Chapitre 3 : Avancer
Tandis que Harry, Ginny et Dean étaient à Poudlard, Hermione était coincée au Ministère à essayer de défaire ce que Kingsley avait fait. Elle refusait de devoir épouser un enfant de parents mangemorts, sécurité du monde sorcier en jeu ou non. Pas après ce que Bellatrix Lestrange et Dolores Ombrage leur avaient fait subir !
Elle n'était pas la seule à se battre contre, Ginny aussi refusait de s'y plier. Et pour en avoir discuté avec plusieurs anciens camarades de Poudlard, cette loi ne leur plaisait pas non plus à tous. Mais il leur fallait une majorité des voix au Magenmagot pour espérer l'annuler, une entreprise qui serait loin d'être simple. Qui plus est, ils n'avaient que deux ans pour se fiancer, sinon le Ministère leur imposerait un conjoint. Deux ans … c'était trop peu, beaucoup trop peu selon Hermione. Autant pour se marier que pour faire annuler cette loi.
À la boutique, Ron et Georges étaient davantage partagés sur cette loi. Tous les deux la trouvaient liberticide, mais cela semblait être un bon moyen de réduire le risque d'apparition d'un futur mage noir. Ils comprenaient totalement ceux qui étaient contre cette loi, comme Hermione, mais ils comprenaient aussi pourquoi le Ministère avait voulu la mettre en place: elle allait être un symbole d'unité pour le pays.
Depuis la fin de la guerre, Ron travaillait à la boutique de farces et attrapes. Au départ, cela devait être simplement pour aider Georges, mais il avait fini par prendre goût à ce travail et avait décidé d'y rester et de ne pas refaire de septième année à Poudlard. Angelina, la fiancée de Georges depuis presque un an déjà, les avait également rejoints. Elle leur avait dit qu'elle voulait éviter qu'il ne fasse sauter la boutique comme il avait déjà fait sauter trois fois leur chambre. L'une des trois fois en question, leur chambre avait sauté … au sens propre du terme.
–Georges, lui dit un jour son petit frère alors qu'ils discutaient de la façon dont s'était passé l'été pour leur boutique, il nous faudra peut-être une quatrième personne pour l'année prochaine.
– Probablement, c'est vrai qu'on n'a pas arrêté de courir depuis Juin. Mais cette boutique, c'est la famille. Et je tiens à ce que cela le reste.
– Je comprends, ne t'en fais pas. A vrai dire, je connais peut-être quelqu'un qui pourrait faire l'affaire.
– Tu m'intrigues là Ron.
– Fais-moi confiance, dit le rouquin alors que ses joues avaient légèrement rosi.
En rentrant chez lui ce soir-là, Ron retrouva sa colocataire devant les fourneaux, en train de leur préparer à manger. Ils avaient emménagé ensemble après la fin de la guerre. Le roux cherchait quelqu'un pour l'aider à payer le loyer, et elle … elle voulait partir. Par n'importe quel moyen, elle avait voulu quitter le monde qu'elle avait toujours connu.
Il s'approcha d'elle sans faire de bruit, alors qu'elle venait de tout mettre à chauffer et la prit dans ses bras. Elle se laissa faire, surprise, puis elle lui embrassa la joue. Il la reposa sur le sol, puis, tandis qu'elle sortait deux verres à pied, il alla chercher une bouteille de vin d'oeillets qu'il ouvrit. Il en remplit leur deux verres et s'installa en face d'elle.
– Alors, ta journée ? lui demanda-t-elle.
– Épuisante. On a encore fait un chiffre de dingue. On se demande même si pour l'été prochain on ne va pas chercher à embaucher une quatrième personne.
– Juste pour l'été prochain ? demanda la Serpentarde, curieuse.
– Probablement avant, le temps qu'on la forme.
– Et vous auriez déjà quelqu'un en tête?
– Disons qu' il faudrait quelqu'un n'ayant pas peur de travailler tous les jours. Une personne qui, par exemple, aurait coupé les ponts avec sa famille et souhaiterait recommencer une nouvelle vie.
– Moi ?
– Oui Flora, je pensais à toi.
– C'est …
– Viens demain à la boutique, je te présenterai à Georges et Angelina. »
