Je ne possède aucun des personnages des films
[Suite de "Exfiltration" ] : 10 jours après les évènements de Los Angeles, Ethan obtient le droit de sortir de l'hôpital à condition qu'il se repose. Si ce dernier imaginait passer les prochaines semaines dans une planque de l'IMF, ses discussions avec Ilsa et les étranges visions qu'il a eu lorsqu'il s'est senti mourir vont lui faire prendre une autre direction, mais tout n'est pas fini Conrad est toujours dans la nature et son désir de vengeance est toujours aussi fort.
En espérant que cela vous plaise
Bonne lecture
PS : Au fait j'ai commencé à faire du tri et à remettre de l'ordre dans mes publications en faisant une sorte de table des matières dans mon profil alors n'hésitez pas à y faire un tour ;)
RACINES
Chapitre 6
Ethan se rapprocha de la voiture et posa son sac pour ouvrir la porte et le déposer dans le coffre. N'avoir qu'un bras de libre commençait à l'agacer, et il avait bien tenté de retirer son attelle, mais la douleur l'avait immédiatement rappelé à l'ordre. Une douleur qui lui coupait le souffle et qui le faisait trembler. Du coup, il savait qu'il allait devoir encore prendre son mal en patience. Il laissa le coffre ouvert pour que Benji et Ilsa puissent déposer le reste des courses et contourna la voiture pour rejoindre Luther en train de payer le pompiste.
Leurs regards se croisèrent et Ethan s'immobilisa net… Lui aussi, il le connaissait, mais un sourire se dessina sur son visage et celui du garagiste se fit tout aussi grand que le sien. Abandonnant Luther qui était en train de le payer, il se précipita vers lui en écartant les bras.
- Ethan ? Ethan Hunt ! Ce n'est pas possible ! Ethan !
Il marqua un temps d'hésitation en observant sa combinaison de travail, mais ce fut Ethan qui fit un pas vers lui pour lui donner une accolade.
- James Connor !
James… James avait toujours eu une place à part pour Ethan… Ils étaient nés à un jour d'intervalle, avaient fait toute leur scolarité ensembles… Ils allaient au cinéma, passaient des nuits à la belle étoile, se confiaient l'un à l'autre. Il avait été plus qu'un meilleur ami, il avait été son frère, lui qui souffrait tant d'être fils unique, un frère jumeau auquel il avait longuement pensé… Un frère qui était le seul à savoir qu'il allait partir et qui aurait dû venir avec lui ce jour-là, mais les choses s'étaient passées de manière un peu différente.
L'accolade entre les deux amis, sous les regards souriant des membres de l'équipe que Brandt venait de rejoindre, un gobelet de café à la main, se prolongea. Puis ils se séparèrent et James donna une tape sur l'épaule gauche d'Ethan, effleurant son attelle avec une touche d'inquiétude.
- C'est dingue… Je… J'ai l'impression de voir un fantôme. Tout le monde pensait que tu étais peut-être mort. Je ne voulais pas le croire, mais cela fait si longtemps…
- Qu'est-ce que tu veux, on se laisse entraîner et les années passent sans que tu t'en rendes compte.
- C'est vrai… répondit James en lui pressant le bras. Rassure-moi, tu ne vas pas disparaître dans la minute.
- Non, dit Ethan en lançant un petit coup d'œil à son équipe. Nous allons sans doute rester quelques jours. Je… Je suis à la ferme… Si tu as envie de passer, n'hésite pas.
- Je le ferais, répondit James avec un grand sourire.
Il se pencha de nouveau pour lui donner une nouvelle accolade et souffla dans un murmure.
- Ça fait du bien de te revoir…
La nuit était bien avancée. Après un repas qui s'était transformé en évocation de souvenirs des uns et des autres, tous avaient en tête d'aller dormir. Tous sauf Ethan, qui sortit à l'arrière de la maison. Il observa le petit jardin et se dirigea vers le chêne. Il l'observa, releva la tête et agrippa la corde. En poussant avec ses pieds, il se hissa sur la plateforme et se laissa tomber assis sur cette dernière, les pieds ballants. Une légère grimace traversa son visage et il porta la main à son épaule blessée. Ce n'était pas la première fois qu'il grimpait à une corde avec un bras handicapé, mais ça tirait toujours un peu. Là ça faisait plus que tirer. Son poumon n'était pas encore tout à fait guéri et les efforts physiques lui entraînaient une douleur assez désagréable, mais Ethan avait envie de grimper là et de laisser son regard errer dans le vague… Il observa la ferme… pensa aux années qu'il avait passé ici, pensa à ce qu'il avait vécu depuis qu'il était parti et sursauta quand une voix lui demanda.
- Permission de monter ?
Ethan baissa les yeux et reconnut la silhouette de James auquel il sourit.
- Bien sûr, grimpe !
Son ami d'enfance ne se le fit pas dire deux fois et grimpa pour rejoindre la plateforme à trois mètres du sol. En soufflant, il se laissa tomber assis à côté de lui.
- Eh ben dis donc, on a plus 12 ans ! Comment tu as fait pour monter là avec un bras un moins ?
- Tout est dans les jambes, répliqua Ethan en souriant.
- Ouais, faut dire que tu as l'air en forme pour un mort, dit-il en lui tapant doucement sur le torse.
- Faut pas croire, je vieillis aussi.
- Je suis passé à l'épicerie, j'ai vu Amy.
- Moi aussi… Comment elle a pu devenir la femme de ce type ?
- C'est Middlefield… on se débrouille comme on peut et si ça peut te rassurer, c'est toujours un con, mais il la rend heureuse.
- Tant mieux…
- Alors tu es Consultant dans une boîte à Londres ? Elle bosse dans quoi ?
- Les nouvelles technologies.
- Militaire ?
- Non, répondit Ethan en fronçant les sourcils, intrigué par la question de son ami.
Un ami qui soupira en glissant sa main dans sa poche.
- J'imagine que mentir est devenu une technique comme une autre, une habitude mue en reflexe, souffla James.
- Mentir ?
- Ethan, dit-il en regardant son ami droit dans les yeux. Tu ne te rappelles pas qu'on s'était juré de ne jamais rien se cacher ?
- Je ne comprends pas.
- Toi et moi, on sait que tu n'es pas consultant. Tiens, dit-il en lui tendant une coupure de presse.
Ethan déplia la feuille du magazine. C'était un article de 2001 traitant de la réplique des Etats-Unis après l'attentat du World Trade Center… Il y avait des photos et un article de communication de la Maison Blanche pour l'Opération Rhino en octobre 2001. Ethan la connaissait cette opération, au même moment, il en lançait une plus secrète qui avait failli très mal se terminer… C'était ce jour-là qu'il avait appris la mort de sa mère… Il observa l'article et se tourna vers James. A la lueur de la lampe torche de son ami, il ne savait pas réellement ce qu'il devait chercher.
- Je ne vois pas ce…
- Regarde les photos de la préparation de l'opération, regarde en arrière plan, dans le camp.
Il braqua son faisceau lumineux sur la photo voulue et Ethan plissa des yeux.
- C'est toi là, affirma son ami en posant un doigt sur la silhouette qui lançait un regard à l'objectif.
Ethan frissonna. Oui, c'était bien lui. Décidemment, cette opération était tout sauf une réussite.
- J'admets que tu as l'œil.
- Tu me le confirmes ?
- Ben, je me reconnais.
- Avec gilet pare-balle et arme de guerre. Tu n'es pas consultant… Tu as fait ce que tu as dis, n'est-ce pas ? Tu as rejoins l'armée ? Et si tu ne le dis pas, c'est que tu es dans les renseignements ?
Ethan frissonna. James avait toujours été perspicace et même s'il lui manquait des éléments, il se devait d'admirer sa logique.
- Je ne suis pas dans les renseignements et actuellement, je suis vraiment consultant.
- Ethan, tu ne peux pas savoir ce que j'ai ressenti avec cette photo. A chaque fois qu'ils disaient que certains des nôtres étaient morts là-bas, je pensais à toi.
- Je… je suis désolé James. J'imagine qu'on doit se faire plein de films quand votre meilleur ami disparaît du jour au lendemain…
- Mon meilleur ami ! Mon frère, Ethan ! Mon jumeau, mon double !
Ethan frissonna. Voilà bien quelque chose que les deux avaient en commun. Il le voyait lui aussi comme un frère.
- Je suis désolé…
- Alors imagine ce que j'ai ressenti avec cette photo.
- Je me demande comment tu as fais pour me reconnaître, après tout ce temps.
- On est frère, non ?
- Oui… Je suis tellement désolé…
James perçut toute l'émotion de son meilleur ami et soupira.
- Arrête, je ne t'en veux pas tu sais. Je voudrais juste savoir pourquoi tu n'es pas venu me chercher comme convenu ce soir-là ? On avait tout prévu ensemble. J'étais prêt moi aussi. Je t'ai attendu toute la nuit et j'ai fini par me dire que tu avais renoncé, mais au matin… tu n'étais plus là… Pourquoi Ethan ?
Ce dernier leva les yeux, observa les étoiles et murmura.
- Je suis venu, mais j'ai fais demi-tour.
- Pourquoi ?
- C'était rassurant, mais égoïste. Je ne pouvais pas faire ça…
- Egoïste ?
- Ta mère était seule James. Tu avais quatre frères et sœurs plus jeunes que toi. Tu ne pouvais pas disparaître. Ils avaient tous besoin de toi. Moi je pouvais me débrouiller tout seul…
Ethan baissa la tête et James, touché par la révélation de son ami posa une main sur sa cuisse. Il lui en avait voulu pendant un temps, mais maintenant qu'il savait pourquoi il avait fait ce choix, il le comprenait aussi, même s'il aurait aimé qu'il en fasse un différent.
- Et si tu me racontais ce qui s'est passé ? Est-ce que tu as été heureux au moins en partant ?
Ethan frissonna en entendant cette question… Heureux ? Oh il avait fait son travail… On lui disait qu'il avait sauvé le Monde, trois, quatre, six fois peut-être… Il avait traversé presque tous les pays du globe… Il avait été fier à certains moments, mais heureux…
- Je… Je crois qu'avec le recul, je ne partirai plus, souffla-t-il en réponse.
- C'est drôle, répondit James en regardant à son tour les étoiles, avec le recul, moi je partirai…
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