Chapitre 13 : Calme, sérénité et liberté !

Chers lecteurs,

Je vous souhaite une bonne année. Pleins de bonheur. J'espère que vous continuerez de lire et/ou d'écrire avec la même passion que celle que j'ai depuis des années.

Je vous livre ce chapitre en espérant qu'il vous plaise. N'hésitez pas à m'écrire vos retours.

Bonne lecture :D


Cinq jours passèrent après ce premier bain en amoureux et Arthur était toujours aux petits soins, pour le plus grand plaisir de la Reine.

Le couple commençait déjà à développer des petites habitudes. C'est Arthur qui faisait les tartines de sa bien-aimée au petit déjeuner.

S'en suivait un bain à deux, où l'on entendait des gémissements de plaisirs qui avaient fait gueuler Leodagan parait-il… Puis, après les soins de Merlin sur la cheville de la Reine, Arthur et celle-ci allaient pique-niquer vers l'Arbre préféré du Roi, au bord du lac.

Ce pique-nique était toujours simple, et surtout, il se déroulait loin des tumultes du château. C'est tout ce qui importait au couple. Ils finissaient sous cet arbre à se confier sur leurs vies avant et après la fuite d'Arthur, sur leurs regrets, sur leurs peurs concernant le futur… Au final, Arthur et Guenièvre apprenaient à se connaitre pour la première fois et ils en étaient ravis.


Après le pique-nique du cinquième jour, Arthur s'était lové contre le corps de sa douce, qui s'était adossée elle-même contre l'Arbre.

Ce moment, Arthur et elle le passait en silence mais, pour la première fois, Arthur s'assoupit, serein. Guenièvre profitait du paysage lorsqu'elle sentit la tête d'Arthur peser contre son sein. Elle comprit que son amour s'était endormi et continua de contempler le paysage avec un doux sourire.

Bien sûr, l'instant fut bref car Leodagan arriva droit sur eux en élevant la voix.

« Mais qu'est-ce qu'il fout celui-là ?!

- Bonjour Père… chuchota Guenièvre. Parlez moins fort s'il vous plait.

- Ah ben c'est bien dommage^^ J'ai besoin du Roi pour faire un point sur les saxons et l'avancée des travaux.

La Reine leva les yeux au ciel et répliqua toujours doucement mais sur un ton sec :

- Il est important votre point ou ça peut attendre ce soir ?

- Ben plutôt et je vous ferais dire que votre mari a autre chose à faire que de batifoler avec vous^^d'ailleurs si vous pouviez la mettre en veilleuse lors de vos bains, mes oreilles vous remercient d'avance !

Guenièvre rougit furieusement et se redressa légèrement :

- Et d'une, je vous dis merde ! J'ai le droit de faire ce que je veux avec mon mari dans la salle de bain ou ailleurs que ça vous plaise ou non !

Leodagan leva le doigt pour essayer d'en placer une mais sa fille fut plus rapide que lui :

- Et de deux, Arthur a besoin de repos. Alors vous allez décaniller et vous parlerez des saxons avec lui au diner, à moins d'une question de vie ou de mort.

- Non mais laissez tomber mon amie, je suis réveillé.

La voix d'Arthur surprit la Reine qui lança un regard assassin à son père :

- Et voilà ! Vous l'avez réveillé !

- C'est bien dommage^^ répondit sarcastiquement le Roi de Carmélide.

Le Roi se redressa légèrement.

- Qu'est-ce qui se passe ?

- Il se passe que ça fait déjà quatre jours que vous roucoulez peinard pendant qu'on se tape tout le boulot à votre place.

Arthur lança un regard en coin à son beau-père.

- Alors c'est bien gentil de vous occuper enfin de ma fille mais maintenant il faut que vous vous remettiez au boulot !

Sans que personne ne puisse le prévoir, Guenièvre se leva et se plaça devant Arthur, puis se rapprocha dangereusement de Leodagan, l'air sévère.

- Maintenant ça suffit Père ! Vous parlez à votre souverain et votre Reine, alors vous allez nous montrer du respect et fissa ! Le Roi viendra s'entretenir avec vous quand bon lui chante, et vous, vous lui direz amen, c'est clair ?!

Leodagan regardait un Arthur aussi surpris que lui. Ce dernier posa son menton sur l'épaule de sa femme, et lui caressa le bras droit ce qui la fit directement arrêter son discours.

- Non mais c'est bon Guenièvre, lança le Roi de Logres avant de s'adresser à son beau-père : J'arrive mais laissez-moi escorter votre fille jusqu'au château.

- Bon ok, mais grouillez-vous !

- Poussez pas beau-père !

Le trajet jusqu'au château se passa dans le silence. Un silence lourd car le couple savait ce que ce retour de balade signifiait.

La parenthèse enchantée prenait fin. Les responsabilités allaient leur tomber de nouveau dessus, comme une épée Damoclès.

Arthur comptait escorter sa femme jusque dans leur chambre mais elle le fit s'arrêter devant la salle du conseil où il était attendu. Guenièvre se mit face à lui et lui tint les deux mains, un petit sourire au coin des lèvres.

- Il est temps que vous regagnez vos fonctions. Je vous ai fait assez perdre de temps avec ces bêtises de cheville…

Le Roi embrassa la jolie brune pour la faire taire. Le baiser était profond, pleins de sentiment. Arthur se détacha à contre cœur de sa douce et lui embrassa le dos de la main.

- Merci pour ces quatre jours.

- C'est à moi de vous dire merci ! répondit instantanément Guenièvre. Vous avez été si gentil avec moi.

- J'aurais dû l'être bien avant, répliqua sombrement notre bon Sire.

- VOUS ALLEZ RAPPLIQUER OUI ?!

Leodagan semblait s'impatienter. Les amoureux rigolèrent.

- D'ailleurs bravo pour le sermon que vous avez fait à votre père. C'était assez impressionnant je dois dire !

- Oui enfin bon …je sens que je vais y sentir passer ce soir, s'inquiéta la Reine.

- Mais non et puis je serais à vos côtés.

Le couple se sourit de nouveau et Guenièvre se recula.

- Bon courage pour cet après-midi et à ce soir mon ami. »


Et effectivement, le souper fût corsé.

Tout y passa, mais une phrase mit le couple royal de travers :

« Avec tous vos gémissements et vos grognements, j'espère que vous allez enfin vous y mettre pour nous pondre un héritier parce qu'on est plus tout jeune et vous non plus ! lança Dame Séli, sans se rendre compte du lièvre qu'elle venait de soulever.

Guenièvre ne put s'empêcher de tourner immédiatement son attention vers son Roi qui baissait un peu la tête avant de s'excuser de table et de partir.

- Et il fuit, comme d'habitude^^^^ continua Séli qui se fit fusiller du regard par sa fille, chose à laquelle elle n'était pas habituée.

Guenièvre se leva également :

- Mère, je commence à en avoir plus que marre de vous entendre radoter toujours la même chose ! Si vous voulez juste un petit enfant pour l'assoir sur le trône, autant que Papa s'y assoit lui-même !

- Le temps file ma fille ! renchérit Séli en se levant aussi de table, devant un Leodagan désabusé par la situation.

- Arthur n'a pas à subir vos humiliations et moi non plus. Si je suis trop vieille … et ben tanpis ! Je préfère être heureuse avec mon mari sans enfant qu'avoir un enfant sans l'amour de mon mari ! D'ailleurs vous avez failli être plusieurs fois mamie je vous signale. Ah là, l'héritier allait être sur le trône !

- Ça suffit ! tonna le Roi de Carmélide en entendant l'horreur décrite par sa fille.

Mais la Reine ne put se contenir plus que de raison. La fureur l'emporta :

- VOUS m'avez forcé à épouser un homme qui se sentait aussi piégé que moi dans ce mariage sans amour ! Vous NOUS collez une pression monstre à Arthur et moi pour mettre en route l'héritier de Bretagne alors qu'on vient de vivre l'enfer durant dix ans ! Même plus pour mon mari qui a tenté de se suicider en partie à cause de cette situation. Vous n'avez aucun respect pour nous et pour ce qu'on commence à vivre. Si ça ne tiendrait qu'à moi, je demanderais à Arthur de fuir la Bretagne et de refaire notre vie ailleurs, là où personne irait nous chercher ! Alors maintenant, vous allez nous lâcher les miches avec vos foutus mioches ! »


Guenièvre partit sans se retourner et alla retrouver son amour qui essayait de méditer au sol. Elle s'assit face à lui en tailleur et respecta le silence de son mari.

Arthur avait entendu sa femme arriver dans la chambre. D'ailleurs, il l'avait entendu hurler tout court face à ses parents…il faut dire que les murs du château n'étaient pas aussi épais que ça. Le Roi avait envie de parler à sa femme, mais il sentait une pierre au fond de son cœur.

Et sans avoir besoin de se faire comprendre, Arthur contempla sa femme méditant avec lui, prenant une de ses mains pour la poser sur son cœur, l'aidant à se caler sur sa respiration.

Cette main réconfortante, aimante, patiente, Arthur se mit à penser qu'il l'aurait bien voulu il y a plus de dix ans.

« Comment ai-je fait sans votre amour toutes ces années ? avait-il finit par prononcer comme un bruissement mais que sa femme entendit parfaitement.

Lorsque le Roi de Logres rouvrit ses yeux, Guenièvre le regardait avec intensité. Il poursuivit :

- J'ai entendu ce que vous avez dit à vos parents.

La belle brune rougit de honte.

- Je suis désolée…

- Désolée de quoi ?

- D'avoir dit tout ce que j'ai dit pour le mariage sans amour, pour vous, pour…

- Avoir dit ce que vous pensez ?!

Guenièvre se tut. Mais Arthur serra la main qu'elle avait posé sur son cœur et lui sourit, chose rare chez lui.

- Vous êtes libre Guenièvre. De penser ce que vous voulez penser. De dire ce qui vous passe par la tête même si ça peut déplaire à certains. D'agir comme vous l'entendez. Vous êtes libre.

Une larme perla des cils de la Reine. Elle poussa un soupir. Oui elle était enfin libre et elle venait juste de le comprendre. Arthur la prit dans ses bras, le temps qu'elle évacue toutes les émotions qu'elle avait gardé au plus profond d'elle.

Le souverain la berçait dans ses bras tout en embrassant ses cheveux.

Au bout d'une bonne vingtaine de minutes, la Reine se tourna vers son amour.

- Je suis désolée de ce que mes parents vous ont sorti sur l'héritier.

Arthur se figea légèrement. Oui le sujet des héritiers l'avait touché en plein cœur. Ils ne l'avaient pas raté ces cons ! Il prit une longue respiration et se confessa :

- Nous ne pourrons pas avoir d'enfant Guenièvre. J'en suis navré. Les Dieux m'ont puni et m'ont rendu infécond.

- Je sais mon ami.

Les traits du Roi se crispèrent mais sa femme posa une main contre sa joue râpeuse.

- Vous l'aviez écrit dans vos mémoires, enfin sur une tablette que…j'ai volé ! oui je sais, ce n'est pas bien mais les gens n'avaient pas besoin de savoir cela.

- Pff, remarquez, ça m'aurait peut-être épargné les commentaires de vos adorables parents^^

Guenièvre pouffa de rire à cette remarque. Arthur reprit son sérieux.

- Vous êtes consciente que si l'on se marie de nouveau, nous n'aurons pas d'enfant et que nous serons obligés de rester pour diriger le Royaume ?

La Reine figea son regard au loin, ce qui fit peur à son mari. Arthur pensait qu'elle allait l'abandonner mais elle le regarda avec amour et lui répondit :

- Alors telle sera notre destinée, tant que l'on s'aime l'un et l'autre, cela me contente grandement. D'ailleurs, remarions-nous ce soir ! dit Guenièvre en se levant d'un coup et en tapant dans ses mains, devant un Roi choqué. Ben quoi ?! On est libre de faire ça au moins ! ZUT ! »

La sécurité et la sérénité n'étaient pas tout à fait de mise au Royaume de Logres mais la liberté, elle, était bien là ce soir.