Chapitre 6 : Désirs et réalité

Chers lecteurs, voici le nouveau chapitre de cette fanfic. Vraiment un grand merci pour vos commentaires. Je suis ravie de voir qu'elle vous plait même si tout n'est pas rose.

Bon dimanche et bonne lecture :D


Deux jours après la réception, Arthur se battait entre plusieurs choses.

Tout d'abord, il fallut qu'il apaise les tensions entre ses compères et le chef saxon Horsa avant leur départ prévu demain pour la Carmélide. Son beau-père avant tout, qui commençait à devenir incontrôlable. Cela revenait à tenir en équilibre entre deux tourelles^^autant dire que c'était très fragile !

Ensuite, il a fallu que le Roi de Logres prenne position sur ce qu'il s'était passé lors de la réception. Même, si en tant qu'homme et mari, il voulait faire bouffer sa bite à ce connard de Saxon en tant que Roi, il était obligé de tempérer les tensions et de vite enchaîner sur la reconstruction de Kaamelot.

Le saxon mis en défaut par Guenièvre avait été puni comme il se doit : ses tripes séchaient à l'air sur la place publique ! Un soi-disant « cadeau » de Horsa pour montrer sa coopération. Arthur n'approuvait pas ce genre de violence. Même lorsqu'il avait été esclave, il n'avait pas vu de telles horreurs.

En conclusion : il valait mieux se mettre les Saxons dans la poche qu'à dos !

Depuis leur baiser, Guenièvre et Arthur ne se voyaient que le soir. Ils méditaient ensemble et se racontaient leur journée sur l'oreiller, Arthur enlaçant sa femme contre lui.

Il aimait ce nouveau « eux », même s'il se freinait pour aller plus loin.

Sa femme l'arrêtait toujours avant que les choses s'emballent, lui faisant comprendre qu'elle ne voulait pas plus que ce qu'ils venaient de se trouver.

Etant un homme qui respecte les femmes, le Roi ne voulait pas gâcher ce moment, mais il ne pouvait s'empêcher de rêver au corps de Guenièvre, de ses lèvres posées contre les siennes, sans cesse.

Quand la belle brune avait initié leur baiser, le soir de la réception donnée en son honneur, Arthur en avait été surpris mais avait surtout redécouvert chez lui, des choses tût depuis fort longtemps : la passion, le désir. Tout son corps avait l'air de se raviver, son cœur faisant pulser son sang dans sa virilité laissée depuis longtemps à l'abandon.

Il se surprenait à se promener avec un sourire sur la tronche dès qu'il l'apercevait. Il se surprenait encore plus à chercher sa femme dans les couloirs dès qu'il voyait un pan ressemblant à ses robes certes simples, mais qu'elle portait avec une grâce innée.

Pourtant, il pensait avoir dépasser le stade de la passion et tout ça, mais il en voulait plus avec Guenièvre. Il espérait qu'elle l'autorise à en avoir plus.


Après des négociations houleuses mais salutaires, Arthur et ses chevaliers repartaient demain avec l'assurance de la reconstruction de Kaamelot, dont les travaux allaient débuter dans une semaine. Un bataillon d'homme se préparaient à apporter leur aide et leur savoir-faire au Roi de Logres.

Ces hommes, ajoutés aux Burgondes et aux habitants de l'ancien Kaamelot, constitués un atout non négligeable même si Leodagan voulait être aux commandes de la reconstruction afin d'avoir tout ce joli monde à l'œil !

Une réception finale avait eu lieu ce soir même en présence de tout le monde. Guenièvre avait fait un effort pour venir et Arthur essayait de ne pas la lâcher, ses yeux couvant sa Reine du regard ou sa main rassurante sur la sienne, si douce.

Elle discuta même avec la compagne de Horsa, dansa avec Perceval mais le Roi sentait qu'elle n'avait pas envie d'être là un jour de plus. Sous cette apparence souriante, polie, se trouvait Guenièvre qui était fatiguée de faire semblant, tout comme lui d'ailleurs.

Arthur se leva prestement et tendit son bras à la Reine qui s'y accrocha volontiers.

« Allons-y Guenièvre.

Cette dernière lui fit un sourire et après avoir pris congé auprès de leurs hôtes, elle s'adressa à son époux ton en rejoignant les escaliers menant à leur couche.

- Merci mon ami.

- Je vous en prie. Je vous sentais fatiguée de devoir donner le change. Vous m'en voyez désolé.

Le couple atteignit leur chambre. Guenièvre commença à défaire sa coiffure sophistiquée assise à sa coiffeuse en silence mais le Roi sentait le regard nerveux de sa femme s'attardant sur lui.

Lorsqu'Arthur passa derrière la coiffeuse, sa femme l'interpela, se tenant debout, dos à lui.

- Vous pouvez défaire les boutons de mon corset s'il vous plaît ? Je n'arrive plus à respirer dans ce machin et je ne sais pas où est Nessa.

Il s'exécuta non sans mal et se sentait très maladroit. Guenièvre ne lui facilitait pas la tâche en le dévisageant devant le miroir.

Cela ne s'arrangea pas lorsqu'il découvrit la peau nue de sa femme en dessous, qu'il entreprit de caresser du bout des doigts.

Il scrutait la moindre réaction de Guenièvre qui le regarder sans ciller. La peau de sa femme était très douce, elle réagissait au moindre de ses gestes.

Arthur commença à semer des baisers au creux de l'épaule de la Reine tout en continuant de capter son regard dans le miroir, ce qui donnait à cet instant une sensualité démesurée.

Guenièvre essayait tant bien que mal de soutenir le regard brûlant de son époux.

Des souvenirs l'assaillirent, des souvenirs pleins de tourments, mêlés à une panique. Une décennie de torture aussi bien mentale que physique.

Arthur continuait ses baisers mais un sanglot le fit s'arrêter immédiatement. Le visage de sa femme était plein de souffrance.

- Que se passe-t-il Guenièvre ? Vous allez bien !? »

La concernée dégagea son épaule d'un geste vif, la cachant à la vue d'Arthur tout en essayant de ne pas trop montrer ses pleurs et son trouble.

Les souvenirs continuaient de prendre possession d'elle et bientôt, les mots de son époux se trouvèrent loin, masqués par les mots et les visions laissés par Lancelot.

Arthur continua d'appeler sa femme et vit brusquement son regard s'éteindre avant de la rattraper dans son évanouissement.

L'inquiétude rongeait son âme ainsi que les regrets : avait-il était trop téméraire ? Pourquoi celle qu'il s'était enfin autoriser à aimer avait tourner de l'œil ?


Au moins une demi-heure avait passée depuis que Guenièvre avait perdu connaissance. Arthur avait préféré ne pas alerter qui que ce soit pour ne pas embarrasser sa belle. Il l'avait déposé délicatement dans leur lit, veillant à bien la recouvrir. Il était assis sur une chaise, près de sa tête et lui tenait la main.

Un gémissement de la part de la Reine lui fit battre le cœur. Elle ouvrit les yeux non sans peine et regarda le lit, sa robe, la main puis les yeux de son mari.

Arthur lui caressa le dos de sa main.

« Vous êtes tombée dans les pommes.

Guenièvre baissa la tête, se remémorant les événements passés. Elle se sentait honteuse.

- Je suis désolée pour toute cette comédie. C'est moi qui fait un pas vers vous et je… je suis une vraie idiote !

- Ne dites pas ça.

- Si ! On se retrouve enfin et je ne suis même pas capable d'être attirante à vos yeux.

Arthur caressa du pouce la joue pleine de larmes de sa femme, avant de dire avec douceur.

Vous êtes une femme magnifique. Vous êtes ma femme, future femme. Ne vous dévalorisez pas. Tout le monde n'est pas parfait, moi le premier et vous le savez. Je pense que votre passé a ressurgi soudainement lorsque je vous ai touché et que cela a été de trop pour vous.

La Reine lui lança un regard sans équivoque : oui cela avait été de trop.

- Je ne vous mérite pas Arthur.

- S'il vous plait, dites-moi ce qu'il s'est passé durant vos années de captivité. Je vous en supplie.

- Vous ne pourrez pas comprendre…

- J'essaierais de comprendre et surtout, nous affronterons ça ensemble. Certaines blessures ont besoin de temps et surtout d'aide. Je vous aiderais ma chère.

- Vous ne pouvez pas m'aider. C'est trop tard. Je ne serais jamais digne de redevenir votre épouse, même si je vous aime de tout mon cœur.

Cette déclaration toucha le Roi, enfin l'homme qu'est Arthur au plus profond de son âme.

- Je ne peux pas rester là, les bras ballants, comme un con, à vous regarder souffrir ! explosa Arthur. Que s'est-il passé avec Lancelot ?

- Ne dites plus jamais son nom !

- Que s'est-il passé ? Que vous a-t-il fait ?

La Reine se leva brusquement du lit et hurla :

- Ce monstre m'a violé ! Voilà c'est dit ! Maintenant partez je vous en supplie, partez de cette chambre ou c'est moi qui part !

Le Roi se figea d'effroi. Il voulait rester près d'elle mais sentait qu'elle avait besoin d'être seule cette nuit.

Il jeta un dernier regard à sa femme, un regard plein de douleur.

- Pardonnez-moi. Je vais aller dormir à la bonne étoile. Je…je suis désolé Guenièvre. »


L'air était vif, froid, mordant et les ténèbres envahissaient le lac au clair de lune.

Arthur essaya de masquer sa colère, sans succès. Une colère froide animait notre bon Roi. Il en voulait à Lancelot qu'il croyait être bienveillant durant des années. Il n'aurait jamais pensé qu'il soit capable d'infliger de telles horreurs à un être cher.

Mais surtout, Arthur s'en voulait lui-même : il avait laissé Guenièvre aux mains d'une pourriture sans nom. Elle s'était retrouvée sans défense.

Pendant qu'il tannait des peaux au soleil, sa femme subissait des sévices terrifiants.

La douleur plombait son cœur. La culpabilité également. Comment vivre avec ça ?

Le Roi soupira. Voilà que l'envie de mourir le reprenait. Il avait été rattrapé par la réalité. La dépression était comme une amie envahissante au point d'être toxique.

Qu'il était dur de la combattre, surtout après avoir réalisé qu'il avait encore tout raté. Mais il fallait qu'il soit fort, qu'il remonte la pente : pour Guenièvre.