Bonsoir, bonsoir ! Oups, un peu de retard pour celui-ci, les examens à la fac, tout ça… Merci pour les favs, les alertes, les commentaires, vous êtes les plus chouettes !


Chapitre 5 – Pour résumer, ils vont tous mourir

Ils étaient quatorze autour de la table. Une réunion d'une telle ampleur n'avait plus eu lieu depuis longtemps. L'ambiance était pesante et les regards qui se portaient sur les récemment ressuscités étaient emplis de méfiance, Shikamaru les observant sans jamais se départir d'un son air pensif, alors que Sai avait exigé que ses hommes restent en faction non loin de la salle de conférence pour abattre quiconque ferait le geste de trop.

Au bout de la table, assis à côté de son père et du Premier Hokage, Boruto tenta d'attirer l'attention de Sarada qui se tenait pile en face de lui, mais elle se détourna avec une moue dépitée, tournant le menton vers sa mère.

Ils venaient tout juste d'en finir avec le récapitulatif de la situation désespérée dans laquelle ils se trouvaient, mettant Shikamaru et Sai au fait du cadeau fait par Hagoromo.

Kawaki jouait négligemment avec un stylo, feignant ne pas s'intéresser à ce qui était dit, malgré lui mal à l'aise dans cette grande assemblée. Le regard du Premier Hokage s'attardait régulièrement sur lui, il le voyait tourner la tête pour l'examiner, mais ne savait pas comment lui dire de ne plus le faire : d'après ce que Kawaki avait compris, Hashirama Senju était celui qui avait fondé Konoha, qui avait diffusé cet esprit qui lui avait permis de trouver une famille.

À côté de Kawaki, il y avait Nagato Uzumaki. D'après ce que le fils adoptif de Naruto avait compris, il n'était pas vraiment de la famille, les Uzumaki étant un clan qui s'était éteint. Ce que Kawaki trouvait étrange était que Nagato avait les yeux semblables à ceux des Uchihas. Quand il avait démandé, Boruto lui avait filé un coup de pied sous la table, esquivant par miracle les jambes immenses d'Hashirama qui se tenait entre eux.

Le manque de tact de la question avait fait ricaner l'Uchiha qui se trouvait à côté de Sasuke, à l'autre bout de la table – Madara, Kawaki connaissait ce nom, c'était celui d'un ancien réceptacle de juubi, il l'avait entendu quand il était encore du côté de Kara.

Évidemment, le ricanement de Madara s'était rapidement transformé en une moue boudeuse. Il avait seulement fallu que Sakura Uchiha hausse un sourcil pour parvenir à ce résultat, et l'autre s'était tu. En son for intérieur, Kawaki s'était demandé s'il avait surestimé Madara ou sous-estimé la mère de Sarada.

Dans le doute, il les étiqueta tous deux comme menaces potentielles et scruta de nouveau Naruto qui s'apprêtait à reprendre la parole.

— Voilà où nous en sommes, dit l'Hokage en écartant les mains – peut-être en signe d'impuissance.

Shikamaru soupira, effleura son bouc de ses doigts gauches et tapota la table des autres, dans un rythme concentré et pensif.

— C'est un sacré coup de pouce, admit-il après un temps de réflexion.

Si la disparition de son fils l'avait secoué jusque dans ses fondements, il restait totalement consacré à Konoha. Certains qualifieraient un tel comportement d'insensibilité, mais Shikamaru savait que le seul moyen qu'il possédait pour retrouver Shikadai était de ne rien lâcher. De ne jamais abandonner. Et il ne lâcherait rien.

Il releva les yeux et croisa, tour à tour, le regard de chacun des revenants, s'arrêtant en chemin sur Sasuke. Shikamaru était un des rares à être dans la confidence, à propos d'Itachi et du massacre, avec Sai.

— Mais comment nous assurer de votre loyauté envers Konoha ? Non pas que je doute de la vôtre, Seigneur Hokage, ajouta-t-il à l'adresse d'Hashirama.

Ce dernier sourit maladroitement, gêné d'être encore nommé d'après ce titre alors que, de toute évidence, c'était Naruto qui portait le chapeau.

— Hashirama, corrigea-t-il dans le vent.

Shikamaru portait déjà son regard vers les éléments les plus dangereux. Itachi était dévoué à Konoha, il l'avait montré, donc la question ne s'adressait pas réellement à lui. La loyauté des autres, cependant, était des plus discutables, chacun ayant essayé – une ou plusieurs fois – de détruire le village.

Nagato se tassa dans son siège, incapable de formuler une réponse. Il ne se sentait pas loyal à Konoha, n'avait rien à voir avec ce village et ne voulait pas se trouver ici. Toutefois, d'après ce qu'il avait compris, Naruto avait tenu parole. Ame était en paix, avait été aidée par Konoha. Le monde n'avait plus connu de guerre, les civils étaient protégés, dans la grande majorité. Alors, il pouvait très bien dédier sa loyauté à Naruto. Comme Konan l'avait fait après sa mort. Naruto lui avait raconté ce qu'elle avait fait, à la lueur d'une bougie vacillante, il lui avait dit qu'elle était morte pour protéger Ame d'Obito, qu'elle avait été vaincue, mais qu'elle avait presque réussi. Nagato était si fier de son amie.

Sur le buffet du salon, dans le vase, il y avait un bouquet de roses en origami, facilement identifiable comme celui que Konan avait fait pour Naruto. Il l'avait gardé, toutes ces années. Nagato ferma les yeux, restant en retrait de la conversation.

Ce fut Madara qui grogna, croisant les bras, une moue dépitée sur le visage.

— Ce vieux fou savait ce qu'il faisait, grimaça-t-il. Il connaît le sharingan mieux que personne.

Il n'en dit pas plus, cependant, laissant Shikamaru dans l'expectative. Ce dernier toussa et haussa un sourcil.

— Cette simple phrase est censée me convaincre ? marmonna-t-il d'un ton doucereux.

— À vrai dire, oui.

Cette fois-ci, c'était Sasuke qui avait pris la parole. Il se pencha un peu en avant pour pouvoir croiser le regard du principal conseiller de Naruto avant de se détourner vers Sai, puis plongeant ses yeux dans ceux de Naruto.

— Le deuxième Hokage me l'avait très justement fait remarquer, commença-t-il en examinant Hashirama, lorsque nous nous sommes rencontrés.

Hashirama hocha la tête, signe qu'il se souvenait de la rencontre.

— Mon frère a beaucoup étudié le sharingan, énonça-t-il avec une grimace indéchiffrable.

À l'autre bout de la table, Madara gronda sourdement, mais il ne fit aucun commentaire. Sasuke lui en fut inexplicablement reconnaissant, puis il recommença son récit.

— Le sharingan fonctionne grâce à l'amour. S'ils veulent retrouver leurs pouvoirs, ils vont devoir aimer à nouveau.

Il déglutit et Itachi leva une main en cherchant le regard de l'Hokage – le Septième, pas le Premier – pour avoir le droit à la parole. Naruto la lui accorda d'un geste de l'épaule et les attentions se tournèrent aussitôt vers le parricide.

— Le sharingan évolue avec la douleur de la perte, statua Itachi. Non ?

Sasuke et Madara, d'un même geste, secouèrent la tête.

— Non, corrigea le premier. Malheureusement, la perte et la douleur accompagnent l'évolution du sharingan, mais c'est bien relié à l'amour.

Il grimaça un peu, n'oubliant pas que c'était lui qui avait brisé le cœur de sa fille, la conduisant à éveiller pour la première fois sa pupille.

— Je n'ai pas éveillé mon sharingan à la suite d'une perte, confirma Obito. Je voulais protéger. Je voulais secourir.

— De même, admit Sasuke. Le contexte fait que la plupart des Uchiha ayant éveillé le sharingan l'ont fait au sortir d'un deuil, mais ce n'est pas un prérequis pour l'évolution de notre pupille.

Un silence s'ensuivit qui ne dura pas, Shikamaru le brisant en émettant un son bas de compréhension.

— Si vous voulez retrouver vos pouvoirs, il vous faudra aimer. Plus vous aimerez, plus vous vous attacherez à Konoha et plus vous lui serez loyaux, explicita-t-il. Le vieil homme savait effectivement ce qu'il faisait.

— Le problème, souleva Hashirama, est qu'il faut de nouveaux sentiments. Le même amour ne peut pas éveiller le sharingan deux fois ? Simple déduction provenant de mes observations, ajouta-t-il. Madara avait quatre frères.

— Hm, nota Naruto en fermant les yeux. Et même au-delà de ça, aimer n'est pas quelque chose de spontané. Cela s'apprend. Qui sera capable d'apprendre à aimer à quatre détenteurs de sharingan venus d'outre-tombe, je vous le demande.

— Moi, se dévoua Sasuke.

Et, inexplicablement, Naruto éclata d'un rire franc et presque contagieux qui illumina la pièce.

— Alors nous allons tous mourir.


À samedi prochain !