Chapitre 6 : Serpentard et mangemorts

[ATTENTION, mention de punition physique]

Comment doit se comporter une mangemort après la chute de son maitre ? Comment réussir à faire croire aux uns que l'on est fidèle à un tyran et aux autres que l'on ne sert pas le tyran ? D'un côté il avait la carte de l'espion, les fidèles comprendraient que sa couverture ne devait pas être rompue. Il avait « foi » dans le maître, à son retour, il serait prêt à le servir contrairement aux autres. Il doit donc être gentil, loin de la magie noir, ne pas chercher le maître. D'un autre côté, il doit être méchant pour montrer qu'il n'a pas changé de camp.

Dure équilibre que celui d'un ex-mangemort, espion pour la lumière. Dure équilibre lorsqu'il se retrouvait face à des enfants encore innocent en détresse. Car il en avait vu passer des petits serpents malheureux dans leur famille, martyrisés par les autres élèves, maltraités par leurs propres tuteurs. Tant de petits qui lui ressemblaient. Comment leur faire reprendre espoir ? En étant présent certes mais aussi en leur donnant un intérêt de vie. Les potions. Le monde sorcier manquait cruellement de maître de potion. Peu de sorcier se tournaient vers cette science qui exigeait de la patience, de la minutie, de la précision. Mais aussi un savoir de la nature qui allait de paire avec la botanique, un savoir de la magie qui passait par les sortilèges et l'arithmancie. Une connaissance des rituels autant noir que lumineux mais surtout une certaine maitrise des runes. Principalement les runes de protections, de puissance et d'alliance.

Les premières années de Serpentard étaient les plus fragiles. Habitués à « l'école à la maison », ils se retrouvaient pour la première fois loin de leurs parents pour de long mois. La plupart se reposaient sur la magie de leurs parents, sur leur magie accidentelle ou sans baguette. En effet la plupart des jeunes sorciers sont capables de maitriser leur magie un an ou deux après son apparition. Cependant ils se fatiguent très vite : c'est pour cela que les enfants ont besoin d'une baguette pour canaliser leur force et ne pas s'épuiser. Ils ont aussi besoin de temps mort, sans aucune magie pour récupérer. D'où la règle de la magie interdite l'été, chez eux, pendant 2 mois. Ces jeunes sang-purs se reposaient tellement sur leurs elfes, leurs parents et leurs tuteurs qu'il leurs fallait beaucoup de soutient au début de l'année. La terreur des cachots avait délégué aux préfets les câlins et les pleurs du soir. Cependant il gérait l'apprentissage de la vie en collectivité, une fois par semaine le premier mois, il réunissait les premières années de sa maison pour leur apprendre, un sort de rangement, une façon d'organiser ses cours pour ne pas être submergé par les pages de parchemins. Il leur apprit aussi bien à tenir un agenda qu'à faire leur lit (au carré il va de soi). Il les insista à utiliser la magie mais également à réaliser leurs tâches quotidiennes sans. Pour les deuxièmes années, il n'avait pas beaucoup de travail à par les encourager à se renseigner sur les matières en option de l'année suivante, dès le début de l'année. Un choix en est un s'il est fait avec la connaissance. Certains de ses serpents allaient même se faufiler dans une classe des 3èmes années pour observer le cours. D'autres demandaient à madame pince des livres, certains recevaient l'avis de leurs frères et sœurs plus âgés. Les 5èmes et 7èmes années avaient besoin de plus d'aide. Certains craquaient face à la pression des examens de fin d'année, d'autre avaient plus de responsabilité (les préfets, les tuteurs…) certains ne prenaient pas leur travail au sérieux. En pleine adolescence, leur magie était d'autant plus volatile. Les professeurs devaient rester sur le qui-vive. Bien que beaucoup de jeune ne remarquent jamais les explosions de magie de leurs camarades grâce au travail des nombreux professeurs. Severus n'était pas le seul à prendre soin de ses élèves, l'école disposait de 4 infirmières à temps plein qui n'hésitaient pas à passer dans les salles communes, à réconforter les plus jeunes, à soutenir les plus âgés. Il y avait aussi les autres directeurs de maison qui effectuaient un travail identique : rendez-vous régulier avec les élèves, activités de maisons, soutient scolaire, visite régulière des salles communes. Le directeur permettait même de mettre à disposition les salles de cours vide pour les élèves souhaitant travailler (sous la surveillance des tableaux). Lors des vacances, les élèves se voyaient proposer des activités pour ceux restant à l'école : jeux sur balais accessibles dès la première année, cours de cuisine avec les elfes de maison, art sorciers en tout genre (en plus de la chorale annuelle), sports moldus pour les volontaires. Autant dire que la vie dans la petite école valait bien se renommée : les meilleurs professeurs du pays, des activités qui attiraient les parents et amusaient les enfants, de la bonne ambiance et le plus grand directeur de tous les temps.

La sirène retentissante fit sursauter Albus Dumbledore. Dans son bureau, le directeur était occupé à lire le dernier rapport de son directeur de Serpentard. Severus était le seul à ne pas venir lui faire de vive voix. Pourtant son travail était excellent. La réputation de Serpentard s'améliorait d'année en année, les enfants s'y sentaient comme chez eux. Certes le maitre des potions les impressionnait, terrorisait les plus jeunes (des autres maisons) mais il était juste avec les serpents et ceux-ci le voyaient bien. Mais comment faire pour remercier l'homme de son travail. Au début, il le faisait à contre-cœur, mais Albus avait bien remarqué que sous sa façade de « chauve-souris des cachots » l'homme aimait bien ses petits protégés. Comment lui faire un compliment sans se heurter à un mur de glace ? Qu'est-ce qui pourrait bien lui faire plaisir ? Des congés en plus ? Non, il ne les prendrait pas de toute façon… Un nouveau stock d'ingrédients rares ? A coup sur ce serait parfait, sauf que le ministère venait juste de réduire le budget de l'école. Ils allaient rogner quelque part en attendant que le conseil d'administration vote le nouveau tarif pour les parents.

Mais le rapport sur Serpentard pouvait attendre, la sonnerie lui vrillait les oreilles. Albus se leva, arrêta l'alarme. Il y avait un problème près de la maison de Harry Potter. Il appela en urgence Minerva. Et tous deux partirent après avoir pris soin de se désillusioner, de masquer odeurs, aura, vibration et signature magique. Fumeseck leur permit de rejoindre Privet Drive sans faire un bruit (et oui car le transplannage c'est bruyant, un portoloin c'est traçable et ça libère trop de magie). A l'entrée du quartier, les deux sorciers prirent soin de se transformer en animal. L'air était empli de magie, comme si un sorcier essayait de briser la protection du sang. Le sort crée lors de la mort de Lily était tellement puissant. Il y avait bien un sorcier dans la coin. La protection scintillait par endroit. Ils se mirent en bonne position pour démasquer les coupables sans être visible pour autant. Après de longue minutes, ils finirent par rompre les camouflages de leur adversaire. Ou plutôt de leurs adversaires ! Car se trouvaient sous leurs yeux 4 magnifiques mangemorts en grande tenue d'apparat ! Rien que ça. Minerva se dépêcha d'envoyer un patronus chercher des renforts avant de rejoindre Albus dans la mêlée. Autant dire que pour maintenir le secret magique, ce n'était pas gagné. En pleine journée : 6 adultes gesticulants en pleine rue avec des bouts de bois lançant de la lumière, de l'eau, de la terre, du feu entre autres choses. Il fallait être vraiment aveugle pour ne pas remarquer que c'était très étrange et contre la plupart des lois de la gravité ! Il fallait les neutraliser rapidement avant d'alerter les moldus et pire, d'alerter la famille de Harry. Albus avait promis que la protection de Harry s'étendrait naturellement à toute la famille. Il ne fallait pas qu'ils prennent peur et quittent le pays (comme l'avait menacé Pétunia lorsqu'un sorcier avait osé saluer Harry en pleine rue). Albus et Minerva devaient mettre les mangemorts KO, protéger le secret magique et surtout cacher les traces de magie afin de ne pas attirer le ministère qui risquerait de découvrir l'adresse du petit Harry et ainsi renseigner les mangemorts. Car il y en avait forcément au ministère ! Mais pour le moment le combat s'éternisait et d'autres mangemorts arrivaient en renforts. Où était donc leurs alliées ?

Puis, tout d'un coup, tout bascula.

Pendant ce temps, un petit garçon était en pleine crise de panique. L'air lui paraissait étouffant, il avait peur et surtout, il ressentait une gêne qui fourmillait sur toute sa peau. Il s'assit parterre dans sa chambre, entoura ses jambes de ses bras. Il voulait que ça cesse. Tout doucement, il commença à se balancer d'avant en arrière dans l'espoir de calmer ses choses qui le gênait. Pétunia retrouva donc le petit Harry dans cette position. Il n'avait pas l'air d'aller bien. Doucement, elle s'accroupie à côté de lui, posa une main sur son front. Il était moite. Elle sortit rapidement chercher sa trousse à pharmacie. 37°C. Pas de fièvre. C'était la première fois que Harry faisait une crise de ce genre. Qu'est-ce que c'était ? Le petit garçon de 5 ans ne répondit à aucune de ses questions, il semblait dans un autre monde. Puis, d'un coup, Pétunia senti une vague d'énergie emplir la pièce. Comme dans les films sauf que cette fois-ci ce n'était pas seulement avec les yeux qu'elle assistait aux évènements, elle le ressentait dans tout son corps. Puis tout retomba. En même temps, au bout de la rue, les mangemorts s'effondraient sur le sol terrassés. Ils furent conduits rapidement à Ste Mangouste pour comprendre ce qui les avaient atteints puis enfermés à Azkaban pour rupture du secret magique. Personne ne suit qu'ils étaient après le jeune Harry Potter. Personne ne suit non plus que ce soir-là, le petit Harry reçut la première fessée de sa vie.

Son enfant, celui qu'elle avait recueilli au pas de sa porte. Il était comme Lily.

Comme Lily. Il allait partir un jour. Pour le monde dangereux des sorciers. Et ça elle ne pouvait pas le permettre.

Il n'y avait qu'une solution : trouver une façon d'enlever la magie du petit Harry. Pétunia trouverait un moyen de le garder en sécurité. Harry ne serait pas une Lily bis se répéta Pétunia en s'endormant ce soir-là.