Chapitre 4 : Espion un jour, espion toujours

A quoi bon vivre sans son âme sœur ? Pourquoi le créateur du monde laisse-t-il des hommes seuls face à la souffrance ? Rare sont ceux qui connaissent la brûlure douloureuse d'un cœur en peine. Sauf en temps de guerre. Cette souffrance qui accompagne l'homme en peine, jour et nuit, sans lui laisser de repos. Certains en viennent à dépérir, d'autres résistent, enfin, certains se relèvent et trouvent dans leur vie leur raison d'être. Car cette souffrance n'est pas toujours veine. Elle fait mal. Elle broie des vies. Mais le plus important est de se rappeler que le noir n'est jamais pur, qu'il y a toujours un soupçon de blanc à l'intérieur…

Lily. Jour et nuit, ce prénom le hantait. Pourtant il avait réussi à trouver une petite lumière dans sa vie : il avait fait une promesse à Lily, protéger son enfant. Pour le moment il n'avait pas grand-chose à faire. L'enfant était en sécurité chez sa tante. La magie avait opéré lui avait assuré Dumbledore à sa sortie de prison. Les protections du sang entouraient tout le quartier des Dursley. Preuve que l'amour de Lily se trouvait bien dans la maison du petit Harry.

Severus ne put pourtant pas retourner à Poudlard, c'était encore trop douloureux pour lui. Et il avait une mission : retrouver son maître. Montrer aux mangemorts qu'il était encore « fidèle » sans que le ministère le sache. Régulièrement il revenait au alentours de l'école (sans jamais y entrer) ou à la ligue de potion préparer des potions pour les différents lieux de soins magique. Faisant ainsi preuve de repentit vis-à-vis du monde magique.

Pendant cette année que le professeur Rogue passa loin de Poudlard, de nombreuses choses changèrent à l'école. Les cours reprirent avec plus d'élèves. Les sang-mêlés britannique revenaient sur leur terre, les nés-moldus étaient de nouveau présentés à l'école alors que l'année avait bien commencé depuis un petit bout de temps. Dumbledore déléguât de nombreuses tâches à ses directeurs de maison, il était la tête pensante du pays submergé par la situation. Une guerre ne finit jamais du jour au lendemain. Surtout quand il n'y a ni vrai vainqueur ni vrai vaincu ou plutôt devrait-on dire ni vrai anéantisseur ni vrai anéanti. Quand on rajoute la magie dans l'équation, et le secret international alors là on obtient une montagne de difficultés. Pour se relever le peuple magique de grande bretagne eut besoin d'un homme fort prêt à gérer la situation, prêt à ramener la paix, prêt à pardonner les erreurs du côté adverse, prêt à refroidir la rage des vainqueur sur leur ennemi. Et tout cela commençait à l'école. Toute attaque sur autre élève était punie de renvoi pendant 1 mois avec moulte punitions à réaliser chez soi. L'entraide entre camarade était vivement encouragée mais cela ne suffit pas à rapprocher les maisons. Surtout Serpentard des 3 autres. Les serpents étaient encore très mal vus. Jusqu'au retour de Rogue en mai qui ramena un peu d'espoir pour les vert et argents. Il commençât par unir la maison de l'intérieur. Le pacte était simple : tant que les élèves feraient front ensemble, il ferait front avec eu et ne leur enlèverait jamais de points en public. Chez les serpents on lave son linge sale en famille (ou plutôt ce sont les elfes de maison qui le font). Tout différent se règle le vendredi soir dans la salle commune en présence du directeur de maison. Les punitions étaient rudes car un serpent se doit d'être rusé, il ne se fait pas prendre ! Le serpent se comporte avec honneur, dans sa tenue vestimentaire, dans sa façon de se tenir, mais aussi dans son langage. Même les fils de mangemorts acceptèrent ses règles car ils virent bien que Severus faisait partie de leur « gang ». Il les défendit sans relâche face aux autres maisons. Il leur apprit à être de meilleurs sorciers. Et Severus finit par sortir la tête du lac où il s'était plongé : ses protégés lui apportèrent du réconfort et leurs sourires lui rappelèrent sa Lily.

Le monde magique gagnait peu à peu en stabilité et la vie reprenait son cours. Dumbledore eut de plus en plus de temps à consacrer à son école, la politique le réclamant de moins en moins. Il ouvrit de nombreuses options de cours ainsi que des club. Le cours d'étiquette sorcière eut beaucoup de succès auprès des nés-moldus fraichement débarqués. Le club de vol de vitesse fut un succès retentissant. Et Severus proposa de lui-même d'ouvrir un club de potion. Ce jour-là, lui valut un beau légilimens en plein tête de la part de son mentor. Albus se prit un mur en pleine face. Severus avait eu le temps de reconstruire ses défenses d'occulmencie depuis la mort de Lily, il avait classé ses souvenirs et son esprit était en paix (ou du moins, le croyait-il). Ce fut un jour mémorable où Albus se prit un savon de son protégé : comment avait-il osé faire ça ? Comment avait-il osé lui faire ça ? Albus le savait très sensible sur ce sujet-là qui lui rappelait les mauvais manière de Tom Jedusor… Dumbledore finit par avouer que ce geste d'ouvrir un club de potion lui ressemblait peu… Et il eut le fin mot de l'histoire : ses serpents étaient nuls en potion et il trouvait de plus en plus difficile retirer des points aux autres sans jamais punir ses serpents devant eux. Alors il lui fallait les aider, d'où le club de potion. Bien entendu, les serpents seraient les premier avertit et auraient largement le temps de remplir toutes les places avant que les autres maisons n'aient le temps d'en attraper ne serait-ce qu'une seule…

Après des vacances d'été très chargés, entre préparation de potion, recherche d'anciens mangemorts disparu, mise au point de nouveaux sortilèges et contre-sorts, la rentrée arriva très vite pour Severus et tout le corps professoral. L'école commençait à revivre pleinement. Les jeunes sorciers britanniques de retour sur leur terre avaient tous répondus présent et quelques-uns habitant à l'étranger s'étaient même inscrits. La grande salle ne paraissait plus aussi vide mais les étudiants avaient quand même énormément de place à chaque table.

Loin du vieux château, la famille Dursley prenait peu à peu un nouveau rythme de vie. Pétunia commençait à surmonter son deuil. Ses deux poussins avaient fêté leurs 2 ans. Dudley, grand gourmand avait demandé un gâteau au chocolat. Harry petit curieux avait osé démonter l'appareil photo de sa tante, qui s'était bien entendue fâchée. Il avait fini au coin ! Le matin les 2 bambins partaient pour la crèche, ils passaient l'après-midi entre le par cet la maison chouchouté par Pétunia.

Sauf que ce mardi d'octobre était un peu particulier. C'était le jour de la grande visite médicale pour les 2 enfants. Dudley fut insupportable pendant ses vaccins mais le bonbon qu'il reçut à la fin suffit à le calmer. Le médecin le déclarât en bonne santé et en forme. Ce fut plus difficile pour Harry. Tout d'abord, le petit refusait de quitter les bras de sa tante, puis le médecin remis en cause son âge, sachant qu'il avait été adopté. Un petit de cette taille et de ce poids-là ne pouvait pas avoir 2 ans ! Sur l'insistance de Pétunia, il lui prescrivit donc des compléments alimentaires et une consultation 3 mois plus tard. Il s'inquiétât aussi au sujet de la cicatrice de l'enfant : 1 an après « l'accident » de voiture de ses parents, elle aurait dû se refermer, dégonfler et devenir blanche. Le petit Harry gagna donc une pommade pour son petit éclair. Au plus grand désespoir de Pétunia, Harry était insupportable tous les soirs au moment de la mettre, elle finit rapidement oubliée au fond d'un tiroir. La petite famille vivait en paix. Pétunia tint à honorer la mémoire de Lily, le 31 octobre, elle mit un vase de lys sur la cheminée à côté de la petite photo de Harry (la seule pour le moment de la maison). Elle prit soin d'élever Harry comme l'aurait voulu Lily. Au contraire de Dudley, Harry était un enfant calme, respectueux (pour ses 2 ans) même si un peu gredin de temps à autre. La fête d'Halloween fut un moment difficile pour la tante de Harry, elle ne put s'empêcher de ressortir la dernière lettre de sa sœur, qui datait de sa première année à Poudlard. Pétunia s'endormit en pleurant dans les bras de son mari.

A l'autre bout du pays, une école entière était en fête, elle fêtait la première année de paix. Toute l'école sauf 2 hommes : Severus et Albus. Severus ne prit pas la peine de se présenter au banquet, Albus réussit à faire bonne figure avant de s'effondrer, seul dans son bureau. Pourquoi n'avait-il pas insisté pour être le gardien du secret ? Pourquoi ?

Ne pouvant trouver le sommeil, il descendit dans les cachots. Severus ne devait certainement pas être dans un meilleur état que lui…

Le maître des lieux était assis, à même le sol devant la cheminée, une belle boite en bois ouverte à ses pieds. Un cadeau de Lily.

« « Elle est partie n'est-ce pas ? » murmura Severus, une larme échappant à son contrôle.

« Les être cher restent toujours avec nous, dans notre cœur, Fils » un long silence suivit les paroles du directeur

« Elle vit en son enfant maintenant »

« Elle s'est sacrifiée pour le bambin, souffla Severus, elle aurait pu s'écarter, elle aurait pu rester avec moi. Elle aurait… »

« Le passé est passé et la magie ne peut le changer, aussi puissante soit-elle. Que penses-tu que Lily souhaitait quand elle s'est mise sur la route du seigneur des ténèbres ? » questionna Albus

« Sauver son fils ? »

« Ceci est évident. Mais pourquoi le sauver pour qu'il finisse orphelin ? »

« Pour protéger le monde magique du Seigneur des Ténèbres... Mais cela voudrait dire… Cela voudrait dire qu'elle était au courant de la prophétie ! Albus, vous ne lui avez quand même pas dit que je l'ai condamnée à mort ? »

« Vous ne l'avez pas condamnée, et non, je ne lui ai rien dit. Elle a croisé Sybille à Poudlard peu avant de se cacher sous fidelitas. Vous savez comment est notre collègue… Lily m'a demandé de vous remettre ceci » Albus tendit une lettre, « Elle a aussi demandé à ce que je garde la cape de Potter même si elle pouvait les sauver »

« Pourquoi ? »

« Personne ne le saura jamais, à moins que la réponse soit dans ta lettre… » finit Albus en le voyant prendre l'enveloppe :

« Pour mon ami Sev, Albus, ne la remettez pas à Severus s'il est toujours son partisan ! »

Hébété, Severus fixait la lettre avec l'écriture de son amie.