Chapitre 2 : Jeunesse et Sacrifice

Natassia scruta le visage de son frère silencieux et sombre. Son cœur se serra. Elle murmura faiblement.

Natassia : Vous aviez raison, toi et père, n'est ce pas ?

Camus : Je suis désolé, Natassia, j'aurais tellement aimé me tromper.

Natassia : Oh Camus, que vais-je faire à présent ? Que deviendra mon enfant ?

Elle éclata en sanglots dans les bras de son cadet. Elle pleura longuement et finit par s'endormir contre lui, épuisée. Camus l'allongea gentiment, la couvrit et se retira dans sa chambre, triste pour sa sœur.

Natassia passa quelques jours à pleurer, enfermée dans sa chambre, puis décider de suivre son frère en Russie pour oublier la trahison de Vincenzo. Elle était décidée à se centrer sur son entraînement et sur la médaille olympique. Elle désirait également garder son bébé. Malheureusement, elle s'immerge tant et tant dans son entraînement qu'elle fit une fausse couche. Désemparée, triste et encore sous le choc de la rupture, elle ne prend pas le temps de faire le deuil de cet enfant et ne s'accorde que quelques jours de récupération. Elle reprît l'entraînement encore plus soutenu, allant sans cesse au-delà de ses forces et de ses limites sous l'œil inquiet de Camus. Ce dernier avait vu bien qu'elle enterrait ses chagrins sous une couche de fatigue intense et d'exercices surhumains. Un dimanche,

Natassia : Camus ?

Camus : Viens avec moi, s'il te plaît, je voudrais te montrer quelque chose.

Natassia : Je dois m'entraîner !

Camus : Tu pourras aussi le faire là où je t'emmène, je te le promets.

Curieuse et ayant une foi totale en son frère, elle accepta. Il l'emmena au bord d'un lac gelé, où se trouve une dizaine de jeunes gens. Trois d'entre eux ont tiré parti de l'équipe qu'entraînait Camus. Il lui présente les trois jeunes.

Camus : Natassia, je te présente Aldébaran, il vient du Brésil, il est défenseur, dit-il en désignant un colosse de plus de deux mètres. Ensuite, il désigne un jeune homme fin mais musclé, au visage anguleux et aux courts cheveux bruns, sous le nom de Shura. Il venait d'Espagne et était attaquant et capitaine de l'équipe. Il présente le dernier membre avec chaleur. Un jeune homme fin, tout en muscles, aux longs cheveux bleus sombres, un sourire canaille aux lèvres.

Camus : Et voici Alexandros que tout le monde surnomme Milo, notre leader, il vient de Grèce.

Natassia : Pourquoi Milo ?

Milo : Ici, dans cette équipe qui regroupe les jeunes de tous les pays, on lisse nos différences, on parle tous anglais et un peu russe, je voulais quelque chose qui me rappelle mon île natale. Et puis c'est simple, accrocheur, ça se retient.

Sa gouaille, ses blagues, l'ambiance bonne enfant qui régnait sur cette patinoire naturelle firent passer une bonne journée à Natassia, au grand plaisir de son frère. Il la vit enfin rire et s'amuser comme une jeune fille de son âge. Un étudiant en sophrologie, aux longs cheveux blonds et aux yeux bleus, né en Inde dans une famille anglaise d'origine fit sa connaissance en s'étalant juste devant la lame de la jeune fille. Cette dernière évita l'obstacle d'un magnifique double boucle sous les applaudissements des spectateurs y compris le jeune homme. Il se relève et rejoint Natassia.

Jeune Homme : Je suis désolé, mademoiselle, mais très jolie figure impromptue.

Natassia : Merci, je ne vous ai pas touché, j'espère ?

Jeune Homme : Pas du tout, merci de votre sollicitude. Je me présente Shaka, étudiant en sophrologie et psychologie. Je fais un stage à l'université de Moscou avec certains étudiants en psychologie et en médecine de l'université de Cambridge.

Natassia : Natassia Aquarius, enchantée.

Un des étudiants qui accompagnait Shaka eut un sursaut entendant ce nom et ne put s'empêcher d'intervenir en demandant.

Étudiant : Natassia Aquarius, l'étoile dansante de la glace ?

Natassia : Oui, c'est moi, mais ce n'est qu'un surnom qu'on m'attribue.

Étudiant : Je m'appelle Mû, étudiant en médecine, je suis avec attention le patinage artistique. Je vous trouve très gracieuse, on a l'impression que vous volez sur la glace.

Natassia : Merci.

Mû : Vous participez aux championnats d'Europe ?

Natassia : Oui, c'est pour ça que je suis lieu m'entraîner ici.

Mû : Alors, permettez moi de vous souhaiter bonne chance, charmante Natassia. Il s'éloigna avec grâce.

Natassia : Il est gentil, mais un peu bizarre. Shaka eut un rire clair.

Shaka : A la fois, c'est un grand fan, je le sais, je partage sa chambre. Il vient du Tibet avec une bourse pour ce stage ici. Il est juste très ému de rencontrer son idole.

Natassia : Moi, une idole ?

Shaka : Vous êtes l'une des quatre meilleures patineuses mondiales en ce moment, si je ne m'abuse.

Natassia : Je ...je….

Shaka : Ce sujet vous gêne, je le conçois. Dites moi, comment faites vous pour tenir aussi bien sur ces machines infernales ?

Elle rit et lui prit la main et lui donner un petit cours de patinage tout en discutant avec lui. Shaka, doté d'une grande empathie et de beaucoup de tact, peut choisir des sujets pouvant mettre à l'aise Natassia et la faire se sentir appréciée pour elle même.

Après ce dimanche, le frère et la sœur retournèrent plusieurs fois au lac et Camus vit avec joie son aînée retrouver sa bonne humeur et une mentalité plus en accord avec son âge. Doucement, elle faisait aussi son deuil de son enfant et de son premier amour. Il savait qu'après les Jeux Olympiques, elle en aurait fini avec sa jeunesse, elle deviendrait une épouse trophée, comme leur mère.

Après son intermède russe, Natassia avait repris de l'allant. C'est en partie du à son frère mais aussi au jeune Shaka qui avait passé du temps avec la jeune fille. Avec son ami Mû, qu'elle avait appris à apprécier, ils lui avaient permis de retrouver une partie de sa jeunesse et de son insouciance ainsi qu'un équilibre mental nécessaire pour gérer le stress du son sport et à son niveau. L'amitié des deux jeunes hommes lui avait aussi redonné confiance dans la gente masculine. Aussi , c'est avec un pincement au cœur qu'elle les avait quitté pour retourner en France. Elle réussi à obtenir de Mitsumasa Kido le droit de continuer à patiner après leur mariage. Certes, elle ne serait plus de compétition mais gardait ce moyen de s'échapper au moins mentalement de sa cage dorée. Et aux Jeux Olympiques,

Deux ans plus tard, au Japon, elle mit au monde un petit garçon nommé Ikki. Fierté de Mitsumasa Kido, il faisait aussi le bonheur de sa mère. Surtout après que celle-ci ait aimé le petit sur la glace et qu'il avait apprécié patiner.