Cet époux qui s'amuse à manœuvrer ses pions avec une délectation si malsaine et si sordide. Cet époux qui a mis en place un jeu où sa victoire paraît déjà assurée et où la défaite de ses opposants semble garantie d'avance.

Le seigneur des ténèbres nous guide jusqu'aux cachots du château. Comme nous nous y attendions, les appartements de Severus se trouvent à côté de la salle des potions. Après avoir énoncé le mot de passe à haute voix, mon époux nous fait signe d'entrer. Severus semble surpris, il fait le tour de ses nouveaux appartements de fond en comble, se retourne vers Tom et lui dit d'une voix froide :

- Puis-je savoir où se situe mon laboratoire personnel ? De plus, pourquoi je ressens la présence de certains sortilèges de magie noire au sein de MON logement ?

Un sourire narquois apparaît sur le visage de Voldemort.

- J'ai effectivement pris la liberté de lancer des sortilèges de traçages et de présences, dans ton appartement, afin que je sache précisément qui entre chez toi et les activités que tu effectues avec tes invités. Quant à ton laboratoire personnel, tu disposes de la réserve de potions et d'ingrédients attelée à ta salle de classe, cet espace te sera suffisant pour effectuer les potions que je te demande de faire.

- Et donc, pour ma recherche personnelle de potions ?

- Et donc, pour ta recherche personnelle, tu me transmettras un parchemin détaillé à chaque fois que tu voudras inventer un nouveau breuvage. Tu m'indiqueras l'intérêt de cette potion, ainsi que ses vertus et ses effets indésirables.

Je vois mon ami serrer la mâchoire.

- Aurais-tu des objections à cela, Severus ?

Le professeur regarde froidement mon époux, tourne son regard une fraction de seconde vers moi et tourne sa tête de gauche à droite.

- Bien dans ce cas-là, je te laisse prendre possession de ton logis. Nous nous revoyons demain pour la réunion de pré-rentrée avec toute l'équipe professorale.

Après avoir dit ces mots, Tom me prend le poignet et me tire sans ménagement vers la sortie. J'ai à peine le temps de me noyer une dernière fois dans les yeux onyx de Severus, que la porte d'entrée se ferme et que le regard de mon mari remplace celui du maître des potions. Il me serre violemment le poignet, je gémis de douleur et lui dit courageusement :

- Lâchez mon poignet, vous me faites mal !

- C'est moi que tu devrais aimer et vouloir satisfaire ! Pas lui, tu m'entends !

Sa poigne se resserre encore plus, je hoche la tête et lui répond :

- Si vous aviez fait les choses autrement, peut-être que cela aurait pu être possible ! Comment voulez-vous que je vous sois aussi dévouée après tout ce que vous m'avez fait subir à moi et à mes amis ?! Et de toute manière, pourquoi cela vous importe autant que je vous aime ? Vous ne savez pas ce que cela veut dire ? Vous ne pourrez jamais aimer une personne ! Vous n'êtes qu'un monstre dénué de cœur et d'âme !

Sa mâchoire se crispe, il me gifle fortement et me traîne jusqu'à nos appartements. Arrivés dans notre nouvelle chambre aux couleurs foncées, pour changer, il me jette sur le lit à baldaquin et me lance un sort pour me déshabiller entièrement. Il me viole durement une bonne partie de la nuit, je pleure à chaudes larmes et cri, mais rien n'y fait. Une fois qu'il a terminé de se satisfaire, il se lance un sortilège de nettoyage et s'endort quelques minutes plus tard. Mes larmes continuent de couler silencieusement le long de mes joues, ce n'est que quelques heures plus tard que j'arrive à m'endormir à mon tour. Le lendemain matin, je suis réveillé par Hooky, qui nous a suivis à Poudlard pour continuer à nous servir. Je me relève difficilement du lit, j'ai des courbatures et de nombreux bleus couvrent mon corps nu.

- Oh mon dieu miss Hermione !

- Ce n'est rien Hooky, ne t'inquiète pas. Peux-tu me préparer un bain s'il te plaît ?

- Oui miss, tout de suite miss.

- Pourrais-tu demander des baumes cicatrisants au professeur Rogue ?

L'elfe semble triste et gêné, il me répond d'un ton timide :

- Je suis désolé miss, mais le maître m'a dit qu'il ne voulait pas qu'on vous soigne.

Je fais une grimace et lui dit :

- Bien. Ce n'est rien, je vais déjà prendre un bain.

Une fois dans le bain, je me frotte énergiquement le corps pour enlever tout ce que cette bête a pu laisser dessus. Sa sueur, sa semence, sa salive… cela me dégoûte tellement. Je m'habille d'une robe ample noire et verte, en essayant de masquer au maximum mes bleus. Mais cela est peine perdue, ma lèvre est fendue, du sang séché y est présent, un bleu couvre la joue où il m'a giflé hier soir et je ne parle même pas des cernes bleues sous mes yeux. Je soupire, laisse Hooky me coiffer, me maquiller légèrement les yeux et nettoyer la plaie de ma bouche. Une fois tout ceci terminé, je file dans la grande salle étant suffisamment en retard pour ce matin. Tout le monde est déjà installé pour le petit-déjeuner, je peux sentir leurs différents regards sur moi. Je ne dis rien et marche jusqu'à ma place attitrée pour m'y installer le plus dignement que je peux.

- Ma douce Hermione, tu nous fais enfin l'honneur de ta présence.

- En effet.

Je lui réponds froidement tout en gardant mon regard droit devant moi. Il ne semble pas aimer cette indifférence de ma part, puisqu'il met sa main sous mon menton pour me relever la tête. Il braque son regard droit dans le mien, je reste le plus impassible que je peux, il balade ses doigts sur mon bleu et mes lèvres puis sourit et me dit sarcastiquement :

- Tu devrais dire bonjour convenablement à ton mari, tu ne penses pas.

Je peux sentir la colère de Severus, il serre les poings et se retient d'intervenir. Je détourne mon regard de Voldemort, le braque dans celui du maître des potions pour le rassurer et lui murmurer un « Je vais bien Severus ». Il ne me croit pas du tout, mais se calme toutefois un peu. Je me retourne vers mon mari qui est sur le point de bouillir, me penche à son oreille et lui murmure doucereusement :

- Il me semble, qu'un couple au sang-pur, doit éviter au maximum les marques d'affection en public, non ? Vous êtes devenu leur seigneur, donc il faut que vous leur montriez l'exemple.

Il me caresse les cheveux et me répond aussi doucereusement que moi :

- Ma petite lionne, je suis effectivement le roi, et en tant que roi, je peux faire ce que bon me semble. Je te conseille donc de poser tes belles petites lèvres sur les miennes, si tu ne veux pas que je m'énerve davantage.

Je ne lui réponds pas, me surélève sur ma chaise et lui donne le baiser qu'il attend depuis tout à l'heure. Bien entendu, il fait en sorte que notre embrassade dure de longs instants. Quand je finis enfin par me détacher de son étreinte et me réinstaller correctement sur mon siège, je me sers un simple thé et le bois sans un mot. A la fin du petit-déjeuner, Tom prend la parole pour s'adresser à tous :

- La rentrée étant dans 4 jours, nous allons utiliser le temps qu'il nous reste pour préparer correctement l'arrivée prochaine des élèves. Vous allez chacun prendre connaissance des programmes de vos matières, préparer vos séances et me rendre des synthèses de cette préparation en me précisant le contenu des séances et votre manière d'enseigner la leçon. Les plus jeunes d'entre vous auront des tuteurs pour les aider dans leurs tâches. En outre, une réunion aura lieu cette après-midi pour vous expliquer le règlement et les modifications de ma nouvelle école quant aux maisons et aux statuts du sang des élèves. Vous allez commencer dès ce matin la préparation de vos cours, Monsieur Londubat vous serez avec Madame Carrow, Monsieur Weasley avec Monsieur Macnair et Miss Weasley avec Lucius. Hermione, tu seras bien entendu avec moi. Des questions ?

Je garde le silence, ainsi que mes trois amis. Voldemort frappe dans ses mains et dit :

- Bien, nous nous retrouvons ce midi. Vous pouvez disposer. Inutile de préciser que j'attends une obéissance parfaite de votre part.

Tout le monde se lève, mes amis s'en vont en compagnie des mangemorts, après m'avoir lancé des regards de compassions et de soutien. Severus est le dernier à partir, nous nous saluons d'un signe de tête avant que mon mari ne m'entraîne dans son bureau. Il m'indique de la tête la petite table de la dernière fois, je m'assois toujours sans un mot, et attend ses instructions. Il soupire bruyamment et me dit :

- Tu vas m'écrire qu'elles sont selon toi les bases de la magie noire à enseigner et les classer de la première à la dernière année des élèves.

Je hoche la tête, prends un parchemin, une plume et commence à écrire au brouillon les différents aspects de la magie noire que ce monstre m'a enseignés tout au long des dernières semaines au manoir. Une fois, ceci fait, j'essaye de les classer par catégorie d'âge d'apprentissage, mais cela me semble impossible pour les premières années. Je soupire, reste bloquée, relève le regard pour réfléchir plus précisément à la question, mais rien, je n'arrive tout simplement pas à m'imaginer transmettre les fondamentaux de cette magie à des enfants de 11,12 ou 13 ans. Je me mordille la lèvre inférieure, joue avec mes doigts et soupire le plus discrètement possible. Seulement, mon mari grogne bruyamment et me demande froidement :

- Arrête.

Je le regarde interloquée et il poursuit :

- Quel est le problème ?

- Aucun. Lui dis-je tout aussi froidement que lui.

- Pas de ça avec moi Hermione. Tu mords ta lèvre, tu joues avec tes doigts depuis tout à l'heure et tes soupirs incessants sont plus que dérangeant ! Alors tu vas me dire tout de suite ce que tu as.

- Je… je ne vois tout simplement pas comment il me serait possible d'enseigner la magie noire à des enfants de cet âge-là ! Ils ont 11,12,13 ans, et même les plus âgés d'entre eux ne devraient pas avoir connaissance de toutes les monstruosités que peut faire cette magie. S'il vous plaît, ce ne sont encore que des enfants.

- Non.

- Non ?

- Non, je ne te dispenserai pas de ce cours. Maintenant, finis ton travail, je veux un compte-rendu avant midi, tu as donc encore une heure et demie. Dépêche-toi.

Je soupire, lui lance un regard meurtrier, qu'il me rend, et reprends du mieux que je peux ma préparation. Je finis par trouver quelques chapitres à étudier pour chaque année.

« Première année :

Qu'est-ce que la magie noire ? Qu'elle est la différence entre la magie blanche et la magie noire ?

Les différentes formes de la magie noire : sortilèges, rituels, potions, etc.

Quel prix à payer pour son utilisation ?

Deuxième année :

Les objets de la magie noire

Les créatures magiques utilisant la magie noire ou créées par celle-ci

Troisième année :

La magie noire par l'utilisation des quatre éléments naturels

Quatrième année :

L'amour forcé par la magie noire

Les rituels de fertilité et d'infertilité

Cinquième année :

Les sortilèges impardonnables et leurs effets

Les sortilèges de tortures mentales et physiques

Sixième année :

Les sortilèges et les rites de vengeance

Le mariage de sang et les rituels d'union par le sang

Septième année :

Les horcruxes

Les rituels d'éternités

La nécromancie »

- Tu as fini ?

- Oui.

Je lui tends mon parchemin, il le lit impassible, le dépose devant lui et me dit sarcastiquement :

-Pour une personne qui ne voulait pas enseigner la magie noire à des « enfants », je trouve que tu arrives à trouver de nombreux sujets intéressent à traiter avec eux. Ce programme me semble correct, j'attends ta synthèse à la fin de la semaine quant aux précisions des contenus et à ta manière de les enseigner.

- Bien.

- Il est temps d'aller nous restaurer, je veux que tu manges ce midi, suis-je clair ? Me dit-il sévèrement.

Je hoche la tête, il me tire les cheveux et me chuchote à l'oreille :

- J'apprécierais que tu me répondes à haute voix quand je te pose une question.

- D'accord, je mangerai.

- Très bien. Tu vois Hermione, la docilité peut s'apprendre, même quand la bête à dompter est coriace.

Il relâche sa poigne et me caresse les cheveux tendrement. Je réprime une grimace de dégoût, me dégage doucement de son éteinte, et nous allons dans la Grande Salle retrouver les autres. Quand nous entrons, tout le monde est présent hormis Severus, je suis étonnée, mais ne dis rien, il est sans doute en retard. Mais plus le déjeuner avance et plus mon ami brille par son absence, je ne peux m'empêcher de m'inquiéter. Mon mari grogne de mécontentement et me dit froidement :

- Si tu n'arrêtes pas de penser à lui, je peux te jurer que cette nuit ne sera rien par rapport à la nuit dernière. Severus est en mission pour mon compte aux Etats-Unis, il doit revenir en fin d'après-midi.

Je hoche la tête, je suis soulagée qu'il n'ait rien, je me demande seulement qu'elle est cette mission qui le fait aller jusqu'aux USA. Je finis mon assiette sous les yeux attentifs de mon époux, tourne mon regard vers Ginny, elle me regarde à son tour et me sourit amicalement. Je lui rends son sourire, me tourne vers mon mari et lui demande la question qui m'angoisse depuis quelques jours.

- Tom ? Demandais-je d'une voix doucereuse.

Je vois son sourcil droit se soulever, il me regarde amusé par mon ton et me fait signe de poursuivre.

- Ginny m'a dit que tu avais accepté son mariage avec Malfoy.

- C'est exact et donc ? Tu veux que je l'annule ? Me dit-il narquois.

- Non, bien sûr que non. Tu ne le ferais pas de toute manière. Je me demandais juste quand est-ce que tu avais prévu de les marier ?

- Pourquoi me demandes-tu cela ma petite lionne ?

- Il ne l'a plus toucher, depuis cette nuit-là n'est ce pas ?

Je vois un sourire en coin apparaître sur ses lèvres et il me répond en chuchotant :

- Alors c'était pour cela le tutoiement et ce doux ton manipulateur. Effectivement, j'ai demandé à Lucius de laisser tranquille la jeune Weasley, afin qu'elle se remette de ses émotions. Le mariage aura lieu après-demain.

- Si tôt ?! Tom, est-ce que cela ne pourrait pas encore attendre quelques jours ? Ginny est fragile et je voudrais qu'elle puisse se préparer à son… devoir de femme mariée.

Il rigole sarcastiquement et me répond en me regardant droit dans les yeux.

- Ce n'est pas bien de mentir, ma petite lionne. Tu aurais fait une merveilleuse serpentard, tu le sais cela ? Nous savons tous les deux que Ginevra Weasley est forte et qu'elle est déjà très bien préparée à ce qui l'attend. Toutefois, je dois dire que ta tentative était bien essayé, petit serpent.

- Alors c'est tout ce que nous représentons maintenant ? Des corps juste bons à enfanter et à vous satisfaire ? Vous parliez d'amour hier soir, mais au fond ce qui compte réellement pour vous, c'est juste nous contrôler comme de vulgaires poupées.

- Tu te trompes.

- Ah oui ? C'est par amour que vous me violez toute la nuit ?! C'est par amour que vous me battez ?! Et bien sûr, c'est par amour que vous livrez ma meilleure amie à ce porc ?!

- BAISSE D'UN TON HERMIONE !

Tous les regards de la table se tournent vers nous, et un silence mortel règne à présent dans la salle.

- Allez-y, frappez moi, puisque c'est tout ce que vous trouvez à faire quand je m'oppose à vous. De véritables mariés communiquent entre eux, ils discutent quand il y a un problème, et surtout, ils ne se frappent et ne se violent pas. Vous avez fait en sorte que nous passions l'éternité ensemble, alors j'avais espéré autre chose de votre part. Je me suis toujours dit que vous n'aviez pas pu devenir aussi mauvais sans raison, seulement aujourd'hui, je me dis que…c'est peut-être le cas. Que vous êtes une bête depuis votre enfance, que personne n'a pu vous aimer et que personne ne le pourra jamais. Ainsi est votre malédiction Tom Jedusor, tout le mal que vous faîtes, il revient vous faire souffrir vous.

- Arrête.

- Vous me convoitez pour mes pouvoirs, pour mes connaissances, pour ma lumière comme vous dîtes si bien. Vous êtes les ténèbres mon cher époux, et les ténèbres trop obscurs n'ont plus droit à la clarté.

- Arrête, je te dis !

- Vous voulez que je vous disse la vérité ? Vous m'avez prise pour femme, car vous ne vouliez plus être seul dans cette éternelle pénombre, cependant non seulement, vous serez seul, mais vous serez également…

- Ferme là, je te dis !

Il perd le contrôle, me gifle, se met sur moi et veut continuer de me battre, mais il est arrêté par Ginny et Neville qui lui hurle d'arrêter.

- Arrêtez cela ! Vous allez la tuer si vous continuez ! Vous voulez qu'elle vous donne un héritier ? Ce n'est pas en la frappant comme cela que vous allez arriver à ce miracle ! Cris Ginny.

Mon mari me relâche, Neville me soutient dans ses bras et me réconforte comme il le peut. Je tousse violemment et crache du sang.

- Tu...tu aurais dû…

- Chut Hermione, tais-toi, tu es à bout de force.

- Le laisser finir… il…

- Tais-toi sombre idiote ! Me dit Ginny. Viens Neville, nous allons à l'infirmerie, il faut que je la soigne.

J'ai juste le temps de sentir les bras de Neville me soulever, que je sombre dans la noirceur.