Chapitre 10 : Evolution et dispute.
Les enfants revinrent au Japon et eurent la joie de retrouver leur mère en pleine forme et parfaitement guérie.
Hyoga passa avec succès son diplôme d'entraîneur, devenant l'un des plus jeunes entraîneurs au monde. Shun retrouva ses livres et ses études. A treize ans, il passait son bac et allait intégrer la fac de médecine. Saori présidait ses premiers conseils d'administration toujours soutenue par Aioros et les gérants de la Fondation Graad. Shaka et Natassia avaient convaincu Ikki de continuer ses études. Lui aussi passait son bac et s'orientait vers des études de professeur de sport. Il passa également son permis avec succès et ses parents lui achetèrent une petite voiture, lui demandant seulement en échange d'emmener de temps en temps ses cadets à leurs activités. Shaka et Natassia avaient fini par accepter que la benjamine soit surclassée, à la condition que ses notes ne s'en ressentent pas et que ce soit davantage Hyoga que Kagaho qui supervise son entraînement. La jeune Cécile avait accepté et travaillait dur que ce soit à l'école ou sur la glace. Grâce à sa position surclassée, elle pouvait désormais participer aux compétitions internationales. L'équipe du Japon avait bien accueilli la jeune fille, l'une des patineuses, Marine, l'avait d'ailleurs prise sous son aile. Ses résultats probants avaient permis à Kagaho et à Hyoga de faire partie des entraîneurs nationaux. Pourtant, certaines, parmi les autres patineuses mondiales, n'appréciaient guère cette petite patineuse surclassée qui finissait systématiquement dans les cinq voir les trois meilleures du classement. Celle qui détestait le plus la Petite Étoile, comme l'avait surnommé le monde du patinage, était Pandore Elysium. Elle régnait en maître sur la discipline jusque là et avait vu d'un très mauvais œil l'ascension fulgurante de l'adolescente qui lui donnait de plus en plus de fil à retordre. Son entraîneur, qui était aussi son oncle Hypnos Elysium, lui avait fortement conseillé de prendre en compte cette jeune fille et de travailler davantage.
Camus et Milo avaient réussi à venir au Japon. Milo faisait partie d'une des plus prestigieuses équipes japonaises. Camus, lui, entraînait l'équipe nationale junior et deux patineuses dont Marine. Il avait donc intégré le groupe des entraîneurs de l'équipe nationale et ainsi, retrouvé avec plaisir son neveu et sa nièce. Néanmoins, il prenait grand soin de ne pas s'immiscer dans l'entraînement de cette dernière, ne distillant que quelques conseils à Hyoga lorsque celui-ci en sollicitait.
Trois années avaient passé. Kagaho trouvant que Hyoga se débrouillait fort bien de l'entraînement de Cécile et que l'équipe nationale empiétait trop sur sa vie et son activité de coach au collège avait démissionné. Il retournait entraîner l'équipe du collège auréolé des victoires de sa petite protégée. Celle-ci accumulait les victoires et après quelques tâtonnements, battit Pandore à plates coutures et à plusieurs reprises. L'allemande ne le pardonnait pas à la jeune patineuse pas plus qu'elle lui pardonnait d'avoir surpris son oncle lui administrer un virulent sermon lors de sa première défaite face à celle que tous surnommaient Petite Étoile.
Hyoga, lui bénéficiait de l'aura de sa sœur en tant qu'entraîneur. Les autres patineurs le trouvaient patient, à l'écoute, diplomate. Néanmoins, quelques personnes, parents et patineurs reprochait cette patience et cette douceur au jeune homme. Ce fut sa sœur qui fit les frais de ces reproches. Deux parents avaient refusé qu'il participe à l'entraînement de leur enfant, pensant qu'il serait trop doux, et une patineuse, qui l'avait pourtant sollicité au départ, se désista en assistant aux séances d'entraînement avec la jeune prodige. Tout ceci, plus la tension des championnats qualifiants pour les Jeux Olympiques deux ans et demi plus tard, le convainquit de changer d'attitude. Auparavant, il expliquait patiemment ses erreurs à la jeune fille, prenait tout le temps nécessaire pour corriger des postures et des gestes. Mais peu à peu, il se montra plus dur et plus sévère. Ce jour là, après deux mois d'un régime épuisant, d'entraînements sévères et de paroles dures, Cécile invoqua un problème de patin pour parler seule à seul avec son frère.
Cécile : Hyoga, j'aurais besoin que tu regardes mon patin, s'il te plaît ? Ma boucle est complètement fermée, j'arrive pas à passer mon lacet.
Hyoga : Fais moi voir !
Il la fit asseoir et prit le patin. La boucle du haut était complètement recourbée empêchant le passage du lacet. Pendant qu'il arrangeait le patin en question, elle demanda doucement.
Cécile : Hyoga, je peux savoir ce qu'il t'arrive ? Tu me hurles dessus sans raison. Je ne comprends même pas ce que tu veux que je fasse.
Hyoga : Je veux que tu travailles ton double axel et ton triple boucle piqué, y'a rien de compliqué là dedans ! Maintenant tu y retournes et tu ne sortiras pas de la glace tant que cela ne sera pas parfait.
Cécile : Je vois. Tu sais si c'est le fait que je sois surclassée et que les mondiaux approchent qui te rend comme ça, je préfère tout arrêter. Je préfère retrouver mon grand-frère.
Hyoga : Et arrêter de patiner ?
Cécile : Cela me briserait le cœur mais pour toi, oui.
Hyoga : Arrête de raconter des bêtises pour perdre du temps et va travailler. Tu rattraperas les dix minutes que tu viens de perdre tout à l'heure.
Convaincu qu'elle ne cherchait qu'à perdre du temps et qu'elle n'avait pas envie de travailler, il n'avait prêté qu'une attention minime aux paroles de sa cadette. Et désireux de la pousser, il lui imposa un entraînement rigoureux, ne lui adressant d'autres mots que ceux nécessaires aux instructions ou des « encore » et des « recommence » lorsqu'elle passait parfaitement l'exercice demandé en l'occurrence ses sauts. Deux heures plus tard, épuisée, détestant cette facette de son frère, la jeune fille fit une erreur de débutante sur son triple lutz et chuta lourdement au sol. Pour amortir sa chute, elle mit son poignet gauche en avant et sentit une forte douleur. Elle fit une petite grimace de souffrance, ramassa un peu de glace pour en frotter son poignet puis retourna sauter. Elle savait parfaitement que son frère, dans son état d'esprit actuel, ne la ferait pas sortir de la glace pour un « bobo » et qu'il n'arrêtait pas l'entraînement. Effectivement il lui fit signe de le rejoindre, la réprimanda pour son erreur, avant de lui enjoindre de recommencer son saut. Quand il la laissa enfin sortir de la glace, elle était exténuée, son poignet lui faisait mal, par conséquent, elle n'écouta qu'à moitié la revue d'entraînement qu'il lui infligea. Il finit par remarquer qu'elle ne l'écoutait pas vraiment.
Hyoga : Hé, ça t'intéresse ce que je raconte ?
Cécile Honnêtement, là, non ! J'espérais commencer ma nuit en paix, répliqua-t-elle, acide.
Hyoga : On rentre, mais pour t'apprendre à être attentive, demain matin, six heures course à pied, sept heures entraînement.
Cécile : C'est dimanche, demain !
Hyoga : Je sais. C'est comme ça, je te signale que je perds aussi mon dimanche matin.
Elle ne répliqua pas mais finit de se changer en un tour de main et dans le plus grand silence avant de rejoindre Ikki dehors. Ce dernier devait les ramener. Il nota l'épuisement de la benjamine et la tension entre ses cadets.
Hyoga : Tu boudes ?
Elle ne daigna pas répondre et s'installa, dans le plus grand silence, à l'arrière de la voiture.
Hyoga : Je ne changerais pas d'avis comme ça !
Ikki : Hyoga, doucement, elle est crevée.
Hyoga : Tu parles, elle boude parce que je lui ai dit qu'elle avait entraînement demain matin.
Ikki ne dit rien, ne voulant pas s'immiscer dans leur dispute. Mais il sentait que la brouille entre les deux dépassait de loin la petite chamaillerie fraternelle. Il était surpris que Hyoga ne voit pas la fatigue de leur sœur. Le retour se fit dans le plus grand silence et lorsqu'ils arrivèrent, elle s'était endormie à l'arrière. Ikki ne put retenir un commentaire.
Ikki : Je t'avais bien dit qu'elle était crevée !
Hyoga : Oh ça va ! Je vais la réveiller.
Ikki : Laisse, je m'en charge. Je l'ai à peine vue cette semaine.
Hyoga : Comme tu veux ! Dit-il en prenant ses affaires et celles de sa sœur alors qu'Ikki sortait avec précautions celle-ci de la voiture en s'efforçant de ne pas la réveiller. Il la transporta au salon et l'allongea sur le canapé. Shaka s'approcha, inquiet.
Shaka : Qu'est ce qui se passe ?
Ikki : Elle s'est endormie dans la voiture, père, je ne voulais pas la réveiller.
Shaka : Tu as très bien fait. Elle tombe d'épuisement tous les soirs en ce moment. Hyoga lui en demande trop, réveille là doucement, sinon elle va louper le repas. Je vais parler à Hyoga.
Ikki : Bon courage, père, ils se sont encore pris le bec.
Shaka : Cela aussi, ça devient récurrent, merci fils. Et comment se porte ton épaule ?
Ikki : Beaucoup mieux, aucune douleur à l'entraînement aujourd'hui.
Shaka : Tant mieux, mais ménage toi !
Ikki : Oui, père.
Shaka : Allez, je vais parler à Hyoga, je te confie ta petite sœur.
Ikki : Avec plaisir.
Shaka alla trouver Hyoga et lui proposa de l'accompagner faire une petite promenade avant le repas. Ils firent quelques pas en silence puis Shaka demanda calmement.
Shaka : Hyoga, tu ne trouves pas que tu en demandes trop à ta sœur ? Elle n'a pas encore treize ans.
Hyoga : Je sais bien, mais c'est pour elle. Certes, elle est surclassée, c'est un prodige mais elle doit travailler deux fois plus pour rester au niveau.
Shaka : Méfie toi, Hyoga. Je sais que les échecs que tu as essuyé t'ont secoué mais la méthode que voulaient employer ces personnes n'est pas forcément celle qui convient le mieux, fils. Ne l'oublie pas et ne laisse pas leur façon de voir parasiter ta relation avec ta sœur. Vous vous entendiez si bien, il y encore peu de temps, je vous vois vous éloigner l'un de l'autre et cela me fait de la peine. On n'entend plus votre rire commun mais vos disputes à présent.
Hyoga : Je suis désolé, j'essaye d'aider Cécile au mieux, père, je vais lui parler.
Shaka : Si tu me permets un avis, commence par l'écouter et parle avec Shun. Cécile se confie beaucoup à lui et il m'a alerté sur vos relations tendues.
Hyoga : Je ...je vais essayer père. J'ai tellement changé ?
Shaka : Tu es devenu très rude avec ta sœur. Elle essaye de te suivre au mieux mais elle a du mal à suivre et est épuisée. Sois patient, mon fils. Tu réussissais très bien avec elle sans avoir à lui crier dessus et les autres patineurs t'apprécient pour ta compréhension et ta patience. Ne laisse pas deux ou trois idiots te changer et te transformer pour correspondre à leurs attentes. Tu comprends ?
Hyoga : Je crois. J'ai vraiment déraillé, mais depuis que Kagaho est parti…
Shaka : Tu te sens un peu perdu et tu n'as plus personne pour t'appuyer dans les moments de doute.
Hyoga : Oui, père, c'est exactement ça.
Shaka : Je vais te laisser réfléchir à tout ça.
Hyoga : Vous ne mangez pas avec nous ?
Shaka : Non, j'emmène votre mère au théâtre, ce soir.
Hyoga : Bon spectacle alors. Père, vous croyiez qu'elle me pardonnera ?
Shaka : Merci. Au fait, j'ai foi en toi mon garçon ! Il donna une chaleureuse accolade à son fils et rejoignit Natassia qui l'attendait dans l'entrée.
Natassia : Tu es prêt ?
Shaka : Toujours pour toi, ma douce, fit-il, charmeur.
Natassia : Shaka ! Dit-elle en rougissant. Elle choisit de changer de sujet.
Natassia : Tu as pu parler avec Hyoga ?
Shaka : Oui, il se rend compte doucement. Il va avoir besoin de temps et d'aide.
Natassia : Camus ?
Shaka : C'est une excellente idée. Cela leur donnera un peu d'air à tous les deux. Il a peur de mal faire en se montrant tel qu'il est…
Natassia : Et notre petite fille essaye de suivre sans comprendre pourquoi son grand-frère adoré est devenu si dur avec elle.
Shaka : La communication est la clé de tout. Laissons Shun finir de les rassembler.
Ils s'éloignèrent vers la voiture qui devait les conduire au théâtre, amoureux comme au premier jour. Les enfants se retrouvèrent pour le repas. Si les garçons dévoraient à belles dents, la benjamine picorait à peine. Saori l'interpella gentiment.
Saori : Ma puce, tu ne manges pas ?
Cécile : Hein...Désolée, j'ai vraiment pas faim, je suis crevée, je voudrais aller dormir si cela ne vous dérange pas.
Shun : Manges au moins un quart de ton assiette, petite sœur. Tu as besoin de reprendre des forces.
Elle acquiesça et mangea quelques bouchées supplémentaires avant de s'excuser et de sortir de table. Ikki, Saori et Shun se tournèrent vers Hyoga. Ce dernier était silencieux, sa conversation avec leur père toujours à l'esprit, l'état d'épuisement de sa sœur lui avait sauté aux yeux et il se maudissait.
Saori : Tu lui as fait quoi, là ! Bon dieu, Hyoga, elle tient à peine debout !
Hyoga : J'ai remarqué, merci. L'entraînement a été compliqué aujourd'hui.
Shun : J'ai une autre question, elle est tombée ?
Hyoga : Plusieurs fois, pourquoi ?
Shun : Je trouve qu'elle a gardé son poignet gauche étrangement immobile.
Les trois aînés se regardèrent, sourirent avant de pousser un soupir collectif et de dire dans un bel ensemble.
Ikki, Hyoga, Saori : Shun, blouse au placard !
Shun : Vous ne vous plaigniez pas quand je vous répare sans rien dire, grogna-t-il après cette plaisanterie familiale.
Depuis que le jeune homme était entré en fac de médecine, il était fréquent qu'il observe ses frères et sœurs et qu'il traque la moindre blessure. Les deux plus sportifs de la famille, Ikki et Cécile en avaient largement fais les frais.
Hyoga : Maintenant que tu le dis, elle s'est méchamment crashée sur son triple lutz, une vraie erreur de débutante.
Shun : Ok, je m'en charge ! Mais toi et moi, on va avoir une petite discussion.
Hyoga : J'ai déconné grave, j'ai compris, merci, je suis bien au courant.
Shun : Peut-être mais c'est pas sur ton épaule que Céc' est venue pleurer ces quinze derniers jours.
Hyoga : Tu pouvais pas m'avertir avant ?
Shun : Je ne pensais pas que cela irait si loin et puis ton accessibilité ce mois-ci laissait à désirer.
Saori : On parle de la tienne ? Va voir Cécile, sinon elle va dormir et tu va la réveiller. Je pense que Hyoga a bien compris qu'il avait dérapé, alors on va l'aider à réparer maintenant.
Hyoga : Merci, Saori !
Saori : Ne crois pas t'en tirer à si bon compte, toi. Shun a raison, tu as besoin d'une bonne remise à l'heure mais tu as l'air tellement désespéré que tu me fais de la peine.
Hyoga : Je repense à une phrase que Céc' m'a dit tout à l'heure.
Shun s'éclipsa, rejoignant la chambre de sa jeune sœur. Il frappa et entra doucement. Il reçut une peluche lancée par la jeune fille qui disait.
Cécile : Hyoga, je veux dormir ! Tu me gueuleras dessus demain !
Shun : Quel accueil !
Cécile : Désolée, Shun, j'ai cru que c'était Hyoga qui venait m'en remettre une couche et j'ai vraiment envie de dormir.
Shun : Pas de soucis, tu veux en parler ?
Cécile : Demain ?
Shun : D'accord, mais par contre, tu me montres ton poignet, s'il te plaît ?
Cécile : C'est rien, Shun, ne t'en fais pas.
Shun : Petite sœur !
Cécile : Tu ne lâcheras pas, hein ?
Shun : Non !
Cécile : Ok, mais vite alors, j'ai vraiment sommeil et Hyoga compte me lever à six heures demain matin.
Shun : Je crois bien que son programme va subir quelques modifications. Alors, voyons voir, tu peux plier et tourner ton poignet ? Demanda-t-il en venant s'asseoir à côté d'elle sur le lit.
Cécile : Ça fait mal mais je peux.
Il palpa doucement le poignet blessé qui avait commencé à gonfler et à bleuir.
Shun : Ça commence à bleuir et c'est gonflé, ma puce, tu aurais du venir me voir de suite et le dire à Hyoga. Demain matin, tu passeras une radio mais je pense que tu as une belle entorse.
Cécile : Je ne peux pas faire ça à Hyoga, Shun ! C'est à cause de Natsu et des parents d'Haruto qu'il est comme ça. Et puis Kagaho l'a lâché. C'est pas entièrement sa faute, tu sais ? Si en plus de tout ce qu'il a subi, de la pression qu'il subi en ce moment, je le lâche, j'ai peur qu'il perde pied. Je refuse de perdre mon grand-frère, niisan. Je serai prête à abandonner le patin pour le retrouver. Alors je ne peux pas le laisser tomber maintenant. Et puis je reconnais que tout à l'heure, j'étais trop crevée et trop fâchée pour écouter sa revue de détail.
Shun : Céc', je dois t'emmener passer une radio, vraiment, je vais expliquer la situation à Hyoga.
Quelqu'un s'immisça dans la conversation.
Voix : Écoute Shun, ma puce, je suis désolé de t'avoir autant bousculée.
Hyoga était appuyé au chambranle de la porte. Il entra et vint rejoindre Shun au chevet de sa sœur. Ce dernier sourit à son aîné et à sa cadette et se leva, laissant la place à Hyoga.
Shun : Je vous laisse discuter le temps que j'aille chercher de la crème et un bandage.
Hyoga se rapprocha de sa sœur alors que Shun allait chercher ce dont il avait besoin à la salle de bains. Hyoga et Cécile restèrent un moment silencieux puis commencèrent en même temps.
Hyoga, Cécile : Désolé, je...Ils rirent tous les deux.
Hyoga : Je peux ?
Cécile : Vas-y mais ne te vexes pas si je m'endors au milieu.
Hyoga : Alors, accepte toutes mes excuses pour mon comportement de ces derniers temps. Je me suis comporté comme un imbécile. Je...tu serais vraiment prête à abandonner la compétition pour moi ?
Cécile : Oui, grand-frère. Si de cette façon je peux retrouver le frère gentil, doux et patient qui sait si bien me guider, oui. Cela me briserait le cœur mais je t'aime alors je ferai ce sacrifice sans hésiter.
Hyoga : Ma si douce petite sœur. N'abandonnes jamais tes rêves, ma puce.
Cécile : Je m'excuse aussi, j'ai été vache alors que tu étais perdu.
Hyoga : Ne t'excuse pas, tu as essayé de me suivre en me montrant que je passais les bornes mais je n'ai pas compris. Tu m'en veux ?
Cécile : Non, je t'aime grand-frère.
Hyoga : Moi aussi, je t'aime, petite sœur. Je peux te faire un câlin ?
Cécile : Volontiers, si tu promets de ne pas toucher à mon poignet.
Hyoga : Viens là ! Il la serras délicatement contre lui.
Cécile : Tu voudras bien me laisser dormir demain, alors ?
Hyoga : Oui, tu voudras bien venir patiner avec moi, comme avant ?
Cécile : Oh oui.
Hyoga : Dès que Shun sera d'accord.
Cécile : Tu voudras bien rester avec moi, à la radio.
Hyoga : Oui, ma puce. Mais tu sais bien que Shun ne te lâchera pas non plus.
Cécile : Je sais, mais si…
Hyoga : Toujours peur ?
Cécile : Toujours ! Vois le bon côté des choses, si quelqu'un te dit que je me pique au stéroïdes, tu pourras lui rire au nez. Et ne change pas pour cette imbécile de Natsu, je t'en prie. Elle n'aime pas travailler c'est pour ça qu'elle veut un coach dur. Elle n'a pas la volonté de se forcer seule. Marine m'a dit qu'elle avait découragé six coachs en deux ans.
Shun revint sur ces entrefaites et sans rien dire, commença à oindre le poignet blessé avant de le bander.
Hyoga : La prochaine fois, préviens moi, s'il te plaît ?
Cécile : Désolée, grand-frère, j'étais trop en colère tout à l'heure.
Shun : Bon, pour ce soir, ça suffira, repose toi.
Cécile : Merci, Shun.
Shun : De rien, allez maintenant, il faut dormir.
Hyoga : Bonne nuit ma puce.
Il la borda tendrement et ses deux frères lui embrassèrent le front. Elle dormait déjà quand ils sortirent de la chambre. Ils fermèrent la porte.
Shun : Tu te sens mieux ?
Hyoga : Oui, merci de m'avoir laissé le temps de lui parler. Ton diagnostic ?
Shun : On verra avec la radio, s'il n'y a pas d'arrachement osseux, elle sera rétablie d'ici quinze jours. Mais aucun effort sur le poignet pendant au moins dix jours.
Hyoga : Elle a mérité un peu de repos. Ne la réveille pas trop tôt demain matin, s'il te plaît ?
Shun : Oh mais je compte bien la laisser dormir tout son saoul. Et toi aussi, va te reposer, tu as une sale tête. Depuis combien de temps tu n'as pas fait une nuit complète ?
Hyoga : Ce n'est rien, éluda le jeune homme. Dis, puisqu'elle se confie à toi, tu crois qu'elle m'en voudrait si je demandais à Camus de l'entraîner avec moi.
Shun : Je ne pense pas mais c'est à elle qu'il faut demander, Hyoga, elle a presque treize ans, elle fait ses choix.
L'amour et la complicité des cinq frères et sœurs avaient permis une réconciliation rapide et sincère sans qu'aucun d'entre eux ne laisse le soleil se coucher sur sa colère ou son ressentiment. Le lendemain matin, Hyoga et Shun emmenèrent la jeune fille passer une radio vers onze heures. En effet, elle avait dormi jusqu'à dix heures du matin et Hyoga aidé par Saori lui avait préparé son petit déjeuner préféré. Pour l'heure, elle attendait anxieusement les résultats de la radio en compagnie des ses frères. Shun posa une main rassurante sur l'épaule de sa sœur et lui glissa gentiment.
Shun : Détends toi ma puce.
Cécile : Facile à dire.
Shun : Fais moi confiance, petite sœur, tu vas bien se passer.
Hyoga : Viens, on va aller boire un chocolat chaud.
Shun : Trop tard, on l'appelle. Viens, on y va.
Shun et Hyoga accompagnèrent la jeune fille auprès du radiologue. Ce dernier confirma l'hypothèse du jeune médecin. C'était une entorse sans arrachement osseux. Mû qui les avait vu entrer les rejoignit peu après et fut rapidement mis au courant. Il félicita Shun.
Mû : Très bon réflexe de lui bander le poignet et de lui passer de la pommade pour arrêter le gonflement et limiter l'inflammation. Repos complet pendant dix jours et pas d'effort intense ou soutenu sur le poignet pendant quinze jours, compris mademoiselle ?
Cécile : Oui, oncle Mû.
Mû : Bon je vous fais confiance à toi et à tes frère. Tu pourras commencer la kiné dans dix jours.
Hyoga : On a un super kiné en équipe nationale, un suédois, Aphrodite, il s'occupera bien d'elle.
Mû : D'accord, mais je préférerais qu'elle voit un de nos jeune kinés, Isaak. Tu dois le connaître, Hyoga, c'est Camus qui nous l'a recommandé.
Hyoga : Oui, il s'occupait de l'équipe de Milo en Russie. Il est Finlandais et Camus tout comme Milo m'ont dit qu'il avait des doigts de fée. Cependant, il voulait arrêter le sportif uniquement et diversifier les patients.
Mû : Je sais et franchement tant mieux pour nous. Il a un très bon feeling et une bonne écoute.
Cécile : Pourquoi tu préfères que j'aille le voir et pas Aphrodite ?
Mû : Tout simplement, ma grande, parce que son unique but sera de te remettre totalement en forme. Et malgré tout le bien que je pense d'Aphrodite, il reste un kiné d'équipe sportive de haut niveau et donc fait pour s'assurer que les sportifs soient en forme pour pratiquer et par là être tenté d'accélérer un peu le processus de guérison.
Hyoga : Si tu penses aux injection de stéroïdes, aucun risque ! Rigola gentiment le blond en faisant référence à la peur panique des aiguilles dont était affligée sa cadette.
Mû : Effectivement, mais tout simplement reprendre plus tôt les exercices. Tu comprends ?
Cécile : Oui, mais Aphrodite est prévenant. Il ne ferait jamais ça.
Mû : Autant lui éviter la tentation. Et puis si j'ai bien suivi, il y a eu quelques tensions récemment. Il n'aura pas l'impression de choisir l'un ou l'autre, rigola doucement le médecin.
Cécile : Dis moi, oncle Mû, comment vont Mû et Shion, on ne les a pas vus depuis un moment.
Mû Très bien, ils ont prévu de faire un voyage en Chine cet été, enfin ça c'est si jamais ils arrivent à s'entendre sur le programme.
Tous éclatèrent de rires. Le frère aîné de Mû et Dohko étaient un couple fusionnel mais tout feu tout flammes qui se chamaillaient souvent pour se réconcilier sur l'oreiller quelques temps plus tard.
Mû : Allez, je vous laisse, je retourne aux Urgences. Shun, à mardi ?
Shun : Oui, à mardi.
Ils se séparèrent et les trois jeunes retournèrent chez eux. Shaka et Natassia prirent des nouvelles de la jeune fille alors que Saori s'écriait.
Saori : Super, tu vas pouvoir venir faire les magasins avec mère et moi pour cet été.
La plus jeune jeta un regard suppliant à ses frères et à son père. Elle n'était pas une addict du shopping contrairement aux deux autres femmes de la famille. Shun eut pitié d'elle et essaya une pauvre tentative pour la sauver d'une tournée de magasinage.
Shun : Elle doit se reposer et n'a pas le droit de porter du poids, Saori.
Saori : Mais c'est bien pour ça que je comptais vous recruter, petit frère. Il est bien évident qu'elle ne portera rien.
Shun : Sans moi, je suis de garde quatre jours cette semaine, se défila le jeune homme. A quinze ans et demi, le jeune homme était en troisième année de médecine et avait commencé à faire des gardes aux Urgences sous la tutelle de Mû.
Saori : Mais Hyoga et Ikki restent disponibles.
Hyoga : C'est pas parce que Céc' est en convalescence que je n'ai plus de boulot, Saori. Et en plus, on va pouvoir en profiter pour choisir tes musiques et tes tenues pour les prochaines compétitions, ma puce.
Cécile : Oh oui, c'est vrai, Hyoga. Dis tu crois que Miho accepterait de me coudre une tunique ? Elle est super douée, mieux que Jabu, dit-elle en remerciant son frère du regard. Shaka, diplomate, proposa gentiment.
Shaka : Je vous accompagnerai pour les tenues des filles et peut-être que Saori pourrait aider Miho à choisir les tissus nécessaires. Tu as une idée des chansons que tu veux ?
Cécile : J'hésite entre trois musiques différentes pour le programme court. Un morceau de Queen, Porque te vas et l'hymne à l'amour. Pour le programme long, avec Hyoga on pensait au love thème de Roméo+Juliette.
Saori : Ce sont de très belles musiques, petite sœur. Tu sais ce que tu veux comme formes et comme couleurs ? Je peux te les dessiner si tu veux.
Cécile : Oh oui, s'il te plaît, grande sœur, tu dessines tellement mieux que moi.
Saori : Bien sûr !
Cécile : Merci beaucoup.
La discussion se fit plus calme, Natassia posant des questions sur les choix techniques, les tenues et proposant quelques astuces aux deux, entraîneur et patineuse. Saori proposait différents tissus. Puis cela s'orientât doucement sur le projet prévu dans l'été. Shaka et Natassia désiraient renouveler leurs vœux de mariage et ensuite Shaka l'emmènerait en voyage. Cependant pour faire une surprise à Natassia, Shaka avait convenu avec ses enfants de ne pas lui révéler combien de temps ni où ce voyage allait les emmener. Aussi, dès que le sujet devint dangereux pour leur secret, ils s'arrangèrent pour changer le cours de la discussion. Au final, il fallu deux journées complètes de shopping à Saori pour trouver la tenue qu'elle désirait. Sa cadette avait opté pour une robe sage,style princesse avec un motif de fleur de lotus d'un rose très pâle et de fleurs bleues qui faisaient écho aux yeux bleus de l'adolescente. Miho, une amie de Seiya, qui faisait partie du club de stylisme du lycée, accepta volontiers de s'occuper des tuniques. Elle avait rencontré la jeune fille grâce à Seiya, lors d'un projet et lui avait cousu une robe de gala que la plus jeune adorait. Miho voulait devenir styliste et envisageait de faire un stage sous le patronat de Jabu qui s'occupait des tenues de l'équipe nationale.
La jeune patineuse avait suivi scrupuleusement les directives de Mû et de Shun, aussi quinze jours plus tard, Isaak lui permit de retourner s'entraîner et patiner. Elle avait décidé des musiques et des programmes avec Hyoga. Elle patinerait sur Porque Te Vas, pour le programme court, avec une tunique asymétrique dans des tons gris et jaune et sur le love thème de Roméo+Juliette avec une tunique blanche et bleue. Saori les avait dessinées avec plaisir et en avait profité pour passer quelques moments en tête à tête avec sa cadette. Entre la Fondation et l'entraînement de la patineuse, les jeunes filles se voyaient peu et toutes les deux apprécièrent ce moment en commun. Saori réussit également à convaincre les gérants de la Fondation d'investir dans le patinage et de proposer un sponsor à l'équipe nationale, remportant par là, sa première discussion d'affaires. De plus, elle avait fait en sorte de rémunérer le stage de Miho et l'avait embauchée, après avoir vu ses réalisations, comme coutière-styliste détachée auprès de l'équipe du Japon.
Depuis leur discussion, Hyoga et Cécile s'entendait parfaitement et elle avait retrouvé avec plaisir le grand-frère gentil et attentionné qu'il était avant tout ça. Ils travaillèrent de concert et avec ardeur pour être parfaitement prêt pour la prochaine échéance compétitive et avaient ainsi pu se dégager du temps pour profiter pleinement de la fête et de leurs parents, début août. Ceux-ci s'envolèrent pour l'Inde le 25 août, trois jours avant la première compétition de la jeune fille.
