Chapitre 9 : l'éveil
Arthur avait demandé une entrevue son beau-père le lendemain de cette balade nocturne.
« Leodagan, j'ai deux choses à vous demander.
- Tiens donc…quand c'est pour régner de nouveau sur la Bretagne c'est dur de vous trouver, mais quand vous demandez quelque chose, vous êtes pas timide^^^^
- Tout d'abord, commença Arthur en ignorant la pique de son beau-père, hier soir en me baladant avec votre fille, je suis persuadé que nous étions épiés dans le bois.
Leodagan se stoppa net et rajusta sa tenue.
- Vous en êtes sûr ?
- J'en mettrai ma main à couper.
Les deux Rois se regardèrent un moment dans un silence.
- Vous avez des nouvelles de Lancelot par vos hommes ? demanda Arthur la mine sombre et les jointures blanches de ses doigts, accrochés aux accoudoirs de son siège.
Leodagan vit cette colère piteusement dissimulée.
- Mes soldats ont entendu certaines rumeurs complètement jetées si vous voulez tout savoir.
- Dites toujours.
Leodagan se pencha vers son gendre :
- Certains de mes hommes ont entendu des grouillots disant avoir aperçu Lancelot en piteux état mais en bonne compagnie…
- Ok…c'est-à-dire ?
- Votre ancienne épouse et sorcière Mevanoui.
- Mevanoui !?
- Ça vous étonnes sérieusement ?!
Arthur avait du mal à se faire qu'une femme qu'il avait aimé soit devenue aussi vile et cruelle. Une femme prête à tout pour ne serait-ce qu'une once de pouvoir.
Leodagan continua de parler.
- Remarquez, elle était furieuse quand vous l'avez viré de votre trône.
- Oui, d'ailleurs elle avait même essayé de nous empoisonner Guenièvre et moi… vous pensez qu'elle en veut encore à votre fille !? Demanda le Roi, toujours soucieux pour sa femme.
- Ah ben tiens ! Bien sûr qu'elle lui en veut d'ailleurs c'est en partie à cause d'elle que ma fille a été reléguée dans cette tour.
Arthur n'avait jamais pensé au fait que Guenièvre n'avait peut-être pas été enfermée dès le début.
- Vous voulez dire que votre fille aurait d'abord été retenue à kaamelott ? Mais pourquoi la foutre dans cette tour alors ?!
- Pour que Mevanoui ne lui mette pas la main dessus.
Un frisson parcourut le Roi de Logres. Son beau père lui confirma ce qu'il craignait.
- De ce que j'entendais de kaamelott après notre fuite et Guenièvre retenue, Mevanoui força Lancelot à la prendre comme épouse. Elle a consommé le mariage mais depuis… pas d'héritier en vue.
- Il voulait un enfant de Guenièvre… continua Arthur en serrant les dents.
Le Roi de Carmélide avait le regard meurtri.
- Et à mon avis votre Mevanoui voulait éliminer la concurrence…
- Ce qui força Lancelot à mettre votre fille dans une tour à l'abri de sa dingue de femme… finit Arthur.
Le silence reprit place dans la pièce. Un silence pesant, étouffant.
Leodagan posa enfin la question qui le taraudait depuis le retour de sa fille :
- Ma fille a été abusée par ce connard c'est ça ? Ma femme ne veut pas me le dire mais je sens bien que quelque chose cloche…et vu votre regard, je sens que la réponse ne va pas me plaire.
Arthur soupira.
- En effet ma réponse ne va pas vous plaire. Tout ce que je sais c'est que la prochaine fois que cette pourriture se retrouve face à moi, je l'enfermerai, le torturerai et je le ferai agoniser avec une lenteur délectable. J'espère que vous serez de la partie beau père !
- Plutôt deux fois qu'une ! Bon et c'était quoi la deuxième chose que vous veniez quémander comme un dalleux !? »
Arthur remonta dans ses appartements privés pour se changer avant d'aller entraîner les plus jeunes.
Le ménage de la couche royale avait été faite. L'air frais emplissait la pièce.
Une robe de chambre appartenant à sa femme reposait sur le lit. Le Roi ne pu s'empêcher de la sentir. La robe sentait le doux parfum de la peau de Guenièvre, mélange de savon et de miel.
« Je peux savoir ce que vous faites Arthur ?
Guenièvre se tenait dans l'encadrement de la porte, l'air ébahi par le geste de son mari.
- Je dois me changer avant l'entraînement des recrues.
- Avec ma robe de chambre ? Lança la Reine, amusée de l'embarras d'Arthur qui rougit puis lui sourit.
- Bon oui je reniflai votre chemise. J'aime votre odeur…
Guenièvre se trouva dépourvue devant la surprise de cet aveu et rougit.
- Je ne suis pas un pervers Guenièvre, je, c'est juste que…
La reine s'avança vers lui et l'embrassa du coin des lèvres. Arthur répondit à ce baiser avec un mélange de douceur et de passion qui fit gémir sa femme.
- Je vous désire, lança le roi sans le vouloir.
Ces mots résonnèrent dans toute la pièce.
Le baiser reprit avec passion, aussi bien de la part d'Arthur que de Guenièvre.
Une main de cette dernière sur le torse du Roi et le baiser prit fin. Guenièvre était rougissante et pour la première fois, Arthur lu dans les yeux de sa femme un désir partagé et non de la crainte.
Il sentit son cœur avoir un raté : qu'il était beau de voir cela dans les prunelles de Guenièvre.
Arthur préféra maintenir une légère distance par respect. Sa femme lui rendit un sourire de reconnaissance. Elle n'était pas encore prête pour plus d'intimité entre eux… enfin, c'est ce que notre bon Roi croyait.
- Je suis désolée, je…je ne sais pas comment réagir face à vous, lança timidement la Reine. C'est tellement nouveau entre nous…
- Ne vous inquiétez pas. Je comprends…
Les prunelles de Guenièvre s'accrochèrent aux siennes.
- Oh si vous saviez comme je vous désire aussi…enfin je crois…
La candeur de sa femme le fit sourire.
- Vous ne savez pas si vous ressentez du désir ?
Guenièvre se balança sur ses jambes, un peu mal à l'aise.
- Ben disons qu'il m'a fait des choses mais je ne ressentais rien, à part de la douleur.
Arthur tenta de cacher sa colère contre les horreurs perpétrées par Lancelot mais sa femme l'arrêta dans ses pensées :
- Je ne vous dis pas ça pour gâcher l'instant…comprenez…j'aimerais découvrir ce qu'est le désir avec vous, les choses de l'amour. Voilà c'est dit et j'ai encore l'air d'une gourde.
Arthur oublia sa colère en une fraction de secondes : tout n'était pas de la faute de Lancelot.
- Mais non, répliqua le Roi avec un léger sourire, tout en ouvrant ses bras à la Reine qui s'y blottit, comme pour se protéger de quelque chose.
Arthur embrassa les cheveux de sa douce.
Il voulait lui faire découvrir tant de choses. Mais Arthur voulait faire ça petit à petit et surtout quand sa femme le souhaiterait.
Le roi prenait cela pour un très grand honneur. Rien que le fait de la sentir contre lui était déjà un cadeau merveilleux. Mais ça, il préféra le taire.
- Vous n'êtes pas une gourde Guenièvre. Quant aux choses de l'amour, nous pourrons les aborder dès que vous en êtes sûre par des petits exercices.
- Des exercices ?!
- Par exemple, essayez de vous faire du plaisir toute seule…
- Toute seule ? C'est possible ça !?
Plus Arthur parlait de choses charnelles, plus il rougissait. Et le fait que sa femme veuille qu'il entre dans les détails ne l'aidait en rien.
Il tenta une autre approche.
- Qu'est-ce que ça vous a fait quand on s'est embrassé tout de suite ?
Guenièvre baissa la tête.
- Ben ça m'a donné chaud. Dans tout le corps.
Là le roi crut qu'il en était fini de lui. Cela ne s'arrangea pas davantage lorsque la Reine prit délicatement la main de son mari et la fit effleurer sa poitrine, puis la fit descendre jusqu'à son entrejambe.
- J'ai chaud jusque-là.
Arthur sentait sa virilité pointait le bout de son nez et il dût penser à pleins de choses détestables pour reprendre une once d'esprit, de ne pas prendre sa femme sur le champ.
Toutefois, il profita du courage de Guenièvre et l'intima de s'allonger sur le lit.
- Si vous le voulez, je peux vous montrer comment vous faire du plaisir.
La Reine posa sa main sur la joue d'Arthur et lui dit :
- Montrez-moi je vous en prie.
- Si le moindre geste vous met mal à l'aise vous me stopper direct, c'est clair ?
- Très clair ! répondit Guenièvre avec un sourire.
Arthur releva délicatement les jupons de sa femme et fit courir sa main sur une de ses jambes douces. Il observait avec attention la moindre réaction qui pourrait l'arrêter, mais rien ne se fit entendre.
Le Roi poursuivit sa quête et arriva jusqu'à la culotte de Guenièvre. Celle-ci rougit furieusement.
- Est-ce que vous m'autorisez à …
- Oui.
Ce oui était sans équivoque.
Arthur se colla contre le flanc de sa femme, embrassa sa joue et fit courir son nez sur sa clavicule tout en commençant à frôler l'intimité brûlante qui se dévoilait à son toucher. La surprise gagna Guenièvre qui préféra regardait son mari pendant qu'il la caressait de ses doigts.
Les gémissements de la Reine se firent entendre au bout de quelques minutes ce qui fit ouvrir les yeux de son mari : ça avait toujours été elle et personne d'autre. Comment avait-il pu se tromper autant ?!
Comment avait-il pu se mettre à la détester autant pour tenir un serment rompu par Aconia depuis des décennies ?
Pendant que le plaisir transcendait sa femme, Arthur sentait son cœur s'animait avec plus de force qu'il n'en avait ressenti. Il se sentait plus léger, plus « vivant ».
Guenièvre hurla, emportée par son premier orgasme, collant son visage à la fois stupéfait et contenté contre celui d'Arthur. Celui-ci retira délicatement ses doigts de l'intimité rassasiée et mouillée de sa douce. Puis il l'embrassa et la prit dans ses bras.
Le silence régna dans cette chambre. Un silence nouveau, intimiste, respectueux et surtout léger.
- C'est donc ça avoir du plaisir ? demanda avec sérieux Guenièvre tout sourire.
- Oui, et ça vous pouvez le faire vous-même… quand vous aurez ce désir, quand vous repenserez à ce moment…
- Et vous ?
- Quoi moi ?
- Ça vous arrive de vous donner du plaisir ?
Les oreilles du Roi devinrent rouges comme des tomates.
- Ça fait très longtemps que je n'ai pas fait…
- Vous allez le refaire ?
Cette fois ci, après avoir embrassé langoureusement Guenièvre, Arthur répondit avec un sourire apaisé :
- Oui, quand je repenserai à ce moment avec vous. »
Arthur quitta la couche royale peu de temps après et, pendant qu'il s'avançait vers ses nouvelles troupes, il sourit comme un benêt.
Il était regonflé à bloc, il était prêt à soulever des montagnes, à affronter les Dieux mécontents.
Il était enfin là où il devait être. Avec Guenièvre.
Le Roi Arthur était enfin là.
