Le lendemain, Alice grimaça en ouvrant les yeux. Alors qu'elle venait d'avoir 19 ans, elle était tombée en Valinor et aujourd'hui, précisément, elle en avait 21. Elle avait remarqué durant son séjour chez les Valar qu'elle avait vieilli un peu. Ses cheveux avaient été un bon repère, elle avait dû les couper des dizaines et des dizaines de fois ! En se regardant dans le miroir, elle voyait une Alice semblable à l'ancienne et pourtant si différente. Elle n'avait pas une ride en plus mais était une femme maintenant, une guerrière. Elle sourit à son reflet, il était temps d'apprendre à la Compagnie quel âge elle avait !
Quand elle eut fini de se préparer, elle fila vers le salon qui leur était réservé. La Compagnie devait y être puisqu'il était beaucoup trop tôt pour les entraînements. Elle avait mis une chemise blanche simple, un pantalon marron foncé et des bottes noires qui lui arrivaient en dessous des genoux. Ses cheveux ayant un peu poussé, même s'ils restaient plutôt courts pour une femme de cette époque, elle les avait attachés en deux chignons en haut de son crâne. Quand elle entra dans le salon, les nains s'arrêtèrent dans leurs activités.
"- Bonjour tout le monde !
- Bonjour toute seule ! lança Bofur, taquin. Tu sembles de bien bonne humeur aujourd'hui, qu'est-ce qu'il se passe ?
- Eh bien, si tu insistes pour le savoir... C'est mon anniversaire !
- Quoi ? s'indigna Bilbon en fonçant sur elle. Mais pourquoi tu ne l'as pas dit plus tôt ?
- Parce que j'aurais dû vous révéler mon âge et je n'en avais pas très envie au début de l'aventure. grommela Alice, faisant la moue mais appréciant que son ami conserve le tutoiement instauré la veille. Mais maintenant que cela fait cinq mois que nous voyageons ensemble, je pense que c'est le bon moment.
- Et alors ? Quel âge as-tu ? s'impatienta Kíli. C'est là que la concernée remarqua que tous les nains écoutaient leur conversation et attendaient sa réponse.
- J'ai 21 ans !"
Presque immédiatement, le nain perdit son sourire et on entendit une exclamation étouffée d'Ori. Il y eut un moment de flottement avant que les nains n'éclatent de rire. Le cambrioleur et la jeune femme se regardaient sans comprendre. Tous riaient hormis Ori et Kíli qui avaient l'air dévastés. La nouvelle arrivante les interrogea à plusieurs reprises sur le pourquoi du comment mais aucune réponse ne vint.
"- Quoi ? Pourquoi vous riez ? s'énerva-t-elle finalement, pensant qu'ils se moquaient d'elle.
- J'aimerais bien le savoir aussi. intervint le hobbit, décontenancé.
- Je n'en reviens pas... murmura le prince brun, les yeux dans le vide.
- Mais de quoi !?
- C'est la meilleure ! s'esclaffa Dwalin en posant ses grandes mains sur les épaules de la blonde. Tu es plus âgée que ces deux-là !"
La Terrienne fit les gros yeux, le semi-homme l'imitant. Si en ayant 21 ans, elle était plus vieille... Quel âge avaient-ils ? Elle savait bien qu'ils étaient les plus jeunes, avec Fíli, mais pas à ce point !
"- Mais vous avez quel âge ?
- Kíli a 20 ans. lui apprit Fíli, grand sourire. Et Ori 19, en âge d'Homme.
- Et toi alors ?
- Vous avez le même âge !" s'écria Kíli, dégoûté.
Ce qui les fit tous éclater de rire. Ensuite chacun des nains lui souhaita son anniversaire, même Thorin ! Sans oublier Bilbon. Juste après, les deux princes décrétèrent qu'ils devaient faire une petite fête ce soir et que c'était cadeau obligatoire pour tout le monde. Bombur fila en cuisine prévenir les elfes et apprendre certaines de leurs recettes, secrètement. Kíli et Fíli traînèrent leur oncle et Balin convaincre le Seigneur Elrond. Il fut décidé que tour à tour, une personne devait occuper la demoiselle le temps que les autres préparent tout et choisissent leur cadeau. En voyant toute cette agitation soudaine, Alice leva les yeux au ciel. Le premier à se coller au tour de garde fut Bofur et, en voyant son sourire, elle sut que sa journée n'allait encore une fois pas être de tout repos.
La salle se vidait doucement, les autres partant vadrouiller d'un coin à l'autre de Rivendell, à la recherche du cadeau parfait. Le nain à la chapka s'approcha de son amie avec un sourire encore plus grand.
"- Allez jeune fille, on va visiter les alentours ! J'ai un joli coin à te montrer."
Tout en disant cela, il l'avait poussée vers la sortie. Il la traîna en rigolant jusqu'au chemin escarpé qui les avait mené là la veille. Il marqua une pause et la laissa avancer sans se départir de son sourire si suspect.
"- Et maintenant ? s'enquit l'apprentie magicienne en tournant sur elle-même. J'étais là hier, j'ai déjà vu ce chemin Bofur.
- Oui... mais tu n'as pas vu ça !" s'exclama le nain au chapeau en écartant un rideau de lierre recouvrant la roche à sa droite.
Alice le regarda d'un air suspicieux avant de s'avancer prudemment vers l'entrée d'une sorte de tunnel. Son air émerveillé fit grandement rire Bofur quand elle découvrit ce qui s'y cachait, c'est-à-dire une magnifique cascade. L'eau était transparente et des dizaines d'espèces de poissons nageaient là. À gauche, des cerfs s'abreuvaient tranquillement et l'on pouvait aussi voir des salamandres se prélasser sur les galets au bord du petit lac.
"- Bofur... souffla-t-elle très bas. Comment as-tu découvert ce paradis ? En si peu de temps ?
- Oh ce n'est pas moi, c'est Nori... commença le nain avant de s'arrêter brusquement. Sa camarade de promenade se retourna d'un coup, un grand sourire aux lèvres.
- Nori ? Oh, c'est surprenant... Durant votre dernière escapade nocturne, je suppose ?
- Euh, je... bredouilla Bofur, rouge jusqu'aux oreilles.
- Pas à moi, mon bon ami ! Ça fait longtemps que j'ai remarqué qu'il se passait quelque chose entre vous deux.
- Depuis quand ? soupira-t-il, baissant les bras.
- Le départ de chez Bilbon. Vous n'êtes pas discrets. Cette histoire dure depuis combien de temps ? le questionna-t-elle en l'emmenant s'asseoir près du lac.
- Neuf mois. Mais ne le dis pas aux autres, s'il te plaît ! s'alarma soudainement le nain.
- Pourquoi ? Ça a l'air d'être du sérieux, en plus ! s'étonna la jeune femme. Bofur se prit la tête entre les mains avant de se lever et de faire les cent pas.
- C'est du sérieux, c'est bien ça le problème. Il y a quelques années, Nori a eu une... une aventure avec un membre de la Compagnie et ça ne s'est pas très bien fini. Cette personne a cru que Nori le trompait alors qu'il n'en était rien. Les deux ont été dévasté et...
- Et tu as peur qu'en découvrant que tu as une relation avec lui, ils pensent tous que c'était toi même s'il ne s'est rien passé. Je comprends. Qui était-ce, si ce n'est pas indiscret ?
- Dwalin.
- DWALIN ? répéta la blonde, faisant fuir les cerfs. Bofur mit rapidement sa main devant sa bouche. Dwalin ? insista-t-elle plus bas, se libérant de l'entrave.
- Ouais."
Alice n'avait plus de mots. Une idée germa dans son esprit tandis que l'information lui montait au cerveau. Si le géant chauve avait mis un terme à leur relation si soudainement et en prétextant un autre prétendant du côté de Nori, peut-être que c'était parce qu'il y en avait un de son côté. Et c'était peut-être...
"- Alice ? Alice !?
- Ori ? Oh mince ! s'agita-t-elle en entendant le scribe l'appeler.Bofur ! Tu ne bouges pas tant qu'il est là, compris ?
- D'accord. Allez file !
- Oh et Bofur ? l'interpella une dernière fois la demoiselle avant de franchir le rideau. Je suis sûre que ça va s'arranger, compte sur moi !"
Elle retrouva un Ori tout guilleret. Il lui expliqua qu'il avait trouvé le cadeau idéal pour elle. Elle sourit et le suivit jusqu'à une fontaine dans un des multiples jardins de la cité elfique. En chemin, ils croisèrent Nori et Dwalin. À cette vue, Alice fronça les sourcils sans s'apercevoir que le nain à ses côtés avait baissé la tête tristement. Les deux autres semblaient en pleine conversation et marchaient à toute vitesse dans les couloirs. Elle haussa les épaules, pour l'instant elle avait le petit Ori avec qui discuter. Le scribe l'invita à prendre place au bord de la fontaine, ce qu'elle accepta avec plaisir. La mission cupidon était lancée. Il restait maintenant à savoir comment elle allait s'y prendre. Soit elle était directe soit elle était subtile.
"- Alors, Ori, quelqu'un en vue ? se lança-t-elle alors. Mouais, pour la subtilité on repassera.
- Euh, hm, quoi ? Non, personne, je ne vois pas pourquoi...
- Vraiment ? Tu me penses aveugle ?
- Très bien ! Je vais te le dire mais promets-moi de ne pas te moquer."
La demoiselle acquiesça, silencieuse. Elle était étonnée de voir que le roux lui ait cédé si vite et ravie qu'à l'instar de quelques autres nains, il la tutoyait.
"- C'est Monsieur Dwalin. capitula-t-il, visiblement épuisé.
- JE LE SAVAIS ! s'exclama la blonde en se levant pour faire une petite danse de la victoire.
- Alice. s'exaspéra encore plus le pauvre nain. Devant son air désespéré la susnommée se rassit, reprenant un air sérieux.
- Excuse-moi, je t'écoute.
- Que veux-tu que je te dise de plus ? J'ai un faible pour Dwalin depuis un bon bout de temps et il s'en fiche de moi, fin de l'histoire.
- Ori ! Je t'interdis d'être si défaitiste, ok ?
- Comment veux-tu que je ne le sois pas ? Dwalin c'est Dwalin et moi, je suis moi. En plus, il est sorti avec mon idiot de frère... marmonna le scribe.
- Ton idiot de frère ? Nori, je présume. mentit la Terrienne, l'air de rien. Pourquoi tu parles de lui comme ça ?
- Parce qu'il l'a trompé et qu'à cause de leur relation, ce serait mal vu que je m'intéresse à lui.
- Nori te l'a dit ? Tu devrais en parler avec lui. Pas de ce que tu ressens mais de leur relation passée. Les rumeurs sont une chose, la vérité en est une autre."
Le jeune nain hocha la tête, plongé dans ses pensées. Puis il se leva. Il lui tendit une main qu'elle saisit en riant. Il l'entraîna ensuite vers une entrée de la maison principale d'Elrond. L'envoyée divine lui demanda où ils allaient et Ori lui répondit qu'il suivait simplement ses conseils. Elle prit conscience de l'ampleur de ses propos quand, au détour d'un couloir, elle découvrit à nouveau Nori et Dwalin qui fouillaient... des buissons ? Passons.
"- Nori ! l'apostropha son frère. En l'entendant, le nain se releva prestement en entraînant celui au crâne rasé dans son mouvement. Ils cachèrent leurs mains dans leur dos.
- Ori ! Alice ! Qu'est-ce que vous...
- On doit parler. annonça Ori sans se rendre compte que quelque chose clochait.
- C'est un peu délicat là maintenant, Ori... souffla Dwalin en faisant de gros yeux en direction de son accompagnatrice. Au même moment, un hobbit trottinant entra dans leur champ de vision.
- Ah, Alice ! Je te trouve enfin ! Ça ne vous dérange pas que je vous l'emprunte ? lança-t-il aux nains. Dwalin et Nori hochèrent frénétiquement la tête pour signifier leur accord tandis qu'Ori ne répondit même pas. Parfait ! Dans ce cas, à plus tard !"
Et Bilbon emmena la jeune femme qui commençait à en avoir assez d'être promenée d'une personne à l'autre sans avoir son mot à dire. Le cambrioleur la tirait à travers des dédales de couloirs, l'air passablement ravi. Il tourna à l'angle et se figea finalement face à une porte. Une très grande porte au-dessus de laquelle on pouvait lire en Westron, la langue commune d'Arda, "bibliothèque". La Terrienne ne savait toujours pas si en basculant dans cet univers, elle avait commencé à parler instinctivement le Westron ou si cette langue s'apparentait à sa langue maternelle. Elle demanderait plus tard à Elrond. Revenons-en à nos moutons. La demoiselle jeta un regard émerveillé et impatient au Sacquet, elle adorait les livres !
"- J'espère que ça te plaît... lui souffla timidement le semi-homme.
- Bien évidemment que ça me plaît Bilbon !" se réjouit son amie en souriant de toutes ses dents. Elle le prit rapidement dans ses bras avant de pousser la porte, le petit homme rouge comme jamais sur les talons.
Elle vadrouillait entre les allées d'étagères, observant les ouvrages. L'un d'entre eux attira tout de suite son attention : il était rouge avec des reliures dorées. Il n'y avait pas de titre et en l'ouvrant elle fut surprise. Les pages étaient noires, complètement. Elle fronça les sourcils et souffla à son ami qu'elle allait voir leur hôte. Le hobbit, absorbé par sa lecture, ne lui répondit que par un hochement de tête.
Elle filait dans la cité quand, du coin de l'œil, elle aperçut Bofur et Nori. Elle jeta un regard à son livre avant de soupirer et de partir en direction des amoureux. Elle les attrapa chacun par une manche et les tira à sa suite sous quelques protestations. Elle entra dans une pièce vide, au hasard, et verrouilla la porte à clef. Suite à ça, elle vérifia qu'ils étaient seuls. Elle leur fit ensuite face, l'un la regardant d'un air passablement inquiet et l'autre faisant des allées-retours visuels entre son amant et la demoiselle.
"- Quelqu'un peut m'expliquer ce qu'il se passe ? demanda-t-il d'ailleurs en croisant les bras.
- Je suis au courant.
- QUOI !? Bofur, com-pourquoi ?
- On en a parlé ce matin. souffla le susnommé en baissant les yeux.
- Et je sais comment arranger les choses ! ajouta la blonde avec enthousiasme.
- Ah oui ? Et comment ? On cherche depuis des mois et toi, tu es au courant depuis deux heures et bam, miracle, tu trouves une solution ? railla Nori, s'asseyant à terre.
- Oui, j'ai trouvé la solution parce que j'ai l'œil, moi, Monsieur ! J'ai remarqué quelques petites choses que vous, vous n'avez pas vu.
- Comme quoi ?
- Je sais pourquoi Dwalin a fait croire à une tromperie. C'est tout simple ! C'est lui qui t'a trompé, Nori ! Pas physiquement j'entends, il n'a pas été jusque là, mais il est tombé amoureux ! Il n'a pas voulu l'avouer, il a paniqué et il a inventé cette histoire.
- Dwalin, amoureux ? s'étouffa presque le nain à la coiffure en étoile. Mais de qui ?
- Ça, ce ne sont pas tes oignons. La partie 'faire avouer Dwalin' va déjà s'avérer être compliquée alors je n'ai pas besoin que vous en remettiez une couche. Enfin, pour l'instant je vais m'y atteler. Après, je le convaincrai de rétablir publiquement la vérité."
Ses deux amis hochèrent lentement la tête et le silence se fit. Nori eut soudain un inquiétant sourire un coin et se rapprocha d'elle. Elle le regarda faire avec méfiance.
"- En parlant d'avoir l'œil... J'ai, moi aussi, remarqué deux-trois petites choses. À commencer par la façon dont tu regardes..."
Un coup à la porte coupa le nain dans sa phrase, mettant fin à la discussion. La petite voix d'Ori résonna derrière la porte, demandant après son frère. Alice tira Bofur derrière elle et ils sortirent de la pièce, laissant les frangins ensemble. Elle fit un clin d'œil au nouvel arrivant en passant.
"- C'est lui, hein ? murmura le nain à la chapka sans la regarder.
- Oh, Bofur...
- Ça va, Alice. C'est très bien pour eux deux. Ils seront heureux. la coupa-t-il. Maintenant, si tu me disais pourquoi tu te baladais avec un livre venant de la bibliothèque d'Elrond ?
- Oh, ça ? lui répondit-elle en lui montrant le bouquin. J'allais le voir pour lui en parler. Je te laisse, du coup !"
Alice se rendit alors chez leur hôte, espérant ne croiser personne cette fois. Cependant, au détour d'un couloir, elle aperçut Thorin, Dwalin et Balin en pleine discussion. Avec un soupir de rage elle se dirigea vers eux, claquant des pieds. Celui à la barbe blanche fut le premier à la voir et elle put clairement lire le "oh-oh" sur ses lèvres alors qu'il s'arrêtait dans sa phrase, attirant l'attention des deux autres. Elle arriva juste devant eux sans lâche une seule seconde des yeux Dwalin. D'habitude, elle aurait été plus discrète et timide mais là, elle en avait par-dessus la tête des comportements pré-pubères de ces aveugles de nains.
"- Vous, moi, discussion, bibliothèque, demain, 15 heures. Je sais tout, compris ? lui imposa-t-elle très sérieusement en tapotant du doigt sur la poitrine du nain. Ce dernier acquiesça précipitamment. Très bien, bonne journée !"
Et elle reprit son chemin, jusque-là laborieux, vers la demeure d'Elrond. Les trois nains la regardèrent partir. Thorin et Balin estimèrent qu'il ne valait mieux pas embêter le nain au crâne rasé au vu de sa pâleur, alors ils continuèrent leur chemin en silence. Se souvenant de la veille quand la fille, comme il aimait l'appeler, lui avait confié avoir peur de Dwalin, le roi leva les yeux au ciel. Si c'était ça, sa définition d'avoir peur...
C'est avec entrain que la star du jour frappa à la porte d'Elrond Peredhel. Une jeune elfe lui ouvrit. En la voyant, la blonde eut un temps d'arrêt, les yeux écarquillés. Arwen. Il allait falloir qu'elle s'y habitue.
"- Dame Alice ? Bonjour ! J'ai entendu dire que c'était votre anniversaire alors... Bon anniversaire ! lui souhaita l'elfe avec le sourire.
- Oh bonjour à vous aussi ! Merci beaucoup. Et vous pouvez m'appeler par mon prénom, je ne suis pas une dame. lui fit-elle remarquer, gênée, passant une main sur sa nuque.
- Il parait qu'au contraire vous en êtes une. plaisanta son interlocutrice avec un clin d'œil. Mais si vous insistez, ce sera Arwen pour vous aussi, alors."
La Terrienne lui sourit et hocha la tête. Cette Arwen était plus joviale et malicieuse que celle dont elle avait connaissance. L'elfe lui demanda ce qu'elle cherchait et lui désigna le chemin pour trouver son père. Après l'avoir remerciée, l'apprentie magicienne prit la direction indiquée en priant pour ne pas se perdre. Elle était d'ailleurs étonnée que cela ne lui soit pas déjà arrivé depuis que la Compagnie était à Imladris. Elle trouva finalement la porte qu'elle cherchait. Elle toqua et Elrond l'invita aussitôt à entrer. Il était seul et écrivait visiblement une missive. Il posa la plume qu'il tenait avant de l'inviter à s'asseoir.
"- Bonjour et bon anniversaire Alice. commença-t-il. J'ai entendu dire qu'on donnait une fête à votre honneur ce soir.
- Bonjour. Je vous remercie Seigneur Elrond. lui sourit-elle en rougissant. Vous n'êtes pas obligé d'accepter pour cette fête, les nains comprendront...
- J'y tiens. Vous êtes une de nos invités et c'est un grand jour pour vous. On n'a pas tous les jours 21 ans. Mais je suppose que vous n'êtes pas ici pour me parler de cela. Qu'est-ce qui vous amène ?"
L'envoyée des Valar ressortit de chez Elrond vers 16 heures. Elle avait même mangé avec lui dans ses appartements tant le livre les avait passionnés. Elle était un peu bouleversée par ce qu'elle avait appris. L'elfe n'avait pas tout dit de la légende dont elle faisait partie. En réalité, ce livre renfermait tous les descendants qui avaient été rappelé sur Arda depuis la Guerre de la Dernière Alliance. Ils étaient au nombre de six. Trois filles, trois garçons donc. Une paire avait attiré son attention. La descendante de Chiriopée s'appelait Baeren et le descendant d'Indrahil était un homme du nom de Girion. Ils habitaient à Dale le jour où le dragon a attaqué la montagne. La jeune femme avait fait de son mieux pour ne pas montrer à Elrond qu'elle avait déjà connaissance de cette histoire. Les deux descendants avaient péri lors de l'attaque. Baeren n'avait pas d'enfant, contrairement à Girion. Ils avaient donc discuté de ses prédécesseurs toute l'après-midi. Dans son monde, les différentes branches des deux lignées s'étaient étendues, éloignées, de celles présentes sur Arda. Ainsi, même si Girion était un descendant d'Indrahil, ses propres descendants n'avaient rien à voir avec le dernier appelé venant de Terre.
Le seigneur lui avait demandé d'assister à la réunion du sur-lendemain avec Thorin, Gandalf, Balin et Bilbon ainsi qu'à un potentiel Conseil Blanc qui se tiendrait dans une semaine et demie. Elle avait accepté. Arwen était venue la chercher pour qu'elles aillent se préparer pour la fête. C'est donc aux côtés de l'elfe brune que la blonde se dirigea vers les sources thermales royales.
