Elles continuèrent leur discussion jusqu'à leur arrivée devant la boutique. Elles entrèrent et se dirigèrent vers la jeune vendeuse.
« Ah bonjour ! Vous revoilà ! Alors votre mari a aimé vos nouveaux dessous ?, demanda-t-elle l'air malicieux.
Val observa sa collègue perplexe.
- Euh… En fait, on est pas là pour ça. Police !, lâcha Candice en sortant son étui rose, Commandant Renoir et Lieutenant Atger. On aurait quelques questions à vous poser.
- D'accord… Je vous écoute !, répondit-elle légèrement déstabilisée par la présence policière.
- Auriez-vous un fichier qui recense tous vos clients ?
- Euh… Oui ! Enfin, seulement pour ceux qui ont des cartes de fidélité.
- On voudrait bien la liste s'il-vous-plaît.
- Très bien ! Je vous sors ça., affirma la vendeuse en se penchant devant l'ordinateur.
- Est-ce que certains clients ont montré un comportement inapproprié à l'encontre de la boutique ou même de votre directeur ?
- Euh. Non ! Pas dans mes souvenirs. Vous savez, on a très souvent affaire à des femmes ici. C'est rare quand un homme débarque ! Quoique la semaine dernière y a Mr. Demontoux qu'est venu. J'ai trouvé ça bizarre parce qu'il est venu acheter de la lingerie mais sa femme est décédée… En plus il a utilisé son compte fidélité…
- Peut-être qu'il avait retrouvé quelqu'un d'autre., proposa Val.
- Bah ça aurait été très très rapide alors… Elle s'est suicidée y a même pas deux mois. Il était dévasté le pauvre.
- Suicidée ? Vous savez pourquoi ?
- Euh. Non… Ils essayaient d'avoir un enfant en plus. J'ai trouvé ça bizarre.
- Vous avez son nom ?
- Oui ! Elle s'appelait…. Virginie Demontoux, précisa la vendeuse en entourant son nom sur la liste.
- Bien. Merci de votre aide.
- Vous allez bientôt relâcher Valérie ?
- Pour l'instant on la garde dans nos locaux. Je suis désolée.
- D'accord. Bonne journée !, conclut-elle ».
Candice et Val sortirent de la boutique avant de remonter en voiture. Val sonda sa supérieure sur sa théorie.
« Tu penses à quoi ?
- Un mari dévasté par la mort de sa femme mais qui vient acheter des sous-vêtements… Je suis d'accord avec la vendeuse pour dire que c'est louche.
- Ouais… Enfin ça veut rien dire de particulier.
- Elle s'est suicidée Val ! D'après le compte qu'elle a renseigné, elle avait 27 ans. On se suicide pas à 27 ans quand on projette de fonder une famille…
- Sauf quand… On arrive pas à avoir d'enfants…
- Tu lis dans mes pensées. C'est bien !, lâcha Candice en démarrant la voiture.
- On va où ?
- À l'hôpital ! »
Trente minutes plus tard, elles arrivèrent à l'hôpital. Candice priait intérieurement pour ne pas croiser l'infirmière. C'était clairement la dernière chose que la blonde avait envie de subir pour aujourd'hui. Elles sortirent de la voiture et se dirigèrent vers le comptoir d'accueil. Candice demanda le médecin de Virginie Demontoux pour s'entretenir avec. Mais très vite, elle se heurta au refus de la secrétaire :
« Désolée, mais sans commission je ne peux pas vous donner le nom du médecin.
- Oh zut ! J'avais dit à mon commissaire de me l'apporter et il a encore oublié. Je suis vraiment désolée…, mentit-elle.
- Dans ce cas là, je ne peux rien vous dire Madame. Désolée.
- Non mais vous avez raison ! Je vais l'appeler sur le champ. Il va m'entendre ! »
Candice sortit son téléphone de son sac et simula appeler son supérieur :
« Oui Antoine ! Non mais tu te fous de moi…. Bah oui !... Et la commission rogatoire ?... Je t'avais demandé de ma la remettre ce matin… Ah bah oui t'as oublié !… Comme d'habitude en ce moment j'ai envie de dire… Et comment on fait maintenant ? Hein ? Comment on fait ?...
- Bon c'est bon ! Arrêtez de crier comme ça en plein hall. Allez-y. C'est Mr. Martinez, l'interpella la secrétaire
- Merci !, lâcha Candice fière de son coup en se dirigeant vers l'étage indiqué accompagnée de Val.
- Si Antoine apprend ça… Il va nous tuer.
- Je le tuerai avant ! T'inquiète pas ! »
Elles parvinrent jusqu'au service obstétrique et s'entretinrent avec le médecin qui suivait la grossesse de Virginie. Avant son suicide, elle en était à sa quatrième fausse couche. Elle était tellement désespérée que la mort s'était posée comme sa seule issue. Fières de leurs découvertes, elles rentrèrent à la BSU pour raconter leurs trouvailles. Lorsqu'elles arrivèrent, Antoine était en réunion. Il fallait donc attendre qu'elle se termine pour pouvoir lui en parler.
Candice se décida donc à aller voir Nathalie pour se plaindre du comportement de son compagnon. Elle entra dans le labo et la trouva plongée dans ses rapports. Elle s'assit sur la chaise face à elle et attendit que sa collègue daigne la regarder pour parler :
« C'est officiel. Je suis une quiche. Enfin, je dirai même une bonne grosse quiche !
- Qu'est-ce que tu racontes encore ?
- Antoine…
- Ah tu lui as parlé d'hier soir ?
- Non… Enfin, j'ai joué l'ignorante. Mais il me confirme avoir passé une super soirée en compagnie de sa fille. Il se fout vraiment de moi quoi…
- Qu'est-ce que tu vas faire ?
- J'en sais rien. Ce soir Monsieur à soi-disant rendez-vous avec le préfet.
- Mouais…
- Tu crois qu'il me trompe ?, Nathalie explosa de rire, Quoi ? Pourquoi tu ris ?
- Parce que tu racontes n'importe quoi !
- Il est distant, ne me désire plus et maintenant il me ment pour passer des soirées avec une autre femme. Excuse-moi m'enfin ça commence à faire beaucoup quand même.
- Mais on parle d'Antoine là !
- Puis t'as vu sa taille ? Elle est super grande ! Et super fine aussi…
- Candice…
- Et t'aurais vu ses jambes… Enfin c'est une bombe quoi !
- CANDICE…
- Quoi ?
- T'es en boucle là ! Crois-moi, si y a bien une chose que je sais, c'est que jamais il prendrait le risque de te tromper. Il doit avoir une bonne explication. Laisse-lui le temps.
- Mais je déteste le mensonge… Et il le sait. »
Elle arrivait à court d'arguments pour convaincre Candice. Nathalie avait littéralement le cul entre deux chaises. D'un côté elle voulait soutenir son amie et la rassurer mais de l'autre elle ne voulait pas le trahir. Elle lui avait promis qu'elle ne dirait rien, donc elle s'exécuta. Elle caressa l'épaule de Candice avant que cette dernière ne rejoigne son équipe en espérant que leur commissaire ait terminé sa réunion. Elle croisa Val dans le couloir :
« C'est bon ! J'ai obtenu mes congés.
- C'est super ! Je suis contennnnnnnnte !, s'écria Candice euphorique en la prenant dans ses bras.
- Merci !, répondit Val compressée par l'enserrement de sa supérieure.
- Attends ! Ça veut dire qu'Antoine a fini sa réunion là ?, demanda-t-elle en lâchant sa collègue.
- Euh oui !
- Ok. Super ! Tu vas me le chercher. Débriefe dans 2 minutes. »
