Ils avaient emprunté des sentiers escarpés, quelques fois enneigés, depuis qu'ils étaient repartis. Le ciel se couvrait par endroits et n'annonçait rien de bon pour la suite du voyage. L'arrivée d'Alice et Sirius gardait les esprits joyeux, mais pour combien de temps encore ? Les discussions se tarissaient et bientôt on s'endormit chaque soir en silence après un repas qui ne comblait ni le cœur, ni l'estomac.
La nuit, la Compagnie trouvait refuge dans des grottes parfois presque trop petites pour les accueillir tous. La blonde appréciait ce moment car, une fois les autres installés et le monteur de garde tourné vers l'extérieur, un certain nain en profitait pour se glisser derrière elle. Cela était un peu frustrant car le souverain veillait toujours à ne pas la frôler. Au petit matin, c'était comme s'il ne s'était rien passé. Pas un mot n'était échangé.
La pluie s'abattit sur eux deux jours plus tard. Les blessures des deux ex-captifs avaient complètement disparu. Les chemins étaient à présent fins et glissants. Pour des êtres comme Bilbon ou les deux Terriens, la progression était lente et laborieuse. Les nains avaient dû les rattraper de justesse plus d'une fois. Pour le nouveau venu, son vertige l'handicapait un peu plus chaque seconde. Il était très blanc et, derrière lui, Kíli ne pouvait s'empêcher de se moquer gentiment. L'orage s'invita subitement.
"- Prenez garde ! cria Thorin, en tête de file. Doucement !"
Le cambrioleur, cheminant devant Dwalin, manqua une nouvelle fois de plonger dans le vide. Heureusement, ce dernier le rattrapa avec l'aide de Bofur.
"- Il faut trouver un abri ! reprit le chef.
- Non ? Sans blague ? s'étonna faussement Alice à quelques mètres derrière lui, devant Fíli. Elle était étonnamment calme.
- Attention !"
Un rocher les survola et entra en collision avec le pan de montagne où ils se trouvaient, juste au-dessus. Les débris manquèrent de les écraser. Une vague d'appréhension monta doucement en chacun d'eux. Le dernier recruté tremblait comme une feuille et le semi-homme n'en menait pas large. Tous se collèrent contre la paroi.
"- Ce n'est pas un orage ! annonça Balin. C'est un duel de rage ! Regardez ! cria-t-il en pointant du doigt quelque chose dans le déluge.
- Oh, mince alors. souffla le nain à la chapka, bouche-bée. Les légendes disaient vrai... Des géants ! Des géants de pierre !"
Alice, le regard blasé au possible, regardait le colosse bouger et lancer un autre rocher. Elle commençait à en avoir ras-le-bol. De plus, elle était dans sa mauvaise période du mois.
"- Abrite toi, pauvre idiot ! ordonna Thorin au nain au chapeau.
- Tenez bon ! essaya de tous les encourager Dwalin, retenant en place Bilbon et Ori.
- Une crevasse !"
Et c'est à ce moment précis que l'angoisse de la jeune femme se réveilla. Deux groupes se formaient, séparant les deux princes au milieu de la file. Kíli, Sirius, le monarque et quelques autres étaient d'un côté ; Fíli, Bilbon, le reste et elle, de l'autre. Avec horreur, ils réalisèrent que chaque groupe se trouvait sur le genou d'un géant. Mais c'était déjà trop tard, ils s'éloignaient inévitablement.
Le groupe du chef rencontra à nouveau la paroi de la montagne et se mit en sûreté. Ils voyaient les autres se faire malmener sans pouvoir descendre de leur perchoir mouvant.
La créature légendaire fut décapitée par un de ses congénères et sa tête manqua d'écrabouiller une partie de la Compagnie. Le groupe de Fíli passa devant l'autre. Le roi leur hurla de sauter mais il fallait être réaliste : c'était beaucoup trop loin.
Chacun vit comme au ralenti le genou s'écraser contre la roche. Thorin en poussa un cri d'effroi et réussit même à se tromper de nom en voulant appeler son premier neveu.
La troupe se précipita sur le lieu de l'impact. Ils découvrirent avec soulagement que leurs compagnons n'étaient pas en charpie mais bien vivants, quoiqu'un peu secoués. Fíli et Alice étaient accrochés l'un à l'autre et ils se détachèrent assez vite en rougissant. Sirius haussa un sourcil mais préféra ne rien dire et prendre sa meilleure amie dans ses bras. Kíli l'imita avec son frère avant de câliner la blonde à son tour.
"- Tout va bien ! Ils sont en vie ! constata haut et fort Glóin, pour ceux qui ne voyaient pas.
- Où est Bilbon ? s'alarma soudainement Bofur. Où est le hobbit ?"
À ces mots, l'envoyée des Valar se dégagea de l'emprise du prince brun pour se précipiter vers le vide adjacent.
"- Là ! leur désigna-t-elle en tendant déjà la main à un petit homme précairement suspendu à la paroi de la montagne.
- Sortez-le de là ! ordonna Thorin tandis que le Sacquet glissait.
- Ma main ! Attrapez ma main !" l'enjoignaient ensemble Ori et Bofur.
Alice se concentra pour essayer d'invoquer le vent ou faire stopper la pluie mais, à contrario, le déluge s'intensifia. Et devant le danger imminent, le souverain se jeta dans le vide pour secourir le hobbit. Voyant cela, la jeune femme perdit tous ses moyens et il tomba de la grêle. Le semi-homme fut ramené sur la terre ferme par le chef malgré les conditions météorologiques désastreuses que la Terrienne venait de créer. Seulement, le Durin glissa et fatalement la météo réagit à ce stress immense : le blizzard se leva. Grâce à Mahal tout puissant, Dwalin remonta le Durin l'instant d'après. Tous reprirent leurs souffles et leurs esprits durant les secondes qui suivirent. La situation redevenant stable, la pluie retomba normalement et l'apprentie magicienne s'autorisa à respirer.
"- J'ai cru qu'on avait perdu notre cambrioleur. tenta de plaisanter le nain au crâne rasé.
- Il est perdu depuis qu'il est sorti de chez lui ! claqua cependant Thorin après avoir lancé un regard dédaigneux au concerné. Il n'aurait jamais dû venir. Il n'a pas sa place parmi nous.
- Pard-... tenta alors de s'interposer sa recrue féminine alors que son ami encaissait la remarque sans broncher, encore sous le choc.
- Vous non plus, vous n'auriez pas dû venir. À part nous apporter des ennuis et aggraver la situation avec vos pseudos pouvoirs que vous ne maîtrisez pas, à quoi servez-vous ?" cingla le nain, soutenant son regard.
La concernée ne cilla pas mais ne rétorqua pas non plus. À la place, un éclair rouge traversa le ciel, brisant en deux une montagne voisine. Et alors que le roi la dépassait pour emmener Dwalin plus loin, elle ajouta très bas de façon à ce que seuls Sirius et Bilbon ne l'entendent :
"- C'est le sort que je réserve à la vôtre, de montagne."
Ses yeux étaient toujours noirs de rage quand la foudre cessa. Un silence de mort accompagnait la troupe qui se mettait en quête d'un abri. Abri qu'ils trouvèrent assez facilement. L'ordre fut donné de fouiller la grotte. Alice n'entra pas. Un nuage gris foncé flottait à quelques mètres au-dessus de sa tête et elle savait qu'elle tremperait le sol si elle suivait les autres. Alors, elle resta sagement à l'entrée.
"- On meurt de froid ici...
- Très bien ! se réjouit Glóin. On va se faire un bon feu !
- Non pas de feu, pas dans cette grotte. l'arrêta Thorin, bizarrement plus calme qu'auparavant. Tâchez de dormir, nous partons à l'aube.
- Nous devions attendre dans les montagnes que Gandalf nous rejoigne. le contredit Balin pendant que les autres s'installaient pour la nuit. C'était le plan.
- Le plan a changé. se contenta de répondre le chef. Bofur !
- Oui ?
- Premier tour de garde."
Le nain au chapeau resta silencieux, déçu. Son amie décida de voler à son aide en se rappelant comment il avait été l'un des premiers à vouloir sauver Bilbon.
"- Non. Je le prends. intervint-elle, toujours dehors.
- Tu ne rentres pas ? s'enquit d'ailleurs Fíli en s'approchant.
- J'ai plus ma place parmi les catastrophes naturelles qu'avec vous, je trouve. se justifia la jeune femme tandis que la pluie qui s'abattait sur elle s'intensifiait et que le tonnerre grondait au loin. De plus, je risque de vous mouiller si je rentre."
Et elle fit demi-tour pour s'installer à même le sol. Les lèvres de Thorin étaient pincées. Les membres de la Compagnie lui en voulaient certainement pour les paroles qu'il avait eues envers la blonde, à commencer par ses neveux qui lui jetaient des regards déçus. Mais il ne pouvait pas s'excuser, question de fierté. Il chuchota quand même à Bofur de prendre son tour dans trois heures, ce qui lui donnait un peu de répit. Ils s'installèrent finalement donc tous dans la grotte afin de dormir.
oOo
Trois heures plus tard, comme prévu, le nain aux deux nattes releva la garde de la demoiselle pour qui le déluge avait enfin cessé. Elle s'allongea à l'écart de tout le monde, à l'opposé de l'héritier d'Erebor qu'elle fixa avec colère.
Le monarque suivait tous ses mouvements à l'oreille. Une fois qu'elle fut endormie, il ouvrit les yeux pour l'observer. Il avait senti son regard brûlant se promener sur lui, mais il ne pouvait pas le lui retourner.
Bilbon se leva quelques minutes plus tard, attrapant son épée et remballant ses affaires. Il traversa précautionneusement l'étalage de nains, s'arrêta un instant pour contempler Alice avec remords et se dirigea vers la sortie. Il passa devant le garde qu'il ne remarqua même pas jusqu'à ce que ce dernier ne l'apostrophe :
"- Où est-ce que vous allez comme ça ? lui demanda-t-il, très étonné.
- Je retourne à Fondcombe. lui confia le hobbit.
- Non, non, non ! s'alarma le nain à la chapka, réveillant au passage l'envoyée divine. Vous ne pouvez pas rebrousser chemin ! Vous faites partie de la Compagnie, vous êtes l'un des nôtres !
- Ah bon ? C'est nouveau ? rétorqua le cambrioleur, attristé. Thorin a dit que je n'aurais pas dû venir et c'est vrai ! Je ne suis pas un Touque, je suis un Sacquet. Je ne sais pas ce que je m'imaginais."
Le chef leva lentement les yeux à l'entente de ces paroles. Il rencontra le regard noir qu'Alice dardait à nouveau sur lui. Il n'y avait aucun doute : si un regard pouvait tuer, il serait déjà mort et enterré.
"- J'aurais dû rester chez moi... soupira le semi-homme.
- Votre village vous manque, je sais que c'est dur... crut bon de dire Bofur.
- Non, vous ne savez pas ! Vous ne comprenez pas, aucun de vous ne comprend ! s'énerva Bilbon. Vous êtes des nains ! Vous ne connaissez que cette vie : vous vivez sur les routes sans jamais vous installer nulle part ! Vous n'avez pas de chez-vous !"
Cela sonna comme un glas. La demoiselle maintint le regard du roi. Oui, les mots du hobbit faisaient mal mais ils étaient vrais comme ceux qu'il avait lui-même prononcé quelques heures plus tôt. Le petit homme s'excusa, à bout.
"- Non, c'est vrai. Nous n'avons pas de chez-nous... concéda le clarinettiste, coulant un regard à l'assemblée endormie. Je vous souhaite bonne chance Bilbon, du fond du cœur."
S'ensuivit une accolade que les éveillés devinèrent, et le hobbit tourna les talons. Mais Bofur l'arrêta en voyant son épée briller d'une lueur bleue. Simultanément, un bruit étrange retentit et une fissure se creusa dans le sol. Alors très synchronisés, Alice et Thorin s'écrièrent qu'il fallait partir. Mais trop tard, le piège s'ouvrit sous eux et les seize membres de la Compagnie commencèrent une descente dans les entrailles de la montagne.
La jeune femme heurta plusieurs fois la paroi et ainsi que les corps des autres. Ils atterrirent sur une sorte d'esplanade. Grâce à sa chance légendaire, la seule femme du groupe ne s'échoua pas au-dessus de la pile, non. Elle atterrit à côté, se faisant bien mal. Quasi instantanément, des créatures se jetèrent sur eux pour les emmener vers Mahal seul sait où. Les membres de la Compagnie criaient en se débattant mais la blonde n'esquissa même pas un mouvement, se laissant entraîner dans les premiers. Dwalin et Glóin, les plus proches d'elle, essayaient quand même de la protéger.
Elle se retrouva juste derrière Fíli et Bifur. Les autres se débattaient un peu plus, faisant trembler les passerelles sur lesquelles ils passaient. La troupe arriva au centre de la ville des gobelins -car c'était bien eux qui les attaquaient- d'où s'élevait un petit air musical. Le nain à la hache dans la tête se boucha les oreilles tant le son lui était insupportable.
"- Je sens venir une chanson..." annonça alors un énorme et grand gobelin qu'ils identifièrent tous comme le roi de ces petits monstres.
Se disant, il entama sa sérénade. Les nains grimaçaient au fur et à mesure qu'ils se rapprochaient. Ils furent assez vite rendus devant lui. La jeune femme se retrouva au milieu de l'assemblée, à la place du maillon faible comme elle aimait l'appeler. Le chef des gobelins tua un ou deux de ses sujets, comme ça, pour le plaisir.
Devant elle se trouvaient Thorin et Dori, et derrière elle, Glóin et Bombur. Elle n'y voyait pas grand-chose, pour être honnête.
La chose finit son récital et se rassit sur son trône.
"- Entraînant, non ? C'est une de mes propres compositions. leur apprit-il.
- Ce n'est pas une chanson, c'est une abomination ! lui cria Balin.
- Abomination, mutation, dégénération... C'est tout ce que vous trouverez ici. les prévint le maître des lieux. Qui ose donc pénétrer avec des armes dans mon royaume ? s'énerva-t-il alors que ses sujets déposaient à ses pieds tout l'équipement guerrier de la Compagnie. Des espions ? Des voleurs ? Des assassins ?
- Des nains, votre malfaisance. lui rapporta un de ses sujets.
- Et un homme et une femme par ici ! renchérit un autre en extrayant Sirius et Alice de la foule en un temps record.
- Des nains ? Des Hommes ? s'étonna l'immense roi.
- Nous les avons trouvés sur le porche.
- Ne restez pas plantés là ! Fouillez-les ! Chaque pli, chaque recoin, chaque couture !" commanda le souverain tandis que ses subordonnés s'affairaient.
Les nains faisaient encore plus la grimace. Certains essayaient d'atteindre les deux Terriens tandis qu'ils voyaient les petites mains crochues des bestioles se balader sans vergogne sur leurs corps.
Alice, étrangement silencieuse, se retenait de vomir au touché de ces abominations ambulantes. Elle serrait si fort la main du bouclé que le sang n'y circulait plus. Le jeune homme n'en menait pas large non plus.
Le contenu du sac de Nori se déversa sur le sol.
"- Je suis convaincu, votre Magnificence, qu'ils sont de mèche avec les elfes ! analysa un des gobelins en se saisissant d'un chandelier.
- « Fabriqué à Fondcombe. » lut le roi, sous l'objet. « Au second âge. » Je n'oserais pas offrir ça.
- C'est juste quelques souvenirs... se justifia le voleur devant les regards accusateurs de ses camarades.
- Que faisiez-vous dans ces Montagnes ?
- Ne vous en faites pas les gars ! s'avança Óin, retenant Thorin qui allait se montrer. Je m'en charge !
- Pas de boniments ! le mit en garde le gobelin. Je veux la vérité sans fioritures.
- Il va falloir que vous parliez plus fort ! Vos sbires ont écrabouillé mon cornet ! s'exclama le sourd, arrachant un mini sourire aux deux isolés.
- Je vais t'écrabouiller autre chose moi ! s'énerva le dirigeant en réponse. Il se leva de son siège et fonça droit sur le guérisseur.
- Si vous voulez d'autres renseignements, c'est à moi qu'il faut vous adresser ! l'apostropha Bofur. On était sur la route. Enfin, c'est moins une route qu'un chemin. En fait, c'est même pas ça quand j'y repense. C'est plus une piste. Ouais, on était donc sur cette route, ce chemin ou cette piste. Puis, on y était plus. Ce qui est un problème ! Puisqu'on aurait dû être au pays de Dun mardi dernier.
- En visite chez des parents éloignés ! compléta Dori.
- Des cousins de cousins du côté de ma mère. précisa le nain au chapeau.
- Tu la fermes ! hurla le grand gobelin. Très bien. S'ils refusent de parler, nous les ferons hurler ! Apportez la déchiqueteuse ! Apportez la broyeuse d'os ! Le plus jeune d'abord !"
Mais le leader des créatures se rappela de la présence de deux autres énergumènes s'étant faits tout petits depuis le début.
"- Mais qu'avons-nous là ? siffla-t-il entre ses dents, lâchant du regard le pauvre Ori. Deux de ses sbires traînèrent Sirius et Alice à ses pieds. Que font deux membres du peuple des Hommes avec une bande de nains ?"
La Terrienne, se rendant parfaitement compte que son ami était incapable de produire un son et que ses compagnons ne manifestaient aucune envie de les sortir de là, s'avança d'un pas et fit une révérence.
"- Alice, votre Malfaisance. Et lui, c'est Sirius mais il est muet. Si je puis me permettre, votre goitre est immonde. Il sied à votre évidente abomination à ravir !"
Un silence accueillit ses propos. Le gobelin la fixa avec des yeux ronds tandis que les nains fronçaient les sourcils. Puis, il se passa quelque chose d'incroyable : il rougit.
"- Oh, vraiment ? C'est un effroyable compliment que vous me faites là !
- Ce n'est que vérité, votre Grande Putréfaction. enchaîna l'apprentie magicienne en souriant exagérément.
- Quelle horrible demoiselle. rit-il de son rire gras et absolument affreux.
- Merci beaucoup ! Quant à ce que nous faisions avec les nains, et bien c'est un hasard complet. Nous nous sommes trouvés sur le même chemin qu'eux. Nous nous rendons... dans la Forêt de Fangorn.
- Oh et qu'allez-vous y faire ? s'intéressa l'énorme gobelin en plissant les yeux de concentration.
- Pour tout vous dire, nous allons y récupérer des racines d'arbre pour en faire des remèdes médicinaux."
Il sembla considérer ses propos un instant avant de signaler, laissant les nains ébahis, que les deux Terriens allaient être reconduits en dehors de la ville. Il les fit mettre sur le côté et en revint aux autres prisonniers. Il ordonna qu'on amène le scribe devant lui, les outils de tortures étant arrivés.
"- Attendez ! s'écria Thorin en fendant la foule.
- C'est une vaste blague ? s'insurgea Alice entre ses dents.
- Je ne sais pas toi mais moi, il commence à me courir sur le bourrichon ton pote là... lui répondit l'ancien disciple des elfes sur le même ton.
- Oh, mais tout pareil. Donc nous, on s'en fout si on se fait traîner à côté des instruments de torture mais Ori, alors là non hein... fulmina la blonde dont de la fumée sortait presque des oreilles.
- Qu'est-ce que vous manigancez tous les deux ? leur grogna un des gobelins qui les encadraient.
- On disait qu'on n'aimait pas beaucoup les nains." avoua la jeune femme haut et fort, lançant un regard mauvais à son chef.
Mais le roi nain n'eut pas le plaisir de répliquer que déjà son homologue gobelin s'avançait vers lui.
"- Tiens, tiens, tiens ! s'amusa-t-il. Regardez qui est là ! Thorin, fils de Thráin, fils de Thrór ! Roi sous la Montagne !"
Il fit une grossière révérence avant de poursuivre.
"- Oh, mais j'oubliais : vous n'avez pas de Montagne et vous n'êtes pas roi ! Ce qui fait de vous un moins-que-rien."
Le concerné baissa un peu la tête, prenant de plein fouet ces insultes.
"- Théoriquement, il n'a pas tort. souligna l'envoyée divine à voix basse. Enfin, sauf pour la partie moins-que-rien, Thorin est quand même un sacré casse-pieds. ajouta-t-elle devant le regard réprobateur de Sirius.
- Alice... soupira ce dernier.
- Bah quoi ?
- Je connais quelqu'un qui serait prêt à payer cher pour votre tête. continua cependant de ricaner l'autre monstre. Rien qu'une tête détachée du reste. Peut-être voyez-vous de qui je parle... Un vieil ennemi à vous. Un Orc Pâle qui monte un warg blanc...
- Azog le Profanateur n'est plus de ce monde. déclara Thorin, la mine grave alors qu'une vague d'épouvante montait chez le peuple de Durin. Il a été tué lors d'une bataille il y a longtemps !
- Donc le temps où il profanait serait résolu selon vous ? lui demanda sournoisement le gobelin avant de rire. Il s'adressa ensuite à l'un de ses sujets assis sur un siège pendu à une corde. Va prévenir l'Orc Pâle : dis lui que j'ai son futur trophée..."
La créature partit et Alice sentit un poids tomber sur son estomac. Elle se rappela alors de ce qu'il se passait ensuite ainsi que d'où était Bilbon, et elle commença à paniquer discrètement. Mais que faisait Gandalf !?
