Chapitre 11 : Maudit volleyeur


En sortant de la classe de ma présidente de club vers les dernières minutes de la pause méridienne, j'étais déjà exténuée. Pour beaucoup de choses que je pouvais lister, j'aimais bien répertorier les choses pour pérenniser l'ordre dans mes pensées.

De 1, contre toute attente, Eira et Aïna n'avaient, pour une fois, pas été imbuvable hier soir. Mais je n'étais absolument pas dupe, si j'avais échappé à la confrontation, c'était uniquement dû à la présence du champion de Shiratorizawa, dont elles avaient tenté par diverses approches à monopoliser l'attention. Ce qui avait lamentablement échoué puisqu'il n'avait même pas attendu une minute syndicale pour clore la conversation. Et pour ne pas me retrouver à devenir le punchingball face à ce rejet du brun, je l'avais suivi sans demander mon reste en espérant que cela n'avait simplement pas retardé l'échéance.

De 2, Mina me harcelait de messages. Pour savoir si je venais à l'entraînement intensif du club de volley de mon ancienne école pour la Golden Week et pour organiser l'anniversaire de Saturino qui allait fêter ses dix-sept ans le 20 mai. Du coup, mon téléphone vibrait régulièrement dans ma poche car je ne répondais pas assez vite à ses questions ou propositions pour tous les sujets qu'elle avait décidé d'aborder en même temps.

Et la troisième raison m'attendait bien sagement devant la porte de la classe de troisième année que je venais de quitter.

- C'est good alors ? Me questionna Tendo.

Il était adossé contre le mur, les mains croisées sur sa nuque et me fixait de son regard carmin qui pétillait d'amusement. Il ne portait pas son uniforme scolaire très soigneusement, sa chemise n'était pas bien boutonnée, le nœud de sa cravate était de travers et son blazer était ouvert. Mais aucun professeur n'avait émis de commentaire à ce sujet comparé à des élèves lambda. Parce que Tendo Satori n'était pas un élève lambda, c'était un titulaire de la fabuleuse équipe de volley ball, grande fierté de cette école.

- Oui, ma présidente de club est au courant que je ne serai pas présente à l'écurie ce soir, répondis-je presque blasée.

- Parfait ! Retournons à notre classe maintenant ! S'exclama-t-il en levant les bras au-dessus de sa tête.

Tendo m'avait collé comme une sangsue depuis le début de la journée en ayant été direct dans ses intentions dès le départ. Il comptait passer toute la journée avec moi pour m'empêcher de trouver un moyen de me dérober au match amical de volley auquel j'avais accepté de d'assister. Alors que j'avais été prête à nier en bloc ses propos, il m'avait soumise en silence en postant un de ses longs doigt à quelques centimètres de mes lèvres avant de me dire « Pas la peine de me mentir, je sais que tu comptes utiliser ton club pour fuir, mais après manger, je t'emmène voir ta présidente pour que tu la préviennes de ton absence. » d'un ton taquin.

Particulièrement surprise par son geste mais encore plus par ses mots, je m'étais résolue à oublier cette idée qui m'avait effectivement longuement effleuré l'esprit. J'étais aussi intriguée de voir à quel point il avait su deviner mes intentions, admirative de son instinct qui lui était propre. J'avais aussi décidé à ce moment-là que c'était une bonne occasion de découvrir un peu plus qui était cet étrange rouquin qui avait su attirer mon attention dès notre premier regard.

Incroyablement bavard, ce garçon n'avait pas loupé une seconde pour venir engager la conversation à chaque intercours et il m'avait suivi jusqu'à ma table de prédilection au réfectoire, sans la compagnie du reste de son équipe. Mais en plus d'être une pipelette, il était curieux comme un pou, comparable à Mina et Saturino qui voulaient toujours tout savoir. J'avais éludé beaucoup de ses questions concernant le métier de mon père, pour le reste, j'avais été très honnête. Mais petit à petit, il essayait d'engager ses interrogations sur des sujets plus personnels. Heureusement, le temps avait été en ma faveur et il avait dû mettre un coup de frein à sa curiosité envahissante.

- T'as passé un mauvais quart d'heure ou ça va ? Questionna-t-il en marchant à côté de moi dans le couloir des classes des terminales.

- Elle ne semblait pas vraiment ravie de savoir que je serai absente pour assister à un de vos matchs, mais elle ne l'a pas formulé directement.

Le visage de Seikyoo s'était contracté par le mécontentement quand je lui avais évoqué la raison. Elle m'avait répondu d'une voix glaciale qu'elle acceptait mon absence seulement si cela n'allait pas devenir récurent, sur quoi je l'avais rassuré en lui disant que j'avais malencontreusement accepté sur un quiproquo. Même si ce n'était pas réellement comme cela que ça s'était passé, Tendo n'avait pas été à portée d'oreille pour me contre dire. Mais ce qui était vrai, c'était bien le fait que cela n'allait pas arriver tous les quatre matins, et s'il pouvait ne pas y avoir de prochaine fois, cela serait encore mieux.

- Ta présence est importante pour le club d'équitation ?

Je mis quelques secondes à réfléchir à une réponse honnête. Je ne pouvais clairement pas dire que j'étais indispensable, loin de là, mais disons que je ne devais pas lambiner sur mes entraînements si je voulais participer au concours équestre inter-lycée en octobre. Et pour cela, je devais me présenter comme représente de Shiratorizawa aux qualifications pour la préfecture de Miyagi en début septembre. Je n'avais pas encore informé mon club de mes ambitions car j'estimais que mes relations avec eux étaient encore trop fragiles pour leur soumettre ma proposition. Mais j'étais bien consciente que les inscriptions étaient à donner avant la fin du mois de juin, avant les vacances d'été.

- Je dirais simplement que manquer des entraînements n'est pas à mon avantage, un peu comme si toi tu en rate un, répondis-je en tournant mon regard vers lui.

- Tu as un bon niveau ?

Évidemment, vu que je l'avais pris comme exemple, il voulait savoir si mon niveau était équivalent au sien. Étant donné que je ne l'avais pas encore vu pratiquer, et que nos disciplines n'étaient pas comparables, c'était plutôt difficile de nous mesurer l'un à l'autre. Mais je l'avais fait exprès, un peu par arrogance, voulant lui dire que monter à cheval était aussi un sport qui se pratiquait à haut niveau. Resté à savoir s'il était au courant que l'équitation avait lui aussi un concours inter-lycée.

- Ma réponse ne sera pas très modeste, mais oui. Je participais à des concours en club privée avant d'arriver ici, et j'ai gagnée pas mal de coupes.

Ma fierté et mon arrogance n'avait pas pu résister à cette opportunité de vouloir frimer devant un membre du club de volley. Est-ce que c'était puéril ? Tout à fait.

- Vraiment ? Répondit-il plus intéressé qu'étonné.

J'hochai la tête positivement, ne voulant pas paraître plus prétentieuse que je l'étais déjà même si ça me démangeait du bout de la langue.

- Dans ce cas-là, je viendrai te voir t'entraîner un jour, histoire d'avoir les compteurs à zéro, me dit-il avec un sourire malicieux.

Je le jaugeai pendant plusieurs secondes. Je ne savais pas trop comment interpréter ce qu'il venait de me dire. Était-il sérieux ? Impossible de le déduire de l'expression amusé et un peu provocatrice qui avait peint son visage. Mais j'avais des doutes sur la probabilité que cela se produise, comme si leur coach allait gentiment laisser un de ses titulaires manquer à l'appel d'un de leur entraînement.

- Si tu veux, dis-je en haussant les épaules, comme pour montrer que cela m'était égale.

Le silence s'installa entre nous le temps de traverser le couloir de verre suspendu qui séparait le bâtiment des terminales pour rejoindre celui des 2èmes années.

- Au faite, commença-il pour attirer mon attention. Tu n'as pas eu trop de difficultés avec Wakatoshi-kun hier soir ?

Il plaça ses mains dans ses poches en penchant son visage vers moi. Ma réaction fut de froncer les sourcils face à son air un peu trop ravi, sachant très bien dans quelle situation il m'avait mise la veille.

- C'est ton ami, donc tu devrais savoir que cela n'a pas été facile, et de ce fait, tu ne me dois pas un service mais deux.

Il se mit à rire bruyamment et je plissai les yeux, confirmant ma pensée qu'il m'avait bien laissé en étant parfaitement conscient du problème que pouvait causer le brun.

- En effet, et donc, raconte-moi ! Reprit-il après son fou rire en conservant un sourire amusé.

- Et bien si au début nos échanges étaient un peu tendus, je ne lui ai pas vraiment laissé le choix.

- Il t'as écouté ?

- Ce n'est pas parce que vous mesurez presque vingt centimètres de plus que moi et que vous pesez quatre-vingts kilos de muscles, que je ne sais pas me faire entendre, donc oui, il m'a écouté, répondis-je d'un ton ferme, étant un peu vexée d'être sous-estimé.

Un second rire hilarant s'échappa de sa gorge, me donnant encore plus l'impression qu'il ne me prenait pas au sérieux. Une moue un peu boudeuse pris place sur mon visage.

- Fais pas cette tête Prudence-chan, je te crois, dit-il en essuyant une larme qui s'était formée au coin de son œil.

Je regardai devant moi en levant légèrement la tête, un peu touchée dans ma fierté d'enfant gâtée.

- Ce n'est pas l'impression que tu me donnes, dis-je un peu bougonnante.

Ce qui déclencha un troisième rire, un peu moins explosant pour mes tympans cette fois-ci, que j'essayai d'ignorer. J'allais bientôt pouvoir m'y soustraire vu que nous étions proche de notre destination. Mais au moment de passer la porte de notre salle de classe, le rouquin me fit obstacle avec son corps en se postant devant moi.

- Tu sais Prudence-chan, murmura-t-il en se penchant légèrement en avant vers mon visage pour être certain que j'entende ce qu'il allait dire. Wakatoshi-kun n'écoute personne à part moi …

Son regard était à la fois joueur et son sourire plus malicieux que jamais en laissant sa phrase suspendue dans l'air.

- Et toi maintenant.

Je voulais répondre, mais en vérité, je ne savais pas quoi dire, et pour éviter de bégayer, aucun son ne sortait quand j'ouvris la bouche. J'aurais voulu lui dire que c'était peut-être un coup de chance ou qu'il avait juste fait preuve de compréhension, mais cela contredirait tout ce que j'avais pu dire avec beaucoup d'assurance quelques minutes plus tôt.

Me voilà une seconde fois piégée par un volleyeur.

La fierté suintait par tous les pores de sa peau quand il n'entendit rien d'autre que mon silence, et entra dans notre classe sans un mot supplémentaire. Quant à moi, je soufflai, pas vraiment ravie d'avoir été menée par le bout du nez par le rouquin, mettant indirectement en avant le fait que c'était moi qui l'avais sous-estimé et non l'inverse. Du coup, quand je m'installai à ma place, le doute pris place à mes côtés, et ceux, durant tout le reste des cours de l'après-midi.

Que devais-je en penser ? Ushijima écoutait Tendo car c'était son ami le plus proche, mais moi, pourquoi m'avait-il écouté ? J'avais beau être un peu imbue de ma personne, cela serait stupide de ma part de croire qu'il m'avait écouté par autorité comme j'avais voulu le souligner à Tendo. Je maudissais le roux derrière moi pendant toute la dernière heure de la journée. À cause de cette maudite phrase, mon cerveau était complétement déconnecté des cours, ne faisant que tourner autour de ces quelques mots. Au point où même mon imagination un peu débordante était en train de créer divers scénarios dignes d'une comédie romantique à la française. Il me fallait une réponse logique, tangible, pour reprendre une stabilité dans mon esprit, mais cette réponse, elle me fuyait comme la peste, me laissant tomber un peu plus dans la paranoïa.

À tel point que j'étais prête à me laisser tomber dans l'escalier pour éviter à tout prix d'assister au match de volley et de croiser à nouveau le brun, grand conquérant non désiré de mes pensées à cette heure-ci.

T'es vraiment qu'une greluche Prudence pour te laisser être perturber pour si peu. Ressaisis-toi.

Alors que la sonnerie du lycée retentit, comme le glas me signifiant qu'il était l'heure d'aller à mon peloton d'exécution, j'avais toujours aucun plan, à part celui de me blesser, ce qui était inenvisageable. J'entendis derrière moi la chaise de Satori racler plus fort qu'à l'accoutume sur le carrelage, comme si mon esprit avait amplifié le son, rendant les choses plus dramatiques pour mon imagination. Je voyais les fils invisibles du karma, qui riaient de mon destin, se serrer autour de moi.

Quand l'ombre de mon camarade plana au-dessus de mon pupitre, je devais me rendre à l'évidence, rien ne pourrait faire en sorte de m'échapper à ce qui m'attendais dans un des gymnases de l'école avec mes nuisibles pensées.

- Assister à notre match ne va pas te tuer je te le jure, souriait mon camarade tout en se retenant d'en rire.

Je soupirai de façon non élégante, résignée, et me levai une fois mes affaires rangées dans mon sac. Mais alors que Tendo amorçait ses premiers pas pour quitter notre classe, mon regard, lui, s'arrêta sur la petite silhouette d'Eira qui était restée debout à me fixer. Et ce n'était pas du tout un regard amical qu'elle m'adressait, non, c'était clairement du dédain.

- Hier tu étais en compagnie d'Ushijima-kun, aujourd'hui tu as passé tout ton temps avec Tendo-san, et maintenant tu vas au match amical du club de volley.

Ses mots étaient accusateurs, comme si elle était un juge qui exposait les crimes qui m'étaient reproché. Son regard glissa de haut en bas sur mon corps avec lenteur, avec dégout, avant de s'ancrer à nouveau dans le mien. Les élèves qui n'avaient pas encore quitter la pièce s'étaient retournés pour assister à la scène, à dégainer leurs téléphones pour filmer discrètement le spectacle.

- Je vois que tu sais te faire des « amis », dit-elle en insistant sur le dernier mot.

Ce qui laisser place à l'interprétation, pouvant ainsi générer un conflit en pensant une chose qu'elle aurait sous-entendu mais qu'elle n'avait pas clairement formulé à voix haute. Cependant, son attaque, aussi directe soit-elle, eu pour effet de me réveiller du brouillard de la confusion qui avait obstrué mon esprit. Ainsi, même si elle venait sournoisement sous-entendre que je batifolais avec plusieurs garçons en même temps de la célèbre équipe de volley de ce lycée, je lui souriais, un grand et faux sourire. Les différents sons de stupéfaction, ou murmures de nos camarades résonnaient comme un boomerang sur les parois notre salle principale et ils attendaient tous un renvoi de balle, comme ils étaient habitués à voir maintenant. J'avais même déjà entendu un élève de notre classe tenir un tableau pour comptabiliser les résultats.

- Comme quoi, il ne m'est pas nécessaire de danser de manière vulgaire pour attirer l'attention des garçons populaires comparé à toi, commençais-je d'un ton hautain en portant mon sac sur mon épaule. Ça doit être triste d'être réduite à utiliser son corps pour avoir un aussi maigre résultat que le tien.

Sur ce bel échange toujours aussi houleux avec elle, je suivais Tendo qui n'avait pas manqué de rire à gorge déployait de ma réponse toute aussi insultante que celle de mon « ennemi juré ». Mais c'était malheureusement devenue une habitude entre moi et ses filles. Et pire encore pour achever ma soirée, c'était qu'il y avait de forte chance de les croiser pendant ce foutu match.

Sur le chemin jusqu'au gymnase, j'avais très vite effacé mon altercation avec Eira pour engager une conversation anodine avec le rouquin, qui était encore une fois très bavard. Il n'avait pas fait mention de mes conflits avec ces filles, comme si cela n'était jamais arrivé, même si je commençais à comprendre qu'il voyait tout et n'oubliait rien.

Tendo m'accompagna à l'intérieur de l'édifice, encore vide de tous joueurs, hormis la présence des deux coachs. J'échangeai mes chaussures d'extérieurs pour enfiler celles d'intérieurs que j'avais gardé dans mes mains quand nous étions passés par les cassiers à l'entrée du bâtiment de cours des 2èmes années. Satori, lui, avait seulement retiré ses chaussures et s'avança vers les deux hommes en chaussettes.

- Washijo-sensei ! Avec l'équipe, on a invité une amie à voir le match ! Héla-t-il à l'homme que j'avais rencontré dans la salle des professeurs lors de mon premier jour.

- Satori, ce n'est pas un spectacle de foire ici ! J'ai toujours été clair qu'on n'invite pas n'importe qu-

Le veille homme se tu quand ses orbes foncés se posèrent sur moi quand je m'avançai à leur niveau. J'avais l'impression que ses yeux allaient sortir de leurs orbites tellement il était surpris de voir que l'invité n'était pas vraiment n'importe qui. C'était certainement très présomptueux à dire, mais réaliste. Les élèves ne connaissaient pas l'importance de mon statut comparé aux professeurs, même si au fond, je n'étais qu'une personne parmi tant d'autres, mais politiquement parlant, c'était différent. Je ne représentais pas un état comme mon père, mais j'étais sa fille, et par extension, les gens faisaient beaucoup plus attention à ne pas me froisser, pour ne pas contrarier mon père. Alors que j'avais passé l'âge de rapporter tous mes malheurs à mon père et que je voulais qu'on me voie moi, et non comme « la fille de ».

- Si ma présence peut déranger le match, je m'en vais sans soucis, je ne veux pas vous causer de problème, dis-je en espérant tendre une perche pour me subtiliser à ce match.

- Non, tu peux rester, si c'est l'équipe qui t'a invité après tout, je ne vais pas te chasser, se reprit-il d'un ton poli.

J'étais à deux doigts d'insister, de dire qu'il pouvait me dire non, qu'il n'y aurait aucunes conséquences, je n'étais qu'une simple adolescente de seize ans qui avait été invitée à voir un match et que je n'avais pas spécialement envie de rester ici, mais j'avais peur que cela vexe Tendo. Après tout, lui et les autres m'avait semblé être plutôt contents lorsque j'avais donné une réponse positive à ma présence hier soir. Je pouvais bien faire un effort, non ?

À condition de ne pas repenser à ce que m'avait dit Tendo avant de reprendre les cours.

- Va t'asseoir sur le banc, dit-il en faisant un signe de tête derrière lui pour désigner un banc en bois.

Je soufflai un merci alors que le rouquin me fit un petit signe de la main avant de sortir du bâtiment pour certainement aller enfiler une tenue plus adaptée pour le sport que l'uniforme scolaire.

Je profitai de ce temps d'être seule pour sortir mon téléphone de la poche de ma jupe et de constater que j'avais une vingtaine de message de Mina à différentes heures de la journée, notamment certains pendant des heures de cours. Quelle délinquante cette fille à être sur son téléphone au lieu de travailler.

Je lui expliquai que j'allais rester les deux premiers jours de la Golden Week à Shiratorizawa pour m'entraîner, mais que je viendrai avec plaisir le week-end à KAIS, mon ancienne école, pour leur entraînement de volley. Entre cette semaine où j'avais monté à cheval que seulement deux jours et la prochaine constellé de fériés, je ne voulais pas passer aussi peu de temps avec Drogon. Et pour le dernier sujet, l'anniversaire de notre ami, je lui répondis que nous pourrions en discuter samedi soir et que je pouvais dormir chez elle si l'idée lui convenait.

J'eu à peine le temps de terminer à rédiger ma dernière réponse que plusieurs garçons vêtus de shorts entraient dans le gymnase. Je me rendis compte qu'il y avait beaucoup d'adhérents à ce club, sans pour étant être véritablement étonnant en soi.

- Princesse ! Me héla Semi en trottinant vers moi.

- Bonjour Semi-san.

Il prit place à mes côtés et un sourire charmeur imprégna son visage.

- Tu peux m'appeler par mon prénom si tu veux, me dit Semi.

J'étais prête à refuser sa demande pour mettre définitivement un stop à ses tentatives de drague, quand une idée me vient à l'esprit, comme une parfaite opportunité pour convaincre une personne supplémentaire à ne plus prononcer ce surnom.

- Seulement si tu utilises le mien aussi.

- Tu … Il hésita quelques secondes, tu ne préfères pas que je t'appelle Princesse ? Demanda-t-il un peu confus.

- Non Eita-kun, je préfère que tu m'appelle par mon prénom, souriais-je.

Je baissai les yeux et me rendis compte que nous étions assez proche sur ce banc, nos mains à quelques centimètres de l'autre, et qu'il suffirait d'un petit mouvement pour qu'elles se touchent. Mais quand je relevai mon regard sur lui, je remarquai qu'il observait lui aussi la proximité de nos mains. Lorsque ses prunelles brunes s'accrochaient aux miennes, je devinais toute suite qu'il trouvait que c'était le moment pour lui de franchir une étape dans sa tentative de flirt avec moi. Et que je n'avais qu'à n'en vouloir à moi-même, vu que c'était moi qui avais créé cet instant aux airs un peu romantiques entre nous pour le convaincre d'utiliser mon prénom.

- Prudence, est-ce que ça te dirait de-

Sa phrase ne trouva pas de fin car une ombre imposante s'étalait sur nous deux. Je levai les yeux vers le champion qui s'était posté face à nous.

- Semi, l'échauffement commence, sonna Ushijima de sa voix grave en le fixant du regard.