Chapitre 5 : Première trace de magie

En générale, les premiers signes de magie se manifestaient vers 8-10 ans chez les nés-moldus, un peu plus tôt chez les sang-purs : 6-8 ans. Mais la règle à toujours des exceptions. Par exemple Callidora Black avait présenté ses premiers signes de magie à 14 ans alors que tout le monde la croyait cracmol, ou encore, Regulus Black qui avait transformé sa peluche dragon en ballon à l'âge de 3 ans, mais n'avait pas recommencé avant ses 10 ans au grand désespoir de Walburga. Le ministère planchait d'ailleurs sur un projet d'approche des nés-moldus dès leur premier accident de magie. Soit avant leur entrée au collège Poudlard. Leur objectif : limiter le développement d'obscurus dans cette population, protéger le secret magique et aider les nés-moldus à intégrer les coutumes sang-pur.

Dans une maison calme et joyeuse du pays, une petite fille brune jouait sagement dans sa chambre. Entre ses poupées et le service de thé, l'espace était bien rempli. La petite avait tout juste 5 ans et préparait le service pour le goûter. Sauf que Maman ne lui laissait jamais utiliser de l'eau chaude ! Maman avait puni les poupées : elles devaient prendre le thé froid. Ce qui est infecte selon la petite demoiselle ! Après avoir installé confortablement Patole, Nicolas, Claire, Natalya, Juan, et Lily, la petite fille descendit à la cuisine demander à Maman de remplir la théière. Un peu d'eau froide et un sachet de thé plus tard, la voilà en train de remonter l'escalier très lentement car il ne faut pas renverser le plateau. Avant de servir le thé, la petite fille ajoute du sucre, puis le goûte. C'est vraiment pas bon. C'est gelé et c'est définitivement mieux chaud ! Alors la petite se met à souffler sur le thé comme lorsqu'elle veut réchauffer ses mains dans la cours de récréation. Puis elle regoûte. C'est merveilleusement chaud ! Alors elle prend la deuxième tasse et recommence. Au bout d'une demi-heure, le thé et prêt. La table est dressée, les poupées, installées. Elle descend et va chercher maman. « Le thé est prêt ». La maman embrasse la fillette sur son front et lui assure qu'elle va monter, elle finit de sécher la vaisselle du midi et monte dans la chambre de sa fille. Elle s'assied à côté de son enfant, sur le tapis, et accepte avec joie la tasse qui lui est présentée. La tasse est chaude, comment cela est possible ? Elle bu pourtant tout son thé et comme tous les soirs, complimentât sa fille pour ses bonnes manières.

Le lendemain, elle prit soin de lui donner de l'eau très froide. Et là encore, le phénomène se reproduisit. Le thé que lui tendit sa fille était chaud. Pourtant, elle n'avait utilisé ni bouilloire, ni micro-onde, ni changé l'eau pour celle chaude du robinet… Elle avait seulement soufflé dessus. Etait-ce physiquement possible de réchauffer autant l'eau rien que par un souffle ? Elle irait voir son ancien professeur le lendemain.

La jeune fille était l'une des nombreux enfants du pays à dévoiler leur magie cette année-là. La plupart étaient plus âgés qu'elle. A tout juste 6 ans, elle montrait sa grande capacité de magie, bien qu'elle ne sût pas encore qu'il s'agissait de magie. Seul le futur pouvait dire ce qu'il arriverait à la petite. Serait-elle acceptée par sa famille, serait-elle repoussée ? Ses parents l'emmèneraient-ils voir de nombreux médecins ? Se feraient-ils interné en psychiatrie ? Ou serait-ce elle qui serait internée ? Abandonnée ? Maltraitée ? ou aurait-elle la chance d'être aimée, acceptée, soutenue malgré sa différence ?

Pendant ce temps dans la maison des Dursley tout se passait bien. Pétunia inculquait à Harry les valeurs du respect, de la persévérance et de la discipline selon ce qu'elle pensait être « l'éducation de ta maman ». Seulement elle avait établi très tôt une règle : pas de question, le jour où elle voudrait parler à l'enfant de sa mère alors elle le ferait. Il ne devait pas la harceler en attendant. D'un côté, il y avait Dudley, petit tyran, enfant malpoli et roi de la maison de l'autre il y avait Harry, enfant discret, aimable, très vite apprécié par rapport à son cousin (au grand désespoir de son oncle Vernon), et surtout éduqué convenablement. Ni trop, ni pas assez. Lors du jour anniversaire de son neveu, Pétunia fut rassurée. Lily avait présenté ses premières traces de magie à 4 ans. Pétunia n'avait jamais sue que c'était extrêmement précoce pour les enfants sorciers de se déclarer si tôt. Harry venait de fêter ses 5 ans et toujours rien. Ouf. Il n'y aurait pas de Lily bis. Pétunia était rassurée. Pour l'occasion, elle avait même offert un cadeau à son neveu : un vélo bleu tout neuf, pas un vieux de Dudley. Le petit Harry était adorable dessus. Très vite, elle lui avait enlevé les petites roulettes. Contrairement à Dudley, Harry avait un sens remarquable de l'équilibre. Elle hésitait même à ressortir son vieil album de photo. Un jour, elle pourrait reposer les yeux sur son petit ange. Sur la photo de sa petite sœur. Quand Harry aurait 12 ans, quand il serait au collège avec son cousin, loin du monde sorcier. Alors elle lui expliquerait tout. Seulement quand il serait à l'abri de ce monde dangereux et inconnu. En attendant, leur famille était des plus normale. Bon, mis à part un petit problème de cauchemar de son neveu, qu'elle faisait suivre par un psychologue. L'enfant avait vite compris que ses cauchemars devaient rester secret et que s'il ne voulait pas voir le « médecin qui pose beaucoup de questions », il valait mieux qu'il ne prononce pas le mot « magie ». Chaque fois qu'il l'avait utilisé, il s'était retrouvé chez le docteur. Depuis, il n'avait pas raconté un seul rêve. Et la tante pensait que le problème était résolu. Son neveu ne serait jamais un sorcier. Il serait à l'abri. Elle l'avait promis a sa sœur. Il ne serait pas tué par un monstre de ce peuple méconnu !

Le monde basculât un beau matin d'hiver. Noël était proche. La neige recouvrait privet Drive depuis une bonne semaine quand l'incident arriva…