Cela fait quatre mois que la guerre est finie. Aux infos, Elie voit qu'ils ont érigé un mémorial à la mémoire d'Anderson, Shepard et tous les soldats morts le dernier jour de la guerre, là où, elle s'en souvient clairement, le moissonneur a brûlé le côté gauche de son corps. Elle ne sait pas trop comment prendre cette nouvelle. Elle a vu Hackett, Joker, Ashley, le docteur Chakwas, Vega et de nombreux membres d'équipage du Normandy à cette cérémonie. Mais aucun non humain. Cela n'étonne pas la mercenaire. Dès qu'ils le peuvent, les humains ont cette fâcheuse tendance à revenir à l'obscurantisme de l'isolation et de la ségrégation. Pitoyable. Ce n'est qu'une des preuves de l'immaturité de sa race dans le jeu des mondes. Elle, elle passe un moment fort agréable avec Kalena et Kesanta. Elle a embauché la barman en tout premier, quand elle a acheté son bar, et la barman a sauté allègrement sur l'occasion à la fois de gagner plus d'argent et de passer plus de temps avec cette humaine qui la fascine. Et depuis qu'elle l'a vue sur le ring, Kalena regrette vraiment que cette mercenaire ne soit réservée qu'à Aria. Kesanta, Elie ne peut s'empêcher de l'apprécier, malgré les réserves émises par la Matriarche. Kesanta, comme Elie, est un soldat, une brute, qui a une conversation intéressante, connaît beaucoup de la vie, de la guerre, de l'amour et de la galaxie.
Elie apprécie ce moment où elle discute simplement, normalement, avec deux personnes qu'elle peut presque considérer comme des amies, juste avant que le bar n'ouvre et que commence le tournoi. En elle, elle sent monter la tension, l'adrénaline à l'idée de la violence qui va bientôt déferler dans ce lieu jusqu'ici paisible. Elle sourit en écoutant les deux asaris plaisanter sur les humains et leur manque de vision, les deux femmes ayant rapidement compris que l'humaine ne portait pas sa propre race très près de son cœur et se permettant donc d'émettre des avis qui rendrait furieux d'autres humains qu'Elie. Un bip persistant interrompt son moment de calme avant la tempête et elle regarde son omni. Aria. Elle s'excuse, s'éloigne, puis prend l'appel :« Rejoins-moi à l'Afterlife, on a un problème. Envoie ton équipement au vaisseau sur le chemin. Tu en auras besoin. » La Matriarche raccroche immédiatement. Elie ne perd pas de temps, dit à Kalena de gérer le tournoi du soir avec l'organisateur galarien puis s'en va. Le problème a l'air sérieux.
Avant d'entrer dans l'Afterlife, Elie prend deux pilules rouges, une noire, inspire longuement puis entre. Dans le salon privé, elle tombe sur Aria, en pleine conversation par holo. Elle attend. L'interlocuteur est un humain qu'elle pense reconnaître, un de ceux qui dealent dans le sud de Gozu. L'humaine sent les biotiques d'Aria, puissants, en colère, mais magnifiquement contrôlés. Elles entament leur danse unique, personnelle, terriblement intime, absolument érotique, et si Elie le pouvait, l'osait, elle serait entre les cuisses de la Matriarche, à la dévorer, pendant que cette dernière parle avec cet humain ennuyeux. Sans trop savoir comment, mais en le devinant, elle fait comprendre, dans la danse, les mouvements, ce qu'elle veut faire à l'asari, et celle-ci répond furieusement, avec ses mouvements bien à elle, et rappelle à l'humaine qui commande. L'humaine sourit, baisse la tête, se repaît du jeu entre elles, et attend.
Quand l'appel prend fin, Elie sent le regard d'Aria parcourir son corps. Leurs biotiques sont lancés dans une danse qui leur est propre et excite les deux femmes au point qu'elles résistent à peine à l'idée de se jeter l'une sur l'autre, immédiatement. Au lieu de ça, l'asari, d'un simple geste, ordonne à l'humaine de s'approcher. Elie obéit, son sourire joueur aux lèvres. Elle sait qu'Aria aime ce sourire, même si elle ne l'a jamais dit. Mais elle voit son regard. Elles sont maintenant l'une contre l'autre, leurs biotiques, autour d'elles, créant une tempête aux couleurs sombres. Les deux femmes se sentent, se caressent doucement. Puis Aria ordonne, à l'oreille d'Elie : « Nue » et Elie obéit. La Matriarche observe l'humaine qui se déshabille doucement, ce sourire qu'elle aime tant scotchée à ses lèvres. Et la mercenaire voit la pirate sourire quand elle se retrouve à demi-nue, bras ouverts, tête baissée, yeux brûlants. Elle attend un instant, sent les mains d'Aria qui commencent à explorer sa peau puis s'arrêtent. Elle relève la tête et voit qu'Aria attend. L'ordre. Elle n'a pas fini. Elle se défait lentement du reste de ses vêtements, moins il y en a et plus les biotiques sur sa peau enflamment ses sens. Elle meurt doucement à l'idée des mains d'Aria, de ses lèvres, de sa peau. Mais elle attend. Elle reprend sa posture, tête baissée, bras ouverts, et sent le désir d'Aria. Sent leur respiration à elles deux accélérer quand la pirate se met à la caresser, l'explorer, la réclamer, la proclamer sienne de ses mains, de ses lèvres, de son corps tout entier. Et quand enfin la mercenaire se sent pénétrée, totalement possédée par sa reine, elle sent son esprit visité, marqué, tout aussi possédé que le reste. Et quand elle entend ce murmure « Mienne », elle jouit, encore et encore et sent l'asari jouir avec elle. Elles restent un moment ensemble dans l'union, la reine d'Oméga faisant preuve, depuis peu, dans ces moments, d'une très rare tendresse. Elles n'en parlent pas mais savent que ce jeu auquel elles jouent est dangereux. Les deux âmes, vétérans de trop de combats, savent ce que peut coûter un simple sentiment. Mais elles s'y autorisent quand même, un court instant. Puis l'union s'achève.
Alors qu'Elie se rhabille lentement, sous le regard appréciateur d'Aria, la Matriarche lui dit :
« Elie, on était sensé parler d'un grave problème.
- Mille excuses, milady. Je ne sais pas ce qui m'a pris.
- Tu le sais très bien. Tu es pire qu'une demoiselle asari. Et qu'est-ce que ça veut dire de moi ? Les asaris causeront ta perte, Elie, mais tu causeras probablement la mienne aussi ! Je suis sensée être la plus sage ici.
- Ho, loin de moi cette idée, Aria. Et il n'y a rien de plus sage que de s'adonner au plaisir quand on le peut, madame, ne le croyez-vous pas ?
- La sagesse humaine… Comment dites-vous déjà, Carpe Diem ? Demande sarcastiquement Aria, un sourire aux lèvres, se disant que, décidément, elle est foutue, avec cette humaine.
- Exactement. Et maintenant que nous avons cédé aux appels d'Éros, dites-moi où je dois répondre à ceux de Thanatos ?
- Éros ? Thanatos ?
- Ho, pardon… Mythologie humaine. Éros est le dieu de…
Elie s'arrête soudain, n'étant pas sûre de ce que ce qu'elle va dire va déclencher chez l'asari. Elle-même n'est pas sûre de ce qu'elle ressent. Est-ce de l'amour ? Une grande tendresse ? De l'admiration ? Elle est interrompue dans ses rêveries par un claquement de doigts d'Aria. Elle décide d'y aller à fond, et puis tant pis…
- Oui, pardon, Éros est le dieu de l'amour, de la création, et on l'associe parfois à Thanatos, dieu de la mort… Plus ou moins. La mythologie humaine est vraiment bordélique.
- Je vois. Il faudra que je lise ces « mythologies ». Donc, pour résumer, tu viens de me dire : « maintenant que nous avons baisé, qui dois-je tuer ? » C'est ça ?
- Exactement, ma reine. Mais entre nous, je suis la plus savante avec les mots.
- C'est parce que tu ne m'as jamais entendue murmurer des poèmes en ancien asari juste contre ton sexe, Elie… Et ça n'arrivera pas. Tu ne comprendrais pas de toute façon.
- Mais j'aime beaucoup les langages asaris…
- Si il n'y avait que les langages que tu aimais, tu serais une érudite, Elie. Ça suffit, maintenant. On a vraiment un problème et tu as du travail. »
Aria arrive à retrouver son sérieux et explique à Elie qu'un de ses fabricants de drogue a été enlevé il y a quelques heures. Elle omet certains détails, le fait qu'il était en prison, qu'il était de Cerberus, qu'il est celui qui a crée la formule de ses pilules. Toutes les pistes semblent mener vers un groupe de mercenaires qui vient de fuir Oméga et a pris d'assaut la base de Sanctum. Aria met en garde l'humaine, elle sent que quelque chose n'est pas clair dans cette histoire, qu'il y a plus à voir qu'un groupe de mercs qui voudrait se mettre à développer leur propre drogue. Le fait qu'ils aient attaquer Sanctum perturbe Aria. Personne n'est sensé savoir ce qu'il s'est passé là-bas. Mais d'un côté, Elie, blessée, a été transportée par un certain Kyle à l'hôpital, un monsieur personne, un minable, mais qui a peut-être entendue l'humaine parler dans son état délirant. Et ce Kyle semble être un bavard pilier de bar. Alors Aria dit à sa mercenaire de faire attention. Elie se lève, va pour partir et une main sur son épaule la retient. Une nouvelle fois, Aria l'embrasse passionnément, avec fougue, violence et tendresse mêlées. L'asari demande à son humaine de lui revenir et l'humaine le lui promet, avec ce sourire, ce fameux sourire joueur.
