Whoops, je pensais que je l'avais posté, celui-là ! Désolée pour le retard, j'ai eu des galères, un peu.


Chapitre 3 – Même si ça paraissait évident, c'est Sakura la cheffe du clan Uchiha

Sakura était appuyée contre le mur, le visage fermé, la respiration légèrement sifflante, comme si elle retenait une colère que son mari savait être destructrice.

Les bras croisés, les lèvres pincées, elle observait tour à tour chacune des personnes présentes et la seule raison pour laquelle elle n'était pas passée à l'attaque dès qu'elle avait vu les revenants, c'était parce que Sasuke ne paraissait pas inquiet ni acculé.

Finalement, elle soupira, ses sourcils se fronçant, puis elle désigna la table, invitant sans un mot chacun des Uchiha à s'installer.

Itachi fut le premier à obéir, tirant la chaise la plus près possible de la fenêtre. Son frère cadet s'assit face à lui, alors que Madara et Obito prenaient les sièges restants, laissant la place en bout de table à Sakura.

Le sourire ironique de Madara hérissa Sasuke alors que le regard du plus ancien Uchiha se faisait moqueur.

— Cheffe de clan, souffla-t-il. Ça ressemble à ta femme, un chef de clan.

Sasuke grommela, mais se tut dès qu'il remarqua sur lui le regard meurtrier de Sakura, sentant ses intentions guerrières pulser dans l'atmosphère. Obito déglutit et tenta un faible sourire.

— Ça fait plaisir de te revoir, Sakura ?

Clairement, il n'était pas sûr de lui, compte tenu de l'air lourd qui se cristallisait autour de la kunoichi la plus puissante de Konoha. Obito n'avait pas besoin d'avoir les détails pour savoir avec une certitude inébranlable que Sakura Uchiha avait depuis longtemps dépassé le niveau de Tsunade Senju, pourtant une légende faite femme.

— Plus tard, les politesses, enjoignit-elle. Je veux savoir pourquoi il y a une réunion de cadavres dans mon salon.

Sasuke se tortilla, mal à l'aise.

— Avant toute chose, commença-t-il. Il faut que tu saches que je ne t'ai pas dit toute la vérité, à propos de ma famille. J'ajouterai que tu es particulièrement jolie, aujourd'hui.

La tentative était piètre et ne fit pas mouche, malgré sa tentative de sourire enjôleur. Il n'avait jamais été bon à ce genre de jeu, ça marche beaucoup mieux pour Naruto. Elle haussa un sourcil fin, une vague de puissance envahit la pièce, faisant frissonner Madara.

Oh, c'était trop bon, pensa-t-il en accentuant le sourire moqueur.

Peut-être parce qu'ils se ressemblaient, mais il n'aimait pas Sasuke. Vraiment pas. Il lui avait fait une impression détestable, quand ils s'étaient rencontrés. Madara avait eu la sensation de voir surgir devant lui un mélange trop équilibré d'Izuna et lui-même, mais qui n'aurait pris que les pires côtés des deux.

Il était donc particulièrement réjouissant de le voir se faire engueuler par la cheffe de clan.

Parce que, bien entendu, c'était flagrant, c'était elle qui dirigeait les vestiges du clan Uchiha. Il était clair et net que ce n'était pas Sasuke qui était aux commandes, même s'il voulait le faire croire.

— Vraiment ? siffla Sakura.

Obito se tassa sur sa chaise. Itachi, impassible, se contenta de tourner la tête vers sa belle-sœur pour l'observer. Il n'avait rencontré la jeune femme que très succinctement et elle ne lui avait fait… strictement aucune impression. Il n'aurait jamais considéré, avant sa mort, qu'elle pourrait êtreevenir l'épouse de son frère, donc il ne lui avait prêté aucune intention, préférant se concentrer sur celui qui était devenu Hokage.

Elle était très en colère, mais elle s'en servait pour masquer sa terreur, remarqua-t-il. Elle avait peur de Madara. Justifié, bien entendu. Mais le plus inquiétant était qu'elle avait peur de lui. Et compte tenu de l'introduction de son cadet, il paraissait évident que Naruto avait tenu parole et qu'il était mort dans le déshonneur, qu'il était resté dans le déshonneur.

Sasuke entreprit d'expliquer le coup d'État des Uchiha, Madara levant des sourcils surpris, une moue contrariée sur le visage. Au fur et à mesure que Sakura tombait des nues sous le récit – la mission Œil pour Œil, le massacre du clan.

Quand Sasuke eut fini de tout raconter, y compris l'intervention du Sage, Sakura demeura pensive, au moins le temps de réfléchir.

Clairement, il n'était pas possible de garder tout ce monde chez eux, ils vivaient en plein centre, dans un espace relativement étroit – ou tout du moins absolument pas prévu pour trois adultes supplémentaires. Elle était tentée de leur ménager un endroit au fin fond de la cave, mais il fallait, idéalement, pour les surveiller.

Elle exhala, remarqua la contrariété évidente de Madara et choisit de l'ignorer.

Quelque chose crépita à l'arrière de son esprit, quelque chose qui ressemblait à une idée.

Quelque part, au fin fond de la ville, il y avait un quartier en attente de réhabilitation. Ça aurait dû être fait, mais finalement, personne ne s'en était occupé parce que les choses avaient soudainement décidé d'empirer et de devenir compliquées, alors, Naruto avait décidé que ça popatientertendre, que leurs forces et leur énergie seraient mieux allouées à se concentrer sur Kara, par exemple.

Elle avait entendu toute l'histoire. Le Sage, la résurrection, l'injustice d'avoir choisi ceux qui avaient commis le pire plutôt que ceux qui étaient morts en aidant. Même si, eh bien, elle savait qu'Obito avait fait ce qu'il avait pu quand il avait retrouvé ses esprits et cessé d'être manipulé par Madara, lui-même manipulé par Kaguya, mais… Non, c'était trop facile. Trop simple.

Il fallait qu'elle se calme. Qu'elle se recentre. Une chose à la fois. D'abord, passer la nuit. Le reste du tri se fera demain, dans le bureau de Naruto.

— Voilà ce que je propose, souffla-t-elle. Je dors avec Sarada, Sasuke et Itachi, vous partagez notre chambre. On installera un futon pour Obito au pied de notre lit, précisa-t-elle en attrapant le regard de son mari.

— Et on met Madara à la cave, répondit-il avec une férocité assez inédite.

Sakura savait que son mari n'avait pas l'affection facile, mais il n'avait plus montré une telle hostilité envers quelqu'un depuis son adolescence. Et présentement, elle avait besoin qu'il agisse comme l'adulte qu'il était. Il était l'ombre de l'Hokage, son bras armé, la meilleure défense de Konoha. Pas un gamin frustré pour des raisons que personne ne comprenait.

— Si tu continues à être inutilement non pertinent, c'est toi que je vais mettre à la cave, claqua Sakura.

Bouche bée, Sasuke l'observa, grimaça, puis finit par se taire, lançant un regard assassin et plein de promesses à Madara.

Madara, le shinobi capable de manipuler Kyuubi par la seule force de son sharingan. Madara qui faisait jeu égal avec celui qu'on surnommait « Le Dieu des Shinobis » à travers les cinq grandes nations ninja. Madara qui avait à lui seul mis en panique l'ensemble du monde.

Madara qui tira une langue enfantine en direction de Sasuke dès que Sakura tourna la tête.


À samedi prochain !