Disclaimer : Once Upon A Time est l'oeuvre d'Edward Kistis et d'Adam Horowitz. Sinbad est l'oeuvre de James Dormer, de Russel Lewis et de Jack Lothian.
Résumé : En route vers Bharuch, la Providence fait face à l'une des pires tempêtes de son existence. Une fois celle-ci calmée, son équipage se retrouve sur une terre bien éloignée de leur Mésopotamie familière : Storybrooke.
Note de l'auteur : Cet écrit répond au défi d'écriture n°159 de la page Facebook « Bibliothèque de Fictions ». Les conditions étaient : Votre personnage va passer un examen médical. Comment cela va-t-il se passer ? 100 mots minimum.
Liste des dettes du Discord « Défis Galactiques » : 50 nuances de fandom méconnu + Quatre aspects de... fandoms (partie 1) : Good Doctor : Ecrire sur une personne autiste ou écrire sur une scène dans un hopital
A la découverte d'un monde
Chapitre 3
- Vous allez l'air en bonne santé. Sourit le docteur Whale. Mais avant de vous permettre de sortir, nous voudrions vous faire un scanner cérébral afin d'être certains de ne pas passer à côté d'une anomalie.
Anwar acquiesça. Il ignorait ce qu'était un scanner mais d'après les paroles du praticien, cela devait certainement être un genre de contrôle de la tête pour vérifier qu'il n'y avait pas de fracture ou autres.
- Est-ce que cela va faire mal ? Ne put s'empêcher de demander Nala
Ses amis venaient à son chevet à tour de rôle afin qu'il ne se sente pas seul ou dérouté par ce monde nouveau qui s'offrait à eux. Il avait déjà eu la surprise de goûter à une espèce de gelée bleue au goût de fruit. Il n'était pas étranger à la sensation, des plats avec cette consistance, il en avait déjà mangés. Sauf qu'une gelée aussi bleue que l'océan qui entourait Bassorah et qui avait la saveur d'une baie ! Apparemment, son équipage avait aussi découvert les différents mets de la gastronomie de Storybrooke : le hamburger avec sa viande hachée en rond dans deux tranches de pain brioché avec des légumes. Les frites, un genre de bâton de pomme de terre cuit dans l'huile. Mille et une sortes de gâteaux. D'après Rina, Cook était aux anges : cette ville était un paradis des épices ! Certes conservées différemment de celles qu'il avait l'habitude de travailler mais il trouvait tout ce qu'il désirait ! Badiane, safran, cannelle, curcuma ! L'étudiant en médecine n'avait qu'une envie : les rejoindre tous. Il ne se faisait pas à cet hôpital aux murs si blancs, à l'atmosphère presque moribonde et aux bruits incessants des machines étranges qui l'entouraient.
- Non, il n'y aura aucune douleur. La rassura le professionnel de santé. Le shérif Swan m'a dit d'où vous veniez alors cela va sans doute vous impressionner. Mais cela vous fera plus peur que mal, je le garantis.
Le jeune homme se laissa mener dans la salle spéciale, se sentant gêné qu'on le pousse dans un fauteuil roulant alors qu'il était parfaitement capable de marcher. Cependant, en tant que confrère, il admettait que c'était une précaution nécessaire : et s'il y avait un problème sous-jacent suite à sa commotion et qu'il tournait de l'oeil ? Le crâne, c'était délicat, dangereux et à ne pas sous-estimer. Quand il aperçut l'engin qui allait l'examiner, il eut malgré lui un léger mouvement de recul. Même avec les explications de son soignant, même en sachant que cela allait permettre d'avoir une imagerie de l'intérieur de sa tête grâce à la technologie, malgré l'assurance qu'il n'aurait pas mal, l'équipement l'impressionna et il regrettait que Nala n'eût pas été autorisée à l'accompagner. Devant lui, le scanner se composait d'un genre de lit où le patient s'allongeait et avec un système de roue caché sous le « matelas » (car il n'avait pas d'autres termes pour le définir), le corps était avancé jusque dans le trou de ce qui était l'équivalent d'une tête de lit, immense et pleine de boutons.
- Ca va faire beaucoup de bruit. Le prévint une infirmière. Mais il ne faut pas vous inquiéter, c'est normal.
Il se laissa installer et prit sur lui. Ce serait bientôt fini. Sous peu, il retrouverait le Providence. Sous peu, il retrouverait ses amis. Sous peu, il retrouverait Sinbad et son sourire lui ferait oublier toute angoisse.
- Le scanner ne révèle rien d'anormal, Anwar. Déclara Whale. Vous êtes donc libre de sortir rejoindre vos amis.
Nala ne put retenir un soupir de soulagement alors qu'un immense sourire éclairait son visage, ses doigts saisissant les phalanges de son camarade de voyage.
- Vous risquez d'éprouver encore quelques maux de tête, ce qui est normal. Mais si la douleur devenait trop importante, revenez tout de suite nous voir. Je vous fais une prescription pour des anti-douleurs. Je vous noterai aussi la posologie.
- C'est très aimable de votre part, merci. Répondit le patient
- C'est normal, vous n'avez pas l'habitude des méthodes d'ici. Ce serait bête de vous soigner pour un traumatisme crânien mais de vous perdre suite à une overdose !
L'aspirant médecin eut un sourire de façade, ne voyant pas bien l'humour dans la phrase mais ne voulant pas paraître ingrat. Une heure après, une fois les papiers et la décharge signés, les remèdes obtenus, ils purent enfin sortir du bâtiment... Devant lequel tous les membres du Providence s'étaient réunis, l'attendant de pied ferme. Cette vision lui réchauffa le cœur. Rina se précipita pour l'enlacer. Gunnar lui tendit la main pour lui donner l'accolade comme s'il saluait un ancien viking. Cook, moins expansif, se contenta d'une légère tape sur le bras. Sauf que le voir à terre, loin de son navire chéri, était une preuve bien suffisante de son attachement. Sinbad fut le dernier. Comme Anwar l'avait prédit, son sourire chaleureux chassa les fantômes de l'angoisse du scanner, des sons qui résonnaient encore dans sa tête. Cependant, il ne s'était pas attendu à ce que le capitaine le serre si fort contre lui, comme s'il avait peur de le perdre au moment même où il desserrerait son étreinte. De ce qu'on lui avait raconté, c'était lui qui l'avait trouvé dans sa cabine, inanimé, la tête en sang. Il s'en voulait de lui avoir causé une telle frayeur.
- Bon, c'est pas tout ça mais... Si on faisait découvrir les burgers à Anwar ! Proposa la voleuse du groupe
XXXXX
Ils s'étaient rendus chez Granny. Assis à une table près d'une fenêtre au store baissé, l'équipage profitait de leurs retrouvailles pour essayer de se poser, de se détendre et surtout de penser à l'avenir.
- On devrait essayer de trouver du travail. Dit Nala. On ne sait pas pour combien de temps nous serons ici. Et si le shérif Swan s'est arrangée pour que nous ayons un logement, si nous sommes appelés à rester pendant un temps conséquent, je me vois mal profiter de la bienveillance des citoyens. Ce ne serait pas honnête.
- Bonne idée. Approuva Gunnar. Et ce serait une mauvaise idée d'en faire nos ennemis. Nous sommes chez eux et non l'inverse. A terme, les chambres qui nous sont prêtées seront reprises.
- Anwar, tu ne manges pas ? S'inquiéta Rina
En effet, le jeune homme avait à peine touché au contenu de son assiette.
- Si. C'est juste que... C'est moi ou tout le monde me dévisage ici ?
En effet, dès qu'il arrivait quelque part, dès qu'il croisait quelqu'un, il se sentait étudié de haut en bas. Comme si tous cherchaient quelqu'un à travers lui. C'était désagréable et un peu angoissant à la vérité.
- Ah, ça. Répondit Sinbad. Tu n'as pas encore rencontré Henry ? Le fils du shérif Swan et du maire Mills ?
Il se demanda un instant comment deux femmes auraient eu un enfant ensemble avant de se dire que le coup à la tête avait dû le rendre stupide. Cela existait aussi chez eux, deux femmes élevant ensemble un orphelin.
- Non, je ne l'ai pas rencontré. Confirma-t-il
- Crois-le ou non, mais le petit te ressemble. Genre beaucoup. Pas des jumeaux, évidemment. Mais vous vous ressemblez. C'est peut-être ça qui dérange les gens. Mais bon, on a tous un sosie dans le monde à ce qu'on dit ! Ils s'y feront, ne t'inquiète pas pour ça.
- Si tu le dis.
Ils discutèrent un peu plus de l'idée de se rendre utile auprès de la ville. Il fallait en référer à Emma et à Regina. Etant les nouveaux arrivants et surveillés, c'était, en plus de montrer patte blanche, un signe de bonne volonté. Même s'ils savaient tous plus ou moins où proposer leurs services. Chose étonnante : Cook, pourtant assez acariâtre, semblait s'entendre assez bien avec Granny, la gérante du diner, partageant avec elle un esprit affûté ainsi qu'un goût pour la bonne cuisine. En travaillant à ses côtés, il découvrirait de nouveaux plats, de nouvelles saveurs, un plaisir pour un gourmet comme lui. Nala envisageait d'aider à l'école primaire. Elle avait rencontré Mary-Margaret qui était venue prendre des nouvelles d'Anwar et qui s'était présentée comme la mère d'Emma. Alors qu'elles avaient le même âge. Toujours était-il qu'elle pouvait sans doute aider les plus jeunes lors d'ateliers comme la peinture, le collage. Gunnar pensait proposer ses services aux dockers en raison de sa force physique ou encore sur les marchés en raison de ses connaissances dans le domaine. Rina et Sinbad, eux, toujours dans ce besoin impérieux d'action et de frisson, se voyaient offrir à la Sauveuse deux paires de bras en plus dans sa lutte contre l'injustice. Restait Anwar qui ne savait pas réellement. Logiquement, il se serait naturellement tourné vers l'hôpital. Même s'il n'était pas diplômé de l'université impériale de Bassorah, il était tout de même un médecin. Il l'avait été pendant des mois pendant leurs aventures. Il était fils, petit-fils de médecin. Il savait de quoi il parlait. Néanmoins, il avait compris que dans ce monde, il fallait nécessairement cette titulature. Il ne pouvait donc pas exercer comme il le voudrait.
- Il me semble qu'il y a une bibliothèque en ville. L'informa la voleuse de l'équipe. Et que la bibliothécaire est seule. Toi qui aimes les lieux de savoir, c'est parfait !
- Je ne connais rien de leur système de classification. Ici, ils ont des livres, moi des rouleaux. Je serai plus un poids qu'autre chose...
- Ne dis pas de bêtises. Sourit Sinbad. Je suis sûr qu'une fois qu'on te l'aura expliqué, tu le maîtriseras, le système ! On ira leur en parler demain, il commence à se faire tard.
Le soir tomba rapidement. Sinbad remonta à bord du Providence, Cook avec lui. Lui vivant, jamais il ne passerait une nuit en dehors de son vaisseau. Anwar les avait accompagnés, désireux de voir l'étendue des dégâts dans sa cabine. Il ne fut pas surpris de la retrouver propre. Ses amis avaient nettoyé le tout. En plus de préserver le bois, ils s'étaient aussi ainsi occupé l'esprit. Il s'inquiétait plus de la perte de ses produits ou de la manière dont cela avait pu être rangé. Il leur était bien évidemment reconnaissant. C'était juste qu'il avait son organisation et cela l'aidait en cas d'urgence médicale. Il constata que quelques affaires avaient été laissées sur son bureau. Nala avait pensé à faire une liste des onguents, remèdes ou ingrédients qui avaient été perdus.
- Je ne savais pas où tu mettais certaines choses alors j'ai demandé aux autres de laisser ça là pour ton retour. Expliqua le marin
L'étudiant se retourna. Son ami était resté sur le pas de la porte, ne rentrant pas dans la pièce mais son regard semblait fixé vers un certain point du plancher un peu plus clair que le reste, clairement lessivé et gratté. Et le jeune homme comprit. Des souvenirs qu'il avait de l'incident et de ses propres déductions, ce devait être là que le combattant de Bassorah avait dû le trouver avec Emma et le Capitaine Jones.
- Je ne suis pas rentré depuis ce jour-là. Confirma son camarade. C'est idiot, je sais. Mais je n'y arrive pas.
Anwar se rapprocha et posa une main chaleureuse sur son épaule.
- Ce n'est pas idiot, Sinbad. Tu as eu un choc, c'est normal.
- Quand je t'ai vu comme ça, j'ai revu Jamil...
Sa voix avait été à peine plus haute qu'un murmure, une confession douloureuse, intime et honteuse. L'aventurier parlait volontiers de son frère mais bien plus rarement de sa fin tragique qui le hantait encore malgré ce qu'il prétendait. Tout ce qu'ils savaient tous, c'était qu'Akbari l'avait fait exécuter sous les yeux de son cadet en punition pour avoir accidentellement tué son fils Raaes lors d'un combat clandestin. Il n'avait jamais révélé les détails.
- Akbari l'a fait sortir de la cellule puis égorger par ses gardes sous mes yeux.
La prise de son interlocuteur se resserra aussitôt.
- Alors te voir comme ça, dans une mare de sang... Je... Je l'ai revu, la main à la gorge, s'effondrer sur le sol...
- Je suis désolé, Sinbad...
- Je suis soulagé que tu ailles bien... Et le mot est faible...
- Je m'occuperai de cette pièce demain matin. Ce soir, on reste à deux, on discute, on joue, peu importe mais je te sors cette vision de la tête.
Sinbad lui sourit enfin.
- J'adorerai ça.
- Ô pouvoirs obscurs ! Donnez-moi le don de vision !
L'odeur de fer lié au sang du corbeau récemment éventré pour son rituel embaumait la pièce, se mélangeant aux embruns de l'encens et de la fumée autour d'elle. Taryn se tenait droite, fière, concentrée, tentant désespéramment d'apercevoir la forme de Sinbad, de le localiser afin de l'offrir à Akbari dont les ardeurs vengeresses se faisaient pressantes. Mais rien. Absolument rien. Tout ce qu'elle voyait, c'était un océan calme sans aucune trace du bateau à bord duquel il naviguait. Il s'était tout bonnement volatilisé. L'histoire se répétait. Comme lorsqu'il traversait le désert pour aller à Bharuch, il avait été protégé par une sorte de barrière magique. Puis, une idée lui vint :
Avant de déterminer où il était, il fallait savoir ce qu'il lui était arrivé.
Elle le trouverait, assurément.
Après tout, sans la haine qu'il inspirait à son seigneur, comment arriverait-elle à restaurer l'âge de la magie noire à Bassorah ?
A Suivre
