Bonjour à tous,
Voici le chapitre 2 ! Je remercie les lecteurs, et aussi les deux personnes qui m'ont laissé des reviews, contente que le début vous plaise, vraiment !
Je repars sur un chapitre un peu plus court, en espérant que cela vous plaira également. Je prends le temps d'installer les choses, et je continue à publier régulièrement ;)
N'hésitez surtout à me dire ce que vous en pensez !
Bonne lecture !
Chapitre 2
Livai n'avait rien loupé de la scène qui s'était produite juste devant lui, et avait tout entendu. Il avait senti l'insistance de la responsable d'Eren, qui était complètement décontenancé par la situation.
Le trentenaire ne savait pas trop quoi penser de ces informations. Il se reconnaissait un peu dans le jeune homme. Lui aussi, avait dû user de ses charmes pour arriver à ses fins, sans jamais aller plus loin. Mais il avait imposé ses limites dès le début, à lui-même surtout, pour ne pas se retrouver dans des circonstances comme celle que vivait le barman actuellement.
Le noiraud vit Hanji partir en direction de l'hôtel, et le châtain chercher en vain un briquet dans sa poche. Il décida de se lever, alors qu'Eren faisait la même chose. Il s'arrêta dans son élan, bloquant la course du plus jeune.
Ils se retrouvèrent face à face, les yeux dans les yeux, comme figés dans le temps. Tous deux ne savaient que dire ou que faire. Ils restaient plantés là, à se toiser du regard, pendant plusieurs secondes...
Mais que se passait-il ? Pourquoi autant d'attirance...
Ce fut le plus vieux qui lâcha le premier.
- Tiens gamin, je pense que c'est ça que tu cherchais, dit-il d'un ton froid, comme pour cacher sa véritable émotion, en tendant le briquet à son interlocuteur.
Eren cligna des yeux comme pour reprendre ses esprits, et prit le briquet de la main de Livai, effleurant par la même occasion ses doigts. Un frisson parcourut tout son corps…
- Merci, essaya-t-il de répondre avec un ton sûr de lui.
Il alluma sa cigarette, et rendit le briquet à son vis à vis, qui le reprit.
Un silence s'installa, pendant une longue minute. Ils ne savaient pas comment réagir, trop ébranlés par la présence de l'autre… Cette sensation était vraiment étonnante, perturbante.
Ce fut de nouveau le noiraud qui brisa ce silence, à croire que le brun était trop timide pour engager quoique ce soit.
- J'ai entendu la conversation que tu as eu avec ta cheffe, lâcha-t-il sans vraiment réfléchir mais toujours sur un ton glacial et qui plus est réprobateur.
Le jeune homme secoua sa tête intérieurement et n'en crut pas ses oreilles. Alors comme ça il avait tout entendu ? Après la gêne ressentie, c'était une légère colère qui montait.
- Excusez-moi, Monsieur, vous êtes certes un client mais je ne crois pas que vous soyez habilité à écouter les conversations des employés de cet hôtel, dit-il avec une certaine arrogance, ce que remarqua le trentenaire.
- Oï, je te signale, gamin, qu'on entendait que vous deux sur cette terrasse vide, vu comment vous hurliez à vous chamailler comme des enfants.
- Peu importe, ce ne sont pas vos affaires.
Eren ne se laissa pas démonter. Mais pour qui il se prenait, ce bougre ? Sa belle gueule ne lui permettait pas de lui parler sur ce ton. Il avait beau être plus petit que lui d'une bonne tête, il sentait que son interlocuteur avait un sacré caractère. De son côté, Livai constata que son attitude était peut-être inappropriée mais c'était le seul moyen qu'il avait trouvé pour engager la conversation et ne plus se perdre dans ses pensées. Cependant, il voyait que le barman avait de la répartie et de la fougue, ce qui lui plaisait.
Il s'asseya à la table à côté de lui, écrasa sa cigarette dans le cendrier et fit signe au plus jeune de faire de même.
- J'ai vécu les mêmes situations que toi à ton âge, je peux peut-être t'aider, rétorqua-t-il, sur un ton un peu plus adouci.
Après une hésitation rapide, le châtain s'exécuta, sans grande conviction. Il se mit face au plus vieux, qui affichait un regard impassible, et tenta de faire pareil.
- Bon, on va faire comme si c'était normal d'écouter aux portes, lâcha-t-il sur un ton désinvolte. Vous me dites que vous pouvez m'aider, apparemment, alors j'écoute.
Même si Eren semblait sûr de lui, au fond, il était désemparé par la situation, ne sachant comment agir. Alors en effet, un peu d'aide ne serait pas de refus. Surtout si ça venait de l'homme qui le hantait depuis quelques heures.
Livai avait bien capté la fragilité du barman, alors qu'il faisait tout pour la cacher, sans y arriver vraiment. La jeunesse, pensa-t-il…
- Tu vas me raconter tout depuis le début, tout ce qu'il s'est passé avec cette cliente et comment tu t'es mis dans le pétrin.
Le brun était légèrement réticent à raconter tout ça à cet inconnu, mais au point où il en était, il accepta de tout lui dire, tout en vérifiant l'heure sur sa montre. Il lui restait quinze minutes de pause, ça devrait aller… Il soupira.
- Marie est une cliente habituée de l'hôtel depuis six mois, je dirai qu'elle a 45 ans environ. Elle est venue au bar une première fois, et j'ai tout de suite vu que je lui avais tapé dans l'œil… Elle a commencé à me dragouiller gentiment, mais je n'ai pas été très réceptif au début. Puis elle m'a laissé un premier pourboire, 50€ ! Ok elle est généreuse, je trouvais ça cool. Qui plus est, c'est une riche femme d'affaire, elle passe la plupart de son temps à l'hôtel pour ses rendez-vous pros, alors elle avait largement les moyens !
Il marqua une courte pause, prit son paquet de cigarettes et en sortit une. Voyant que le noiraud cherchait aussi son paquet en vain, qui l'avait sûrement laissé sur le comptoir, il tendit le sien pour que son vis à vis puisse se servir. Ce dernier en prit une, sortit son briquet de sa poche, alluma la cigarette du plus jeune, puis la sienne.
- Elle a commencé à revenir plusieurs fois et je suis rentrée dans son jeu, continua Eren. Marie a toujours sa place attitrée au bar dès qu'on sait qu'elle vient seule, et je me suis mis à m'occuper uniquement de la servir quand elle était là, la draguant également un petit peu. Pourtant, elle ne me plait pas du tout, et puis les femmes c'est pas mon truc !
Hop, l'information était passée comme sur des roulettes, ce qui n'était pas rentré dans l'oreille d'un sourd…
- Cependant, Hanji et le big boss l'ont remarqué, et m'ont engagé à continuer car elle lâchait vraiment du fric, à réserver les salles de séminaires, les suites les plus chères, pour accueillir ses clients et faire son travail. Même quand elle était accompagnée, il fallait que je m'occupe de sa table, et que je lui fasse des compliments devant ses clients, lui vantant ses mérites. Ça ne me dérangeait pas plus que ça puisque je gagnais des gros pourboires.
Il s'arrêta un quart de seconde, le temps de tirer sur sa cigarette. Livai écoutait attentivement sans en perdre une miette.
- Mais il y a un mois de ça, je me suis rendu compte que j'étais allé trop loin. Marie est venue seule, était assise à la même place, et moi je lui servais à boire, je discutais et rigolais avec elle. Puis en fin de service, je me suis assis à côté d'elle pour continuer à parler, et elle a commencé à me caresser le bras, la cuisse… Je laisse passer les détails. Je me suis retrouvé complètement con, tétanisé, je ne savais pas comment réagir, alors je me suis laissé faire… Qu'est-ce que j'étais débile putain !
Il mit sa tête dans ses mains, le regard un peu triste…
- Forcément, elle a pris ça pour une ouverture, et voilà maintenant qu'elle cherche à abuser de moi, j'en suis sûr ! Je fais pas ce boulot pour ça, je suis là pour payer mes études, merde ! Et dire qu'il me reste que deux mois à tirer, faut que ça arrive maintenant…
Les larmes commencèrent à monter… Le barman se retint de pleurer, il ne voulait surtout pas paraître faible devant le trentenaire, qui semblait si sûr de lui et qui était resté impassible tout le long du monologue du garçon.
Ce dernier lâcha un soupir, et ses yeux s'assombrirent en voyant le brun complètement perdu, désemparé, et s'en voulant à lui-même. C'était en effet une situation un peu compliquée, mais pas insurmontable.
- Allez gamin, te fais pas de bile, lâcha-t-il. Comme tu viens de le dire, il te reste deux mois à tirer, après tu arrêtes ce job. Qu'est-ce que tu en as à foutre d'assouvir les pulsions de cette vieille peau pour satisfaire tes patrons ? Franchement, quand elle revient, tu lui fais bien comprendre que tu n'es pas intéressé, et voilà. Au pire, l'hôtel perd une cliente, ce qui je pense n'est pas très grave, mais toi tu restes droit dans tes bottes et tu ne te prends plus la tête.
Eren ouvra grand les yeux, et releva sa tête vers le noiraud, et le regarda d'un air surpris. C'est vrai, il avait raison, il partait, il devrait s'en foutre royalement. Mais ce n'était pas dans sa nature, n'aimant pas décevoir les autres… Il regarda sa montre, il lui restait cinq minutes de pause.
- Oh merde, je vais pas tarder à reprendre ! s'exclama-t-il en se levant brusquement. Et je suis d'accord avec vous, mais j'arrive pas à m'en foutre… On reprend cette conversation au bar ?
Le plus jeune afficha un grand sourire, espérant que le trentenaire réponde par la positive. Celui-ci, se sentant un peu sous la contrainte et ne pouvant résister à ce sourire un peu niais, acquiesça.
- Parfait, à tout de suite !
Le brun allait se diriger vers la porte, quand il se retourna vers Livai, qui s'était redressé à son tour.
- Au fait, je m'appelle Eren Jaeger, annonça-t-il en lui tendant la main, montrant un regard émeraude pétillant
Le plus vieux remarqua qu'il avait repris des couleurs. Sans un sourire, toujours avec cet air taciturne, il serra la main du jeune homme.
- Livai Ackerman.
Ce simple contact formel donna des frissons à l'un comme à l'autre… Tout ça était complètement incompréhensible pour eux… Comment, en l'espace de quelques heures, après avoir échangé juste quelques mots, ils pouvaient être attirés l'un par l'autre comme des aimants ? Comment un serrage de main très conventionnel leur faisait ressentir autant d'émotions ? Coup de foudre ? L'un pourrait y croire, l'autre trouverait cela inconcevable...
Ils défirent rapidement leur main et rentrèrent dans l'hôtel.
