Aria est en colère. Et elle déteste ça. Elle fulmine en silence tandis que ses équipes essaient de trouver l'origine du problème qui provoque son ire. Deux de ses hommes, des butariens, ont été assassinés, puis accrochés comme des trophées au mur d'une vielle impasse. Ils étaient sensés retrouver un contact qui disait avoir des informations sur Cerberus et l'Homme Trouble. Les caméras n'ont rien filmé, les micros n'ont rien capté. Tout est aveugle, sourd et muet. Et Aria déteste ça. Puis un des galariens de l'unité de surveillance capte une conversation, deux voix, féminines, mais c'est tout ce que l'on peut dire. Les voix parlent d'une adresse sur Oméga. D'un informateur… Peut-être du Courtier. Tout est confus et s'arrête dans des bruits blancs. Alors Aria ordonne d'envoyer son meilleur plan.
Elie est à peine reposée du combat précédent quand elle arrive à l'adresse discrètement. A pieds et sans armure, mais lourdement armée. Elle sait que Bray et deux autres personnes observent et sont prêts pour l'infiltration. Elle observe le bâtiment, repère les caméras, d'un geste crée une boucle dans leur programmation et avance. Le sas s'ouvre, elle entre, doucement. Elle déteste les missions d'infiltration, son but, dans la vie c'est fonce et défonce, pas cache-toi et égorge. Mais elle obéit. Selon les plans, elle imagine que devant elle, au croisement, elle croisera au moins trois gardes. Deux à discuter tranquillement, la troisième à observer les écrans. Il faut qu'elle les neutralise rapidement. Elle lance une grenade de gravitation, charge puis détone avec la nova. Une seule explosion, certes violente, retentit. Les plans disent que la cible est dans la pièce du fond. Fusil à pompe en main, elle avance. Le sas s'ouvre et elle voit deux humaines tenir en joue un turien. Dans son oreillette, à la radio, Elie entend Aria lui dire de ne pas tirer. L'otage est important. Elie soupire, et attend. Et puis elle entend un énorme bruit, comme un craquement ou un cri suraigu, qui lui déchire le tympan. Elle comprend que le contact avec l'extérieur est rompu. Et avec ça, son oreille interne est agressée par un bruit atroce qui la force à se tordre.
Les deux femmes prennent alors ses armes et ses grenades. L'observent comme si Elie était un fantôme. Elle a envie de cracher, de hurler. Mais sait qu'à cet instant, elle doit juste observer. Alors elle attend. L'une des femmes la frappe, derrière la nuque, violemment. Elle tombe à genoux et on en profite pour lui glisser un collier. Elle réprime ses angoisses, cherche à se rappeler ce qu'elle a appris récemment dans les méditations avec Aria. Le corps n'est rien. Ce collier est sur son corps, mais elle va s'en sortir. Et elle tuera tous ceux qui ont osé faire ça. Les deux femmes la lèvent et l'emmènent vers une autre sortie. Le vieux, le premier otage, est encore dans la pièce qu'elles viennent de quitter, tranquille. Elie sent le piège. C'est elle qu'on voulait. Sur le chemin du véhicule, elle voit Bray, inconscient ou mort, face contre terre. C'est la merde. D'un coup violent sur sa colonne vertébrale, on la jette dans une navette. A l'intérieur, un nouveau coup dans son dos, elle le sait, juste pour la douleur, aucun intérêt tactique. Elle se tait. Attend. Elle veut que les ennemis parlent. Elle veut qu'ils pensent pouvoir la tuer. Juste pour être encore plus satisfaite quand elle brisera leurs os.
Après quelques heures, les deux femmes la relèvent et la conduisent au sein d'une base délabrée, sur la surface d'une planète à deux lunes. Elie est persuadée d'être déjà venue dans cette base. Elles l'installent dans une pièce sans fenêtre, sur une chaise médicale. Elie, dès qu'elle cherche à frapper, reçoit une décharge électrique de son cou à ses pieds. On l'attache. Elle respire. On la frappe. Elle respire. Puis on la laisse en paix, pendant ce qu'elle pense des heures. Elle étudie ses attaches, rudimentaires, mais avec le cou bloqué tout devient plus complexe. Une des femmes revient. L'observe, sourit. Elie tremble de rage et la femme n'en sourit que plus. Elle sort une lame, comme un bistouri mais beaucoup trop grand, et la passe contre la peau d'Elie. Et la mercenaire refuse de continuer à trembler. Si on veut la découper, qu'on y aille. La femme approche le grand bistouri de son œil droit et l'espace d'un instant, Elie se dit que si on lui enlève ça, elle risque de se tirer une balle. Même si cet œil rouge est aussi synthétique que la majorité du reste de son corps, elle en a pris l'habitude, en deux ans. Elle sait que des gens l'ont aimée, connue, reconnue grâce à ça. Si on lui enlève ça, ce dernier ancrage, peut-être qu'il ne restera plus rien à garder dans cette galaxie.
Le bistouri ne s'attarde pas sur son œil, il descend vers sa gorge. Elle sourit. La femme voit le sourire et enfonce la lame dans la peau juste au coin des lèvres. Tire un peu et dit : « J'agrandis ton sourire, monstre. » Elie se laisse aveugler par la rage un instant, hurle et fait plaisir à ses tortionnaires, conditionne toute sa rage dans sa douleur et ses tourments, et concentre ses biotiques dans un seul point, sachant que tout, après, va être infernal. Elle concentre sa force sur le lien qui bloque son poignet gauche, d'un coup d'épaule magistral le détruit. Essaie de résister à la douleur qui attaque son système nerveux central quand les biotiques se déclenchent, détache son autre main. Et en quelques secondes, elle saisit cette femme qui voulait agrandir son sourire. Lui frappe la tête contre le lit en métal, si fort qu'Elie pense que le crâne en a pris la forme. Et frappe encore, encore. Jusqu'à ce qu'il n'y ait plus de crâne à saisir. Son cou est brûlé. Et on lui a injecté quelque chose qui la rend lente et complique ses mouvements. Mais elle ne mourra pas comme ça. Elle ne sait même pas qui sont ces gens. Elle veut mourir contre des gens qui au moins lui disent bonjour. Une politesse, dans cette putain de galaxie. Elle rampe, le cou en feu, le système nerveux allumé comme un sapin de Noël. Si elle utilise encore ses biotiques, son implant va exploser.
Elle se lève, récupère l'arme de cette femme, trébuche dans des couloirs. Elle croise quelques personnes qu'elle descend sans réfléchir et ouvre le sas. On dirait les préfabriqués d'une colonie au loin. Elle avance prudemment, ne désirant pas tirer sur des civils si ce n'est pas nécessaire. Elle veut trouver l'autre femme, c'est sa nouvelle mission. Trouver cette femme et la faire souffrir jusqu'à ce qu'elle perde la raison. Elle se redresse et se prépare à parler aux colons quand elle voit la deuxième femme, avec deux mercenaires venir vers elle. Elle se cache derrière des caisses. Avec seulement un pistolet lourd, sans omni ni boucliers, les combattre va être compliqué. Elle les laisse passer et les suit discrètement. Quand la femme comprendra qu'il y a eu un problème, elle fera une erreur.
Elle se retrouve à l'entrée du complexe, et attend. Elle entend la femme aboyer des ordres et un des hommes sort hâtivement, cherchant des traces qu'ils ont déjà effacé. Elie arrive juste derrière lui et lui brise la nuque d'un coup sec. Encore un et enfin cette femme. Elle retourne dans le bâtiment et entend avec une joie étrange les cris de la femme quand elle découvre les cadavres. Je suis un monstre, j'arrive. Elle voit le mercenaire partir vers la gauche. Le rejoint. Lui brise le cou en silence. Poursuit sa piste principale. La femme est imprudente, blessée et en colère. Elle ne réfléchit plus et parle seule, en état de choc, probablement. Elie approche doucement, la désarme d'un coup puis l'immobilise. Et enfin elle lui demande :
« Il te reste une chance de ne pas mourir maintenant. La prends-tu ?
La femme se débat un instant puis abandonne et demande :
- Quel est le prix à payer ?
- Cher, mais tu vivras. Il était dit que vous aviez des informations sur l'Homme Trouble. Donne-les.
- Je veux être sûre de vivre après.
- Tu as ma parole. C'est à la fois peu et beaucoup. Dis toi que si tu parles, maintenant, tu vis un peu plus longtemps, si tu te tais, tu meurs. C'est simple.
- D'accord. L'Homme Trouble avait un vaisseau privé. Mais personne ne savait qu'il était de Cerberus. Le SC Romulus. Il s'est amarré à la Citadelle quelques minutes avant l'attaque des moissonneurs. Je ne sais rien de plus, je vous en prie. »
Elie sent les brûlures autour de son cou, le collier qui la fait saigner. Et puis toutes les idées de ce que Cerberus a pu faire en jouant avec sa tête. Elle voit rouge, elle sent le sang brûler, bouillir, tant pis pour les prisonniers, elle ne peut pas tenir. Elle massacre cette femme, une simple scientifique, mais de ces scientifiques qui sacrifient l'éthique au nom d'un progrès qui n'est parfois même pas de la valeur de ce qu'il a coûté. Et elle voudrait parfois, mais ça c'est un secret, détruire l'humanité, quand elle voit que les pires atrocités ont été commises par sa race, si jeune et pleine de vanité. Elle ne laisse que peu de choses de ce corps humain. Des traces d'ADN. Et Aria a une nouvelle base à investir. Elie sort du complexe en titubant, essaie de contacter quelqu'un avec l'omni qu'elle a récupéré sur un cadavre. Envoie très vite ses coordonnées, au hasard, avant de s'évanouir à une centaine de mètres de l'entrée du bâtiment.
Kyle a passé une journée vraiment pourrie. Ce n'est pas la pire depuis la fin de la guerre, mais tout de même. Et là, il vient de recevoir un message d'Eric. Mais c'est bizarre car Eric ne lui écrit jamais, c'est le genre de mec hyper secret qui fait des choses hyper-secrètes dont le monde aura besoin demain. Et ce ne sont que des coordonnées qui mènent vers l'entrée de cette base hyper secrète où Eric travaille depuis des mois. Kyle hésite un moment, puis sa curiosité gagne, de toute façon sa journée est finie. Alors Kyle rejoint les coordonnées d'Eric, le mec hyper secret. Et ce qu'il voit le laisse sans voix. Il ne voit pas Eric aux coordonnées indiquées, il voit une espèce de cyborg moitié organique, moitié synthétique, pleine de sang, et complètement inerte. Kyle approche du cyborg, il est sûr que cette chose ne peut pas être humaine, il entend des murmures. Et ces murmures sont trop plaintifs, trop humains. Il entend des sanglots et des regrets et des demandes de pardon et il décide qu'il est peut-être un connard mais que ce pauvre être qu'il vient de trouver, il peut peut-être l'aider un peu. Alors il amène le cyborg jusqu'à son véhicule. La chose n'arrête pas de gémir, de s'excuser, de pleurer et de vouloir partir, mais sans aucune force, elle se débat faiblement, comme une poupée de chiffon. Kyle la dépose à l'hôpital principal de Sanctum et repart. Il se dit qu'il arrive encore dans ce monde des choses trop bizarres, secoue la tête puis va au bar.
Shiala reçoit des informations étranges à propos de Sanctum. Des rumeurs sur un ouvrier qui aurait sauvé un cyborg d'une base secrète d'une société privée. Elle aurait laissé passer ça comme un délire d'ivrogne mais beaucoup de voyants se sont allumés dans ce secteur en un instant. Des unités mercenaires proches de Cerberus ne répondent plus, Aria a lancé un avis de recherche à l'échelle de la galaxie. Et tout cela au moment où un tout petit édifice au sud de la colonie principale de Sanctum sombre dans le silence. Et tout cela à cause d'un pauvre gars qui s'appelle Kyle et voulait juste aider une personne un peu bizarre. Alors Shiala ordonne une surveillance et diffuse l'information.
Elie se réveille avec une douleur si puissante qu'elle vomit instantanément. Elle tousse, essaie, de bouger, mais constate qu'elle est attachée. Sa rage augmente, jusqu'à ce qu'elle entende une voix juste à côté :
« Hey, relaxez-vous. Ils vous ont attachée parce que vous mettez en danger le personnel médical. Tout va bien maintenant, ok ?
Elie tourne la tête, voit un turien à l'air affable vérifier ses perfusions et les données des écrans médicaux.
- Ils vont vous détacher maintenant. Vous allez respirer, et puis on va s'en aller. Ok ?
Elie regarde à nouveau le turien, il semble de bonne humeur, elle acquiesce et se détend. Les médecins la détachent et elle referme les yeux, la tête si douloureuse qu'elle pense que son cerveau va exploser. Elle ne sait pas où elle est. Se souvient des deux femmes. De Bray au sol. De la navette. De cette base et des gens qu'elle y a tué au hasard. Vraiment, l'enfer aura une place dédiée pour moi. Elle sent des bandages sur son cou, se souvient du collier. A encore envie de tuer ces femmes. Elle est interrompue dans ses pensées par un médecin qui lui dit :
« Bonjour, madame. Nous n'avons pas été en mesure de déterminer votre identité. Pouvez-vous parler ?
- Elie , répond-elle, la voix rauque et la gorge douloureuse.
- Bien, Elie. Vous êtes à l'hôpital de Sanctum, un homme vous a trouvé sur le bord de la route et vous a déposé ici. Vous aviez autour de votre cou un dispositif de restriction biotique, relié au système nerveux central par des aiguilles plantées dans votre nuque. Nous pensons que malgré ce dispositif, vous avez utilisé vos biotiques, vu les brûlures au niveau de la gorge. Votre implant est gravement endommagé et je vous conseille fortement de le changer avant d'utiliser à nouveau vos biotiques, sinon, vous risqueriez d'endommager, une nouvelle fois, votre système nerveux central. Vous aviez l'épaule gauche disloquée, nous l'avons remise en place, deux blessures par arme à feu au niveau du bras et de l'épaule droite, qui ne devraient pas causer de problème, une déchirure nette partant du coin droit de votre lèvre sur cinq centimètres, refermée et qui commence à cicatriser et de nombreuses traces de contusions et anciennes ecchymoses. Lorsqu'on vous a admise vous n'aviez pas d'omni. Nous avons besoin que vous nous fournissiez un contact, ou que vous nous transfériez les crédits pour vos soins. Nous sommes un hôpital de campagne, la charité est impossible.
- Je comprends. Donnez-moi accès à l'extranet et je vous paie, murmure Elie, la tête encore dans un étau.
- Tout de suite. Vous pourrez sortir une fois les crédits versés. Vos affaires sont sur la table juste à côté. Je suppose que vous ne souhaitez pas contacter la sécurité ?
- Vous supposez bien. »
Le médecin sort et Elie se rhabille, lentement. Tout son corps est douleur. Elle est heureuse de constater qu'il lui reste une pilule noire, qu'elle s'empresse d'avaler. Elle a du perdre les autres boites quelque part. Elle ne trouve ni ses armes ni son chapeau, et la perte de ce dernier l'attriste énormément, à sa grande surprise. Elle sort de la chambre, paie la facture qu'on lui présente, puis sort. Elle veut retourner à la base. Comprendre pourquoi on l'a emmenée là-bas. Alors elle marche, boite, plus exactement, dans la direction qu'elle suppose être la bonne. Elle ne se trompe pas, voyant au loin l'entrée du complexe. Elle approche doucement, peu sûre de ce qu'elle va trouver à l'intérieur. Le sas est grand ouvert. Sur le mur, un logo inconnu mais les couleurs rappellent fortement Cerberus. Elle pénètre un peu plus dans le bâtiment, tombe sur deux cadavres, pas d'armes, tenues de technicien. Elle les fouille, récupère un datapad. Continue son chemin. Elle compte au final une dizaine de corps, dont les deux femmes. Sur l'une d'elles, un échange écrit. Apparemment, il s'agissait d'anciens membres de Cerberus qui planifiaient simplement de lui soutirer des informations sur Aria et ses activités hors d'Oméga. Ils n'étaient pas après elle spécifiquement, il s'agit d'une simple, et douloureuse, coïncidence. Elle prend l'omni d'une des femmes, s'assoit par terre, près de son cadavre, et appelle Aria qui répond d'une voix enragée :
« Qui que vous soyez, parlez vite.
- Ravie de vous entendre également, Aria.
- Elie ? Où es-tu ? Bon sang on a remué tout Oméga…
- Sanctum, Aria. On m'a enlevée pour obtenir des infos sur vous. Il y a un bâtiment ici, avec des gens qui bossaient pour Cerberus…
- Sanctum ? Tu es sortie ? Envoie les coordonnées, Anto n'est pas loin, il viendra te chercher.
- Qu'il envoie des hommes aussi, pour récupérer ce qu'il y a ici. Beaucoup de cadavres mais aussi des données… répond la mercenaire en envoyant les coordonnées à Aria.
- Tu n'as pas l'air d'aller bien, Elie. C'est bon, je vois où tu es. Fais attention… Anto devrait te retrouver d'ici cinq heures. Met toi à l'abri, Elie…
- Y a plus personne, c'est tranquille ici.
- On ne sait jamais. Fais attention à toi, Elie. A plus tard. »
Elie se rend compte que la voix d'Aria lui manquait. Cette constatation la fait rire puis elle regrette. Elle reste assise, dans la douleur et le sang de ses victimes. Elle a si mal que son champ de vision semble s'être réduit, comme si elle était dans un tunnel qui rapetissait. Elle n'arrive même plus à sentir ses biotiques, et quand elle essaie de les activer, une douleur abominable à la base de son crâne lui rappelle ce que lui a dit le médecin. Oui, implant grillé, Elie, arrête ou ton cerveau le sera aussi… Pour ce que ça vaut… Elle ferme les yeux, le menton contre sa poitrine, et se concentre sur ses battements de cœur, laissant la douleur devenir l'univers tout entier. Elle pense un instant qu'elle pourrait se tirer une balle, là. Tout s'arrêterait enfin. Et dans ce complexe désormais abandonné, une mercenaire ivre de douleur se perd dans des pensées suicidaires tandis que tout autour, des gens puissants cherchent à la sauver.
Aria est une nouvelle fois impressionnée. Une mission a tourné au fiasco, les informateurs étaient un leurre et ses agents les proies. Et voilà qu'elle se retrouve avec une base sur Sanctum, des informations sur les activités de Cerberus et plusieurs ennemis annihilés. Tout cela grâce à la seule force d'Elie, juste une humaine, mais tellement plus dans le jeu galactique. Mais encore une fois, comme d'habitude, au prix de la mission, Elie sacrifie le reste. L'énoncé de ses blessures ferait pâlir un krogan, quand on sait qu'elle était seule du début à la fin.
Aria aurait voulu réduire elle-même en cendres la personne qui a mis le collier autour du cou de son amante. Mais elle sait le sort qui lui a été réservé, alors elle sourit. Les deux femmes qui ont incapacité Bray et Elie étaient des membres de haut rang de Cerberus, avant leur défection au beau milieu de la guerre. Elles se sont réfugiées à Sanctum avec une équipe de scientifiques, dans une base désaffectée depuis des années, et ont travaillé sur des projets de recherche. A la fin de la guerre, elles ont vendu certains des projets pour financer leurs activités et se sont aperçus qu'elles étaient gênées par le réseau d'Aria. Elles ont alors organisé ce plan qui les a menées à leur mort.
Aria est au loft. Elle attend un des hommes d'Anto qui devrait lui ramener Elie. La mercenaire était évanoui lorsqu'ils l'ont trouvée, et n'a toujours pas repris connaissance. Dans le vaisseau qui la ramenait, Elie s'est vue implantée un nouvel amplificateur biotique. L'état de l'ancien a fait frémir les docteurs, qui ont dit à Aria que la mercenaire devait éviter tout usage de ses biotiques pour au moins quarante huit heures. La navette arrive enfin et Aria observe deux butariens sortir la forme sans vie d'Elie et l'amener vers elle. Elle les guide jusqu'au salon, où ils déposent la mercenaire puis s'en vont. Une fois seule, Aria s'agenouille près d'Elie, une habitude qu'elle n'admettra à personne, pas même à elle, et caresse doucement sa joue meurtrie. La reine d'Oméga se rend compte que plus le temps passe, plus elle connaît cette humaine, et plus elle craint de ressentir des choses qu'elle s'était interdite de ressentir depuis bien longtemps. La Matriarche tout doucement dépose un baiser sur la joue du soldat blessé et écoute les respirations apaisées, si rares, de cette pauvre humaine.
