Et voici pour le chapitre hebdomadaire. Merci pour votre accueil !


Chapitre 2 : Sarada fait des vœux comme elle joue à chifoumi. Très mal.

Dans la bande de Boruto, l'ambiance était lourde, mais c'était ainsi depuis des semaines entières.

La première fois que Kawaki avait été compté comme étant vraiment un des enfants de Naruto, ce fut dans la phrase « Les fils de l'Hokage ont échoué à sauver Shikadai Nara », ce qui avait sacrément diminué le plaisir qu'il aurait dû ressentir à l'idée d'être finalement considéré comme un membre à part en entière de Konoha.

Shikadai était tombé au combat. Il n'était pas mort, il s'était laissé envoûter par le pouvoir d'Eida et avait rejoint la secte de Kara, prêtant son intelligence et sa force à l'organisation qui avait juré de détruire le village caché du pays du feu.

Inojin et Chôchô avaient retrouvé Sarada, Boruto et Kawaki du côté de la salle de jeu, puis ils s'étaient rendus vers les terrains d'entraînement intérieurs à la ville. Ils avaient bien entendu remarqué les anbus placés en surveillance et cette situation leur paraissait si pesante qu'ils se demandaient comment leurs pères avaient pu vivre heureux quand il y avait des conflits persistants.

Si Sarada avait précisé d'un ton docte que ça devait être pire à l'époque où Hashirama – qu'elle admirait au-delà des mots – avait dû combattre encore et encore l'affreux Madara Uchiha. Elle avait honte de penser qu'ils faisaient partie du même clan et se réconfortait en se disant qu'au moins, ils n'étaient pas du même sang.

Elle s'en était ouverte au Septième, un jour. Elle lui avait demandé comment elle pouvait relever la tête en sachant que ses ancêtres avaient fait des choses aussi horribles : Itachi, Obito, Madara… Ils avaient tous les trois sali le nom de son clan, elle les détestait de toute son âme pour ça.

Imperceptiblement, Naruto s'était tendu et avait dégluti, levant les yeux sur le Visage de Pierre d'Hashirama Senju. Il n'en avait dédouané aucun, bien entendu, le Septième ne pouvait tout de même pas trouver des excuses à des criminels de guerre. Elle avait donc continué son discours, expliquant ce qu'elle aurait fait à la place d'Hashirama, ou à la place de Minato, puis elle avait maudit son oncle de tout son souffle pour le mal qu'il avait fait à son père, parce que c'était principalement à cause d'Itachi Uchiha, ce parricide de malheur, si Sasuke était si distant avec elle.

Quand Boruto se décolla finalement du tronc d'arbre sur lequel il s'était installé, ce fut pour proposer un deux contre deux, bousculant affectueusement Kawaki au passage. S'habituer au Kama, apprendre à le maîtriser, s'entraîner encore et encore, c'était devenu leur quotidien. Inojin sourit et hocha la tête, validant la proposition et les deux jeunes femmes échangèrent un regard.

Chôchô n'avait pas envie de se battre. Elle n'était pas faite pour être ninja, malgré son héritage. Elle l'était devenue parce que c'était la tradition, mais elle voulait plutôt s'orienter dans la mode, ou être une influenceuse, une femme reconnue pour sa grande beauté. Quand Shikadai avait été pris, elle avait envisagé de renoncer et de rendre son bandeau, mais ce petit génie flemmard ne pouvait pas s'en sortir sans elle. Et elle ne pouvait pas laisser Inojin tout seul, c'était encore un tel bébé…

Alors, elle avait donné tout ce qu'elle avait dans l'entraînement pour devenir plus forte. Mais comment était-elle censée combattre un pouvoir basé sur l'amour ?

L'ensemble de leur génération était désenchanté. Ils avaient grandi dans la paix et même s'ils avaient juré de donner leur vie pour protéger les habitants de Konoha, c'était effrayant.

Sarada et elle acceptèrent tout de même. Inojin fut choisi pour être l'arbitre de la rencontre et elles s'installèrent face à face pour décider qui allait dans quelle équipe. Il était convenu que le vainqueur rejoignait Kawaki et que le perdant allait du côté de Boruto.

— Chi… Fou… Mi !

Chôchô montra son poing fermé en même temps que Sarada présentait sa main à plat qui se transforma comme par enchantement en deux doigts tendus et écartés. Inojin leva un sourcil en croisant le regard de la dernière des Uchiha et elle rosit légèrement en détournant les rétines, replaçant ses lunettes, pendant que l'autre femme du groupe s'indignait d'avoir encore gagné : elle détestait faire équipe avec Kawaki.

Sarada se protégea de l'œillade inquisitrice et moqueuse d'Inojin, se rendant près de Boruto avec un haussement d'épaules.

— C'est le jeu, soupira-t-elle en direction de son ami. Ça ne me plaît pas plus qu'à toi.

Boruto, les mains nonchalamment glissées dans les poches de son pantalon, roula des yeux à l'entente de la complainte de son amie d'enfance.

— Moi non plus, ça ne me plaît pas, grommela-t-il.

Kawaki toussa d'incrédulité, son frère adoptif le foudroya des prunelles pour l'inciter à se taire et Inojin donna le top sans leur laisser le temps de se préparer.

Quand ils tombèrent d'épuisement, ayant fini par intégrer Inojin à leur entraînement, alors que le soleil se couchait, ils restèrent un moment à contempler le ciel qui noircissait, allongés dans l'herbe qui sentait le brûlé par endroits. Une étoile filante passa au-dessus de leur tête et Inojin se trémoussa.

— Faites un vœu, murmura-t-il.

Sarada souhaita que sa famille, toute sa famille, soit réunie à jamais, qu'elle n'ait plus à grandir et vieillir avec seulement sa mère à ses côtés. Elle souhaita qu'ils soient soudés et aimants. Puis glissa un mot sur Boruto à la fin de son vœu. Que quelqu'un, que n'importe qui les réunisse et qu'elle cesse d'agir stupidement en sa présence !

Avec le recul, elle se dirait qu'elle réfléchirait à deux fois, la prochaine fois qu'elle ferait un vœu.


Non loin de là, le Septième Hokage et son bras droit quittaient la tour Hokage le plus discrètement possible, accompagnés d'un groupe de cinq silhouettes encapuchonnées, s'arrêtant au premier croisement. Sasuke se planta devant eux, puis désigna trois d'entre eux :

— Vous venez avec moi. Qu'on soit d'accord, dans la mesure où vous êtes tous morts, c'est moi le chef de clan et je n'hésiterai pas à me faire obéir en usant de mon sharingan.

— Assez minable comme chef de clan, soupira Madara. Je n'ai jamais eu à menacer personne pour asseoir mon autorité, moi.

— Se faire obéir dans la terreur est le meilleur moyen de réveiller une révolte, commenta Itachi en acquiesçant tout de même.

— Je peux pas plutôt aller chez Naruto ? demanda Obito

Sasuke ferma brutalement les paupières, se massant l'arête du nez, suppliant toutes les divinités qu'il connaissait de lui donner la patience. D'un sourire d'excuse, Naruto compatit au sort de son ami. Lui-même avait récupéré les plus sympas.

Il avait été convenu qu'ils surveilleraient les revenants jusqu'à trouver un moyen d'expliquer ça à la population. Et comme Naruto hébergeait déjà Kawaki, la répartition s'était faite tout naturellement. « Par clan », avait signalé Hashirama, « j'étais marié à une Uzumaki, nous pouvons dire que nous sommes presque de la même famille. »

Et quand il avait dit ça, Naruto avait blanchi.

Comment allait-il annoncer à Tsunade ce qu'il se passait ? Et à Hinata ? Comment allait-il dire à Hinata que l'assassin de Neji avait le droit à une seconde chance ?

Il avait choisi d'improviser. La plupart du temps, ça tournait assez bien, quand il improvisait.


À samedi prochain !