Chapitre 7 : les enfants grandissent

Pour les rares mangemorts hors de prison, la vie devenait peu à peu plus calme pour eux. Bientôt, ils pourraient se revoir ! soupira Lucius. De son côté, sa femme elle profitait du petit bonheur d'avoir son mari en sécurité, à la maison tous les soirs. Fini les retour de réunion avec le Lord où elle retrouvait son mari tremblant et ensanglanté sur le canapé du salon. Trop faible pour la rejoindre dans leur chambre. Fini la peur de le voir mourir lors des nombreux raids contre les moldus et les sang de bourbe. Elle pouvait se consacrer à sa famille. Son petit dragon était vraiment un ange ! Elle ne pouvait rien lui refuser. Il volait déjà sur un vrai balais alors que la plupart des enfants n'avaient le droit d'y toucher qu'à partir de 12 ans. Bien que très strict en public, la petite famille était très détendue en privé. C'était sans compter la vague de haine qui allait déferler dans le monde sorcier : des mangemorts ont de nouveau commis le crime de s'en prendre à des moldus et d'après la rumeur, à un enfant sorcier de sang-mêlé…

Pendant ce temps, dans un autre manoir sang-pur, un jeune garçon accueillait pour la première fois son précepteur. Neville était assis dans la serre familial quand son précepteur vint le chercher. Ce grand monsieur lui fit tout de suite peur, la peau très noire, très grand, totalement chauve. Mais quand il plongea son regard dans celui de l'inconnu, Neville y vit un trop plein de gentillesse, de bonté et d'affection. Les premières impressions furent vite oubliées. Ensemble, ils découvriraient le monde sorcier, son histoire, ses coutumes mais aussi cet homme lui apprendrait à lire. Et grâce à la lecture, Neville pourrait enfin lire le livre de botanique qu'il avait trouvé dans la malle cachée dans le grenier. C'était le livre de Alice apprit-il dès qu'il sut déchiffrer quelques mots. Et ce prénom lui sembla magique alors le petit bonhomme décida que ce serait son secret. Il ne parlerait pas du livre à sa mamie. Il le montrerait à sa maman. Oui, celle qui était à l'hôpital et qui lui offrait des papiers de bonbon à chaque fois. Cette maman que mamie ne comprenait pas… Cette dernière recevait d'ailleurs Monsieur le directeur. Un très grand monsieur, aux cheveux plus long que sa mamie. Mais il savait que c'était un monsieur, car les dames n'ont pas de barbe et en plus sa mamie lui avait dit de l'appeler « monsieur le directeur ».

Albus passait régulièrement voir le fils de Franck et Alice. Les médicomages étaient préoccupé : la majorité des enfants magiques ayant assisté à de tel violence dans l'enfance devenaient des cracmols voir pire : des obscurus. Pour le moment, cela ne semblait pas être le cas du petit Neuville.

Madame Granger ne comprenait pas trop ce qui arrivait à sa fille, elle faisait des choses bizarres mais elle ne faisait rien de mal. Comme dans toutes ses bêtises, son petit chou voulait toujours bien faire mais ne s'y prenait pas toujours de la bonne façon. Son mari aussi remarqua le changement : un objet en rangé en hauteur qui se retrouve dans les mains de sa fille, un jouet qui change de couleur… Et surtout, leur petite Hermione prenait de plus en plus de livres sur la magie à la bibliothèque. Un soir, en rentrant du bureau, son père monta dans sa chambre pour l'inviter à diner. Il la trouva assise au pied de son lit arc-en-ciel, les livres étalés autour d'elle. Comme d'habitude en somme. Sauf que sa fille sanglotait doucement, la tête baissée. Elle se rongeait les ongles, quelque chose la tracassait. Il s'assit à côté de sa fille qui s'empressa de monter sur ses genoux. Son père déposa un baiser sur sa tête, la serra contre lui.

« La magie n'existe pas, n'est-ce pas Papa ? finit par demander la fillette après de longues minutes de câlin.

-Je n'ai jamais vu de vrai magie mais la prestidigitation, le mentalisme, tout cela existe et fonctionne belle et bien. Qu'appelles-tu magie ?

-Je ne sais pas. Les livres ne l'expliquent pas. Ils parlent de trucage, de cachoteries, d'astuces mais ils disent que la gravité fait tomber un objet que rien ne touche pourtant…

-Pourtant ton livre flotte dans l'air depuis tout à l'heure coupa son père.

-Oui, qu'est-ce qui se passe Papa ?

-Je ne sais pas ma puce. On va regarder ça ensemble.

-Est-ce que je suis une anomalie Papa ?

-Non ma chérie, tu es peut-être différente mais pas anormale. Nous irons voir le médecin si ça peut t'aider. En attendant, maman a fini de préparer le diner et nous attend. »

Le père prit la fillette dans ses bras, descendit l'escalier et la déposa a table à côté de lui.

Et si la magie existait ? Cela simplifierait beaucoup de choses. Si ce n'est pas le cas, il leur faudrait découvrir ce qui arrivait à son trésor. En espérant que ce ne serait rien de grave. Ils ne pouvaient pas se permettre de perdre cet unique enfant que le destin leur avait offert.

Tout comme Hermione face a sa magie accidentelle, Harry eut les mêmes questions. Sauf que sa tante lui apprit rapidement une règle : ne pas poser de question sur la magie. Son oncle allât plus loin : le mot magie était interdit car la magie n'existe pas. D'un côté sa tante craignait trop que Harry se rapproche du monde magique et ne finisse comme sa petite sœur. D'un autre côté, Vernom avait été abordé par un chaman peu recommandable qui lui conseilla d'isoler l'enfant, de lui apprendre « sa place » et surtout de l'éloigner de sa famille. Sous l'influence de ce gourou, la vie du petit Harry changeait peu à peu.

Il passait de plus en plus de temps chez Madame Figg lorsque son oncle recevait des invités alors que Dudley avait le droit de rester à la maison. Madame Figg c'était la petit vieille qui aimait les chats. Elle en avait beaucoup. Un peu trop, même pour une petite vieille, d'après tante Pétunia. Mais ce n'était pas grave, Harry trouvait que madame Figg ressemblait à un petite mamie. D'ailleurs, si tante Pétunia n'insistait pas pour qu'il l'appelle « madame », il aurait rapidement pris la liberté de l'appeler Mamie Figg… Il n'y avait pas de mamie ni de papi dans leur famille. Tante Pétunia ne parlait jamais de ses parents et oncle Vernon. Bah, il ne fallait pas lui poser de question. En plus chez madame Figg, malgré la mauvaise odeur de la maison, il pouvait jouer. Enfin, un peu. Tante Pétunia exigeait qu'il aide la petite dame « qui acceptait très gentiment de s'occuper du petit monstre ». Sauf que ça tante Pétunia ne le disait jamais devant mamie Figg. Oups, Madame Figg.

Harry continua à participer à la vie de la maison quand son oncle permettait de plus en plus souvent à son cousin d'échapper à la corvée. Tant et si bien que tout le monde oublia le 6ème anniversaire de Harry, et il finit par récupérer les corvées que son cousin avait pris pour habitude de ne pas faire. Il comprit rapidement que tout ce qui était étrange ou qui changeait du quotidien ne devait pas être mentionné. C'est ainsi que le premier accident de magie de Harry resta isolé. Plus rien.

Ce soir là Dumbledore était de bonne humeur, le décret de budget annuel de Poudlard était maintenu au même niveau pour l'année à venir. Certes il avait un peu diminué par rapport à la moyenne des 20 dernières années, mais il y avait moins d'élèves. La guerre avait fait de nombreuses victimes, principalement parmi les nés-moldus et certaines familles de la résistance. C'était triste, heureusement il avait le temps de prendre soin des enfants survivants. De leur offrir un foyer apaisé dans l'école. Et cela, il le devait à ses maitres de maison. Le jeune Severus se révélait sous un autre jour, mais seulement en présence de ses serpents. Bon, la terreur des cachot restait une chauve-souris mal famée parmi les élèves mais il n'avait jamais fait de mal à un gamin. Certes il était un peu brusque, certes il faisait toujours pleurer un élève en début d'année mais jamais il ne s'était acharné sur un enfant en particulier. Tous recevaient le même traitement (sauf les serpents bien sûr). Son regard se porta sur sa boule de cristal. Il n'avait pas vu le jeune Potter depuis un petit bout de temps. La dernière fois, c'était après l'attaque des mangemorts. Une fois les malfrats en prison au ministère, il était revenu à Privet Drive. La maison était calme au lendemain de l'attaque. Après un bref soupire. Albus se leva, prit sa cape de voyage et une pincée de poudre de cheminée. Il fit une halte au chaudron baveur puis pris le magicobus jusqu'à Little Whinging et finit son trajet à pied. Dissimulé sous une ribambelle de sort, le sorcier n'avait pas besoin de se métamorphoser en moldu. Tout était calme. Il s'assit dans le jardin des Dursley et observa la vie de la petite famille. L'ambiance n'avait pas changée. Calme, paisible (si on oubliait les crises du cousin de Harry qui ne voulait pas mettre la table). Il reconnut le cœur de Lily lorsque Harry prit les assiettes sur le barre pour mettre la table, le regard rêveur et les cheveux en bataille comme il avait souvent vu James le faire à Poudlard. Son protéger avait l'air en bonne santé, la vie était calme, peut-être pas parfait mais acceptable de ce qu'il percevait. Mais il reviendrait bientôt. Harry ne devrait pas toujours remplacer son cousin foi de Dumbledore !