Chapitre 2 : les ricochets
Comme promis un nouveau chapitre. Merci pour vos reviews. Je suis contente que l'histoire vous plaise.
Bonne soirée et bonne lecture :D
Quelques jours plus tard, toute la troupe fut invitée sur l'île de Tanet, où le chef saxon les convier à un dîner.
Leodagan et Arthur étaient particulièrement tendus car ils redoutaient une embrouille.
Les saxons n'étaient pas connus pour leur faire plaît.
« Je vous l'dis ! Ça sent l'embrouille à plein nez ! S'exclama Leodagan avec sérieux en arrivant à table après leur voyage.
- N'empêche qu'il faut bien s'y coller pour trouver un terrain d'entente ! riposta Arthur, concentré par les futures discussions et les enjeux en résultant.
Le chef saxon arriva en paradant, fier comme un coq, ce qui fit pester le roi de Carmélide.
Arthur préféra la jouer sobre. Le saxon alla saluer le roi de Logres avec respect :
- Bienvenue Arthur Pendragon, j'espère que vous et vos sujets avez fait bon voyage.
Leodagan pesta, dame Séli lui donna un coup de pied bien senti. Arthur ignora son beau-père.
- Merci le voyage s'est passé impec !
Le chef saxon présenta sa femme et demanda à Arthur :
- Votre dame n'est pas venue avec vous ?
Arthur fut décontenancé de cette demande et c'est Dame Séli qui répondit à sa place :
- Pardonnez notre fille, elle a préféré ne pas assister à ce banquet. Le voyage l'a épuisée.
- Dommage, j'aurais bien aimé la connaître dès ce soir », dit la femme du saxon.
Le banquet se déroula plutôt bien, même si le roi de Logres soupçonnait fortement les saxons de vouloir les enfler sec.
Pour l'instant, l'île de Tanet pouvaient leur servir de refuge le temps de la construction d'une partie du château.
Ce qui posait problème à Arthur, c'était le fait qu'ils allaient financer une bonne partie des travaux et seront en droit de se disputer des terres plus vastes.
Tout en se retirant dans la chambre qu'on lui indiqua, le roi se retrouva dans ce qui semblait être la chambre de Guenièvre, avant de réaliser que le chef saxon les croyait toujours ensemble. Comme un couple en fait.
Une robe de nuit était posée sur le côté droit du lit, des accessoires de beauté étaient disposés sur une coiffeuse. Pourtant, Guenièvre ne semblait pas être dans les parages. Bizarre.
Arthur aurait bien demandé une autre chambre mais cela n'aurait pas été bien vu.
Donc après s'est un peu de barbouillé et avoir quitté ses vêtements d'apparat, il se posa dans le lit et lut un peu.
Seulement, après s'être rendu compte que la nuit était bien entamée et que sa femme n'était toujours pas là, Arthur commença à s'inquiéter.
Après s'être rhabiller convenablement, il alla trouver Nessa, sa dame de compagnie s'afférant dans ce qui semblait être sa chambre.
« La reine n'est pas avec vous ?
- Non sire, enfin monsieur, pardon ! Je ne sais pas.
- Comment ça vous ne savez pas où elle est ?!
- Madame préfère se balader seule la nuit, dès qu'elle le peut.
Arthur tomba des nues et la colère le prit.
- Et vous n'avez pas pensé à dire à « Madame » que c'était dangereux, encore plus ici qu'ailleurs !
- Je ne peux pas penser à tout moi ! répliqua la servante en levant les bras, l'air agacé.
Les yeux du Roi roulèrent au ciel et il s'en alla à la recherche de sa casse burne de femme.
Résultat : Personne dans le château saxon que ce soit dans les couloirs ou dans les cuisines. Les beaux-parents, Arthur n'osait pas les gratter. Pour se faire insulter non merci !
La panique commença à le gagner sentiment qu'il n'avait pas ressenti depuis longtemps.
Toujours dans ses tourments, le Roi tomba sur Perceval à l'extérieur, dans le parc du château.
- Sire, ça va ? On dirait que vous avez vu un fantôme !
- A tout hasard, est ce que vous auriez vu ma femme dans les parages ?
- Oh oui, elle est au bord du lac.
- Vous n'auriez pas pu me le dire avant bon sang ?!
Perceval haussa les épaules :
- Ben la Reine fait ça tous les soirs. Je l'accompagne au cas où, comme d'habitude. Elle fait semblant que je ne suis pas là et moi je fais comme si je regarder les étoiles comme un clampin !
- Merci Perceval, répondit Arthur à la fois soulagé et en colère.
- Pas d'blem Sire, bonne nuit !
- Ouais, bonne nuit, dit le Roi d'un geste de la main en fonçant droit sur la rive du lac.
Guenièvre était assise de profil, vêtue d'une robe grise au tissu léger, sa silhouette se reflétant dans l'eau où elle jetait distraitement des cailloux. Arthur profita du silence pour profiter de la beauté de sa femme avant de se reprendre et de dire :
- Ça ne vous dérange pas de vous balader sans me le dire et sans gardes pour garder un œil sur vous ? lança le Roi d'un ton froid.
La reine n'eut même pas une once de sursaut.
- Non vu que je vois le seigneur Perceval toujours dans mon giron…
- Encore heureux ! répliqua Arthur tout en s'asseyant à ses côtés. Vous vous rendez compte des risques que vous prenez à vouloir vous balader seule ?!
- Jusqu'ici, je n'ai jamais eu de problème et c'est mille fois mieux que d'être enfermée entre quatre murs !
Arthur se tût immédiatement. C'est vrai que sa femme n'avait pas été à la noce ses douze dernières années.
Guenièvre continua de jeter des cailloux dans l'eau, avant de dire :
- Comment allez-vous mon ami ?
Cette question déstabilisa Arthur qui allait répondre un truc du genre « ça baigne » mais la reine n'était pas dupe :
- Ne me sortez surtout pas une réplique toute faite, je vous en prie.
Le roi bafouilla :
- Qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?! Que je suis ravi d'être de retour, ravi d'avoir assister et participer à la chute de Kaamelot ?!...
Guenièvre laissa Arthur se défouler, il en avait besoin, elle l'avait ressenti.
- J'étais peinard au soleil jusqu'à ce qu'on vienne me traquer ! je n'ai pas envie de parlementer avec des connards de Saxons et me voilà dans leur château que Kaamelot leur a cédé !Un comble franchement ! C'est d'un pathétique !...
Les minutes passèrent et Arthur continua de débiter ses pensées sans que sa femme ne l'arrête. Sans limite.
Le silence prit place après les lamentations. Un silence rythmé par le hululement de quelques hiboux et le son émis par les cailloux jetés par Guenièvre.
- Vous en avez pas marre de jeter ces cailloux ?!
- Non, répondit la belle brune en haussant les épaules et en laissant ses yeux fixés sur le rivage.
Les minutes silencieuses reprirent au plus grand étonnement d'Arthur. Sa femme avait toujours été connue pour causer plus que de raison, cela l'agaçait tellement auparavant. Mais aujourd'hui, il comprit qu'elle avait changé. Il n'en savait pas la cause.
Peut-être était-ce le poids des années, ou son emprisonnement par Lancelot… Non il fallait qu'il pense à autre chose qu'à son frère ennemi et à toutes horreurs qu'il avait pu commettre.
Le roi regarda autour de lui et commença à rassembler des cailloux en petit tas. Puis il se leva et se mit à faire des ricochets sur le lac devant une Guenièvre captivée et souriante.
Ce sourire…il ne l'avait pas vu depuis tellement d'années, qu'il le rendit à sa propriétaire.
- Ça, ça s'appelle lancer des cailloux ! répondit Arthur avec légèreté.
- Apprenez-moi à faire ça !! Je veux essayer ! supplia la reine avec un air un tantinet enfantin.
Arthur ne put résister à cette demande et lui montra la façon de faire mais visiblement, Guenièvre n'y arrivait pas.
Au bout de quelques lancés infructueux de la part de sa femme, Arthur décida de l'aidé autrement et vint se placer derrière elle. Cette dernière releva la tête surprise.
Un air de candeur flottait sur ce visage pourtant ridé par les années. Le roi essaya de cacher son trouble et de dissiper le malaise qui s'installait en posant un caillou dans la main de sa femme.
Il lui pointa le milieu du lac du doigt et se mit à susurrer à l'oreille de Guenièvre :
- L'important c'est de fixer l'horizon et de bien lancer le caillou parallèle à la surface de l'eau.
La belle brune s'exécuta et réussi à faire de ricochets. Tandis qu'Arthur levait les bras en signe de victoire, la reine sautilla en tapant des mains et se retourna vers son mari qui la prit dans ses bras.
L'enthousiasme fit place à la gêne. De la part d'Arthur qui voulait de nouveau embrasser celle qu'il s'était toujours refusé d'aimer et de la part de Guenièvre qui ne voulait pas être rejetée.
Le roi caressa la joue de sa femme qui recula doucement avec un sourire d'excuse. Elle se contenta de lisser les plis de sa robe et de dire :
- Je suis un peu fatiguée. Je vais aller me coucher.
- Je vous raccompagne, dit précipitamment le roi de Logres. Et ceci n'est pas une question, c'est une affirmation. Je n'aime pas vous savoir sans sécurité.
Le trajet jusqu'au château se fit en silence. Le banquet n'était toujours pas terminé.
Dès leur entrée dans le château, Arthur fut alpagué par Leodagan :
- Je vous croyais au pieu mon gendre ! Et vous je vous croyais au lit depuis belle lurette ! dit le Roi de Carmélide en pointant sa fille du doigt.
- On a voulu profité du lac, lança du tac au tac le Roi en posant une main rassurante sur le bras de sa femme.
- Grand bien vous fasse ! Vous ne voulez pas faire une dernière apparition au banquet et manger un bout ?
- Non merci beau-père, nous allons y aller.
Les époux montèrent les escaliers jusqu'à leur chambre. Lorsque Guenièvre aperçu le lit défait d'un côté et les affaires du roi un peu partout dans la pièce, elle se retourna vivement face à lui qui s'avança et dit en levant les mains :
- Les saxons nous considèrent toujours comme étant mariés donc nous allons devoir partager de nouveau le plumard !
Guenièvre était gênée de cet arrangement, mais haussa les épaules.
- Puisqu'il faut sauver les apparences^^^
- Je n'ai pas dit ça…
- Arthur je ne veux pas avoir de débat inutile ce soir avec vous. Je veux simplement dormir.
Arthur lança un regard curieux à sa femme qui le remarqua :
- Qu'il y a-t-il ?
- Non, c'est juste que c'est la première fois que vous m'appelez par mon prénom.
- Ben je pense qu'on peut s'appeler par nos prénoms, après tout, nous avons partagé le même lit durant quelques années. Ça ne va pas changer grand-chose.
Les époux se déshabillèrent tour à tour derrière le paravent installé dans un coin de la chambre.
Une fois installés dans le lit, Arthur se tourna vers la reine qui avait déjà sa tête posée contre l'oreiller, prête à succomber aux bras de Morphée. Il caressa la joue de la reine et déposa un baiser sur son front.
- Merci Guenièvre.
- De quoi ? lança timidement la belle brune.
- De m'avoir laissé vider mon sac au bord du lac tout à l'heure.
Guenièvre sourit doucement ce qui fit battre le cœur du roi plus fort.
- Ne me remerciez pas mon ami et surtout si vous avez besoin de le refaire, je serais là pour vous écouter. Je serais toujours là pour vous Arthur.
Les époux se regardèrent longuement, Arthur fixant la bouche de sa femme avec envie mais ne voulant rien forcer. Seulement c'est la reine qui s'avança et qui déposa un baiser timide sur ses lèvres.
Le roi fut surpris pendant une seconde puis se mit à répondre à ce baiser d'une façon moins mesurée, plus passionnée. Guenièvre gémit légèrement à ce baiser enflammé avant de se reculer, rougissante.
- Je suis désolée, je ne suis pas sûre que c'est bien de faire ça…
Arthur leva un sourcil :
- C'est-à-dire ?
- Ben sur le papier nous sommes mariés mais…comprenez…on n'a jamais été vraiment mariés. C'était comme un faux mariage.
Les dernières paroles de la belle brune firent une pique au cœur du roi. Il comprenait ce qu'elle voulait dire.
- Je m'excuse de toutes ces omissions concernant ma précédente épouse mais je peux vous assurer d'une chose, dit-il en tenant les mains de sa femme : Aconia est un pan de mon passé que n'ouvrirais plus et vous êtes la seule à occuper mes pensées. Moi aussi j'en suis troublé mais une seule chose est sûre : je veux que l'on se découvre à nouveau.
- Vous voulez dire comme un pré mariage ? répondit Guenièvre d'une voix hésitante.
- Pourquoi pas ? Voyez cela une période de sursis que vous m'accorder. Le temps que je sois digne de vous.
- Et que vous alliez mieux, surenchérit la belle brune en transperçant le regard de son mari.
Arthur ancra son regard dans le tient avant de répondre :
- Je vais essayer d'avancer et d'aller mieux. Je vous en fais la promesse. »
Guenièvre hocha la tête même si elle n'était pas sûre de la parole d'Arthur.
Ce soir-là, ils dormirent dans les bras l'un de l'autre, s'offrant un répit mutuel, si longtemps recherché depuis des années.
