Le choc fut brutal. Alice s'attendait à sortir d'un arbre ou du mur d'une maison… mais non, au lieu de ça, elle chuta de quelques mètres. Alors qu'elle était étalée sur le sol, elle vit la brèche se refermer au-dessus d'elle. Super, merci Manwë, pensa la Terrienne en se relevant avec difficulté. Une fois debout, elle avisa les environs. Devant elle, il y avait un portail qui s'ouvrait sur une route. La route semblait sillonner entre plusieurs collines et, pendant un instant, elle pensa au paysage des Télétubbies, ce qui la fit sourire. En observant le portail, la demoiselle vit l'arrière d'une boite aux lettres, donc l'ouverture était vers la route. Route qui ressemblait plus à une allée quand on regardait bien. Puis, dans un éclair de lucidité, elle réalisa qu'elle était dans un jardin. La blonde se retourna lentement vers l'endroit où la porte de la supposée maison devait figurer. Ce jardin ressemblait étrangement à ceux qu'elle avait vus en Nouvelle-Zélande à...
"-Hobbitbourg..."
Sur le seuil de la maison se trouvait un homme et derrière cet homme, il y en avait d'autres qui la regardaient à travers l'encadrement de la porte. Ils étaient tous ébahis et certains d'entre eux ouvraient carrément la bouche. Elle leur concéda un sourire un peu gêné avant de sentir un liquide chaud s'écouler le long de sa tempe. Elle porta une main à son front et, en la ramenant devant ses yeux, elle vit qu'il s'agissait de sang. Son sourire se transforma alors en grimace de douleur.
"- Poussez-vous ! Poussez-vous ! Vous allez laisser cette jeune femme se vider de son sang sur le pas de ma porte ? s'exclama celui qui devait être le propriétaire de la maison, se faufilant entre les hommes. Il arriva alors devant Alice, inquiet. Rentrez, rentrez ! Je vais vous désinfecter ça."
La nouvelle arrivante ne broncha pas, alors il lui prit le bras pour la lever et la guider entre les spectateurs de la scène. Elle se fit la réflexion qu'elle était un peu plus petite qu'eux mais un peu plus grande que celui qui la tenait. Elle avait l'impression de les connaître mais impossible de se souvenir de leurs noms. En entrant dans la maison, elle passa devant un géant habillé de gris à qui un rire échappa. Son hôte la fit ensuite asseoir à une table, dans la salle à manger, où la vaisselle trônait. Devant elle, elle voyait les autres hommes qui encerclaient l'un des leurs, alors elle se leva pour entendre ce qu'il se disait.
"- Gandalf. Vous aviez dit que l'endroit serait facile à trouver. Je me suis perdu. Deux fois. Je ne l'aurai jamais trouvé s'il n'y avait pas eu le signe sur la porte. décréta le premier homme qu'elle avait vu sur le seuil de la porte. Alice sembla sur le point de se rappeler de son nom puis plus rien. Il avait lancé sa cape à quelqu'un.
- Un signe ? Il n'y a pas de signe, la porte a été repeinte la semaine dernière ! s'exclama le plus petit d'entre eux, soit le propriétaire de la maison, en s'avançant.
- Il y a un signe. Je l'ai tracé moi-même. lui certifia le plus grand, se frayant un chemin pour le rejoindre. Bilbon Sacquet, permettez que je vous présente le chef de cette Compagnie : Thorin Écu-de-chêne."
En entendant les deux noms, la blessée s'appuya sur le chambranle de la porte et gémit entre ses dents. Bilbon. Thorin. Les Valar. Ça lui revenait maintenant. Elle avait vraiment dû prendre un sacré choc à la tête.
"- Alors, c'est le hobbit... le ton du chef semblait amusé et moqueur. Dites-moi Monsieur Sacquet, vous êtes-vous souvent battu ?
- Je vous demande pardon ? s'étrangla Bilbon.
- La hache ou l'épée ? insista Thorin en lui tournant autour. Quelle arme préférez-vous ?"
Tirant sur ses bretelles, Bilbon essaya de reprendre contenance face à cet énième nain qui entrait chez lui sans sa permission et qui, en plus, le tournait en ridicule.
"- Eh bien, je ne suis pas maladroit aux fléchettes, pour ne rien vous cacher mais... je ne vois pas p-pourquoi est-ce si important ?"
Si Alice n'avait pas si mal, elle se serait cogné la tête contre le mur tellement cette situation la désespérait. Quelques rires agitèrent la rangée de nains et la blonde dut se retenir pour ne pas frapper les premiers qu'elle avait sous la main, soit Bifur et Nori. Mais sans qu'elle ne s'y attende, sa vue se brouilla et les murs du smial se mirent à tourner. Ses oreilles avaient beau bourdonner, la Terrienne entendit très clairement Thorin lancer à Gandalf que Bilbon faisait plus épicier que cambrioleur.
"- Gandalf, qui est-elle ?" souffla alors Dori, à son propos.
Mais l'interpellé n'eut pas le temps d'ouvrir la bouche, que des paroles incompréhensibles fusèrent dans l'habitat. C'était Bifur qui soutenait l'inconnue, inconsciente. Bilbon s'affola et ordonna au nain de l'emmener dans la chambre au bout du couloir. Le Magicien Gris observa les nains qui s'agitaient. Enfin, quelques-uns puisque Thorin et d'autres attendaient visiblement une réponse de sa part.
"- Je ne vous le dirai pas, Thorin. le susnommé sembla prêt à répliquer mais l'instigateur de la réunion continua. Je ne vous répondrai pas car je ne suis pas sûr. Attendons qu'elle aille mieux pour lui demander.
- Je ne reculerai pas le départ pour cette semi-femme, Gandalf. Qu'importe qu'elle soit tombée du ciel." répondit froidement le nain.
L'Istar toussota et se dirigea vers la chambre de la nouvelle venue. Bilbon s'affairait à nettoyer la plaie qu'elle avait à la tête. Il y avait aussi Bifur qui faisait des remarques en khuzdul. Bilbon commençait à s'agacer de ne rien comprendre à ces babillages, alors Gandalf congédia le nain. L'alitée papillonna des yeux et admira Bilbon comme s'il était un ange descendu du ciel. Il appuyait un coton sur son front.
"- Vous êtes réveillée. constata Gandalf.
- On dirait, en effet. admit la blonde, reprenant une position assise.
- Vous devriez rester allongée, votre tête... s'alarma Bilbon. La jeune femme sourit, lui montrant la plaie.
- Regardez, il n'y a presque plus rien. Bilbon ouvrit la bouche comme un poisson hors de l'eau.
- Vous semblez avoir guéri... comme par magie. spécula l'homme au bâton, mettant son interlocutrice dans l'embarras. Bilbon, pouvez-vous aller voir ce que font les nains s'il vous plaît ?"
Le hobbit acquiesça sans lâcher sa dernière invitée des yeux. Gandalf s'assit sur la chaise qu'il avait délaissée.
"- Je pense qu'il est temps de me dire d'où vous venez, demoiselle ?
- Alice. Et vous n'allez jamais le croire."
Elle lui raconta son histoire, très rapidement et très vaguement. Le magicien passa tout le récit à hocher la tête et à dire "hm, je vois" ou "bien, très bien" à chaque fin de phrases. À la fin, il se leva et fit les cent pas.
"- Je suis étonné, mais je vous crois. Je n'ai pas eu l'occasion de voir quelqu'un tomber du ciel si souvent que ça. Mais je dois vous prévenir, ça ne va pas être facile de faire accepter à la Compagnie qu'une femme les accompagne, surtout Thorin. Enfin, vous êtes là pour ça. Je pense qu'il ne faut pas leur révéler qui vous envoie, ni que vous savez ce qu'il va se passer. Alors on va dire que c'est un objet de ma confession qui vous a transportée là et que vous êtes mon apprentie d'accord ?
- Mais il arrivera un moment où je leur dirai la vérité, Gandalf, au moins une partie et le plus tôt possible. Je les connais et je sais qu'ils ne supporteront pas le fait que je leur ai menti. répliqua la jeune femme en se levant.
- Non, ça, c'est sûr... Attendons pour l'instant. Nous devrions les rejoindre avant qu'ils ne nous abîment notre cambrioleur." conseilla l'Istar avec un clin d'œil.
Thorin venait d'apprendre à Dwalin que son cousin, Dáin, ne participerait pas à leur quête quand ils les rejoignirent dans la salle à manger. Les nains marmonnaient, déçus. La blonde se surprit à ressentir de la compassion pour eux en voyant leurs mines. Si elle avait pensé ne pas s'impliquer émotionnellement, c'était déjà loupé. Gandalf et Bilbon s'étaient rapprochés d'eux. Elle préféra rester dans l'encadrement de la porte.
"- Vous vous lancez dans une quête ? s'enquit Bilbon avec intérêt. Les nains levèrent les yeux vers lui, comme s'ils n'avaient pas bien entendu. En réalité, ils espéraient que ce soit le cas.
- Hm Bilbon, mon cher ami, il nous faudrait un peu de clarté. soupira Gandalf en sortant une feuille de sa poche. Le hobbit se dirigea vers un coin de la pièce pour prendre une bougie tandis qu'Alice s'approchait de la table, juste assez pour apercevoir la carte. Loin à l'Est, par-delà des monts et des rivières, des terres boisées et des terres désolées, se dresse un pic solitaire...
- La Montagne Solitaire... lut alors Bilbon, qui était revenu pour éclairer le bout de papier. Il lança un regard à la jeune fille comme pour s'assurer qu'elle ne savait pas plus de choses que lui. Cette dernière leva les mains en signe d'innocence et le hobbit se concentra à nouveau sur la conversation des nains.
- Oui ! Óin a interprété les présages et les présages disent que l'heure est venue. disait Glóin d'une voix forte et enthousiaste. Son frère, assis à côté de lui, confirma ses paroles.
- Les corbeaux ont été vus s'en retournant à la montagne comme cela avait été prédit. "Quand on verra les oiseaux d'antan à Erebor s'en retournant, le règne de la bête prendra fin." récita-t-il d'une voix mystérieuse et solennelle. Les nains frétillèrent alors joyeusement sur leurs chaises.
- Oh. Quelle bête ? s'informa Bilbon, calmant les réjouissances. Alice aperçut Thorin fermer les yeux d'appréhension quand Bofur se leva pour s'approcher du hobbit. La demoiselle ressentit encore une fois le besoin de s'auto-provoquer un trauma crânien en entendant les explications du nain.
- Oh, c'est sûrement une allusion à Smaug le Terrible, première et principale calamité de notre âge. Un cracheur de feu ailé : des dents comme des rasoirs, des griffes comme des crocs de boucher... Grand amateur de métal précieux !
- Je pense qu'il sait ce qu'est un dragon. le coupa la blonde, voyant Bilbon fulminer. Les nains le prenaient encore pour un imbécile.
- J'ai pas peur de lui, je me sens prêt ! cria Ori, détournant l'attention de tout le monde. Il va savoir ce que c'est, le fer des nains, quand il l'aura dans le troufignon !"
Alice pouffa alors que Dori tirait son frère pour qu'il s'assoit. Il était vraiment drôle et attendrissant. Les nains s'agitèrent une fois de plus et la jeune femme, l'espace d'un instant, eut envie de hurler qu'ils se taisent tous.
"- La tâche serait déjà difficile avec une armée derrière nous. commença Balin en haussant le ton pour se faire entendre. Or, nous ne sommes que treize... Et pas les treize meilleurs, ni les plus intelligents. les réactions ne se firent pas attendre.
- Eh ! Qui est-ce que tu traites d'idiot ? "
Puis un bruit sourd interrompit les protestations. Fíli avait tapé du poing sur la table et s'était redressé. Il émanait de lui une certaine aura... royale. Un charisme et une prestance qui forcèrent les autres à l'écouter.
"- Nous ne sommes peut-être pas nombreux mais nous sommes des guerriers, chacun d'entre nous. Tous autant que nous sommes !"
Alice se retint de faire remarquer que la répétition était de trop dans le discours. Kíli releva qu'ils avaient Gandalf, un puissant magicien qui avait dû tuer des centaines de dragons. Ledit puissant magicien semblait gêné et tenta d'objecter. La Terrienne nota qu'ils aimaient bien les contestations dans ce monde.
"- Combien alors ? s'exclama Dori et, remarquant l'expression étonné du concerné, il insista. Combien de dragons avez-vous tué ? Allez-y, dites-nous le nombre ! "
L'apostrophé s'étrangla en recrachant la fumée de sa pipe que personne ne l'avait vu allumer. Ce fut la goutte de trop et les nains se levèrent des deux côtés de la table. Ils se hurlaient dessus. Elle échangea un regard avec l'homme en gris. Dans moins de dix secondes, s'ils ne l'avaient pas tous bouclé, elle allait les tuer. Bilbon tenta bien de les calmer mais aucun d'eux ne prêta attention au petit homme.
Puis le roi hurla des paroles en khuzdul qui se rapprochaient d'un "fermez-la" plutôt sec et autoritaire. Alice et Bilbon sursautèrent, les nains se rassirent rapidement. Thorin était resté silencieux tout le long alors quand il parla, il déblatéra un flot de paroles impressionnant.
"- Si nous avons vu ces signes, ne croyez-vous pas que d'autres les auront vus aussi ? Des rumeurs ont commencé à se répandre. Le dragon Smaug n'a pas été vu depuis 60 ans. Certains tournent leur regard vers la montagne, évaluant, s'interrogeant, mesurant les risques. Les immenses richesses de notre peuple sont peut-être sans protection désormais. Restons-nous en retrait ? Pendant que d'autres s'emparent de ce qui nous appartient ? Ou saisissons-nous cette chance de reprendre Erebor ? Du Bekar ! Du Bekar ! "
Les nains clamèrent alors pour Erebor, en cœur. Leur roi savait convaincre et persuader, il n'y avait aucun doute. Tous étaient en liesse, se parlant en khuzdul ou se souriant. Tous, sauf un.
"- Vous oubliez que la Grande Porte est scellée ! On ne peut pénétrer dans la montagne. déplora Balin, désespéré. Si Alice ne savait pas que le souverain était plus vieux que lui, elle aurait pensé l'inverse. Il semblait avoir vieilli deux fois plus vite depuis la chute d'Erebor. Quant à Thorin, seules les mèches grises, qui parsemaient sa coiffure, le trahissaient.
- Cela, mon cher Balin, n'est pas tout à fait vrai... lui répondit Gandalf dans le silence ambiant. Il sortit une clef... de sa manche ? La blonde secoua la tête.
- Comment avez-vous eu ça ? souffla Thorin en regardant l'objet sans vraiment le voir, comme s'il s'agissait d'un fantôme du passé.
- Elle m'a été confiée par votre père, par Thráin, avant sa disparition pour que je la garde en lieu sûr. Elle est à vous maintenant." déclara le magicien en la lui tendant.
L'héritier fit tourner la clef entre ses doigts. La Terrienne regardait cette clef d'un mauvais œil. Elle savait où cette clef allait les mener. Elle songea à la voler, comme ça pouf, plus de quête, plus de dragon, plus de morts. Mais elle se ressaisit assez vite. Si elle commençait à douter, elle n'y arriverait jamais.
"- S'il y a une clef... Il doit y avoir une porte. conclut Fíli, comme si c'était une découverte.
- Donnez-lui la médaille de l'intelligence. railla Alice. Elle ne s'attendait pas à ce que Bilbon l'entende et lui retourne un regard amusé. À vrai dire, il n'y avait pas que lui. Un certain vieux monsieur tournait vers elle un regard mitigé de reproches et d'amusement. Elle haussa les épaules, un sourire aux lèvres.
- Ces runes parlent d'un passage dérobé vers les salles inférieures. reprit le vieil homme, se retournant vers les nains.
- Il y a une autre entrée. fit remarquer Kíli avec un air d'imbécile heureux.
- Je retire ce que j'ai dit, donnez la médaille à celui-là. chuchota la blonde, se déplaçant à côté du hobbit. Bilbon sursauta, il ne l'avait pas sentie se rapprocher. Une fois sa surprise passée, il pouffa.
- [...], les portes des nains sont invisibles quand elles sont closes. soupira Gandalf, visiblement agacé.
- Je pense que la médaille dont vous parlez revient à leur peuple entier. corrigea le hobbit. Alice ricana discrètement.
- [...] je ne suis pas en mesure de la trouver mais, dans la Terre du Milieu, d'autres le peuvent. continua l'Istar. Il jeta un regard inquiet à Thorin mais ce dernier ne comprit pas le sous-entendu. La tâche à laquelle je pense exige une grande discrétion et non moins de courage. Mais si nous nous montrons prudents et astucieux, je pense que c'est faisable.
- Donc, il nous faut un cambrioleur ! argua Ori. Bilbon fut soudain le centre de l'attention et sous la pression, il crut que les nains attendaient son avis.
- Et un bon. Un expert, j'imagine. sourit-il. Alice s'éloigna lentement de lui, se faisant la réflexion qu'il s'était mis dans de beaux draps.
- Et vous l'êtes ? l'interrogea Dwalin.
- Je suis quoi ?
- Il dit qu'il est un expert !"
Suite à cette déclaration, les nains hurlèrent encore une fois à tout va et la blonde se passa une main sur le visage. Elle regrettait le silence de Valinor.
"- Oh, moi ? Non, je ne suis pas un cambrioleur, je n'ai jamais rien volé de ma vie ! réfuta le semi-homme.
- J'ai bien peur d'être d'accord avec Monsieur Sacquet. Il n'a guère l'étoffe d'un cambrioleur. approuva Balin, abattu. Le hobbit acquiesça frénétiquement.
- Les Terres Sauvages ne sont pas faites pour les gens de bonne famille qui ne savent ni se battre, ni se débrouiller seuls." poursuivit Dwalin, non sans un regard pour la seule femme présente. Elle le soutint sans baisser les yeux.
Mais les débats redoublèrent d'intensité. Alice sentit que les limites de sa patience étaient proches. Elle tapota le bras du Magicien Gris pour lui faire comprendre qu'un drame allait se produire incessamment sous peu, si un minimum de silence ne revenait pas. Gandalf hocha la tête, étant lui aussi exaspéré par le comportement des invités.
"- Ça suffit ! Si je dis que Bilbon Sacquet est un cambrioleur, c'est un cambrioleur. Compris ? vociféra-t-il d'une voix grave. Il semblait être entouré d'une aura noire et menaçante mais elle s'évapora une fois le calme revenu. Les hobbits ont le pas extrêmement léger, si bien qu'ils peuvent passer inaperçus quand ils le veulent. Et alors que le dragon est accoutumé à l'odeur d'un nain, celle d'un hobbit lui est totalement inconnue, ce qui nous donne un net avantage."
Les nains semblaient plutôt convaincus alors que Bilbon aurait voulu disparaître. Alice, elle, commençait à être tendue. Cette petite réunion allait se terminer, Bilbon allait s'évanouir et tous les regards se tourneraient vers elle.
"- Vous m'avez demandé de trouver le quatorzième de cette Compagnie et j'ai choisi Monsieur Sacquet. Il a plus de ressources que ne le suggèrent les apparences et beaucoup plus à offrir que vous ne l'imaginez. Ou même qu'il ne l'imagine. exposa Gandalf à Thorin qui semblait plus que septique.Vous pouvez me faire confiance.
- Entendu, nous le ferons à votre façon. finit par accepter le monarque avant de s'adresser à Balin. Donne-lui le contrat.
- On est partant, on est parti ! s'exclama Bofur, joyeux.
- C'est un contrat classique. indiqua le nain à la barbe blanche en tendant le parchemin à leur hôte. Remboursement des frais personnels, temps requis, rémunération, prise en charge des obsèques, etc.
- Prise en charge des obsèques ? Conditions : paiement à la livraison, jusqu'à la concurrence d'un quatorzième de la totalité des profits, s'il y en a." lut l'intéressé.
Il parcourait les lignes du contrat, disant que cela semblait être correct, quand il tiqua en trouvant ladite catégorie consacrée aux obsèques.
"- La présente Compagnie ne sera pas tenue pour responsable des blessures subies qui pourraient s'en suivre, y compris mais non limitées à des... lacérations ? Une éviscération ? INCINÉRATION ? s'ulcéra Bilbon, respirant de plus en plus vite.
- Il va tomber dans les pommes. annonça sans détour Alice, à Gandalf. Ce dernier lui lança un regard étonné.
- Oh oui, il fait fondre la chair sur vos os en un clin d'œil. élucida Bofur, grand sourire, s'approchant du hobbit qui avait reculé dans son vestibule.
- Ça va mon gars ? s'inquiéta Balin.
- Oui. Je me sens faible. bredouilla Bilbon en se penchant en avant.
- Gandalf. s'exaspéra l'envoyée des Valar devant le regard fixe et peu concerné du susnommé.
- C'est comme un four avec des ailes. continua Bofur, sur sa lancée.
- Gandalf ! reprit la blonde qui venait de passer d'exaspérée à agacée.
- De l'air, j'ai besoin d'air... insista le semi-homme, très pâle.
- Un éclair aveuglant, une douleur cuisante et POUF ! Vous n'êtes plus qu'un tas de cendres. termina Bofur, fier de lui.
- Il va s'évanouir, là ! s'affola Alice face au manque de réaction du vieux à la barbe grise. Et en effet, le hobbit défaillit quelques secondes après avoir dit non aux nains. Le magicien se décida enfin à se rendre près du hobbit, la jeune fille sur les talons.
- Vous êtes d'un grand secours, Bofur. grommela-t-il.
- Parce que vous, vous pouvez vous venter de l'être ?" lui demanda la blonde en s'accroupissant à côté de Bilbon. L'Istar ne répondit rien mais lui lança un regard vexé. Il demanda à Bofur d'emmener l'évanoui dans sa chambre, aidé par la jeune femme.
