Mai 2020

Anna et ses collègues retournèrent avec plaisir à la réanimation traditionnelle la semaine suivante. Il était très appréciable de faire autre chose que du Covid, même si le travail n'était pas franchement plus facile. Les visites des proches étaient encore très rarement autorisées, et cela restait très frustrant à la fois pour les familles et pour le personnel. Jimmy Kent s'était assagi, et se conformait maintenant aux règles de sécurité sans se plaindre.

Une semaine après avoir quitté l'unité Covid, et après avoir fait un test revenu négatif, Anna s'autorisa enfin à retourner voir les Carson, et leur amener Timmy. Ils étaient tous deux très excités en arrivant chez les Carson après plus de deux mois sans les voir.

- Oh, Anna, Timmy !, s'exclama Elsie quand elle les aperçut.

Timmy courut vers Elsie et entoura ses jambes de ses petits bras, cachant son visage dans sa jupe.

- Tante Elsie !

- Oh mon brave petit, je suis si heureuse de te voir, dit Elsie, ébouriffant sa tignasse blonde. Tu m'as tellement manqué ! Et toi aussi Anna, ajouta-t-elle, levant un regard brillant vers Anna. Tu m'autorise à t'embrasser ?

- Oui, bien sûr, dit Anna.

La chaude étreinte de sa mère adoptive, emplie d'amour et de soutien, lui procura un doux sentiment de renaissance.

- Oh ma fille, dit Elsie. Je suis si fière de toi. J'aurais tant voulu pouvoir t'aider plus à traverser tout ça.

Anna lui sourit avec gentillesse. Charles Carson débarqua depuis son atelier, en essuyant ses mains sur un torchon.

- Anna, Timmy, bonjour !, s'écria l'homme imposant, ses épais sourcils levés de plaisir. Comment allez-vous mes chéris ?

- Pas trop mal, oncle Charlie. Et toi ?

- Bien, bien… On s'ennuie un peu, pour être honnête, mais je me suis lancé dans la menuiserie !

- Tante Elsie m'a parlé de ça oui, sourit Anna.

- J'ai toujours voulu apprendre à travailler le bois, alors je me suis dit, maintenant ou jamais. J'ai regardé des tutoriels sur ce truc, là, YouTube, et je crois que je suis plutôt bon!

- Et modeste, ajouta Elsie, et les deux femmes éclatèrent de rire.

- Tu ne regrettes pas trop ton club de bridge, alors ?, demanda Anna.

- Oh, eh bien, si, mais, on joue en ligne maintenant !, expliqua Charles. Et bientôt on se retrouvera, on jouera en extérieur, avec des masques.

- Oh, c'est sympa.

Tous les quatre s'installèrent dans le salon et partagèrent le thé tout en échangeant les nouvelles. Charles offrit à Anna le cadeau qu'il avait préparé pour son anniversaire mais n'avait pas encore pu lui donner. Il s'agissait d'une très belle boîte en bois, sculptée à la main, pleine de petits compartiments.

- Tu peut l'utiliser pour ranger tes bijoux, ton maquillage, ou tes accessoires de coiffure, ou que sais-je…, dit Charles.

- Merci Oncle Charles, elle est magnifique !, admira Anna.

Elsie lui donna également un gros lot de masques cousus maison, en taille adulte et enfant, de différentes couleurs et motifs. Timmy fut d'emblée séduit par ceux décorés de dinosaures et de camions.

- Merci Tante Elsie, dit le garçon, en essayant un masque décoré de robots.

- Maintenant tu as les masques les plus stylés du quartier, rit Anna.

- Dis-moi Anna, que prévois-tu pour l'anniversaire de Timmy ?, demanda Charles. C'est bientôt ! Cinq ans, c'est une grande occasion ! On veut faire la fête !

Anna sourit :

- Euh, j'en sais trop rien. Mary a suggéré qu'on vienne à Downton, mais je ne veux pas trop les envahir encore, avec tout ce qu'ils ont déjà fait pour nous.

- D'un autre côté, c'est le meilleur endroit pour une fête en extérieur…, remarqua Elsie.

- C'est juste, approuva Charles. Écoute, tu es dispo le samedi de la semaine prochaine ?

Anna vérifia son planning sur son smartphone, et opina :

- Oui.

- Parfait. Ne t'inquiète de rien, tu as déjà assez de travail comme ça. Je vais appeler Mary et Robert, et on va arranger tout ça. Un bon petit barbecue en extérieur pour notre garçon préféré.

Les Carson étaient d'anciens employés des Crawley, et étaient restés en très bons termes avec eux depuis leur départ en retraite.

- Tu es sûr, Oncle Charlie ?

- Anna. Je. M'ennuie. Je t'en prie, laisse-moi m'occuper.

Anna rit de bon cœur à cette supplique.

- D'accord, d'accord. Mais ne le laisse pas faire n'importe quoi, s'il te plaît, tant Elsie.

- Je vais le surveiller, dit Elsie en jetant un regard déterminé à son mari. Et toi Timmy, de quoi as-tu envie pour ton anniversaire ?

- Un vélo de grand !, s'exclama le garçon.

- Bien ! C'est noté, dit Charles.

x x x x

Après avoir passé un bon moment avec les Carson, Anna embrassa son fils et le laissa en leur compagnie, pour aller prendre sa garde de nuit. Cette nuit-là fut exceptionnellement calme, et elle parvint à dormir cinq heures d'affilée. En sortant de l'hôpital le lendemain matin, elle ne ressentait donc pas l'envie d'aller se coucher. Puisqu'elle n'était pas attendue chez les Carson avant l'heure du déjeuner, elle décida de profiter de ce temps libre pour aller faire un footing dans le parc voisin. Elle prit un petit-déjeuner léger, se changea en tenue de course à pied, et se dirigea vers le parc. Elle avait couru trois tours autour du petit parc quand elle remarqua une silhouette familière assise sur un banc un peu plus loin. En s'approchant, ses doutes furent confirmés : John Bates était assis sur ce banc, lisant le journal. Elle vint à lui et s'arrêta à quelques pas du banc.

- Bonjour la compagnie.

John releva la tête brusquement, et un sourire surpris illumina son visage :

- Oh, bonjour Anna !

- Qu'est-ce que tu fais là ?, demanda-t-elle.

- Eh bien, tu vois, je profite du soleil matinal quand le parc n'est pas encore trop bondé, et je lis mon journal. Et toi… tu fais ton footing apparemment ? Je croyais que c'était le cyclisme, ton sport ?

- J'adore faire du vélo, oui, mais j'aime bien courir aussi, de temps en temps, répondit-elle, en essuyant son visage rougi et transpirant sur sa manche.

Elle prit une gorgée d'eau dans la gourde qu'elle transportait dans son petit sac à dos.

- Tu veux t'asseoir un moment ?, proposa John, en désignant le banc.

- Pourquoi pas, j'ai le temps.

John referma son journal, et se déplaça vers le bout du banc. Alors qu'Anna s'asseyait, son regard croisa la une du journal, où on pouvait voir une myriade de petites photos. Elle pencha la tête et loucha pour arriver à apercevoir le titre.

- « Des vies perdues au front »…, déchiffra-t-elle.

John lui tendit le journal afin qu'elle puisse le regarder.

- Je ne sais pas si c'est une bonne idée que tu lises ça, dit-il, d'une voix incertaine.

Il se trouvait que les nombreuses petites photos étaient des portraits de soignants qui étaient morts du Covid en Grande-Bretagne au cours des dernières semaines. Anna se sentit le cœur lourd en parcourant la mosaïque. La plupart des visages étaient d'âge mûr, mais il y avait aussi quelques visages juvéniles. Des infirmières, des médecins, des aide-soignants, des ambulanciers, ... et des kinésithérapeutes. Le sang d'Anna se glaça quand son regard croisa un certain visage souriant.

- Joe…, souffla-t-elle, sa voix pleine d'émotion.

- Quelqu'un que tu connaissais ?, demanda John.

Son doigt pointa le visage amical :

- C'est Joe Molesley, notre kiné qui est décédé.

- Oh, oui, je me souviens que tu m'en as parlé.

Des larmes commencèrent à couler le long des joues d'Anna.

- Je suis désolée Anna, dit John, en reprenant le journal. Je n'aurais pas dû te le montrer. Je suis un abruti.

- Ça va, John, dit-elle. Tu ne pouvais pas savoir.

Elle s'essuya les joues du revers de la main, puis vint la reposer sur son genou. John, timidement, vint recouvrir la main d'Anna de la sienne, et la serra doucement.

- Ce n'est pas très Covid-friendly, fit-elle remarquer, mais elle serra sa main en retour malgré tout.

- Peu importe, répondit John, j'ai du gel hydro-alcoolique dans ma poche.

Anna pouffa, et inspira profondément.

- Ça va aller ?, demanda-t-il, l'inquiétude audible dans sa voix.

- Oui, ça ira, assura-t-elle, en lui offrant un sourire humide.

Il relâcha sa main, prit son flacon de gel dans sa poche, et lui en proposa. Alors qu'ils se frottaient tout deux les mains, il changea de sujet :

- Tu sais, j'ai bien travaillé sur la Sonate au Clair de Lune, et je pense que je pourrai te la jouer quand tu te sentiras prête.

- Oh, merci, c'est gentil. Tu m'enverras un enregistrement ?

- Ou alors, je me disais, je pourrais te la jouer en live par Whatsapp ?

- Ça serait super.

- Comme ça, si tu te sens trop mal, tu me diras stop, et tu me raconteras ce que tu ressens, et peut-être que je pourrais t'aider à y faire face.

- C'est très gentil de ta part. Quand ?

- Euh, je ne sais pas? Ce soir ?

- D'accord… Je t'envoies un texto quand Timmy sera endormi ?

- Pas de problème.

Anna regarda sa montre et se redressa.

- Merci de faire ça, tu n'es pas obligé…

- Ça me fait plaisir.

- Il faut que j'y aille, je dois prendre ma douche, et aller faire des courses avant d'aller récupérer Timmy.

- OK. C'était sympa de te rencontrer Anna.

- Oui !

Elle lui décocha un large sourire avant de reprendre sa course. John laissa ses yeux s'attarder sur sa silhouette, avant de réaliser qu'il la fixait de façon un peu trop ostensible, et que son cœur battait un plus vite que de raison. Il se secoua, et repris la lecture de son journal.

x x x x

Quand Timmy fut au lit ce soir-là, Anna envoya un message à John, comme promis. Elle se sentait assez fatiguée, ayant eu une courte nuit, mais elle ne voulait pas manquer leur rendez-vous. Elle s'installa sur le canapé, avec un plaid et un mug de thé chaud, et quelques instant plus tard, l'appel vidéo apparut.

- Bonsoir Anna !

- Bonsoir. Désolée, j'ai été un peu longue, je ne sais pas ce qui a pris à Timmy ce soir, mais je n'arrivais pas à le coucher…

- Pas de souci. J'avais du travail à finir, de toutes façons.

- Oh, d'accord.

- Tu as passé une bonne journée ?

- Oh, ben, tu sais, journée habituelle. Je me suis énervée sur les abrutis habituels qui ne portent pas leur masque dans les magasins…

John rit.

- Oh, ils ont croisé la mauvaise personne, je suppose.

- Pfff, les gens… Enfin bref. Parlons d'autre chose. J'ai emmené Timmy faire un tour de vélo, on s'est bien fait plaisir. Il a tellement hâte d'avoir son propre vélo. Il fête ses cinq ans la semaine prochaine, expliqua-t-elle, et il a demandé un « vélo de grand ». Comme maman, tu vois.

- Super. C'est génial que vous puissiez partager ça tous les deux.

- Oui, c'est cool. J'aurais été vraiment déçue s'il n'aimait pas le vélo…

Elle réprima un bâillement, en attrapant sa tasse de thé.

- Oh, tu as l'air épuisée, tu préfères qu'on fasse ça une autre fois ?

- Non, non, c'est bon. Je suis prête.

- D'accord, dit John. Laisse-moi m'installer au piano.

Il s'installa sur son tabouret de piano, et posa son téléphone de façon à ce qu'elle le voie jouer.

- N'hésite pas à m'interrompre si ça devient compliqué pour toi, dit John, en cherchant son regard à travers l'écran.

- D'accord.

Anna posa son téléphone sur la table basse face au canapé, et s'allongea sur le canapé, en posant sa tête sur un coussin.

- Tu es prête ?, demanda John.

- Vas-y, répondit-elle.

Alors que les premières notes de musiques retentirent depuis le téléphone, Anna sentit son cœur battre plus vite, et sa poitrine se serrer un peu. Elle se força à respirer lentement, et se concentra sur le visage et les mains de John, afin de tenir les souvenirs à bonne distance. Elle parvint à se détendre petit à petit, et ses paupières devinrent plus lourdes. Au bout d'un moment, elle ne put plus résister, et ferma les yeux. Quand il eut fini de jouer, quelques minutes plus tard, John retourna à l'écran du téléphone, et vit Anna allongée, les yeux fermé. Il demanda doucement :

- Anna ? Ça va ?

Mais elle ne répondit pas, et il en conclut qu'elle s'était endormie. Un sourire apparut sur ses lèvres, et il murmura :

- Bon, eh bien bonne nuit, je suppose.

Et il raccrocha l'appel vidéo. Il tapa dans la conversation :

« Je crois que tu t'es endormie pendant que je jouais, ce que je prends comme un bon signe, car au moins ça signifie que tu n'étais pas en train de faire une crise d'angoisse… J'espère par contre que ce n'était pas parce que mon jeu est parfaitement ennuyeux... »

Il ajouta un petit smiley « clin d'oeil », et envoya le message.

Au bout d'un certain temps, Anna remua et ouvrit les yeux, perdue. Elle se demanda un bref instant pourquoi elle était sur le canapé, puis se souvint brusquement. Elle attrapa son téléphone, et lut le dernier message de John. Elle pouffa et se sentit un peu honteuse de s'être endormie en plein milieu du morceau que John jouait exprès pour elle.

« Je suis désolée John… Je me suis endormie, mais je met ça plutôt sur ma garde de la nuit dernière que sur ton jeu qui serait ennuyeux. Pour ce dont je me rappelle, c'était parfait et très beau, et je n'ai pas eu de crise d'angoisse. Donc oui, c'est une bonne chose. Il faudra qu'on recommence pour que je puisse écouter jusqu'au bout ! Bon, je pense que je vais aller dormir dans mon lit maintenant. A bientôt, et merci beaucoup. »

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Pour l'anniversaire de Timmy, le dernier jour de mai, Charles Carson, avec l'aide de Mary, avait préparé un barbecue festif dans les jardins de Downton Abbey. Ils avaient même installé un grand barnum en cas de pluie. Heureusement, le temps, bien que nuageux, resta sec. Anna et Timmy se rendirent à Downton en vélo, Timmy sur son vélo-suiveur, accroché derrière le vélo d'Anna. Tous les invités étaient là lorsqu'ils arrivèrent. Anna commença à saluer tout le monde, et fut surprise de constater que John Bates était également présent.

- Bonjour Anna, dit-il un peu timidement.

- Euh, salut…

Elle se demandait un peu ce qu'il faisait là, étant donné que l'anniversaire de Timmy ne le concernait pas. Elle chercha Mary du regard, qui l'observait avec un sourire innocent. Et voilà que son amie jouait de nouveau les marieuses. Elle leva les yeux au ciel, et se retourna vers John.

- Bonjour John. Désolée, je suis juste un peu surprise, je ne savais pas que tu serai là aujourd'hui.

- Oui, Mary m'a invité. J'espère que ça ne te dérange pas.

- Non, non, pas du tout…

Donc c'était bien l'œuvre de Mary. Son amie à la chevelure brune était assise dans une chaise longue, sa main étalée avec décontraction sur son ventre rebondi, arborant un air très auto-satisfait. Les autres invités présents comptaient Robert et Cora bien sûr (pas vraiment des invités, puisque la fête se déroulait chez eux), les Carson, Mary, Matthew et George, ainsi que Sybil avec son mari Tom et leur deux enfants. Les adultes étaient assis en plein air, à bonne distance les uns des autres, tandis que les enfants s'ébattaient autour d'eux. Charles et Robert s'occupaient du barbecue pendant que le reste de l'assemblée discutait aimablement.

- Alors, les petits retournent à l'école demain ?, dit Cora.

- Oui, répondit Sybil, et tant mieux pour tout le monde, avant que l'école à la maison ne nous rende tous dingues.

Anna rit. Pendant que Sybil avait travaillé jour et nuit dans son unité Covid, Tom avait télé-travaillé tout en supervisant le travail scolaire de leurs enfants. Ou du moins il avait essayé, et sans grand succès apparemment. Sa santé mentale avait été mise à rude épreuve ces deux derniers mois.

- Gloire à Dieu pour les écoles et les enseignants, s'exclama-t-il, mi-rieur, mi-sérieux.

- Est-ce que l'école de Timmy rouvre aussi ?, demanda Mary.

- Oui, et il a très hâte d'y retourner, il adore son institutrice. Et ça m'arrange aussi, ça veut dire que je vais pouvoir diminuer les heures d'Esther, qui m'ont coûté environ un demi-rein ces trois dernières semaines.

La conversation se poursuivit calmement parmi le petit groupe. Anna profita d'un moment de détente pour la première fois depuis des semaines, et la vie sembla presque revenue à la normale. A chaque fois que son regard croisait celui de John, elle le trouvait déjà en train de la regarder, et il détournait ses yeux dès qu'elle le remarquait. Elle fronça les sourcils, mais avant qu'elle ait eu le temps de s'appesantir sur la question, Cora apportait le gâteau d'anniversaire. Quand la chanson d'anniversaire eut été chantée et que Timmy eut soufflé ses bougies, Charles apporta le plus brillant des vélos rouges « de grand », pour le plus grand bonheur de Timmy. Il demanda immédiatement à Anna de lui mettre le casque qui avait été fourni avec, et se lança dans un grand tour des jardins de Downton. Anna avait aussi commandé un outil de fixation qui lui permettait d'attacher le petit vélo à l'arrière du sien. Elle pouvait attacher et détacher le vélo à volonté, ce qui lui permettait à la fois d'offrir plus d'autonomie à Timmy quand ils se baladaient ensemble, et d'avoir de l'aide rapidement disponible si le chemin devenait trop difficile pour les petites jambes.

- Telle mère tel fils, admira Elsie, observant le garçonnet qui pédalait joyeusement autour du terrain.

- C'est un vrai amour, rit Anna, les yeux brillants.

Alors que l'après-midi avançait tranquillement, John aborda Anna, et lui demanda, avec un sourire en coin :

- Alors, tu as bien terminé ta nuit l'autre jour ?

Anna lui rendit un sourire gêné :

- Ah oui, à ce propos… Je suis vraiment désolée, je ne sais pas ce qui m'est arrivé, ça m'est tombé dessus d'un coup, je n'ai rien senti venir… Mais j'ai entendu le début, et j'étais un peu nerveuse d'abord, mais ça va, j'ai géré, et puis j'ai beaucoup apprécié, pour la partie où j'étais encore assez consciente pour écouter !

- Bon, c'est déjà ça, répondit-il joyeusement.

- Tu voudrais bien la rejouer, demain peut-être ? Dans la journée, que je sois sûre de ne pas m'endormir ! Je ne travaille pas demain. Seulement la nuit.

- D'accord, si tu veux. Comme Timmy sera à l'école, peut-être qu'on pourrait déjeuner ensemble ? Je veux dire, ensemble à distance évidemment.

- Pourquoi pas, ça serait sympa. Envoie-moi un message quand tu seras dispo. Je me libérerai à n'importe quel moment qui t'arrangera.

- Ça marche.