Chapitre 6 : Une nouvelle étoile ?

Deux ans plus tard, l'amour de la fillette pour le patinage artistique ne s'était pas tari, loin de là. En deux ans, elle avait progressé de façon impressionnante et l'entraîneur de Hyoga n'avait pas manquer de remarquer que ce dernier aimait aider sa benjamine. De plus, lui expliquer les sauts et les figures permettait à l'aîné de les travailler aussi. l'entraîneur n'avait pas mis beaucoup de temps à se rendre compte que les deux progressaient davantage quand ils patinaient ensemble. Coach de l'équipe du collège de Hyoga en sport-études, il avait proposé d'entraîner également la plus jeune. Natassia et Shaka avaient accepté, notamment pour ne pas séparer les deux enfants qui adoraient travailler ce sport ensemble.

Pourtant, ce matin là, ce fut une petite fille à la mine chiffonnée qui s'installa à la table du petit déjeuner. Shaka lui demande doucement.

Shaka : Tu as une toute petite mine, tu ne te sens pas bien, ma puce ?

Cécile : Je suis nerveuse, père, et je n'ai pas très faim. Je ne vais jamais y arriver.

Hyoga se mêla à la conversation, désireux de rassurer sa sœur.

Hyoga : Kagaho ne te l'aurait pas proposé, s'il ne t'en pensait pas capable, petite sœur. C'est ta première compétition, c'est normal de stresser un peu, n'est ce pas mère ?

Natassia : Tout à fait !

Saori : Et puis on sera tous là pour te voir.

Shun : Tu vas la stresser encore davantage comme ça, Saori.

Ikki : Mange, tu dois être en forme et ne pense qu'à ton plaisir sur la glace.

Cécile : Mais si je n'y arrive pas ? Hyoga a fini dans les cinq premiers lors de sa première compétition, Kagaho me l'a dit. Et si moi, je finis dernière ?

Shaka : Hé bien, il en faut bien une ! Fais toi plaisir, fais de ton mieux et tout ira bien. Maintenant, mange, Ikki a raison, tu dois prendre des forces, mange un peu cela te fera du bien, d'accord ?

Hyoga : Et moi je suis certain que tu ne seras pas dernière, tu fais de trop jolies arabesques et de trop beaux sauts pour ça.

Shaka : A présent, on mange et on arrête de parler de ceci, entendu ?

Enfants : Oui, père !

Natassia et Shaka, conscients que leurs enfants devraient un jour ou l'autre, de par leur nom et leurs réussites, être confrontés au grand monde, leurs avaient demandé, à partir de dix ans, des appeler les père et mère et la plus jeune avait suivi l'exemple de ses aînés. Pourtant, après le petit déjeuner, elle alla voir Natassia et réclama un câlin.

Cécile : Maman, j'ai très peur, un câlin, s'il te plaît ?

Natassia : Oh, ma petite puce, viens là ! Elle prit la fillette sur ses genoux et lui fit un tendre câlin tout en lui chuchotant des mots rassurants pour la bercer avant de lui dire.

Natassia : Tu devrais aller voir ton papa, il va t'aider à rester calme.

Cécile : Pourquoi ?

Natassia : C'est son travail, ma puce. Apprendre aux gens à se relaxer, se détendre, je suis sûr qu'il pourra t'aider.

Cécile : Tu restes avec moi, maman ?

Natassia : Je serais dans les gradins avec ton père, tes frères et ta sœur. Mais Hyoga sera avec Kagaho, si tu veux.

Cécile : Tu crois qu'il vaudrait bien ?

Natassia : Mais oui, ne t'en fais pas. Allez, vas voir ton père, ensuite je te coifferai.

Cécile : Merci, maman. Dis tu veux bien demander à Hyoga s'il sera là ?

Natassia : C'est promis. La petite fille se serra contre sa mère, lui déposa un baiser sur la joue avant de se diriger timidement vers le salon où Shaka jouait aux échecs avec Shun. Elle s'assit sagement pour regarder la partie, ne voulant pas les déranger, mais de nombreux gestes trahissaient sa nervosité grandissante. Shaka l'appela doucement.

Shaka : Viens me rejoindre, ma puce.

Elle s'approche et il la hissa sur ses genoux.

Shaka : Tu m'aides à gagner contre ton frère ?

Cécile : Je veux bien, mais je joue pas très bien.

Shaka : A nous deux, on va y arriver, tu crois ?

Cécile : On peut essayer, mais Shun il est très très fort.

Peu à peu, prise dans le jeu, elle oublia un peu de sa nervosité. Shaka inclina son roi en signe de reddition. Il posa la petite fille au sol et demanda à Shun de les laisser seuls avant de s'adresser à la benjamine.

Shaka : Ma puce, écoute moi, ta nervosité est compréhensible, mais elle ne va pas t'aider. Tu veux bien qu'on essaye de faire baisser ?

Cécile : Oh oui, s'il te plaît ?

Shaka : D'accord, viens là ! Fit-il en désignant le canapé et la place à côté de lui. Elle lui obéit docilement et il la fit asseoir et lui sourit.

Shaka : Très bien, ferme les yeux et respire profondément. Inspire… Expire...C'est très bien.

Il lui fit faire quelques exercices de relaxation mais la nervosité reprit rapidement le dessus sur la fillette qui commençait à se tortiller et à triturer ses cheveux. Shaka retin un soupir, sa tâche s'avérait plus rude que prévu. Il reprit l'enfant sur ses genoux et la serra dans ses bras en lui murmurant doucement.

Shaka : Respire,n'ouvre pas les yeux, je vais te raconter une histoire.

D'une voix douce, sur un rythme de voix apaisante, il entreprit de lui conter la légende de Bouddha qu'il connaîssait par cœur. Il s'efforçait de rendre le récit vivant tout en restant sur un rythme calme afin de captiver la fillette sans faire ressurgir sa nervosité. Il y a réussi à son plus grand plaisir. Prise dans l'histoire, elle se détendit peu à peu, il le sentit. Beaucoup plus calme, elle profita encore un peu de l'étreinte de son père avant de lui déposer un baiser sur la joue.

Cécile : C'était très beau, père. Tu raconteras encore ?

Shaka : Autant que tu voudras. Tu te sens mieux ?

Cécile : Oui, c'était quoi les mots que tu as dit à la fin ?

Shaka : Que Bouddha soit toujours avec toi. C'est une bénédiction bouddhique et je l'ai dite en hindi.

Cécile : C'est joli.

Shaka : Allez, va te préparer et n'oublie pas de bien respirer.

Cécile : C'est promis !

Elle rejoint sa chambre et revêtit la tunique bleue et blanche avec laquelle elle patinerait sur la musique d'un grand classique de Disney, Cendrillon. Natassia et Saori la rejoignirent. A deux, elles coiffèrent la petite fille d'un chignon tressé avec la tresse retombant sur l'épaule et la maquillèrent légèrement.

Saori : Tu es magnifique, petite sœur, une vraie princesse.

Cécile : Merci, grande sœur, tu vas me regarder ?

Saori : Je ne verrai que toi et Hyoga. Tiens, ceci, c'est pour toi, je suis allée les cueillir tout à l'heure.

Cécile : Oh, merci beaucoup, fit-elle en prenant le petit bouquet de myosotis et de violettes que lui tendait sa sœur.

Une heure plus tard, à la patinoire, Hyoga se tenait à côté de son coach. Il posa les deux mains sur les épaules de la fillette juste avant qu'elle ne se rende sur la glace.

Hyoga : Allez, c'est à ton tour, n'oublie pas respire bien et surtout amuses toi, d'accord ?

Cécile : D'accord, je tente le double flip ?

Kagaho : Non, assure avec ton boucle, ton double lutz et ton double boucle piqué, ça suffira. Ce n'est pas le moment de tenter des choses.

Cécile : D'accord.

Hyoga : Bonne chance, petite sœur.

Il lui ouvrit la porte et lui fit un grand sourire. Son stress, qui avait diminué, revint en force quand elle se trouva seule au centre de la glace. Mais quand la musique commençat, elle se laissa porter par les enchaînements qu'elle avait répété encore et encore pendant des jours. Son programme de deux minutes trente se déroula bien et au fur et à mesure, elle se relacha, ses gestes étaient plus fluides, tout allait de mieux en mieux. Cependant, lors de la pirouette finale, elle se planta involontairement sa lame dans la jambe. Elle devait finir assise à terre et ne parvint pas à se relever à la fin de son programme pour saluer et quitter la glace.

Kagaho : Qu'est ce qui se passe, pourquoi elle ne revient pas ? Allez, c'est fini, reviens, petite puce.

Hyoga : Elle ne peut pas, elle s'est plantée sa lame dans la jambe, j'en suis sûr. Je vais la chercher.

Il mit rapidement ses patins et vint l'aider à revenir au bord. Un officiel s'approchant.

Officiel : Que se passe-t-il, pourquoi ne rejoint-elle pas le Kiss and cry ?

Kagaho : Elle s'est blessée à la jambe avec sa lame.

Hyoga : Ça saigne beaucoup.

Cécile : Maman, j'ai mal, gémit la fillette en larmes. L'examen officiel de la blessure.

Officiel : Hé bien, tu ne t'es pas loupée, faites venir les secours. En disant cela, il fit un signe et bientôt une équipe de secouristes vint s'occuper d'elle.

Cécile : Je suis désolé, Kagaho.

Kagaho : Ce n'est rien, petite puce, tu as très bien réussi, ne t'en fais pas. Hyoga, va te préparer, tu passes dans une heure.

Hyoga : Non, je reste avec elle.

Cécile : Ça va aller, Hyoga, s'il te plaît ? Gagnes et ramènes moi la médaille d'or, je t'en prie, j'aurais voulu te donner la mienne. Désolée, grand frère, fit-elle en pleurant.

Secouriste : On l'emmène, il faut recoudre.

Natassia avait très vite compris qu'il s'était passé quelque chose et avait rejoint sa fille et son fils.

Natassia : Je vous accompagne, c'est ma fille. Hyoga, on te tiendra au courant, mon chéri, ne t'inquiète pas.

Hyoga : D'accord, mère.

Il regarda sa mère et sa sœur partir avec les secouristes, qui portaient la petite fille en larmes. Il se maudissait d'avoir perdu du temps en mettant ses patins pour aller la chercher. Kagaho lui posa une main sur l'épaule.

Kagaho : Ça va aller, mon grand ?

Hyoga : Elle était tellement nerveuse ce matin, elle va avoir encore plus peur maintenant.

Kagaho : Si elle aime le patinage autant que toi, elle oubliera, ne t'inquiète pas. Maintenant, fais ce qu'elle t'a demandé, ramène lui la médaille d'or, cela lui fera plaisir.

Hyoga : Elle a perdu beaucoup de points, j'ai pas regardé ?

Kagaho : Pas tant que ça, elle est quatrième à 0,3 points du troisième, elle a fait mieux que toi à ta première compétition.

Hyoga : Trop bien !

Kagaho : Allez, va te préparer et ne t'en fais pas trop. Je te tiendrai au courant si j'ai des nouvelles.

Hyoga : Merci.

Il se rendit dans les vestiaires pour revêtir sa tunique de compétition et essayer de se recentrer sur son programme. Néanmoins, il était décidé à ramener la médaille d'or à sa jeune sœur comme elle le lui avait demandé.

Dans les tribunes, Shun, Saori et Ikki entouraient Shaka.

Shun : Qu'est-ce qu'on fait ? La pauvre Cécile avait l'air d'avoir si mal mais Hyoga a besoin de notre soutien.

Shaka : De toutes façons, les secouriste sont sûrement déjà arrivés à l'hôpital, votre mère me tiendra au courant. On ne pourrait rien faire de plus, alors on va s'armer de patience et offrir tout notre soutien à Hyoga, il va en avoir besoin, il était aux premières loges.