Désolée pour le retard, j'ai été un peu overbooké ces derniers temps pour me faire pardonner , je mets deux chapitres aujourd'hui.
Chapitre 11 : Un accident ?
Il y avait un mois que Shaka et Natassia étaient en voyage et rentreraient dans deux semaines. Pour l'heure, Hyoga observait sa cadette qui vérifiait pour la cinquième fois son sac de sport. Demain, elle participerait au Grand Prix International de Tokyo et était relativement nerveuse. Il choisit d'intervenir.
Hyoga : Ma puce, cela fait cinq fois que tu vérifies, tu as toutes tes affaires. Respire, calme-toi, rappelle-toi les exercices que te fait faire père pour t'aider.
Elle le regarda un instant, surprise par les paroles puis éclata de rires.
Cécile : Père ne me fait faire aucun exercice de relaxation. Il me fait asseoir par terre, il se met derrière moi et met ses mains sur mes tempes. Ensuite, il me raconte une légende hindoue. Mais merci pour la rigolade, ça fait du bien. Tu as raison, je dois me calmer. C'est la première fois que père n'est pas là alors que ma compétition est au Japon. Tu sais si Saori et Shun viennent ?
Hyoga : Oui, ils viennent ma puce tout comme Ikki.
Cécile : Ikki me l'avait déjà dit, mais merci grand-frère.
Ce dernier posa ses deux mains sur les épaules de sa sœur et la rassura de son mieux en lui disant que ses programmes étaient plus que prêts, qu'elle était parfaitement préparée et que tout se passerait bien. Enfin, il parvint à la rasséréner un peu. Saori les rejoignit peu après.
Saori : Coucou, comment tu te sens ?
Hyoga : Oh, très bien, elle a vérifié cinq fois son sac et tourne en rond depuis cet après-midi.
Saori : Et toi, tu fais quoi pour la détendre ?
Cécile : Il m'a bien fait rigoler en me suggérant de faire les exercices de relaxation que père m'a montré.
Saori, qui savait pertinemment ce qu'il en était, éclata de rires, Shaka usant de la même méthode avec elle pour la détendre avant ses conseils d'administration.
Saori : C'est laquelle ta préféré ?
Cécile : La légende de Bouddha Siddhartha.
Saori : Moi, c'est celle de Ganesh !
Elles éclatèrent de rires. Hyoga, ravi de voir sa benjamine rire de bon cœur avec Saori, joignit volontiers son rire aux leurs. Leur conversation fut légère et enjouée. Et le lendemain, elle remporta le programme court haut la main devant une Pandore Elysium furieuse et décidée à employer tous les moyens pour empêcher cette « fillette trop protégée », comme elle l'appelait, de remporter cette compétition. Elle détestait cette jeune prodige surclassée,qui la battait régulièrement aux compétitions mondiales. De plus, son oncle la sermonnait violemment à chaque fois qu'elle perdait. Elle était deuxième derrière Cécile. Il lui suffisait de faire en sorte qu'elle soit forfait ou qu'elle tombe pour qu'elle puisse lui passer devant avec facilité. Et soudain, elle pensa au warm-up accordé à chaque groupe de cinq participantes avant leur passage. Ce temps d'entraînement qui réunissait sur la glace les patineuses d'un même groupe. Et elles étaient toutes les deux dans le dernier groupe, celui des meilleures patineuses. Un sourire malsain naquit sur ses lèvres. Cette fois, elle remporterait la médaille. Le lendemain, lors de l'échauffement par groupe, la jeune Cécile préparait une série de sauts. Elle venait d'achever son troisième saut quand elle sentit une forte douleur au niveau du bras droit. Une lame de patin venait d'ouvrir une plaie sanglante au niveau de son biceps. Pandore, en effectuant sa sortie de pirouette, lui avait ouvert le bras. L'allemande lui jeta un regard malveillant et dit avec un sourire sardonique.
Pandore : Oh quel dommage ! Je suis désolée mais tu es si petite que je ne t'ai pas vue. Si seulement tu n'étais pas surclassée, tu serais avec des personnes de ta taille.
Cécile : Pandore !
Elle avait plaqué sa main sur son bras et jugeant inutile de s'attarder dans une discussion stérile, rejoignit le bord de la piste. Hyoga qui avait vu la scène avait prévenu Shun ainsi que les secouristes et demandé l'autorisation d'aider sa sœur à sortir de la glace. Il vint rapidement l'aider à rejoindre le bord et la fit asseoir sur un banc.
Hyoga : Shun va regarder ça, ma puce. Comment ça va ?
Cécile : Je pisse le sang, ma manche est foutue, ça fait mal et je dirais qu'elle l'a fait exprès.
Shun arriva suivit de près par les secouristes.
Secouristes : On va s'en occuper, messieurs.
Shun : Je suis en fac de médecine, troisième année, c'est ma sœur.
Secouriste : Ah, besoin d'aide ?
Shun : Sûrement, je ne sais pas exactement ce qu'il en est. Ma puce, tu me laisses regarder, s'il te plaît ? Demanda-t-il doucement, elle acquiesça mais ne fit pas un geste. Avec délicatesse, il écarta la main crispée sur la blessure. Celle-ci saignait abondamment.
Shun : Il va falloir arrêter ça, tu peux retirer ta manche ?
Cécile : Elle est foutue, déchires-là, elle vient de m'éliminer.
Miho avait vue la scène et elle se rapprocha du groupe. La patineuse pleurait autant de douleur que de colère. Elle avait tellement travaillée et se retrouvait incapable de concourir puisqu'elle ne pouvait pas patiner dans une autre tunique ou bien avec une manche déchirée. Miho intervint en entendant la petite phrase de l'adolescente.
Miho : Peut-être pas, tu as bien le droit d'avoir des foulards ?
Cécile : Comme tous les accessoires s'ils ne risquent pas de tomber sur la glace énonça-t-elle de façon mécanique.
Miho : Alors, souris, j'ai la solution, fit-elle en exhibant un foulard bleu exactement de la même couleur que les bandes de la tunique.
Shun : Allez, viens, on va soigner ça. Il la souleva facilement et suivit un officiel qui lui indiquait le vestiaire. Les secouristes et Miho le suivirent. Il ne tarda guère à asseoir sa sœur et l'aida à retirer le haut de sa tunique. Elle demanda faiblement.
Cécile : Tu me passes mon survêtement et vous vous tournez s'il vous plaît ?
Shun : Oui, tiens.
Elle se changea rapidement pour permettre à Miho de coudre tranquillement et s'assit à cheval sur le banc. Shun, assisté des secouristes, nettoya la plaie, plaça des points américains et fixa une épaisse compresse par dessus. Les secouristes sortirent, laissant la jeune fille avec Miho et son frère.
Shun : Voilà, je peux t'endormir le bras et te donner quelque chose pour la douleur, si tu veux ?
Cécile : Si tu fais ça, je ne pourrais pas utiliser mon bras, Shun.
Shun : Et alors, tu ne comptes pas patiner de toutes façons.
Cécile : Je le dois, Shun, sinon je suis forfait, cela ferait beaucoup trop plaisir à Pandore.
Shun : Céc', si cela se rouvre, je devrais recoudre, c'est sérieux. Ce n'est pas une bonne idée.
Cécile : Tu ne comprends pas ! Je dois y aller, sinon, je peux dire adieu aux Jeux Olympiques dans deux ans.
Shun : Des compétitions, il y en aura d'autres.
Hyoga, qui venait avertir sa sœur qu'il ne restait que deux passages avant son tour, intervint doucement.
Hyoga : C'est la première phase qualificative. Oui, il y a d'autres compétitions qui pourront la qualifier mais Céc' dispose de six points d'avance, c'est énorme et c'est sa meilleure chance. Cela la pose en position de leader alors qu'elle n'est que Junior surclassée. Si elle gagne, elle va passer un sacré cap.
Cécile : On en est où ?
Hyoga : Marine a des bonnes chances de se placer en troisième position, elle n'a fait aucune erreur sur un programme avec bon nombre de difficultés. Si la Russe ne la dépasse pas de plus de quatre points, c'est bon. Pour toi, si Pandore fait un programme parfait, tu auras juste a boucler le tien nickel et tu es première.
Cécile : Je tente la triple combinaison ?
Hyoga : Non, pas avec ton bras et tu n'en n'a pas besoin pour passer.
Cécile : Hyoga, elle m'a blessé délibérément.
Hyoga : J'ai vu son geste mais même si j'ai posé une réclamation, elle aura le bénéfice du doute, on ne peut rien prouver. Ne compte pas là dessus et bats toi de toutes tes forces, d'accord ?
Cécile : Compris, Miho ?
Miho : Terminé ! Elle avait cousu le foulard bleu comme un ruban autour de la manche, on pouvait d'ailleurs le nouer, ce qui dissimulait la déchirure et le sang qui tachait la tunique à cet endroit.
Cécile : Merci beaucoup.
Shun : Je continue de penser que c'est une mauvaise idée. Mais bon, j'ai pas l'impression qu'on m'écoute, change toi, je vais serrer ce foulard. Tu es prévenue, si cela se rouvre, il faudra recoudre.
Cécile : Merci, Shun,vous vous tournez s'il vous plaît ?
Les deux acquiescèrent en riant mais Shun précisa.
Shun : Je t'aiderai à mettre ta manche.
Cécile : D'accord...tu peux venir.
Il l'aida à ré-enfiler sa manche et serra fermement le foulard sur le bras, lui arrachant une grimace de douleur.
Hyoga consulta sa montre et demanda.
Hyoga : Prête, ma grande ?
Cécile : Oui, ça ira.
Un officiel vint chercher la jeune fille. Elle et son frère le suivirent jusqu'au bord de la glace. Pandore finissait son programme, radieuse sous les spots. Elle était sûre d'être première sans la participation de sa principale rivale. Elle se rendit au Kiss and Cry tout sourire. Elle obtenait ses premières notes quand son sourire se fana brusquement et une vague de rage bouleversa ses traits lorsqu'elle entendit l'annonce de l'entrée sur la glace de sa jeune rivale. Elle en fut tellement furieuse qu'elle ne regarda même pas son score final.
Sur la glace, la plus jeune des patineuses s'élança, un sourire aux lèvres. Pourtant, Hyoga et Shun savait que chaque geste du bras droit lui faisait ressentir une forte douleur. Les quatre minutes trente de son programme allaient être longues pour elle. Ils virent aussi la tache bleu sombre s'agrandir sur le foulard qui cachait la blessure depuis qu'elle avait effectué sa combinaison triple lutz, triple boucle piqué, double axel. Pourtant rien ne transparaissait sur son visage. Seuls ses frères remarquèrent qu'elle avait pâlie au fur et à mesure de l'avancée de son programme. Enfin, celui-ci se termina, elle n'avait commis aucune erreur et placé tous ses éléments comme prévu. Elle sortit de la glace en tenant une peluche et une rose qu'on lui avait lancé et se rendit au Kiss and Cry de façon mécanique. Une douleur intense lui vrillait le bras et il lui fallait toute sa volonté pour ne pas s'effondrer en larmes sur place. Elle croisa le regard de Pandore et afficha une expression neutre. Hyoga la rejoignit sur la zone du Kiss and Cry et lui posa sa veste de survêtement sur les épaules. Sa sœur était blême. Il lui demanda dans un murmure.
Hyoga : Comment tu te sens, ma puce ?
Cécile : Pas au top, mon bras me fait mal et j'ai la tête qui tourne un peu.
Hyoga : Courage, on regarde tes notes et tu rentres avec Shun, Ikki vous attend, je m'occupe de prévenir les juges pour le reste.
Cécile : Merci.
Elle se leva dès que ses notes furent apparues, n'y prêtant aucune attention. Elle eut un vertige et du s'appuyer sur son aîné. Ce dernier voyait avec inquiétude la tache bleu sombre s'agrandir sur son bras. Un officiel s'approcha.
Officiel : Contrôle anti dopage, veuillez me suivre, s'il vous plaît, mademoiselle. Ça ne va pas, demanda-t-il soudain en voyant qu'elle s'appuyait lourdement sur son frère et qu'elle était blanche comme un linge.
Hyoga : Elle est blessée, mon frère peut l'accompagner, il est en fac de médecine et j'ai peur qu'elle tombe dans les pommes ?
Officiel : Bien sûr.
Hyoga fit un signe à Shun, qui s'était approché, et il vint soutenir sa sœur à la place de Hyoga.
Hyoga : Je m'occupe de tout, va avec Shun.
Shun : Allez, on y va ma grande.
Officiel : Vous êtes sûr que ça va aller, elle a l'air prête à s'évanouir.
Cécile : Ça va, ça va.
Heureusement pour elle, le test fut rapide et les officiels eurent pitié de la jeune fille qui n'en pouvait clairement plus et ne lui imposèrent qu'un test salivaire et un urinaire, sans prélèvement sanguin. Shun, voyant qu'elle était à bout de forces, la souleva, dès que les officiels lui eurent donné la permission, et la transporta dehors. Ikki les attendait à la porte de la patinoire avec sa voiture. Ils l'installèrent rapidement.
Ikki : On attend Hyoga et Saori ?
Shun : Non, désolé, Camus les ramènera. Céc', restes réveillée, ma puce.
Ikki : Ok, accroches ta ceinture, on y va.
Il démarra et se faufila dans la circulation alors que Shun passait un bref coup de fil tout en surveillant sa sœur. Un coup de frein brutal lui fit dire.
Shun : Ikki, c'est pas le moment d'avoir un carton !
Ikki : Je fais au mieux, t'inquiète pas de la route, je gère.
Ils arrivèrent sains et sauf et Shun se dépêcha de sortir sa sœur de la voiture. Il la transporta jusqu'à la cuisine et l'assit sur une chaise, lui faisant poser la tête sur la table de la cuisine. Il eut une très brève pensée d'excuse pour Miho avant de déchirer la manche de la tunique d'un geste vif. Il dégagea rapidement le bras et retira la compresse. Celle-ci était saturée de sang, les points américains n'avaient pas tenus. Il poussa un bref juron et prit la blessure en photo avant d'appuyer un torchon sur la plaie. Son téléphone bourdonna, il répondit, mettant l'appareil en haut parleur pour avoir les mains libres. C'était Mû qui appelait. Il confirma ce que pensait Shun, la plaie devait être recousue au plus vite.
Mû : Recoud là maintenant, inutile de m'attendre.
Shun : Je sais bien mais elle va pas apprécier, elle a beau être à moitié dans les pommes, elle tremble comme une feuille, tu l'as déjà recousue.
Mû : Fais le Shun, Ikki peut la tenir, elle m'entend ?
Shun : Oui.
Mû : Bien, Cécile, il faut que Shun te fasse des points, ça urge, tu vas t'appuyer sur Ikki, Shun va te dire ce qu'il faut faire et tu vas respirer calmement, tu peux faire ça ?
Cécile : Oui, j'ai peur…
Mû : Je sais, ne t'en fais pas, tu ne sentiras rien. Shun, tu as toujours le kit de suture et le spray anesthésiant ?
Shun : Oui, j'ai compris.
Mû : Je viens dès que possible. Il coupa la communication. Shun fit signe à Ikki de tenir le torchon appuyé sur la plaie et monta en courant pour revenir quelques minutes plus tard en tenant plusieurs choses dans les mains. Il déposa son fardeau sur la table et indiqua à Ikki de s'asseoir face à sa sœur.
Ikki : Je fais quoi ?
Shun : Tiens là contre toi, comme ceci, penchée en avant. Mets ton bras gauche autour de sa taille, ma puce et pose ta tête contre son épaule.
La jeune fille était courbée en avant, son front reposant sur le torse de son frère, son bras droit pendant vers le sol, immobile. Shun fut rapidement prêt à agir, il anesthésia le bras au spray, heureux que Mû lui en ai remis quelques semaines plus tôt pour soigner une plaie à l'arcade d'Ikki. Il s'assit à son tour, prit le bras fin contre lui pour y poser quelques points de suture. De sa main gauche, la jeune fille serrait convulsivement le bras d'Ikki, tremblante de peur à l'idée de l'aiguille qui s'enfonçait dans sa peau. Hyoga, Saori et Camus arrivèrent en même temps que Mû. Shun fixait un pansement sur le bras blessé. Mû lui tendit une seringue et un flacon.
Shun : Merci.
Mû : De rien. Comment ça va Cécile ?
Cécile : J'ai ...mal.
Mû : Je m'en doute, rassure toi, c'est presque fini.
Shun : Terminé.
Cécile : Merci, balbutia-t-elle.
Shun : Tu vas manger et te reposer, ça ira mieux ensuite.
Cécile : J'ai pas faim, j'ai ...mal.
Mû : C'est normal, donnes lui des anti douleurs et laisses là se reposer. Elle a besoin de dormir un peu, elle mangera plus tard.
Saori : On vous invite oncle Mû et oncle Camus ?
Les deux acceptèrent alors que Shun et Ikki aidaient la jeune fille à se relever, Ikki lui proposa gentiment de la porter en la voyant tituber. Il la souleva avec précautions et Saori le suivit vers la chambre de la plus jeune. Ikki la déposa sur le lit et la laissa avec Saori. Cette dernière l'aida à retirer sa tenue de compétition et à revêtir sa chemise de nuit. Shun n'avait même pas pris le temps de lui retirer ses patins à glace. Encore heureux qu'elle ait mis ses protèges-lames avant de se rendre au Kiss and Cry car Saori n'était même pas sûre que le jeune homme aurait pris garde aux lames, tellement il était pressé de soigner sa sœur. Elle lui retira doucement les patins en demandant.
Saori : Comment tu fais pour tenir là dessus ?
Cécile : Je sais pas onesan, ...l'habitude. J'ai vraiment...mal au bras.
Saori : Shun ne va pas tarder à te monter tes médicaments. Tu as été super sur la glace, je suis très fière de ma petite sœur.
Cécile : Merci, Saori...j'avais tellement mal que je n'ai même pas regardé mes notes.
Saori : Je n'y connais pas grand-chose mais tu lui as mis sept points dans la vue, elle en bavait de rage. Tu as réussi à gagner.
On toqua discrètement à la porte. Saori alla ouvrir alors que la plus jeune entreprenait de retirer son léger maquillage. Ce qui lui arracha un cri de douleur quand elle voulut démaquiller son œil droit. Par réflexe, elle avait utilisé sa main droite et la douleur s'était aussitôt réveillée. Shun, puisque c'était lui qui avait toqué, et Saori se précipitèrent vers elle. Elle avait les larmes aux yeux mais leur fit un pauvre sourire d'excuse.
Cécile : Désolée, je me suis servie du mauvais bras.
Shun : Surtout que c'est le bras droit. Je t'ai apporté des anti-douleurs et de l'eau.
Cécile : Merci, grand-frère, désolée de t'avoir fait faire des heures supplémentaires.
Shun : C'est rien, ma puce, c'est pas de ta faute.
Saori finit de la démaquiller et tressa les long cheveux roux de la plus jeune. Cette dernière avala les médicaments donnés par Shun et se laissa border par ses aînés. Elle leur demanda d'embrasser leurs parents et de les rassurer. Elle savait pertinemment qu'ils allaient appeler pour connaître les résultats de la compétition mais ne se sentait pas capable d'attendre la communication. Ils lui promirent de les rassurer et l'embrassèrent gentiment. Ils descendirent ensuite rejoindre leurs aînés, Mû et Camus. Ils mangèrent de bon appétit et discutèrent de l'incident. Hyoga était persuadé que Pandore avait agi sciemment, Saori et Ikki que c'était involontaire. Mû, qui avait regardé la compétition à la télé, pensait comme Hyoga que l'allemande avait volontairement blessé la jeune fille. Shun et Camus étaient partagés. Mais tous pensaient que cet incident était isolé et de toutes façons, il n'y avait aucune preuve que Pandore avait agi volontairement donc rien n'était possible. Ils discutèrent ensuite de la prestation de la jeune patineuse et de la bonne troisième place de Marine. Les jeunes rassurèrent Shaka et Natassia et les convainquirent de ne pas écourter leur voyage. Pourtant, dans la nuit, un cri réveilla Shun. Il se précipita dans la chambre de la benjamine. Celle-ci s'était visiblement réveillée en sursaut. Elle était en larmes, apparemment terrorisée. Il la serra contre lui pour la réconforter alors qu'elle répétait comme une litanie.
Cécile : J'ai peur, grand-frère, pourquoi elle me déteste ? J'ai peur grand-frère, pourquoi elle me déteste ?
Shun : Chuut, tout va bien, je suis là, c'est un cauchemar, ma puce.
Il multiplia les paroles caressantes et berçantes sans la lâcher et en lui frottant le dos. Elle finit par se rendormir, épuisée par ses sanglots, sous le regard soucieux de son aîné. Néanmoins, le reste de la nuit fut calme. Le lendemain, elle s'excusa d'avoir dérangé Shun.
Shun : C'est rien, ma grande, mais tu devrais parler de ça à quelqu'un.
Cécile : Laisses moi un peu de temps pour digérer, grand-frère. Au fait, personne m'a dit ce qu'avait fait Marine.
Hyoga : Elle est troisième.
Cécile : C'est vrai ? Je suis très contente pour elle, elle a travaillé si dur, elle le mérite. Père et mère ne sont pas trop inquiets ?
Shun : On les as rassurés, ne t'en fais pas. Par contre, toi, c'est pas de sport pendant une semaine et tu te reposes.
Cécile : Toute une semaine ?
Shun : Oui, ma puce, on verra au bout de sept jours quand j'enlèverais les points.
Hyoga : Je te promets que tu ne perdras pas ton niveau en une semaine, ma grande. Rassure-toi et Ikki a téléphoné au collège, tu es dispensée de sport.
Cécile : D'accord. Il faudra que j'amène la tunique à Miho que je vois si elle peut la réparer et puis j'aimerai féliciter Marine.
Hyoga : Tu as réfléchi à ma proposition ?
Cécile : Oui, bien sûr que j'accepte qu'oncle Camus t'aide. Ce qui m'inquiète le plus c'est Pandore. Elle va pas le digérer ce coup là.
Hyoga : Que veux-tu qu'elle fasse d'autre, un deuxième accident attesterait que le premier était volontaire.
Cécile : Je ne suis pas sûre que cela l'arrête, vois-tu ?
Hyoga : On va la surveiller et s'occuper d'elle, c'est promis.
Cécile : Merci.
Hyoga : De rien, ma puce. Au fait, je crois que j'ai quelque chose pour toi. Il sourit et fouilla un instant dans sa poche pour lui tendre une médaille d'or.
Cécile : Tu l'as récupérée ?
Hyoga : Bien sûr et j'ai aussi trois nounours en peluche dont un que tu vas adorer et des fleurs.
Il alla chercher les trois peluches posées dans l'entrée. L'une d'elles avait des patins à glace et nounours était bleu, tenant une étoile de glace dans les pattes.
Cécile : Elle est trop mignonne, regarde Shun.
Shun : Très jolie et les autres, tu en fais quoi ?
Cécile : Comme d'habitude, grand-frère. Je les donne aux enfants malades de l'hôpital.
Shun : Merci pour ça.
Cécile : J'en ai bien assez et au moins, elles sont utiles.
Ils rirent tous les trois, au bout d'une semaine, Shun retira les points. Mais il fallut l'intervention de Shaka et Mû pour qu'il accepte de la laisser retourner à l'entraînement. Ce jour là, les entraîneurs avaient demandés aux patineurs de se rassembler sur les gradins. Les filles se regardèrent en soupirant. On était le 20 du mois, jour de la consultation mensuelle avec le médecin de l'équipe nationale. Les filles n'aimaient guère Dio Flew, un vieux médecin qui les reluquait de la tête aux pieds à chaque fois. Le seul avantage qu'elles en tiraient, était qu'elles savaient toutes comment le manipuler. Un grand sourire et une bonne vue sur leur décolleté leur permettait d'échapper aux examens inutiles que proposait l'homme pour pouvoir se rincer l'œil. Cécile s'en servait volontiers pour éviter qu'il lui fasse ses vaccins et ses rappels, préférant nettement que Mû ou son médecin de famille, Daidalos, s'en chargent. Eux seuls arrivaient à l'approcher avec une aiguille sans qu'elle panique totalement. Shun commençait lui aussi à savoir s'y prendre avec elle. Penser à son aîné lui rappela la discussion de la veille entre Shun et Hyoga. Les deux riaient de bon cœur mais s'étaient interrompus dès qu'elle s'était approchée. Consciente que son anniversaire était proche, elle s'était esquivée, ne voulant pas leur gâcher une surprise, involontairement. Elle s'intéressa à nouveau à ce qui se disait. Les entraîneurs avaient rappelé la date et demandaient des volontaires. La consultation mensuelle était obligatoire et durait une vingtaine de minutes mais aucun d'entre eux ne semblait réellement pressé d'ouvrir le bal sauf Natsu qui voyait là une bonne occasion de ne pas patiner. Elle se porta donc volontaire. Marine souffla à Cécile.
Marine : C'est le seul moment où je trouve une utilité à Natsu. Elle veut tellement perdre du temps d'entraînement qu'elle fait durer sa consultation le plus longtemps possible et du coup, il est obligé d'aller plus vite après.
Cécile : Même pour perdre du temps, je ne pourrais pas. J'ai l'impression d'être nue devant lui à force de le voir me déshabiller du regard. Et en plus, il va encore falloir que je l'entourloupe.
Marine : Ton bras ?
Cécile : Non, rappel de vaccin et la chute d'hier. J'ai deux méga bleus sur le dos et la cuisse. J'ai réussi à éviter Shun, c'est pas pour me farcir Dio. Et puis ses mains sont toujours moites, c'est répugnant.
Marine : Oui, bien d'accord.
Les entraîneurs donnèrent les consignes du jour. Hyoga fit signe à sa sœur de le rejoindre et lui tendit un patch emballé.
Hyoga : C'est pour toi, de la part de Shun, à coller sur le bras gauche.
Cécile : Shun ?
Hyoga : Une aide pour supporter le rappel du vaccin, il m'a dit de te le rappeler.
Cécile : Il a rien d'autre à faire que de fouiller mon dossier médical ? Et je préfère que ce soit Mû ou Daidalos qui s'en charge. Hors de question que cet abruti de vieux pervers de Dio m'approche avec une aiguille.
Hyoga : Oui, je sais, j'y ai eu le droit. Mets le, tu auras peut-être une bonne surprise.
Cécile : La seule bonne surprise ça serait qu'il prenne enfin sa retraite. Tu veux bien me le mettre ?
Hyoga : Bien sûr. Il ouvrit le patch et le colla en haut du bras de sa sœur avant de demander doucement.
Hyoga : Comment se portent ton dos et ta cuisse ?
Cécile : Ça lance un peu mais ça va, juste de gros bleus.
Hyoga : Tu les a montré à Shun ?
Cécile : J'ai pas vraiment eu le temps, hier soir.
Hyoga : Céc', tu m'avais promis ! Tu as pris une sacrée gamelle, je préfère être sûr que tu es en forme.
Cécile : Shun déteins sur toi ! Oui je suis tombée fort mais quand même !
Hyoga : Et toi, sois raisonnable, on est à trois mois des Mondiaux, tu es encore en convalescence, c'est pas le moment de te blesser plus. Tu montres ça au doc, je suis sérieux.
Cécile : Shun, ce soir ?
Hyoga : Entendu, mais je vérifierais.
Cécile : D'accord, je peux aller patiner maintenant ?
Hyoga : Va t'échauffer et n'oublie pas, tu ne force pas sur ton bras, c'est encore frais.
Cécile : Cela fait trois semaines Hyoga, Mû et Shun m'ont examinée deux fois chacun, ça cicatrise parfaitement.
Hyoga : Ok ! Files, dans une heure, c'est ton tour de consultation.
Elle sourit et monta enfin sur la glace. Après l'accident avec pandore, elle avait du s'arrêter une semaine et Hyoga avait veillé à ce qu'elle ne force pas la séance suivante. Elle savait que ses frères avaient eu très peur pour elle et que ce n'était que grâce à l'intervention de Mû et Shaka qu'ils l'avaient laissée remonter sur la glace. Ce qui l'avait conduit à éviter Shun la veille au soir, elle ne voulait surtout pas prendre le risque de se voir à nouveau interdite d'entraînement. Elle en était là de ses réflexions quand elle vit revenir Natsu sur la glace. Cette dernière était écarlate et avait un grand sourire sur le visage. Marine s'arrêta à sa hauteur.
Marine : Tu as vu Natsu ?
Cécile : Difficile de passer à côté, on dirait un gamin qui vient d'ouvrir son super cadeau de Noël. Elle a réussi à se faire porter pâle ?
Marine : Aucune idée.
Elles reprirent leurs entraînements sous les ordres de Hyoga et Camus. Cécile travaillait une arabesque quand Camus l'interpella, une heure plus tard.
Camus : Très bien, elle est parfaite. C'est ton tour, en revenant tu me fais un essai sur le double lutz et ce sera tout pour aujourd'hui.
Cécile : Oncle Camus, pas toi aussi, je t'en prie.
Camus : Ordre de Mû, Shun et Shaka, ma belle et ils ont raison. Encore un peu de patience, si tout va bien, tu pourras reprendre une session d'entraînement complète dès la semaine prochaine. Allez, vas maintenant, tu vas être en retard.
Cécile : J'y vais.
Elle sortit de la glace et mettant ses protèges-lames, se rendit rapidement devant la porte du bureau du médecin. Un des patineurs sortait du bureau, sourire aux lèvres, remerciant le médecin. Il se tourna vers elle avec un sourire.
Patineur : Il est à l'heure et de très bonne humeur, ça change !
Cécile : Dio, de bonne humeur et ça te plaît, il t'a fait quoi, Astérion ?
Astérion : Oh, je ne voudrais surtout pas te gâcher la surprise. Il s'éloigna en sifflotant.
Elle frappa à la porte et entra dès qu'on lui indiqua de le faire. Elle referma la porte derrière elle, elle entendait couler de l'eau. Une voix qu'elle ne connaissait que trop la fit sursauter.
Voix : J'arrive dans un instant !
Nul doute possible pour elle, c'était la voix de Shun, elle aurait pu le parier. Elle demanda timidement.
Cécile : Shun, c'est toi ?
Shun : Ah, petite sœur, bonjour. Dit-il en la rejoignant et en lui faisant une bise fraternelle.
Cécile : Loin de moi l'idée de vouloir paraître grossière, mais qu'est ce que tu fais là ? Ou est Dio ?
Shun : On dirait que ma surprise ne te plaît pas. Dio est à la retraite, Baian, un autre étudiant en médecine et moi, on le remplace en attendant que la fédération trouve quelqu'un, il les a mis au pied du mur, apparemment. Il y avait une annonce à la fac et Mû pense que cela serait bénéfique pour moi. Toi qui te plaignait de ce vieux libidineux...Je pensais te faire une bonne surprise quand j'ai su que j'étais accepté.
Cécile : Excuse moi, je suis sous le choc. Mais maintenant je comprends mieux le coup du patch et les mines réjouies de Natsu et Astérion.
Shun : Alors, ma surprise te plaît ?
Cécile : Oui ! On expédie mon vaccin et je t'envoie Marine ?
Shun : Petite sœur, tu n'essayerais pas d'échapper à ta consultation, des fois ?
Cécile : Tu sais que je vais bien et tu as toutes les notes de Dio, pas très utile, et puis j'ai un temps limite sur la glace, à cause de toi, alors j'aimerai en profiter au max.
Shun : Désolé, ma grande, mais outre le fait que ses notes soient scandaleusement légères,j'ai bien vu ta gêne en t'asseyant ce matin, donc non, tu ne vas pas y couper. Fais moi un peu confiance, ça va bien se passer.
Cécile : Si tu le dis ! Fit-elle en faisant un pas vers le bureau.
Shun : Ton manque de foi est consternant, qu'est ce que tu as ? Ton bras te gêne ?
Cécile : Non, je viens de voir le vaccin sur ton bureau, murmura-t-elle en baissant la tête.
Il rigola gentiment et la fit pivoter pour qu'elle soit dos au bureau.
Shun : Fais moi confiance, tu vas vite comprendre l'utilité du patch, tu ne sentiras rien. Mais d'abord, je dois t'examiner, va t'asseoir sur la table d'examen et respire calmement, d'accord ?
Elle acquiesça sans bruit, se mettant à trembler malgré tout.
Shun : Du calme, tu hyperventile ! Je ne te prendrai pas en traître, rassure-toi !
Elle lui fit un pauvre sourire mais se laissa docilement examiner, ce que le jeune homme fit avec minutie.
Shun : A combien de kilocalories tu as le droit ?
Cécile : Deux mille cent maximum.
Shun : C'était vraiment un crétin ! Tes analyses sont un peu basses, tu es limite en poids. On va monter à deux mille cinq cent pour l'instant et on verra ce que cela donne.
Cécile : Deux mille cinq cent c'est trop !
Shun : Non, tu pèses trente deux kilos, ce n'est pas assez au vu de ta taille et de tes muscles. J'avais bien trouvé que tu avais maigri. Il va falloir manger plus, jeune fille, surtout que tu as pris un cm depuis ton dernier relevé qui date de deux mois. Tu es encore en pleine croissance, petite sœur, c'est important que tu te nourrisses correctement. Et oui, Hyoga a trouvé lui aussi que tu avais perdu du poids, ajouta-t-il en voyant qu'elle allait argumenter. Il continua son examen et ne tarda guère à découvrir les deux hématomes datant de la veille.
Shun : Joli, ça date de quand ?
Cécile : Hier soir, sur le double lutz, je me suis vautrée en arrière.
Shun : Tu aurais du me montrer ça, hier, c'est vraiment gros. Mets toi en sous vêtements, je vais regarder de plus près, fit-il en désignant le paravent dans un coin de la pièce.
Cécile : T'es pas drôle, Shun !
Shun : Je l'espère, je suis très sérieux, c'est vraiment gros, je dois vérifier qu'il ne faut pas ponctionner. Change toi, je vais te faire une échographie.
Il se détourna, préparant le petit échographe portatif. Mais quand il se tourna à nouveau vers sa sœur, celle-ci n'avait pas fait un geste, blanche comme un linge.
Shun : Petite sœur, fais un effort, s'il te plaît ?
Cécile : Tu vas m'enfoncer une aiguille dans le dos ? Demanda-t-elle d'une voix aiguë trahissant sa peur.
Shun : Tu te calme, tu respire, je ne sais pas encore et non, je ne le ferai pas ici. Si on doit vraiment le faire, je t'emmènerai voir Mû. Calme toi, respire, je te l'ai dit, je ne te prendrai pas en traître. Détends toi, très bien.
Peu à peu, elle se calma sous les paroles rassurantes de son frère et finit par obéir à ses injonctions. Il rassura sa sœur, il n'aurait pas à évacuer les hématomes pour l'instant mais il lui fit promettre de venir le voir tous les trois jours pour vérifier que cela n'évolue pas défavorablement.
Shun : On a presque fini, tu vas t'allonger sur le dos et fermer les yeux. Tu te détends, tu penses que tu es dans de l'eau tiède...C'est bien, respire calmement...je vais juste appuyer un peu sur ton bras...Terminé. Tout en parlant, il avait fait l'injection qui faisait si peur à sa cadette.
Cécile : Merci, j'ai presque rien senti.
Shun : De rien. Allez, rhabille toi et file. Tu m'envoie Marine et tu dis à Hyoga que je veux lui parler, s'il te plaît ?
Cécile : Je dois m'inquiéter ?
Shun : Non, je veux simplement voir avec lui ton programme des deux prochaines séances, tu dois encore te ménager pour ne pas abîmer ta cicatrice et lui parler de ton régime.
Cécile : Et j'ai pas voix au chapitre ?
Shun : C'est lui ton entraîneur ! Et puis, après surprise !
Cécile : Merci, grand-frère, pour tout.
Elle retourna sur la glace, transmis les messages aux personnes concernées puis se lança sur le double lutz comme le lui avait demandé Camus. C'était un saut qu'elle maîtrisait en pied d'appel droit mais sur lequel elle éprouvait des difficultés en pied d'appel gauche. Elle se lança et passa son saut même si atterrissage fut un peu brusque et mal assuré.
Camus s'approcha.
Camus : Très bien, tu as trouvé comment rétablir ton équilibre, on travaillera la réception demain.
Cécile : S'il te plaît, juste une fois, j'y suis presque.
Il rigola doucement avant de commenter.
Camus : J'adore, tu es bien la seule patineuse de ma connaissance à réclamer plus d'entraînement.
Cécile : Et mère, et Hyoga ?
Camus : Ta mère n'avait pas toujours envie de travailler et je n'ai pas assez entraîné Hyoga pour pouvoir te répondre. C'est suffisant pour ce soir. Tu auras tout le temps de travailler ça demain, tu verras, tu pourras y passer toute la séance si tu veux.
Cécile : Merci, il faut que je le passe parfaitement, ça ajoutera une sérieuse difficulté à mon programme et ça ennuiera Pandore car je peux y gagner beaucoup de points
Camus : Je sais, allez, je te dis à demain. Bonne soirée et repose-toi.
Cécile : C'est promis.
Elle sortit de la glace avec un sourire, prête à travailler dur pour battre à nouveau Pandore. Elle voulait lui montrer que l'avoir blessée ne la ferait certainement pas renoncer, bien au contraire.
