuchote d'une voix douce :
- Ça va aller, Ginny, je ferai tout pour qu'on ne devienne pas de simples mères procréatrices.
- Comment ?
J'inspire profondément et murmure :
- Je vais lui donner ce qu'il veut, en contrepartie, je lui demanderai de vous protégez toi, Lavande, Luna et toutes les autres.
- Hermione, tu ne peux pas faire cela !
- Ça ira. De toute façon, je finirai marier avec lui de force alors…peu importe.
Nous sommes séparés durement, Lucius reprenant Ginny par le bras et Voldemort me plaquant contre lui. Le mage noir prend la parole d'une voix fière :
- Pour que nous puissions fêter dignement cette nouvelle ère, je vous invite à festoyer toute la soirée en ma demeure. Un buffet remplit de boissons et de divers mets sont à votre disposition et bien évidemment la piste de danse.
Après ces derniers mots, il me prends par la taille et me mène jusqu'à la piste de danse. Les mangemorts font de même, je vois Ginny être traînée par Lucius Malfoy et Luna par Yaxley. Je veux encore explorer la salle du regard, mais un doigt vient se poser sous mon menton, Voldemort m'oblige ainsi à le regarder droit dans les yeux. Je ne parle pas, je n'en ais pas envie et visiblement lui non plus. La danse se passe dans un silence complet, nous nous défions du regard tout du long et quand la danse se termine, il me relâche et me dit menaçant :
- Je t'autorise du temps libre auprès de tes amis, mais n'oublie pas ce que je fais aux personnes qui touchent de trop près à ce qui m'appartient. Autre chose, je te conseille vivement de profiter de la compagnie de ton « cher ami » pendant que tu le peux.
- Pourquoi ? Qu'allez-vous lui faire ?
Il remet une de mes mèches derrière mes cheveux et me murmure :
- Tu le sauras très bientôt ma petite lionne.
Je m'en vais le plus loin possible de lui, cette étincelle de démence dans son regard me fait peur. J'ai peur pour Ron, que va-t-il lui faire subir ? Je décide de rejoindre Ron, Neville et Georges qui se trouvent au buffet. Quand Ron me voit arriver, il constate que je ne vais pas bien et me prends dans ses bras en me disant :
- Je suis désolé, Hermione, crois moi, ça me rend malade de te voir au bras de ce monstre. Je n'aurai pas dû déverser ma colère sur toi, je m'en veux terriblement, nous sommes tous dans le même pétrin maintenant. Je voudrais le tuer, lui faire payer la mort d'Harry, la torture qu'il te fait subir, je voudrais…
- Chut Ron, je t'en prie, je veux juste que tu me prennes dans tes bras comme avant.
Il me prend dans ses bras et nous restons ainsi de longues minutes. Il se détache de moi et se penche en avant pour m'embrasser, mais voyant le regard meurtrier que Voldemort nous lance, je tourne le visage et les lèvres de Ron atterrissent sur ma joue. Il me regarde avec incompréhension et je lui chuchote pour que seul lui entende :
- On ne peut pas, Ron, je ne veux pas que Voldemort te torture ou pire encore.
Il soupire, mais me fait ce sourire tendre que j'aime tant chez lui.
- Je t'aime Mione.
- Moi aussi, je t'aime Ron.
- Pour toujours ?
- Pour toujours.
On se reprend dans les bras l'un de l'autre, mon regard noyé de larmes croise celui noir de mon futur époux qui ne cesse de nous surveiller. Je me détache doucement de Ron en sentant une dernière fois son odeur.
- On danse ? Me demande-t-il d'un air idiot.
Je souris de toutes mes dents, lui fait une fausse révérence puis accepte sa main.
- Vous êtes toute en beauté ce soir miss...Mc..
-...McKinnon.
- Miss McKinnon donc.
- Vous êtes très élégant aussi monsieur Weasley.
On danse doucement, lentement à notre rythme bien loin du rythme de la valse qui résonne dans la salle de bal. Le temps semble se ralentir autour de nous, nous nous regardons droit dans les yeux et savourons chaque minute passait ensemble. Voldemort a finit de nous surveiller et danse avec Bellatrix qui semble au bord de l'extase. C'est ainsi que le reste de la soirée se déroule, moi dansant avec Ron, Ginny avec son autre frère et Luna avec Neville. Quand le mage noir déclare la fin de la soirée, je ne peux m'empêcher de prendre dans mes bras tous mes amis. Le seigneur des ténèbres et ses disciples se rapprochent de nous, nous nous disons une dernière fois au revoir et quand vient le tour de Ron, je peux sentir le regard noir d'avertissement posé sur moi, mais je pose tout de même un baiser au coin des lèvres de Ron.
- Au revoir Ron.
- Au revoir Mione.
