Chapitre 2 : Le fond du trou

La maison était décidément en très mauvaise état quand Severus ouvrit la porte d'entrée. On aurait dit qu'une tornade était passée par là…. Le salon est sans dessus-dessous, des pages de livres éparpillées partout sur le sol. Dans la cuisine, un goûter trône encore sur la table. Tout était trop calme pour un lieu qui semblait avoir subi, une explosion, un ras de mare, un tremblement ou quel qu'autre catastrophe naturelle. Et au bout du couloir…

Un homme, allongé face contre terre. Rogue s'avance un peu, prudent. Où est son maitre ? L'homme n'a toujours pas bougé. Son costume moldu bleu est anormalement immobile. Poussé par la curiosité, Rogue s'agenouille et le retourne. C'est Potter Sr… Le regard vitreux, les lunettes quelques mètres plus loin. Le corps froid. Mort.

Cet homme qui l'avait humilié, terrorisé, qui l'avait poussé à la pire des extrémité. Cet homme était là, parterre, devant lui. Pris à jamais par la mort. Cet homme qui avait rendu sa Lily heureuse contrairement à lui. Et le bonheur de sa Lily n'avait pas de prix. Et il se surprit à regretter le temps des brimades, des humiliations et des blagues de mauvais goût. Dans un élan de bonté, pour sa Lily, il posa délicatement la main sur le front de l'homme, et en descendant jusqu'à ses pommettes, il lui ferma délicatement les yeux. Il l'allongea correctement, remis en place ses vêtements et lui posa ses lunettes ainsi que sa baguette, trouvé bien trop loin, sur son torse. L'un des meilleurs duellistes de sa promotion, était mort. C'était-il défendu ? Surement pour sa femme. Sa femme ?

Le cœur battant dans la poitrine, Rogue s'élance vers les étages. Lily. En haut de l'escalier, une chambre parentale, vide. Personne. Un objet attire son attention, une baguette. Celle de Lily, il ne la connait que trop bien. Son amie, élévée par des moldus l'oubliait souvent derrière elle. Pourquoi son amie ne l'a-t-elle pas toujours sur elle ? Elle se savait en danger, Dumbledore lui a même montré le souvenir où il la mettait en garde ! Au mieux son maître l'a capturée pour lui « offrir » à moins que ce soit le pire… Pas ça pensa-t-il a tout vitesse. Il ressort en coup de vent faisant voler ses capes derrière lui. Une autre chambre est éclairée, un courant d'air souleva les cheveux de Rogue qui se pressa d'autant plus, redoutant ce qu'il allait trouver. Lily en pleure sur le cadavre de son nourrisson ? Oh, elle le détesterait pour ça à coup sûr. Mais il s'en remettrait, il s'en remet toujours. Seul, pas aimé mais toujours en marche. Une chambre vide et dévastée ? Son maître ? Une foule d'autre possibilité se pressaient dans sa tête… D'habitude ses barrières d'occlumencie lui permettait d'éviter le tourbillon des pensées. Mais là. Si proche et en même temps si loin de celle qu'il adorait…

Un pas après l'autre il entre dans la chambre. Et tombe sur deux petits yeux verts émeraude qui le regarde avec bienveillance derrière les barreaux de son petit lit. C'est le fils de Lily, son nom lui échappe, pas que ça ait une réelle importance. Le petit est calme, pas une seule larme sur son visage mais une affreuse cicatrice sur son front. Et un petit filet de sang qui coule doucement. Dans sa petite salopette verte, agrippé aux barreaux de son petit lit. Trop calme. Son regard se promène sur les murs pales de la chambre, tombent sur une table à langer. Très moldu, vraiment dans le style de Lily. Lily ? Où est-elle ? Elle n'aurait jamais abandonné son bébé. Son pied heurte un objet alors qu'il s'avance vers le nourrisson.

Là. Parterre. Son cerveau semble tourner au ralenti… « Lily ! Non, pitié. Pas ça ! Pas ma Lily » pensa Severus. Il tombe à genou devant le corps inanimé de son amie. Il y a du sang sur sa tête, elle s'est cognée contre un petit train en bois. Peut-être que ? Avec des gestes d'une douceur incomparable, Severus retourne sa meilleur amie. Tout doucement, il lui pose la tête sur ses genoux. A peine conscient d'être parterre, devant le bébé. De ses longs doigts fins, il repousse les mèches de cheveux roux de son visage. Toujours aussi belle, une peau blanche comme la neige scintillante au soleil et des mèches orangées coucher de soleil. Un larme tombe sur le visage de sa bien-aimée, penché sur son corps gracieux, immobile comme dans une prière silencieuse à sa bien-aimée. Au bout de trop courtes minutes qui avaient surement durées une éternité, Severus releva la tête vers le visage de sa fleur.

« Oh Lily, qu'as-tu fais ? Il est venu pour ton fils, il a promis de t'épargner… », Severus ne comprend pas, si ce n'est pas son maître, qui est-ce ?

Dans ce moment de confidence entre une âme brisée et un ange, le bambin se décida enfin a marquer sa présence. Le petit sanglot du nourrisson fut suffisant pour attirer l'attention de Rogue. Ce dernier, bien que n'ayant pas la fibre très paternel, se décida à aller le sortir de son petit lit.

Un bruit l'arrêta. Son pied avait tapé dans un objet en bois qui avait roulé sous le lit. Sauf que son instinct dictait à Severus de vérifier ce dont il s'agissait. Doucement, pour ne pas effrayer l'enfant, il se penchât sous le lit et en sorti… Une baguette. Pas n'importe quelle baguette. Celle de son maître. D'un coup, son esprit redevint net, où est son maître ? Severus était-il en danger ? La baguette tomba parterre.

Il ressortit en coup de vent de la chambre pour inspecter la maison à renfort de nombreux sortilèges. Dans sa chambre, le petit hurle de plus en plus fort. Mais dans la maison personne à part lui et le bébé. Comment savoir ?

L'enfant, il devait avoir tout vu. Rogue remontât en hâte l'escalier, il se dirigeât vers l'enfant en pleure, le pris sur ses genoux, s'installât dans le fauteuil où Lily avait du bercer son petit de nombreuses fois. Une fois calmé, alors que les yeux du bébé commençaient à se fermer de sommeil, « legilimens » murmura Severus. Prenant garde à ne pas forcer l'esprit fragile du bébé, il observa la scène qui avait eu lieu un peu plus tôt dans la soirée…

Harry est réveillé par une douce musique puis rapidement, le cri de son père : Lily ! Prend Harry et Pars ! C'est lui ! Je vais le retenir !

Une porte qui claque le fait commencer à pleurer. Une vase tombe à terre et se brise. Puis sa mama qui arrive le prend dans ses bras, lui murmure que tout va bien. Un flash vert illumine toute la maison. Harry sent sa maman se tendre, elle est inquiète et lui aussi. Elle s'apprête à sortir de la chambre quand un homme arrive en haut de l'escalier. Marche arrière. Lily pose Harry dans son berceau, s'agenouille et lui murmure tellement bas que les pas de l'homme manquent étouffer le son : « L'ordre te trouvera un protecteur. N'oublie jamais : Maman t'aime Harry, Maman t'aimera toujours mon ange ». L'homme entre dans la chambre. Lily se redresse, lui fait fasse. « Bouge » siffla l'homme. Vous n'aurez pas mon fils lui répond Lily. « Bouge » grogna-t-il « ou tu mourras avec lui ». « Non » répondit-elle, « Illum ego sacrificabo » » ajouta-t-elle avec ferveur. L'homme leva sa baguette, Lily murmura une dernière fois : « Maman t'aime et te protège Harry ». Puis l'avada kedavra emplit toute la pièce. L'homme s'approcha de l'enfant, pointa sa baguette et dis : « Tu n'auras jamais le pouvoir de me vaincre morveux !. Avada kedavra ! » Puis ce fut le noir, comme si Harry n'avait plus de souvenir. Puis lentement, les souvenirs revinrent, la chambre dévastée, Lily parterre, l'homme disparu…

Severus sortit délicatement de la tête du bébé, le berça jusqu'à ce qu'il s'endorme. Le temps paraissait suspendu. Que faire ? Comment avait disparu l'homme ? Il n'y avait pas de corps, il n'était donc pas mort. Pourtant il n'aurait jamais abandonné sa baguette… et la marque ?

Où est passé le Seigneur des ténèbres ? Comment est-il possible que l'enfant ait survécu à un avada en pleine face ? Quel sera le sort des mangemorts si le maitre venait à disparaitre pour de bon ? Irait-il en prison ? Et le bébé qui lui restait-il ? Pas de grands-parents, pas de parents, un parrain totalement irresponsable, un « oncle » loup-garou ? Comment allaient-ils cacher la maison aux moldus ? Comment expliquer son aspect, son apparition ? Et Lily, qui lui offrirait un sépulture ?