Chapitre 10


Sa main était si grande qu'elle englobait entièrement le sommet de ma tête. Ses petits mouvements de droite à gauche pour ébouriffer mes cheveux étaient chaleureux, et il en était de même de son sourire. Pas de pointe narquoise, ni même malicieuse pour habiller ses lèvres que j'avais l'habitude de distinguer en temps normal. Juste une courbe fine, mais sincère, une lueur de bienveillance s'exprimait dans son regard, c'était le visage d'un ami, tout simplement.

Son geste me fit rougir, c'était bien plus embarrassant que tout ce qui avait été fait ou dit depuis que j'avais mis un pied dans cette salle. Ce genre de contact physique, affectueux, était plus répandu au Japon qu'en occident. Si pendant une fraction de seconde, j'avais eu l'affreuse impression d'être un chien qu'on félicitait, elle s'était très vite envolée grâce à l'expression de son visage. Mais, pour autant, j'avais du mal à y mettre un mot, à savoir dans quelle catégorie je pouvais classer ce geste. C'était inhabituel, la dernière fois qu'on m'avait gratifié d'une caresse dans les cheveux de cette matière, c'était certainement quand j'étais une enfant. Ce qui amplifiait ma confusion, me traitait-il comme une enfant ? Comme une amie ? Ou cela allait bien au-delà ? Bien que la dernière de mes questions me parût plus paranoïaque que faire preuve de bon sens.

Je souris en retour quand sa main, chaude, quitta ma tête. Me rendant tout simplement compte que la différence culturelle était à son comble. Si pour eux, utiliser le prénom de l'autre, s'embrasser la joue était signe d'intimité, pour moi c'était naturel. Alors qu'au contraire, sa petite caresse affectueuse sur mes cheveux, était un signe plus intime à mes yeux que pour lui. La réponse était simple au final, mais cela n'enlevait pas pour autant le sang qui avait afflué sur mes joues, ni l'embarras qui crépitait toujours dans mon esprit.

Je bougeai à nouveau les muscles de mes cuisses plus par automatisme que par volonté. J'avais suivi du regard Tendo, et les autres joueurs de volley, quitter la pièce, non sans me faire des petits signes de mains en guise d'aurevoir, à défaut de sourire dû à la fatigue. Je ne les blâmerais pas pour ça, comprenant qu'après avoir passé quelques heures dans un entraînement sportif intensif, puis enchaîner sur une séance de musculation, cela avait vidé leurs réserves d'énergies. À l'exception d'une personne, qu'ils m'avaient refilé la charge.

Aussitôt après avoir eu cette pensée, mes yeux se détournaient de l'entrée vers la silhouette du champion qui se redressait de son banc pour prendre sa minute de repos. Il se pencha en avant, posant ses coudes sur ses genoux, la bouche entrouverte, certainement à cause de l'essoufflement. Ses bras luisaient de sueurs et il attrapa sa serviette pour s'éponger le visage.

Pourquoi c'était à moi qu'il revenait de m'occuper de lui ?

Puis, que voulait-il dire par s'occuper de lui ? Et encore plus simplement, pourquoi lui, ne s'occupait-il pas de son ami ? Pour autant que je pouvais me souvenir, de toutes les fois où j'avais croisé Ushijima, le rouquin n'était jamais trop loin de lui. Je me posai différentes questions auxquelles je tentai d'associer des réponses, en vain. Je n'étais pas leur amie et je n'avais jamais vraiment discuté avec le brun. Plus je m'enfonçai dans mes réflexions, plus je n'y trouvai aucun sens logique à cette tournure.

- J'ai fini, Senpaï, gémit Kira à côté de moi.

Je sursautai, je m'étais tellement laissée absorber dans mon for intérieur que j'avais mis le monde autour de moi en pause, me rendant compte que mes yeux étaient toujours posés sur le brun, dont son regard olive me fixait tout aussi à cet instant. Je me sentis légèrement honteuse. Depuis combien de temps me regardait-il ? Est-ce qu'il va me prendre pour une folle ou une de ses fans si cela avait dépassé le temps limite du raisonnable ?

Je m'empressai de détourner mon visage de lui et de me concentrer sur ma cadette. La honte pouvait bien patienter quelques instants vu qu'elle n'allait pas disparaître aussi vite qu'elle était apparue.

- Je ne vais pas te torturer davantage pour ce soir, lui dis-je en en faisant preuve d'empathie.

Ses traits d'habitude si rayonnants de bonne humeur étaient remplacés par ceux de la fatigue. Elle avait déjà bien travaillé au cours que je lui avais prodigué plus tôt dans la carrière, et elle avait fait preuve de courage en s'initiant à la musculation devant une bande de sportifs qui en faisaient depuis quelques années déjà. Elle avait mérité son droit à se reposer maintenant.

- Étires bien tes muscles comme tout à l'heure, sinon les courbatures seront plus dures à supporter demain matin, lui conseillais-je.

Elle se leva, les jambes tremblantes, pour se diriger d'un pas mal assuré vers l'un des tapis que nous avions laissé sur place, et commença à étirer ses muscles avec lenteur. Je l'observai faire afin de m'assurer qu'elle appliquait les bons gestes.

J'avais déjà bien dépassé le nombre de séries que j'avais programmé de faire, et j'en avais même perdu le fil, encore un peu troublée. Me rendant compte qu'il pouvait se passer beaucoup de chose en moins de soixante minutes. Je soupirai, un peu blasée, par mon manque de discipline à faire mes exercices correctement en ce début de soirée. Je n'étais nullement concentrée sur ma tâche, il me semblait plus astucieux d'arrêter ce que j'avais prévu de faire, vu que le début du programme était déjà compromis.

Je n'osais pas de suite tourner ma tête pour affronter de nouveau le regard de Ushijima, car les flammèches de la honte brûlaient encore un peu mes joues. Cependant, je serai bien obligé d'y faire face d'une minute à l'autre, mais le plus tard était sans doute le mieux. Alors, je laissais toute mon attention se porter sur Kira, et à ranger mon propre tapis que je n'allais finalement pas réutiliser.

Quand ma cadette quitta les lieux, je me trouvais franchement débile à faire des caisses pour simplement avoir été prise en flagrant délit de matage, j'avais vécu pire que ça comme situation. Je secouai la tête comme pour chasser ce sentiment de honte de mon corps et de mon esprit en faisant lentement volte-face, reprenant un peu de contenance.

Le brun avait repris son exercice, ce qui me fit froncer les sourcils. À combien de séries en était-il ? Si l'hésitation flottait pendant quelques secondes, me laissant me balancer sur mes pieds, ne sachant quoi faire d'autre, je repris vite le cours de mes actions et mes pensées. Je m'avançai vers le champion jusqu'à que mon visage entre dans son champ de vision, résolue à rendre le service que Tendo m'avait demandé.

- Ushijima-san, essaie de ne pas te surmener.

Son regard olive avait basculé à l'instant où je m'étais approchée de lui, il était brillant de motivation et me mettait presque au défi d'intervenir.

- Ça va, me répondit-il d'un ton un peu bourru à cause de l'effort.

J'observai la scène dans son tableau d'ensemble. Il était là avant que je n'arrive et bientôt soixante minutes s'étaient écoulées depuis mon arrivée. Additionnant son entraînement au volley juste avant, c'était vraiment vouloir repousser ses limites. Comprenant ainsi pourquoi il avait besoin d'être surveillé. Ushijima Wakatoshi écoutait son esprit et non son corps. Je baissai mon regard sur sa gourde tombée au sol, vide de tout contenu et relevai mes yeux sur ses orbes olive, toujours accompagné de cette lueur à me mettre au défi.

Challenge Accepted.

- Très bien, mais dans ce cas-là, je reste avec toi en support, déclarais-je en le mettant au défi de m'en empêcher.

Un sourire joueur, voir même arrogant, prit place sur mes lèvres. Sans un mot de plus, ne lui laissant pas le loisir de rétorquer quoi que ce soit, je me penchai pour attraper cette gourde et marcher vers la sortie de la pièce, pour atteindre la fontaine dans le couloir, laissant mon plan prendre forme. Enfin, plan, c'était vite dit, s'il voulait vraiment continuer, alors j'allais le superviser, être dans ses pattes, peut-être même faire preuve de chianterie, talent inné chez nous, les filles. Cela m'amusait presque, j'étais certaine que personne n'osait s'opposer à lui à cause de son comportement et de son apparence assez dissuasive. Mais dommage pour lui, j'avais appris et choisis de vivre dans le monde sournois et hostile qu'était la politique.

Une fois sa gourde remplie d'eau, je revenais sur mes pas. Ushijima s'était redressé de son banc, les sourcils froncés, la mine à la fois sévère et suspicieuse, montrant qu'il ne voyait pas ce que je voulais faire et me mettant toujours au défi d'essayer.

- Bois de l'eau pour éviter d'avoir des crampes, dis-je en lui tendant sa gourde une fois plantée en face de lui.

Ses yeux s'abaissaient sur l'objet tendu quelques secondes, avant de remonter s'accrocher aux miens.

- Je n'ai pas soif.

- Bois cette eau, dis-je d'un ton un peu plus autoritaire.

Commença alors une bataille qui se passait uniquement dans un affrontement visuel. Il avait beau me sortir son regard sévère, je n'en baissai pas les yeux pour autant. S'il avait l'habitude de devoir faire face à des personnes peu désireuses de sentir son courroux, j'étais devenue plus qu'aguerrie à devoir supporter des regard longs et insistants sur moi à longueur de journée depuis mon arrivée dans cette école.

- On peut se regarder comme des chiens de faïence toute la soirée si tu veux, ça ne me dérange pas, ajoutai-je après une minute de silence pour clarifier mon état d'esprit.

Mon bras tendu commençait à me piquer, mais je devais tenir le coup, pour au moins rester crédible dans ma démarche. Et finalement, ses yeux se reportaient à nouveau sur sa gourde, avant de la saisir en effleurant ma main du bout de ses doigts rugueux.

Dire que j'étais indifférente face à son regard aurait été faux, mais muée par l'adversité, cela avait été beaucoup moins difficile à supporter. Dire que le contact de ses doigts, brûlant, me laissait de marbre, serait tout aussi mentir. Je faisais abstraction du léger frisson qui m'avait parcouru le bras, gardant l'expression de mon visage aussi autoritaire que je le pouvais.

Je retenais, aussi discrètement qu'il m'était possible, ma respiration dans ma gorge quand je le vis s'abreuver comme je l'avais exigé. Sa pomme d'Adam se mouvait à chaque déglutition sans que ses pupilles ne rompent le contact visuel avec moi. Pendant quelques secondes, je m'autorisai à lâcher du lest, laissant mes pensées s'égarer sur sa stature. Il avait beau être couvert d'une pellicule de sueur, avoir le tee-shirt humide de sa transpiration, je le trouvai incroyablement sexy. Ses cheveux étaient emmêlés à cause de l'effort physique, et son regard ardant de défi était attractif, il m'était presque impossible de m'empêcher de le contempler.

- Que compte tu faire comme exercice maintenant ? Demandais-je d'une voix un peu plus douce que je l'aurais voulu.

Au lieu de me répondre par des mots, il se hissa sur ses jambes, étirant sa taille presque de géant, m'obligeant à lever la tête pour ne pas perdre de vue ses orbes d'un vert gourmand. Sa taille, ses muscles, sa carrure, et cela à seulement deux pas de moi. Tout était réuni pour me faire sentir petite face à lui. L'impression d'être frêle et fragile s'immisça dans mon esprit, me faisant un peu perdre mes moyens. Il était effrayant d'une certaine manière, il était comme une montagne alors que j'étais plus comme une petite colline. Je ne pouvais pas me retenir de déglutir, sa prestance était intimidante, presque écrasante. Il ne m'était plus du tout difficile de comprendre pourquoi les élèves évoquaient leurs difficultés à lui faire face, car je n'en menais pas large. Mon seul atout, était que je savais ne pas faire transparaître mes émotions sur mon visage. Mais c'était bien mon seul et unique avantage.

Quand il se dirigea vers la presse, je sentis à nouveau l'oxygène remplir mes poumons une fois libérée de son aura dominante. J'expirai lentement, le suivent à quelque pas de distance quand il fut dos à moi.

- Combien ? Demandais-je en m'approchant des poids.

- 80 de chaque côté.

J'avais beau savoir que c'était un athlète de haut niveau, pousser 160kg juste avec la force de ses cuisses m'impressionnait tout de même. M'entraînant aussi régulièrement avec cette machine, j'étais encore une petite joueuse avec mes 110kg de charge totale.

J'alignai les poids de 20kg sur la barre prévue à cet effet avec un peu de difficulté à cause de mon manque d'exercice sur mes bras, étant la partie que je négligeais complètement en musculation. Ushijima avait fini bien avant moi et il m'avait lancé un regard demandant silencieusement si je voulais de l'aider. Ayant une certaine fierté un peu trop mal placée, je l'ignorai et terminai ma tâche toute seule comme une grande. Et surtout parce que j'avais affirmé que j'étais là pour l'aider, ça serait le comble si au final, je ne pouvais pas assumer le rôle que je m'étais auto-assignée sans véritablement avoir eu son consentement.

Il s'installa et commença son exercice. À ce stade, je n'avais rien à faire, à part compter le nombre de poussées, lui dire quand s'arrêter et quand reprendre. Aussi surprenant que celui puisse l'être, il écouta mes directives, non sans avoir constamment son regard perçant posé sur moi.

Comme un ours face à du miel, mes yeux avaient plusieurs fois dérivés vers le mouvement de ses jambes, admirant ses muscles se contracter sous sa peau et devenir rapidement luisante de sueur. Je me maudis d'être si faible face à cela. Combien de fois avais-je louché ? Un peu trop pour en tenir le décompte, et malheureusement, je crois qu'il m'avait grillé plus d'une fois être en fascination devant sa personne. S'il ne m'avait pas encore prise pour une de ses fans, c'était maintenant chose faite selon mon avis.

- Pourquoi ? Tonna sa voix grave.

Sa voix semblait résonner dans cette pièce seulement occupée par nous deux, où seul le bruit de la machine pouvait se faire entendre. Je clignai des yeux, ne comprenant pas sa question, je penchai la tête sur le côté en fronçant les sourcils, lui montrant ma confusion.

- Pourquoi reste-tu ici ? Reformula-t-il pendant sa minute de repos.

Je m'étais attendue à cette question au début du processus, et j'avais fini par perdre espoir à force de faire face à son mur de silence.

- Tendo-san m'a demandé si je pouvais rester m'occuper de toi.

Sa mâchoire se crispa un peu, peut-être se sentait-il vexé ? C'était difficile à interpréter au début, mais très vite, en l'observant pousser la plaque un peu plus brutalement, le doute n'était plus envisageable. Après, il m'était impossible d'en déduire pourquoi cela le contrariait.

- C'est bien d'avoir un ami qui se soucis de toi, qui est même prêt à demander ce service à une étrangère, dis-je pour lui exposer la bonne intention du rouquin à son égard.

- Ne te sens pas obligée, tu peux partir, je sais me débrouiller seul.

Un gloussement s'échappa de mes lèvres, ce qui raffermi sa mine en un air presque boudeur, mais seulement presque.

- Je n'en doute pas, enfin presque pas ... dis-je en souriant, ravie de voir son visage renfrogné.

Le silence retomba à cette taquinerie de ma part. L'heure tournait et l'homme continuait, comme infatigable, mais plus les minutes défilaient, plus je m'inquiétais de la répercussion sur son corps. Alors qu'il était sur une autre machine à travailler ses jambes, encore avec une charge qui m'extorquait une mine surprise à chaque fois, je ne pu retenir à nouveau cette réflexion qui me brûlaient les lèvres.

- Ushijima-san, je vais te paraître peut-être agaçante, mais je trouve que tu te surmènes, lui dis-je en accrochant une nouvelle fois son regard olive.

Je le voyais à son visage qu'il m'entendait mais qu'il ne voulait pas céder sur ce point, et je pouvais à nouveau voir la lueur de défis pétiller dans son regard à mes mots.

- Je m'inquiète pour toi, dis-je d'un ton doux, presque comme un murmure.

Les mots avaient dépassé ma pensée. Bien évidemment, ce que je ressentais était sincère, mais de là à franchir la frontière entre le penser et l'exprimer à haute voix, c'était autre chose. Et cela eut pour effet de faire tomber le masque que j'avais revêti depuis que j'avais commencé à l'assister. Si je le pouvais, je me serais bien giflée, là, maintenant.

J'avais aussitôt baissé les yeux, ayant subitement une fascination soudaine pour mes pieds alors que le sentiment de honte me submergeait à nouveau. J'avais beau ne pas être spécialement timide, face à Ushijima, tout mes acquis semblaient s'écailler. Je me sentais si stupide, comparable à ces autres minettes qui tombaient en pamoison devant lui. Si Mina était là et si elle me voyait, elle s'en tordrait de rire et me dirait à quel point je ressemblais à une adolescente transite d'affection. Bien que j'étais, effectivement, qu'une adolescente dans tous les cas.

Je n'attendais pas de moquerie, ni même une réponse de la part du grand brun, car même si je ne le connaissais pas encore très bien, il ne semblait pas être ce genre de personne. Cependant, je ne savais pas si son silence était mieux en fin de compte, car cela laissait court à mon imagination pour s'enflammer sur le jugement qu'il pouvait bien avoir sur moi.

- D'accord.

Je relevai subitement la tête et intensifiai mon regard sur lui, pas certaine que ses mots avaient bien passé la barrière de ses lèvres et que cela ne sortait pas tout droit de mon imagination. Mais alors que ma bouche s'ouvrait par la stupéfaction, il stoppa son activité, et s'épongea de sa sueur sans rien dire d'autre, sans faire attention à ma mine figée sur sa silhouette. Je réagis quand il s'avança vers moi, percutant ses yeux dans les miens. Je n'osais pas bouger d'un millimètre, ne sachant pas quelles étaient ses intentions, et aussi parce que j'étais absorbée par la couleur verte de ses pupilles.

- La gourde, dit-il simplement sans vaciller du regard.

Me rendant compte qu'il me demandait sa gourde qui était dans ma main après quelques longues secondes de flottement.

Mon dieu, est-ce que la honte n'avait-elle donc aucune pitié avec moi ce soir ?

À chaque fois que je croyais que j'avais touché le fond, le destin me prouvait le contraire. C'était gênant, j'avais envie de partir en courant et me cacher tellement je devais ressembler à une écervelée.

J'essayais d'afficher un sourire poli pour conserver le peu de dignité qu'il me restait et lui tendit son bien. Pour me soustraire à son regard qui ne m'aidait en rien à garder cette façade, je lui tournai le dos pour commencer à nettoyer la pièce afin d'effacer les traces de notre passage pendant qu'il s'étirait. Bien vite, je me retrouvais à ses côtés, marchant dans le couloir pour quitter le bâtiment.

Seul le bruit de nos pas martelant le sol se faisait entendre, et ce n'était pas plus mal. Certains auraient trouvé cela angoissant, et auraient tenté de meubler une conversation, juste pour ne pas à devoir supporter la pression invisible du vide que pouvait causer le silence. Mais après cette soirée, j'accueillais ce vide avec aisance, acceptant son côté apaisant.

Il était tard, dix-neuf heures passées quand nous nous retrouvâmes dehors, attaqué par la fraîcheur de la nuit en cette fin d'avril. J'en frissonnais instantanément, fourrant la seconde suivant, mes mains dans les poches de ma veste. De ma vision périphérique, je voyais Ushijima tourner son visage vers moi à mes mouvements, il semblait hésitant. Alors, guidée par ma curiosité, je décidai de pivoter mon regard vers lui, mais il détourna les yeux, se reconcentrant sur le chemin en face de lui. J'haussai les épaules, pensant que j'avais certainement inventé ça.

Nous nous rapprochâmes des bâtiments des dortoirs, sans avoir prononcé un seul mot, près de l'intersection qui allait séparer nos chemins. Les dortoirs étaient séparés en deux bâtiments jumeaux, un pour les filles, l'autre pour les garçons. Entre les deux, se trouvait un bâtiment de vie communes, reliant les deux dortoirs par des couloirs de verre grâce à son intermédiaire.

Mais alors que je pensais que mon karma avait épuisé son quota d'action possible pour le reste de la soirée, il sonna, tel un gong terrifiant pour me rappeler qu'il était maître de mon destin.

Aïna et Eira, s'avançaient vers nous, certainement pour se rendre au self, le regard mauvais dès qu'elles m'aperçurent sur leur chemin.


Hola ~

Bon, c'est un peu du fluff mais j'ai trouvé ça meugnon à écrire, d'embêter mon OC comme ça. La nana arrogante, sûre d'elle, qui se retrouve à réagir comme n'importe quelle ado devant son crush. Même si elle ne veut pas encore avouer que c'est bel et bien un crush. Foutue fierté hein.

J'espère que cela vous à plût ! Merci à ceux qui suivent cette histoire et n'hésiter pas à commenter, c'est ultra motivant 3

À Bientôt ~