Quand elle arrive à l'Afterlife, les gens s'écartent de son chemin. Son œil brille tellement qu'il doit être visible de loin dans le noir. Kalena l'accueille d'abord souriante puis, en l'observant de plus près, déglutit et recule légèrement. Elie se dit que le sang d'asari, pour une asari, c'est pas forcément sexy. Mais elle sait qui trouvera ça sexy. Elle monte les escaliers rapidement, contente de ne pas sentir une once de douleur pour une fois.
Dans la pièce, Aria est de dos, penchée, à observer la foule insouciante, en bas. Elle sent l'humaine l'observer, la dévorer du regard, ses biotiques, juste sous sa peau, ils craquent comme des étincelles d'arcs électriques. Elle se repaît de l'odeur d'ézo et de sang qui l'a accompagnée quand elle est entrée. Aria sait qu'elle pourrait la baiser, là, tout de suite, tellement l'air est saturé de leur désir. Mais elle attend. En silence. Elle veut voir si Shepard va parler en premier. Si elle le fait, il y aura encore un peu de travail à faire. Sa détermination cède au bout de deux nouvelles et longues minutes et elle se retourne.
Whelps est là, tête un peu baissée, en signe de respect, mais tout son corps est flamboyant de puissance, de force, de rage et de violence. Aria se repaît de cette vue. Du regard affamé que l'humaine lui lance. Des légers tremblements que la frustration crée chez sa mercenaire. La pirate sent qu'elle veut parler, qu'elle veut bouger, qu'elle veut n'importe quoi d'autre que ce jeu de patience auquel Aria adore jouer. L'humaine est encore si jeune, après tout. Et humaine, surtout. Aria aime l'idée que ce sera sa première. Elle n'a jamais trouvé de spécimen suffisamment intéressant pour valoir l'investissement. Avoir Shepard, en revanche, elle attend cette occasion depuis si longtemps qu'elle se régale de toutes les secondes de ces instants. Elle ouvre la bouche pour parler, les yeux du spectre rivés sur ses lèvres, mais se ravise finalement, et de l'index lui fait signe d'approcher. L'humaine baisse un peu plus la tête, puis obéit avidement. Elle franchit les quelques pas qui les séparent en quelques secondes. Elles sont à quelques centimètres l'une de l'autre, chacune sentant les biotiques de l'autre craquer sous la peau, luttant, mourant d'envie de se libérer.
Aria inspire et sent Shepard. Il y a l'ézo, la fumée, le sang. Mais aussi ce que l'asari devine comme étant l'odeur de son excitation, musquée, primale, comme une forêt après la pluie, dans les plaines d'Armali. Ses yeux plonge dans son œil rouge. Elle y voit une violence qui bout et combat un désir incroyable. Il faudra qu'elle calme cette violence. Elle sait exactement comment. Avec de la violence. Elle décide enfin de parler.
« Bray m'a envoyé son rapport. Bon boulot, Shepard.
Elle voit le Commandant fléchir au nom et ça l'intrigue, jusqu'à ce qu'elle réponde, d'une voix si basse qu'elle semble faire trembler la chair :
-Aria, appelez-moi Elie.
La décision est inattendue, mais bienvenue. Aria sourit, prédateur libéré et demande :
- Ha oui, et pourquoi ça ?
- C'est mon anniversaire, répond presque en grognant l'humaine.
- Voyez-vous ça ?
- Non, ce n'est pas vrai. Je ne sais même pas quel jour on est. Je ne sais même pas quand je suis née… Alors pourquoi pas en cette belle journée, Aria ?
La voix d'Elie ajoute à l'excitation d'Aria, la tension, l'excitation, la frustration qu'on y entend. Il faut toute la force de volonté d'une matriarche pour qu'Aria puisse finalement répliquer :
- Je vois la logique de votre raisonnement, Elie. Allons au loft, fêter ça. »
La proposition crée dans le regard de Whelps un éclat primal, mélange de désir, de violence, et d'appréhension, et sur le visage d'Aria un sourire carnassier, de la bête qui voit sa proie arriver enfin exactement où il fallait. Aria, en sortant de la salle privée, pose la main sur la nuque d'Elie, là où elle a vu la cicatrice. Le contact est comme un choc électrique pour la mercenaire qui soupire de plaisir. L'asari garde sa main là haut, possessive et tendre à la fois, jusqu'au véhicule. Et l'humaine se repaît de la chair contre la chair.
La route jusqu'au loft est trop longue pour Elie. Elle laisse échapper un petit grognement de frustration qui crée un sourire satisfait chez Aria. L'asari a décidé que la frustration sexuelle d'Elie était la plus belle chose à voir, entendre et sentir du moment. Whelps sourit aussi, amusée car elle voit bien le jeu d'Aria. Mais ce n'est pas juste, c'est une Matriarche, je ne suis qu'une humaine impatiente ! Et en pensant cela, elle sait que c'est encore plus drôle pour Aria, à cause de ça. La mercenaire peut sentir les biotiques de la pirate qui pulsent sous sa peau. Elle adore le sexe avec des biotiques, c'est tellement plus intense. A l'idée, au souvenir, elle grogne encore et cette fois la Matriarche rit. Elie lui lance un regard qu'elle veut menaçant, mais elle sait qu'elle échoue quand elle la voit lever les yeux au plafond et se reconcentrer sur la conduite.
Elles arrivent au loft. Whelps se force à marcher au rythme lent de sa patronne. Aria tire sur la corde de la patience avec beaucoup trop de passion. Quand ça va céder… C'est exactement ce que l'asari est en train de créer. Alors qu'elles passent la porte, Aria dit :
« Il faut que tu apprennes la patience, humaine.
D'une voix grave, Elie répond fougueusement :
- Je ne suis pas une acolyte, Matriarche.
La main d'Aria revient sur sa nuque et serre tandis qu'elle réplique :
- Tu es ma mercenaire et tu apprendras la patience. Règle n°1 : personne ne te tutoie, à part moi. Tu ne tutoies personne, et surtout pas moi. Compris ?
La main sur le cou serre un peu plus fort quand Whelps répond :
- Oui, Madame. »
La soumission dans cette réponse suffit à faire flancher Aria. Elle plaque la mercenaire contre le mur du hall d'entrée, où elles s'étaient arrêtées, sans même le remarquer, et dépose ses lèvres sur les siennes. Surprise par la chaleur de cette bouche, Aria se déchaîne, l'envie, la réclame, et enfin la possède. Elle en veut plus, et c'est à son tour de grogner. Elle attrape le col du t-shirt de sa mercenaire et l'emmène jusqu'au salon. Elle la jette sur le fauteuil, avec ses biotiques, passent ses jambes de part et d'autre de l'humaine et recommence à l'embrasser. C'est si chaud, si bon, ce goût… Elie se laisse dévorer par cette bouche qui prend, ne demande jamais. Et Elie comprend dans ce baiser, qu'elle veut être prise, de tout son corps.
D'un seul mouvement, Aria arrête d'embrasser Whelps et d'un coup de poignet, d'un souffle d'énergie noire, les positions sont échangées. De la pointe du talon de sa chaussure, Aria pousse l'humaine, qui se met debout sous l'impulsion, souffle court et regard fou. Du bout de sa chaussure, elle caresse Elie, ses jambes, d'abord l'extérieur, puis, violemment, elle place le bout de sa chaussure entre les cuisses de son amante. Aria se délecte de voir, de sentir le désir de l'humaine. C'est si primal, si bestial, si puissant. D'une voix gutturale, déformée, tremblante par le désir, Aria ordonne :
« Enlève le haut. »
Elle voit une pointe d'hésitation dans le regard d'Elie, mais le désir gagne. Aria, la pointe de sa chaussure toujours au même endroit, commence à la descendre, puis la remonter, doucement, alors que la mercenaire enlève doucement sa veste, qu'elle jette par terre. Elle attrape le col de son t-shirt et tire juste quand la chaussure d'Aria presse à nouveau, plus fort, entre ses cuisses. A moitié nue, Elie ouvre les bras doucement, tête baissée, offerte et la vue, la soumission, le mélange de tout menace de submerger la résolution d'Aria de jouer selon des règles strictes pour cette première fois. Elle prend connaissance de ce nouveau territoire, sa chaussure jouant toujours son petit jeu entre les cuisses de l'humaine. L'asari ne s'attendait pas à autant de cicatrices, de marques, de lumières oranges, et la vue la fascine. Elle cède à la tentation et se lève, d'une main, commence à caresser le cou d'Elie, tout doucement. L'humaine est surprise de découvrir que la chaussure entre ses cuisses lui manque déjà, mais pas que les doigts d'Aria, d'où jaillit de l'énergie biotique, sont une merveille qu'elle meurt d'envie de sentir partout.
Aria explore doucement, se repaît des muscles, des os, des cicatrices, de la chaleur de cette peau. Elle découvre les tétons, si semblables aux siens, mais de façon exquise, visiblement plus sensibles. Elle joue avec, pince, tire, cède et mord. Les frissons qu'elle crée par cette morsure l'invite à en faire d'autres, alors tandis que ses mains explorent, sa bouche remonte à la gorge, où elle peut sentir le sang palpiter sous son souffle, et mord, réclame cette peau comme tout le reste. Mienne, son esprit gronde. Alors que sa bouche redescend, une des mains remonte paresseusement et se love autour du cou possédé. Doucement, elle serre, et l'humaine tremble contre elle. Elle ajoute des biotiques et elle entend gémir. Décide qu'elle veut en entendre plus. Explore, de sa bouche, de ses mains, de son corps contre celui de la mercenaire, elle découvre où et comment faire gémir.
Elle veut explorer plus, posséder plus, posséder tout. Elle s'éloigne puis se rassoit, épuisant là presque toute sa détermination. L'humaine a retrouvé sa position, bras ouverts, tête baissée, mais ses yeux plongés dans ceux de l'asari, ivres de désir, affamés de jouir. Aria frémit sous ce regard, grogne puis dit un seul mot : « Nue ». Et elle sent un frisson parcourir tout son corps quand elle se voit obéir. Quand les muscles s'affairent, ce corps puissant qui se déshabille en mouvements lents. Elle observe avec intérêt les muscles de sa jambe, comme ils se tendent en spasme de frustration, de désir, d'attente. Elle découvre la toute petite zone couverte de poils, entre les cuisses de sa mercenaire. De la pointe de sa chaussure, elle ordonne qu'elle écarte plus ses jambes. Elle est obéit. Et de la même façon, elle parcourt l'espace entre ses jambes et s'arrête juste avant la chair. Elle voit dans le regard, la déception du geste arrêté, l'attente du prochain, l'avidité d'être explorée, réclamée, possédée. Et Aria cède.
Elle se lève à nouveau. Passe une jambe entre celles de sa mercenaire. Celle-ci frémit. Aria sent le mouvement de bassin, comprend la soif de contact, la nie en s'écartant un peu, faisant émaner un gémissement frustré des lèvres partiellement ouvertes de l'humaine. La vue des lèvres appelle Aria à les posséder encore et son corps trahit son programme en se collant à celui de sa proie, qui se nourrit du contact, gémit entre les lèvres de sa dame. Aria laisse faire un peu, se régale de la chaleur, de l'énergie biotique qu'elles dégagent et entremêlent, comme si elles étaient léchés, par les langues bleutées de mille amantes.
Aria parvient enfin à retrouver un peu de volonté et recule à nouveau, admirant les traces de morsures, les griffures, autant de réclamation de territoires. L'humaine tremble, de désir, de plaisir. Elle ne veut qu'une chose, un contact à un endroit précis qui lui est nié. Les mains, la bouche de sa dame paresseuses et baladeuses effleure cet endroit, le sente, le tourmente. Elie se rend compte qu'Aria sait torturer d'une façon des plus exquises. L'asari veut sentir plus de chair, plus de chaleur. Elle pousse Elie vers une des chambres. Contre un lit. Ouvre ses bras et dit :
« Déshabille-moi. »
Et l'humaine s'y applique, avec une telle soumission, une telle déférence, une telle douceur que la volonté d'Aria ne tient qu'à un fil, de la jeter sur le lit, de la réclamer enfin complètement, définitivement. A chaque vêtement enlevé, l'humaine offre des caresses à la chair qu'il cachait, des baisers. La tendresse arrive presque à submerger sa volonté. Les yeux de l'asari sont noirs comme le jais. Dès qu'elle n'a plus d'habit, Aria plaque Elie sur le matelas. Frôle son corps entier à celui de l'humaine. Se repaît encore, toujours, de l'énergie noire qu'elles partagent dans un échange permanent. Elle décide enfin, les sens surexcités, de posséder sa proie. D'un lent mouvement, elle pénètre l'humaine et ne peut empêcher un gémissement de plaisir à la sensation d'humidité, de chaleur, d'étroitesse. L'humaine sous elle, ne contrôle plus rien, elle gémit, et elle crie, et quand Aria entend son nom murmuré par cette voix puissante réduite à supplier, elle cède enfin et murmure elle aussi « Embrasse l'éternité. »
Elle pénètre l'esprit de l'humaine et est submergée par la passion, le désir, le plaisir qu'elle ressent. Elle s'en repaît, sent son corps vibrer de biotique, entend l'humaine crier, sent son plaisir monter, monter, puis culminer. Elle se nourrit du plaisir, en jouit doublement, d'un orgasme si puissant qu'elle chavire dans un autre niveau de l'union, et Elie jouit encore, et Aria se délecte de son nom crié par cette femme dans le plaisir et l'abandon et Aria jouit encore, et s'accroche au corps de sa proie, de sa mercenaire, de son Elie. Mienne, elle murmure, dans l'union. En réponse, le corps de l'humaine tremble encore et l'orgasme encore la ravage.
Doucement, elles cessent de bouger, et l'union se dissout. Aria sourit, tellement satisfaite, tellement désireuse d'expérimenter plus avec ce nouveau jouet. L'humaine respire encore péniblement, tout contre elle. Aria sait qu'elle doit mettre une barrière, pour le moment en tout cas. Alors elle s'écarte et dit, la voix cassée par les cris et les murmures
« Rhabille-toi, Bray va te ramener. »
Aria lit l'incompréhension, la frustration, un peu de colère et d'humiliation aussi dans l'œil rouge de son humaine. Elle essaie d'ignorer le fait qu'elle se sent un peu coupable et maintient son regard de reine d'Oméga. Et Elie, soupire, obéit et sort doucement de la chambre. Elle la suit du regard, adorant voir le jeu de ses muscles quand elle marche. Elle l'observe prendre des pilules, se rhabiller doucement. Jamais Whelps ne regarde vers Aria avant de sortir de l'appartement, son chapeau sur la tête, une cigarette entre les lèvres et l'air encore prête à se battre, à faire l'amour, les deux.
