Bonjour à vous !
Je suis heureuse de vous savoir ici.
Dans ce chapitre, intéressons-nous à Dean.
Tw Alcool
Les Fins - Jamais fini
02. Irritable
La beauté des lieux était fascinante. Les couleurs chatoyaient, l'air était sain, les bruits reposants, l'atmosphère sereine. Comme d'habitude, le temps était au beau fixe, la douceur de l'endroit reposait les sens. Le Paradis n'avait jamais semblé aussi beau. Il pouvait être si facile de se laisser aller, de ne pas ressentir d'émotions négatives.
Cela pouvait être facile pour n'importe qui. Sauf si la personne était un Winchester. Et, Dean restait un Winchester.
Depuis qu'il avait réussi à retrouver Cass, Dean pouvait enfin essayer de se détendre.
Il expérimentait les activités qu'il n'avait encore jamais pu réaliser. Comme pêcher. Ou se rendre n'importe où sans impératif de temps et de traque. Ou s'adonner à des occupations qu'il connaissait déjà. Par exemple, un moment plus tôt : le tir.
Tout en buvant une bière, le chasseur admirait le magnifique paysage qui s'offrait à lui.
Pourtant, il n'arrivait pas vraiment à se vider l'esprit.
Même au Paradis, il n'avait pu perdre son irritabilité et une partie de sa colère. Une vie de stress, de responsabilités, d'obligations, de culpabilités, ne pouvait s'effacer aussi vite. Tout au plus, l'estomper suffisamment pour vivre en harmonie avec lui-même et ceux qui lui importaient. Malgré la haine qu'il se vouait encore, il était infiniment plus tolérant envers lui-même. Or, tout l'amour qu'il pouvait recevoir n'arriverait jamais entièrement à changer cet état de fait.
De petites vagues de picotis parcoururent le poignet gauche de Dean.
D'un air absent, le chasseur contempla la zone qui le démangeait : un pendule porté comme un bracelet, et une marque copie parfaite de la partie mobile de celui-ci. En d'autre temps la sensation irradiant de sa brûlure aurait été étrange, douce et agréable ; là, elle était déplaisante.
Castiel devait sûrement triturer sa propre marque, inquiet.
Pour détourner son attention des crispations provoquées à cause des picotements parcourant son poignet, Dean retourna à la dégustation de sa bière et porta le goulot à ses lèvres. Un spasme plus important que les précédents lui fit crisper sa main avant de se relâcher tout aussi brusquement. La bouteille lui échappa et termina sa course en explosant aux pieds du chasseur.
- Son of a bitch !
Il ne s'embarrassa pas de regarder au sol : il n'y aurait aucun liquide ou morceau de verre de toute manière. Il se contenta de se pencher vers le frigobox posée non loin. La bouteille qu'il tira fut bien celle qu'il venait de lâcher - reconstruite et à nouveau pleine.
- J'adore vraiment cette glacière.
Buvant sa toute nouvelle bière, le chasseur s'efforça de retourner à la contemplation du paysage magnifique qui s'offrait à lui.
Le pendule roula sur le poignet de Dean, réagissant à la raison première pour laquelle il avait été créé : trouver Cass. Quand la partie mobile cessa de bouger, tout aussi brusquement qu'elle avait entamé son mouvement, Dean en tira ses propres conclusions : Cass était passé et était reparti tout aussi vite.
Égoïstement, Dean s'était senti soulagé que Castiel ne se soit pas approché. Il trouvait ironique de vouloir être seul alors qu'il avait parcouru le Paradis dans tous les sens pour retrouver Cass quand l'ange le fuyait.
Depuis qu'il avait pu se poser - enfin se poser -, il avait passé du temps avec Sam, sa femme Max et son fils Dean - Kid, comme il aimait appeler son neveu homonyme -, Bobby et sa femme, Mary et John, des amis proches. Et Castiel.
Au Paradis, à presque aucun moment - à part quand il cherchait encore Cass -, il n'avait été seul. Lui qui l'avait été si souvent, il ne l'était plus.
Il ne l'était plus du tout.
Sam et lui partageaient les liens du sang, renforcés par les épreuves qu'ils avaient dues affronter depuis toujours. Toujours là l'un pour l'autre. Même quand ils n'étaient pas l'un à côté de l'autre. Le Paradis n'avait pas fait exception à la règle : ils étaient liés par un lien supplémentaire. Un de nature empathique. Ce que ressentait l'un, l'autre le percevait. Rien d'extrêmement précis. Mais toujours là, diffus. Pourtant, incroyablement puissant.
À présent, Castiel et lui partageaient quelque chose de similaire. C'était déjà un peu le cas sur Terre. Depuis qu'ils avaient enfin pu parler ouvertement et sans faux-semblants, Dean avait reconnu ne plus considérer le nephilim et l'ange comme des frères. Mais, un lien beaucoup plus profond : Jack comme un fils et Castiel comme une autre partie de lui-même. Une partie qu'il reconnaissait aimer et dont il ne se passerait plus.
Lui, qui avait toujours dû cacher et dénier ses émotions, ses sentiments comprenait, ressentait, enfin l'importance qu'il revêtait aux yeux de ceux qui l'aimaient le plus.
C'était trop. Beaucoup trop. Surtout pour une personne s'étant persuadé ne pas être digne d'amour.
Dean se sentait dépassé et écrasé par tant de bienveillance envers lui.
Il avait dû s'éloigner un moment pour se couper, partiellement, de ses liens.
Il devait se trouver seul avec lui-même, un instant.
Il ne resterait pas longtemps éloigné des siens.
Il n'avait jamais pu.
Il ne pourrait jamais se tenir à distance de sa famille.
« Du temps. J'ai besoin de temps »
Sans s'en rendre compte, Dean venait de prier ardemment. Quand il en prit conscience, c'était trop tard : sa prière allait blesser Cass.
Tout comme son besoin d'espace s'était propagé à travers le lien qu'il partageait avec Sam. Provoquant, sans nul doute possible, un sentiment de rejet à ce dernier.
Pour l'instant, que pensez-vous de l'histoire ?
Merci à vous d'avoir lu ce chapitre.
