Janvier 2020

Malheureusement, le jour d'après finit par arriver. Aux alentours de neuf heures le lendemain matin, Anna et John se réveillèrent, emmêlés dans le lit d'Anna. Il n'avait jamais été prévu que John passe la nuit chez Anna, mais ils s'étaient endormis après avoir fait l'amour la nuit précédente, et avaient donc passé leur première nuit ensemble en tant que couple. Alors qu'ils s'étiraient dans le lit, John se tourna vers Anna et dit doucement :

- Bonjour Anna. J'espère que tu n'es pas fâchée contre moi d'être resté toute la nuit… Je suis désolé, je n'avais pas prévu de m'endormir avec toi…

- Je ne suis pas fâchée, dit-elle avec un sourire timide. En fait… je crois que je pourrais bien m'y habituer. À m'endormir et me réveiller à côté de toi.

Un sourire bêta illumina le visage de John.

- J'aime bien aussi.

Il se pencha vers Anna et déposa un léger baiser sur ses lèvres.

- Alors, tu avais quelque chose de prévu aujourd'hui ?, demanda-t-il.

- Rien, à part aller prendre ma garde de nuit ce soir. Il faut que j'appelle les Carson aussi. Ils me manquent tellement, c'est terrible…

- Tu crois qu'on va encore être confinés bientôt ? Ils disent que peut-être les écoles vont refermer ?

- Ça me paraît probable, La situation est hors de contrôle avec ce foutu variant.

- Qu'est-ce que tu vas faire de Timmy si les écoles ferment ?

Anna soupira.

- Je ne sais pas. Je sais que Mary va proposer de le prendre encore une fois, mais je commence à culpabiliser de m'appuyer autant sur elle. J'ai l'impression de l'utiliser comme une nounou gratuite… Mais je ne sais pas trop comment je peux faire autrement.

- Hmm, fit-il d'un air songeur, en caressant ses cheveux. Tu veux que je te prépare un petit-déjeuner ?

- Oh, oui, ça serait sympa.

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Trois jours plus tard, vint l'annonce du troisième confinement, avec fermeture des écoles cette fois-ci, comme ils en avaient discuté. Anna venait de mettre Timmy au lit, et regardait une chaîne info, tout en parcourant ses réseaux sociaux en même temps, essayant de comprendre quelles seraient les règles cette fois-ci. Dès que la nouvelle était parue, comme elle l'avait prévu, Mary lui avait envoyé un message pour offrir ses services pour prendre Timmy si besoin. Mais Anna ne voulait plus être séparée de Timmy pendant plusieurs semaines, comme ça avait été le cas pendant le premier confinement. Cela avait été trop dur pour elle, et pour Timmy aussi. Les cours d'Esther se tenaient en ligne, et elle avait donc prévu encore une fois de rentrer chez ses parents. Anna ne pouvait toujours pas se reposer sur les Carson, qui s'isolaient strictement, leur âge faisant d'eux des personnes à risque. Elle tournait et retournait la question dans sa tête, quand un message Whatsapp arrive de la part de John.

« Salut Anna. Je regarde les infos, et je repense à ce qu'on a discuté l'autre jour. Je sais que tu es embêtée avec Timmy, donc je me demandais, si peut-être tu voudrais que je vienne passer le confinement avec vous deux. Je sais qu'on a dit qu'on irait doucement, et ce n'est probablement pas ce que tu imaginais par « doucement », mais je te propose ça seulement pour t'aider à t'occuper de ton fils, et pour te rendre les choses plus simples. (Et oui, j'admets aussi que tu me manquerais énormément si on devait encore être séparés pour Dieu sait combien de temps). Tu n'es pas obligée de répondre tout de suite, prends peut-être la nuit pour y penser, et fais-moi savoir ta réponse. »

Anna relut le message plusieurs fois, son cœur s'accélérant à chaque lecture. John lui proposait d'emménager avec elle, pour aider à s'occuper de son fils. C'était adorable, et elle savait qu'il en était parfaitement capable, il l'avait déjà fait quand elle était malade. Mais cette fois-ci il ne dormirait pas sur le canapé. Cela signifiait, le laisser s'installer dans sa vie, sa chambre, son lit, sa salle de bains, pour une durée indéterminée. Ainsi qu'il l'avait fait remarquer fort à propos, cela était totalement l'inverse de faire les choses lentement. Elle avait prévu de garder le contrôle sur l'avancée de leur relation, et de le laisser entrer dans sa vie petit à petit. Le confinement mettait son plan en pièces. D'un autre coté, elle ne pouvait pas nier que sa présence au quotidien lui rendrait la vie infiniment plus facile. Plus besoin de courir chez Mary pour déposer et récupérer Timmy, pas besoin de le préparer tôt le matin, et de le ramener tard le soir. Pas d'inquiétude d'être en retard ou d'abuser de son amie. L'idée avait ses avantages. Anna soupira, et se dit qu'il était peut-être parfois bon d'abandonner l'idée de contrôler les choses, et d'accepter la vie comme elle venait. Elle eut envie de répondre directement, mais comme il le conseillait, elle prit la nuit pour y penser. Le lendemain matin, elle envoya sa réponse :

« Merci beaucoup pour ta proposition. Je n'aurais jamais osé demandé, mais si tu veux bien, oui, cela m'aiderait énormément. »

Dans son appartement, le cœur de John bondit de joie quand il lut son message. Il avait passé la nuit à se préparer à son éventuel refus, et par conséquent à devoir passer un laps de temps indéterminé loin d'elle. Il tapa rapidement :

« Super. Je prépare mes affaires, et je serai là cet après-midi. »

« D'accord. A tout à l'heure. »

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John et Timmy s'installèrent rapidement dans leur nouvelle routine. C'était vraiment étonnant à quel point ces deux-là s'entendaient à merveille. C'était comme s'ils s'étaient toujours connus. John partageait son temps entre le télé-travail et l'école à la maison, et l'enfant faisait de rapides progrès en lecture et en calcul. Ils sortaient aussi se dépenser un peu chaque jour, et jouaient de la musique. Anna, de son côté, se consacra entièrement à son travail, encore plus que d'habitude. Son unité de réanimation dut ouvrir deux lits supplémentaires, de sorte qu'elle devint responsable de dix patients au lieu des huit précédemment, et elle dut reprendre de nombreuses gardes supplémentaires pour remplacer d'autres médecins qui étaient en arrêt maladie. Elle était donc rarement chez elle, et quand elle y était, elle était complètement épuisée. Les choses étaient au-delà de la folie à l'hôpital, alors que ce nouveau variant, plus dangereux, amenait de plus en plus de patients plus jeunes et en meilleure santé en réanimation. Il n'était pas rare de devoir admettre plusieurs membres d'une même famille à l'hôpital. Toutes les chirurgies et interventions planifiées durent être repoussées pour une durée indéterminée, impliquant une perte de chance pour les patients non-Covid, à cause d'une prise en charge trop tardive. Tous les blocs opératoires furent transformés en réanimation ou en unités Covid conventionnelles, sauf le minimum qui devaient être gardés ouverts pour les chirurgies urgentes.

Cette nuit-là, Anna ferma la porte de son appartement, de retour d'une garde. L'odeur alléchante du repas que John et Timmy avaient préparé assaillit ses narines et elle sourit discrètement.

- Bonsoir ma chérie, dit John en la saluant pendant qu'il s'essuyait les mains sur un torchon. Ça va ?

Anna répondit par un bruit évasif. Elle évita soigneusement de répondre à la question.

- Ça sent divinement bon !

- Oui, Timmy et moi, on a fait des lasagnes. Tu as faim ?

- Bien sûr.

- Ce sera prêt dans dix minutes environ.

Timmy arriva en courant depuis sa chambre, en pyjama, avec ses cheveux qui sentaient bon le shampoing.

- Maman !

- Salut mon chéri !

Le garçon se jeta dans les bras de sa mère, et elle le serra fort contre elle, en fermant les yeux un instant.

- Maman, je veux apprendre à jouer de la guitare !

Anna haussa les sourcils de surprise.

- Ah oui ? Pourquoi ?

- Parce que John en joue, et je veux jouer comme lui !

- Et pourquoi pas le piano, comme maman ?

Le garçon fit une petite moue, et répondit :

- Non, je préfère la guitare.

John la regardait, l'air amusé. Elle l'observa d'un air un peu défiant, et demanda, mi-blagueuse, mi-sérieuse :

- Est-ce que je devrais être jalouse ?

John leva les mains d'un geste innocent et rit :

- Je ne lui ai rien suggéré, je le jure.

- Alors, Maman, je peux ?

- Euh, eh bien, pourquoi pas. Mais je ne peux pas t'inscrire à des cours pour le moment, tu sais, à cause du virus…

- Je peux lui apprendre un peu, proposa John.

- Mais il ne pourra jamais tenir ta guitare, elle est bien trop grande pour lui.

- Non, il faut qu'il commence avec une guitare taille enfant, ou un ukulélé. On regardera demain, Timmy. Pour l'instant, on va passer à table, les lasagnes sont prêtes.

Plus tard dans la soirée, alors qu'ils s'installaient au lit, John demanda :

- Dis, Anna, tu es vraiment jalouse ? Ou, inquiète ? Que Timmy et moi on soit trop proches ?

Anna le regarda un court instant. Lui-même semblait inquiet, pensant peut-être avoir dépassé les limites de son rôle.

- Pourquoi devrais-je être inquiète ?

- Je ne crois pas que tu devrais, mais je me demandais si tu l'étais, malgré tout. Que, je ne sais pas, Timmy et moi on s'attache trop l'un à l'autre, trop vite, trop fort. Parce que, pour être honnête, je l'aime vraiment bien.

Anna sourit avec bienveillance.

- Tu sais, dit-elle songeusement, depuis le début les choses sont allées trop vite à mon goût entre nous. Je pense qu'il est temps que j'abandonne la prudence et que je me laisse porter par le flot… Tu l'aimes bien, il t'aime bien, soit. Tant mieux.

- C'est juste que…

Il redoutait d'exprimer sa peur à voix haute, mais alors qu'Anna maintenait son regard interrogateur, il inspira et dit :

- J'espère juste que tu ne vas jamais te sentir piégée dans notre relation parce que tu ne veux pas blesser ton fils. Ou que mon cœur ne sera pas mis en pièces de le perdre lui en plus de toi, si jamais tu décides de me quitter et de me l'enlever.

Elle resta silencieuse un moment, puis dit lentement :

- Je comprend. Et vraiment, je ne sais pas ce que le futur nous réserve. Mais, on ferait peut-être mieux de se concentrer sur le fait de construire un présent heureux, plutôt que de redouter un futur malheureux ? Pour le moment, je suis heureuse que tu sois là, et je n'ai aucune envie de te quitter ni de t'enlever Timmy.

Il sourit, et lui caressa la joue.

- Tu as changé, tu sais ? Dois-je remercier Mme Crawley pour cette sérénité et cette nouvelle foi en l'avenir ?

- Probablement, oui. Et toi-même aussi, je suppose.

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- Dr Smith ?! Venez vite, s'il vous plaît !, appela l'infirmière.

- Oui, que se passe-t-il, Jane ?

- C'est M. Khan, il s'aggrave.

- J'arrive de suite.

Alors qu'elle se pressait au chevet du patient, Anna comprit que l'infirmière avait raison. L'homme âgé de la cinquantaine, qui était sous Optiflow à haut débit depuis quarante-huit heures, montrait des signes d'épuisement respiratoire. Malgré l'oxygène, ses doigts et ses lèvres devenaient bleus, et chaque respiration semblait lui coûter un effort monstrueux. Le moniteur affichait une saturation en oxygène à 82 %, ce qui était largement insuffisant.

- M. Khan, dit Anna doucement, en prenant la main du patient. Vous vous souvenez de ce qu'on a discuté hier ? Vous avez trop de mal à respirer, nous allons devoir vous endormir, et vous intuber.

Elle détestait la peur et les larmes dans les yeux de l'homme, qu'elle avait déjà vues tant de fois. Cependant, il opina faiblement, bien conscient qu'il n'y avait pas d'alternative.

- Je vous promets qu'on va continuer à faire de notre mieux pour vous. Voulez-vous appeler votre famille ?

Il hocha la tête à nouveau, essayant de parler entre deux respirations laborieuses :

- Ma… fille, s'il vous plaît…

- D'accord. Votre femme est ici à l'hôpital aussi, n'est-ce pas ?

- Oui… en pneumologie…

Anna prit le téléphone du patient sur la table de chevet et lui donna.

- Allez-y, faites le numéro de votre fille. Voulez-vous que je lui parle en premier ?

- S'il vous plaît…, dit l'homme en cherchant le numéro.

Anna prit le téléphone, et attendit que la fille réponde.

- Bonjour, Mme Khan, c'est Dr Smith, le médecin de votre père. Je suis vraiment navrée d'apporter de mauvaises nouvelles, mais nous allons devoir mettre votre père sous sédation et l'intuber. Il est trop épuisé pour continuer sous Optiflow. Il souhaite vous parler avant d'être endormi. Je vous le passe.

Anna rendit le téléphone à l'homme.

-Alma… ma chérie…, murmura l'homme.

Il continua à parler avec difficulté dans un dialecte pakistanais qu'Anna ne comprenait pas. Elle n'en avait pas besoin cependant, pour deviner ce que deux personnes se disaient dans cette situation. Toutes ces conversations étaient similaires. Des mots d'amour, de réassurance, des promesses de continuer quoi qu'il arrive. Quand l'homme fut trop essoufflé pour continuer à parler, il raccrocha et laissa le téléphone tomber près de lui, en essuyant ses yeux.

- Allez-y, docteur… faites… ce que vous… avez à faire. Merci… pour tout…

- Je ferai de mon mieux pour que vous puissiez de nouveau parler à Alma dans quelques jours M. Khan.

Le patient la remercia d'un sourire fantomatique, alors qu'elle faisait signe à Jane de commencer à faire passer le sédatif dans sa perfusion. Pendant qu'Anna parlait au patient, Jane avait préparé tout le nécessaire pour la sédation et l'intubation. Trois minutes plus tard, l'homme était inconscient et branché au respirateur. Anna soupira en réglant les paramètres de la machine, puis s'en alla pour s'occuper du patient suivant.

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Cette nuit-là, elle rentra chez elle plus tard que d'habitude, car elle était restée pour aider le médecin qui prenait la garde de nuit, un confrère plus jeune et inexpérimenté. Quand elle arriva, Timmy avait déjà pris son dîner et l'attendait pour aller se coucher. Elle essaya de profiter du temps qu'elle passa avec lui, en lisant l'histoire du soir et en faisant des câlins, mais sa fatigue et son état émotionnel lui rendirent les choses difficiles. Elle avait besoin que quelqu'un s'occupe d'elle, plutôt que de devoir elle-même s'occuper d'une personne de plus. Cependant, elle ne pouvait pas repousser son fils, qui l'avait attendue toute la journée, ou remettre cela sur les épaules de John, qui lui aussi s'était occupé du garçon toute la journée. Elle prit donc sur elle et tenta de se concentrer et de s'intéresser au babillage de Timmy, et de lui donner l'attention qu'il était en droit d'attendre de la part de sa mère.

Quand l'enfant fut finalement endormi, elle retourna au salon, où John l'attendait, leur dîner prêt. Elle se laissa tomber sur une chaise avec un gros soupir. Il remarqua sa mine crispée et la tension dans ses épaules, et vint derrière elle pour masser doucement les muscles de son cou.

- Ça va ma chérie ?

Cette simple question sembla rompre les digues, et elle fondit en larmes, cachant son visage dans ses mains.

- C'est un cauchemar John… Un cauchemar sans fin.

- Oh, Anna…

Il la contourna et la fit se lever, pour la prendre dans ses bras. Il la tint dans ses bras, en silence, la laissant pleurer contre sa poitrine, en caressant doucement ses cheveux, attendant qu'elle ait tout laissé sortir. Enfin ses épaules arrêtèrent de trembler et sa respiration retrouva un rythme normal. Elle entoura son torse de ses bras et inspira profondément, ses yeux fermés, inhalant son odeur masculine dans l'espoir d'apaiser son cœur.

- Ça va aller, dit-elle. Ça va aller.

Elle prit le mouchoir que John lui tendait, et s'essuya le visage.

- C'est normal de se sentir dépassé parfois, Anna. Tu n'es pas un robot.

- J'aimerais, parfois, répondit-elle, ça serait moins douloureux d'entendre les gens dire adieu à leur famille avant que je les endorme.

- Je sais, dit-il, en posant sa main sur sa joue et en embrassant son front. Tu fais un métier affreusement difficile, et tes patients ont de la chance de t'avoir, ma chérie.

- Il y en a tellement qu'on ne peut pas sauver… C'est l'enfer là-bas.

- Tu fais de ton mieux. Ce n'est pas de ta faute, tu le sais.

Ils restèrent enlacés un moment.

- J'ai lu dans les nouvelles que la campagne de vaccination allait débuter. C'est une bonne nouvelle, non ?

- Oui, bien sûr. Mais il va se passer plusieurs mois encore avant que ça ne montre des résultats. On est loin d'être sortis d'affaire.

- On va essayer de passer entre les gouttes alors. Allez, viens, tu devrais manger quelque chose. Les choses paraissent toujours moins pire quand on a l'estomac plein, dit-il en souriant.

- Merci, de t'occuper de moi. Et de Timmy.

Elle se dressa sur la pointe des pieds pour l'embrasser sur la joue, puis retourna s'asseoir à table et se servit de la salade que John avait préparée.

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Anna était assise devant son ordinateur dans le bureau médical cet après-midi-là. Une pause temporaire dans l'activité du service lui avait permis de prendre un peu de temps pour rattraper son retard de remplissage des dossiers médicaux. Elle était concentrée sur sa tâche quand son téléphone personnel bipa, annonçant un message de John :

« Salut Anna, je suis désolé de te déranger, mais quand on était au parc tout à l'heure, Timmy est tombé de la balançoire. Son poignet est enflé et il dit qu'il ne peut pas le bouger. Je me demande si je dois l'amener aux urgences ? »

Elle appela immédiatement John en visio.

- Oui, Anna, Dieu merci tu me rappelles. Je suis désolé, je le surveillais, je te jure, mais ça s'est passé si vite…

- Ne t'inquiète pas John, des trucs comme ça, ça arrive tout le temps avec les enfants. Bon, comment va-t-il ?

John tourna le téléphone pour qu'Anna puisse voir Timmy. Son visage était rouge et gonflé d'avoir pleuré, et il tenait son poignet blessé avec son autre main.

- Alors mon cœur, qu'est-ce qui se passe ? Tu arrives à le bouger un peu ? Tu peux bouger tes doigts ?

- Non, maman, ça fait trop mal !, dit l'enfant, qui pleurait de nouveau, en montrant son bras.

En effet le poignet était enflé et un peu tordu dans le mauvais sens.

- OK, John, j'ai l'impression que c'est cassé. Emmène-le aux urgences pédiatriques. Appelle-moi quand vous aurez été admis, j'essaierai de descendre vous voir, si j'arrive à m'échapper. Il faudra que je parle au médecin là-bas, de toute façon, vu que tu n'es pas son tuteur légal.

- OK, pas de souci, je l'emmène tout de suite. Je te tiens au courant.

- Merci mille fois. A plus tard.