Alice s'était jetée en première dans la paille et personne n'avait trouvé à redire. Thorin s'était tracassé en pensant au départ demain. Il avait laissé son regard vagabondait sur la Compagnie. Sa sœur, Dís, devait le maudire d'avoir emmené avec lui ses deux fils. Il était fier de ses neveux, il était fier de toutes ces personnes qui avaient toutes su prouver leur loyauté et leur courage. Ils réussiraient. Ils allaient reprendre Erebor, il en était certain.
Le lendemain, ils s'activèrent dès l'aube. Ils chargeaient les poneys alors que Gandalf discutait avec Beorn. Le descendante légendaire avait fini et attendait avant de monter sur sa monture. Elle avait dit au revoir à Poisson et Peanut, ne s'inquiétant pas trop pour eux car ils étaient en sécurité avec le changeur de peau.
"- Moi, je dis qu'il y a une certaine tension sexuelle entre vous deux. déclara Sirius en la rejoignant alors qu'ils regardaient tous les deux le roi nain s'impatienter et appeler l'Istar pour donner le départ.
- Qu'est-ce que tu racontes encore ? grommela la jeune femme, sourcils froncés.
- Oh aller, ne me dis pas que ça ne te plaît pas vos petites joutes verbales, que quand il te crie dessus tu ne te sens pas un tout petit peu perturbée et quand il te jette ce fameux regard ténébreux, ça ne t'émoustille pas un minimum ?"
Alice ne répondit pas, dardant son regard sur l'objet de leur conversation. Le bouclé émit un petit rire.
"- C'est bien ce que je me disais." la nargua-t-il.
La Terrienne se mordit la lèvre en souriant, secouant la tête, avant de se tourner vers le brun pour lui donner un coup sur l'épaule.
"- Aie ! grimaça-t-il avant de se remettre à sourire, passant un bras autour des épaules de son amie. Je conclurai par dire que tu es amoureuse très chère…
- Qui est amoureux ? s'enquit Bilbon qui passait derrière eux et qui n'avait saisi que ce mot.
- Personne !" s'exclamèrent les deux concernés en se retournant précipitamment.
Ils avaient une expression sérieuse sur leurs visages, mais ça ne dura pas longtemps car leurs regards se croisèrent et ils éclatèrent de rire. Le semi-homme, ne comprenant pas ce qui leur prenait, haussa les épaules et vaqua à ces occupations.
Ils montèrent tous en selle, remarquant que la conversation de celui qu'ils attendaient touchait à sa fin. Gandalf les rejoignit finalement et ils lancèrent leurs montures au galop.
Mirkwood apparut étonnamment vite dans leur ligne de mire. En une matinée même pas, ils étaient déjà à l'entrée.
"- La Porte des Elfes. leur apprit l'homme en gris, descendant de son cheval. C'est ici que commence le chantier qui traverse la Forêt Noire !
- Aucun signe des orcs. releva Dwalin. La chance est de notre côté.
- Libérez les poneys, qu'ils retournent chez leur maître. ordonna le magicien.
- Cette forêt semble malade. remarqua le cambrioleur, pas du tout rassuré. Comme si elle était la proie d'une chose nuisible. N'y a-t-il pas moyen de la contourner ?
- Si, en faisant un détour de 200 miles vers le nord. Ou le double de cette distance vers le sud.
- C'est mort, quoi." soupira Alice, nerveuse à l'idée de ce qui se trouvait devant elle.
L'Istar, qui s'était aventuré un peu plus loin, revint précipitamment alors que Nori s'apprêtait à libérer son cheval. Il ordonna qu'on le lui laisse.
"- Vous allez nous quitter ? paniqua Bilbon.
- Si je vous laisse, c'est que j'y suis contraint." lui confia le vieil homme.
Leur conversation se continua à voix basse. La blonde savait très bien ce qu'ils se disaient mais n'intervint pas. Elle ne devait pas changer le cours des événements à un point aussi critique. Elle préféra se mettre sur la pointe des pieds pour s'appuyer sur l'épaule de Kíli qui lui sourit.
"- Prête pour la prochaine étape de notre voyage ? lui demanda-t-il.
- Tout dépend de ce qui se trouve sous ces feuillages. grimaça la jeune femme en tournant un regard mauvais vers les arbres.
- Je suis sûr qu'il y a d'énooormes araignées ! l'attisa Fíli, arrivant derrière elle pour lui faire ce que sur Terre, on appelait vulgairement un "shampoing".
- Arrête ! Sale gosse."
Les trois complices rirent ensemble même si Alice aurait préféré que le prince soit dans le faux.
"- Je vous attendrai sur le promontoire face au versant sud d'Erebor. annonça Gandalf alors que la pluie s'abattait sur eux. Gardez la carte et la clef en lieu sûr. Et n'entrez pas dans cette montagne sans moi. Ce n'est plus le Vert Bois d'antan ! Il y a une rivière dans ces bois qui a été soumise à un enchantement. Surtout, ne touchez pas l'eau ! Traversez par le pont de pierre. Dans cette forêt, l'air lui-même est chargé d'illusions, il vous troublera l'esprit et tentera de vous fourvoyer.
- De nous fourvoyer ? tiqua le hobbit. Comment ça ?
- Restez sur le sentier, ne le quittez pas ! Si vous le quittez, vous ne le retrouverez jamais. les mit en garde le vieillard avant de s'éloigner. Restez sur le sentier quoiqu'il arrive !
- En route ! enchaîna aussitôt le chef de la Compagnie. Il faut y être avant le coucher du soleil, le jour de Durin.
- Le jour de Durin... répéta Bilbon.
- C'est notre seule chance de trouver la porte secrète dans la Montagne !" continua le souverain.
Tous s'engouffrèrent alors sur ces belles et prometteuses paroles. Alice retint Sirius un peu en arrière des autres. La panique dans le regard de cette dernière força son ami à l'écouter très attentivement.
"- Est-ce que tu te rappelles de ce qu'il y a là-dedans ? le pressa-t-elle, agitée.
- Vaguement. Je dirais des elfes et...
- Des araignées, Sirius. Des araignées géantes descendantes d'Ungoliant. Et elles vont nous attaquer. Je te demande une chose, une seule. Tu sais très bien que je vais être incapable de bouger en les voyant. Je veux juste que tu les protèges tous avec ton bouclier, le temps que les elfes nous sauvent.
- Oui, je comprends... souffla le jeune homme, acceptant la lourde tâche que son amie lui confiait. Je ferais de mon mieux, je te le promets."
La blonde hocha la tête et ils avancèrent rapidement pour rattraper les autres. Fíli leur jeta un regard suspicieux auquel aucun d'eux ne prêta attention. La tension qui s'échappait des deux amis ne rassurait personne. Bifur et Dori ralentirent et les laissèrent passer devant eux pour les avoir dans leur champ de vision. Les deux descendants s'étaient déjà fait attaquer, alors les mettre en queue de file n'était vraiment pas une chose à faire.
"- Le sentier tourne par là..." annonça Thorin, une demie-heure plus tard.
Les deux Terriens avaient remonté la file pour être derrière lui et Dwalin.
La marche continuait et les effets néfastes de la forêt se faisaient déjà ressentir par chacun, alors pour résister, certains parlaient, d'autres chantonnaient. Alice faisait partie du premier groupe, discutant avec le disciple des elfes, jusqu'à ce que deux têtes qu'elle connaissait très bien n'entrent dans son champ de vision. Elle soupira, ne sachant pas à quoi s'attendre de la part des deux princes.
"- Ali... commença Kíli d'une voix mielleuse.
- Kíli... le salua-t-elle sur le même ton en levant les yeux au ciel.
- Mon cher frère et moi-même avons remarqué deux-trois petites choses te concernant. continua le brun en faisant les yeux doux à la Terrienne sous le regard amusé de son acolyte.
- Oh, et quelles sont-elles ? Je vous en prie, éclairez ma lanterne beau prince. rit-elle, se prenant au jeu.
- Puisque vous insistez madame ! rit l'aîné des deux avant de reprendre sur un ton relativement sérieux qui détonnait avec son regard pétillant. On a remarqué que notre cher oncle et toi...
- Oui ? Moi et votre oncle ?" insista l'envoyée divine, d'un ton qu'elle voulut détaché.
En réalité, elle paniquait intérieurement et Sirius qui était au bord de la crise de rire n'aidait en rien.
"- Eh bien, Thorin et toi... répéta le plus jeune héritier. Vous vous rapprochez plutôt significativement.
- Par là ! cria soudainement Dwalin devant eux, les faisant tous sursauter.
- Si vous le dites, les garçons. leur concéda la demoiselle en s'éloignant pour retrouver la tête de cortège.
- Non, mais toi aussi tu l'as remarqué, non ? l'archer interrogea l'autre représentant d'un autre monde.
- Ooooh oui !"
Au bout de trois heures de route, la bonne humeur les avait tous quittés et le malaise s'était emparé de beaucoup. On entendait régulièrement des plaintes, comme en cet instant.
"- De l'air, j'ai besoin d'air...
- J'ai la tête qui tourne !"
Ce fut ce moment que choisirent des dizaines de petites araignées pour tomber de leur toile. Alice s'arrêta net, refusant de passer au travers du rideau d'arachnides. Mais Dwalin, derrière elle, n'était pas de cet avis. Inquiet à l'idée de perdre Thorin de vue, il la poussa sans ménagement. Quand la première araignée entra en contact avec son visage, tout se passa en un éclair. La jeune femme se mit à hurler, essayant de les repousser, les larmes dévalant ses joues et la respiration chaotique.
Tous restèrent interdits et le roi revint même sur ses pas. Sirius les dégagea tous de son passage et tira son amie loin des ignobles bestioles. Ça ne suffit pas à la calmer et elle manqua de s'évanouir pendant que le Terrien retirait une à une les créatures.
Un silence de mort régnait sur la Compagnie, seulement entrecoupé par les sanglots et l'hyperventilation de la blonde. Le souverain ne la quittait pas des yeux et demanda silencieusement à sa dernière recrue en date si ça allait. Le bouclé le regarda et hocha la tête. Le chef soupira de soulagement et se tourna vers son ami tatoué. Ce dernier était lui-même assez choqué par la réaction de l'ex-magicienne.
"- Je suis désolé. souffla-t-il. Je ne savais pas...
- C'est-c'est bon... C'est pas grave, Dwalin... bégaya la concernée sans pour autant bouger de sa place.
- Ouais, enfin, pas grave... marmonna le jeune homme. La dernière fois que tu t'es retrouvée dans cette situation, tu t'es évanouie à cause du manque d'air. Un des pires moments de ma vie !
- De la mienne aussi, je te rassure. rit doucement la Terrienne en s'essuyant les yeux. Bon aller, on se remet en route sinon le chef va encore m'accuser de ralentir le groupe."
Le grand guerrier s'excusa encore deux ou trois fois alors qu'ils se remettaient en mouvement. Thorin lui adressa un mini-sourire, cherchant à s'assurer qu'elle allait vraiment bien. Elle lui répondit par un hochement de tête et détourna le regard vers le sol. Maintenant qu'elle les avait vues, elle ne pouvait plus les ignorer. Les toiles étaient partout.
"- On a trouvé le pont !" s'exclama Kíli, une autre heure plus tard.
L'incident avec les araignées était déjà loin dans les esprits, l'ambiance de la forêt insufflant de la tension au sein du groupe. Les esprits s'échauffaient.
"- Le pont, ah ! ricana amèrement Bofur.
- Ou ce qu'il en reste. commenta fatalement Sirius, mains sur les hanches.
- On pourrait traverser à la nage ? proposa le nain aux tresses.
- Tu as entendu ce qu'a dit Gandalf, toute la forêt est porteuse de maléfices. Les eaux de la rivière sont enchantées. rappela sombrement le monarque.
- Elles n'ont pas l'air si enchantées que ça... insista celui au chapeau.
- Il faut trouver un autre moyen de traverser.
- Ces branches ont l'air solide. les interrompit le plus jeune des princes, déjà prêt à tenter la traversée.
- Kíli ! Les plus légers en premier. l'arrêta Thorin.
- Oh... sursauta Bilbon.
- Si je tombe là-dedans, vous me le paierez." grogna la jeune femme dont les nerfs étaient plus qu'à vif.
Mirkwood la mettait hors d'elle, poussant sa méfiance et sa peur à l'extrême. Le nain ne lui accorda même pas un regard.
Les deux plus légers commencèrent leur traversée. À mi-chemin, le semi-homme déclara que c'était sûr. Puis il bascula, la tête en bas, retenu par ses pieds.
"- Bilbon ! s'exclama la blonde en se précipitant pour l'aider.
- Tout va bien !" lui répondit le hobbit.
La demoiselle le remit à l'endroit et ils finirent de passer. Après avoir mis le pied-à-terre, ils prirent un instant pour se remettre de leurs émotions.
"- Quelque chose ne va pas... Ça ne va pas du tout. grommela le cambrioleur.
- Restez où vous êtes ! cria sa compagne d'infortune en se retournant vers la Compagnie. Oh…"
Les nains traversaient et c'était un vrai bazar. Le Sacquet se tapota les joues comme pour se réveiller d'un rêve. Bombur s'endormit alors que Thorin atterrissait près d'eux. Un cerf blanc surgit devant eux, subjuguant le petit homme et la semi-hobbit. Le souverain arma son arc.
"- Qu'est-ce que vous faites ? s'enquit Bilbon, comme dans un brouillard. Le roi tira et rata sa cible. Vous n'auriez pas dû faire ça. Un cerf porte chance.
- Je ne crois pas à la chance. La chance, on se la créée." répliqua durement l'héritier royal, faisant froncer les sourcils de la Terrienne.
Puis le cuisinier bascula dans l'eau.
"- Le karma." déclara-t-elle simplement, un sourire suffisant aux lèvres.
Quelques uns durent porter le roux qui n'était pas un poids plume. Même après deux heures de marche en plus, il ne se réveillait toujours pas.
"- Nous avons besoin de nous reposer..." soupira quelqu'un.
Personne ne se sentait bien, tous voyaient trouble. Ils s'arrêtèrent, soufflant et geignant. C'était dur, interminable. Le hobbit, à la gauche d'Alice, balbutia quelque chose à propos de voix. Thorin lui répondit qu'il n'entendait rien, pas même le vent ou les oiseaux.
"- Quelle heure est-il ?
- Je n'en sais rien. Je ne sais même pas quel jour nous sommes.
- Ça prend trop de temps. Cette maudite forêt n'a-t-elle pas de fin !? hurla le leader.
- Je n'en vois pas. Des arbres, toujours des arbres.
- Là ! Par là ! ordonna le monarque, faisant fi des conseils de Gandalf qui furent rappelés par l'un de ses compagnons. Avancez ! Faites ce que je dis, suivez-moi !"
Le semi-homme ne les suivit pas et la descendante légendaire n'eut pas le courage de l'appeler. Heureusement, il les rejoignit peu de temps après. Ils avaient quitté le sentier et, comme il fallait s'y attendre, ils le perdirent.
L'heure qui suivit fut un mélange de course, de panique et de désespoir. La blonde ne s'en rappelait même plus. Quand elle se reconnecta à la réalité, elle marchait devant Bilbon qui, comme les autres, ne semblait pas être dans son état normal.
"- Regarde... souffla Ori à son frère Dori.
- Une bague à tabac. Il y a des nains alors dans cette forêt...
- Ouais, nous. leur précisa Alice, au bout du rouleau.
- Qui plus est, des nains des Montagnes Bleues... ajouta Bofur. C'est exactement la même que la mienne !
- Parce que c'est la vôtre ! s'énerva le Sacquet. Vous comprenez ? On ne fait que tourner en rond ! On est perdu !
- On ne l'est pas ! le reprit Thorin. On continue vers l'Est.
- Mais c'est où l'Est ? On ne voit même plus le soleil ! riposta la femme du groupe, dédaigneuse.
- Le soleil... Il faut trouver le soleil ! Là-haut ! Il faut aller au-delà... réfléchit à haute voix l'habitant de la Comté avant que sa voix ne se fasse recouvrir par les cris des nains qui se battaient.
- Allez-y, Bilbon. soupira Sirius, maintenant sa meilleure amie debout.
- Ça suffit ! Silence vous tous ! hurla soudainement le chef. On nous observe..."
Le petit homme était déjà monté dans l'arbre. Alice divagua à propos d'un mème impliquant une certaine Katniss et son ami, ce qui fit pouffer le bouclé. Óin vint les tirer pour les emmener à la suite de la Compagnie. La jeune femme n'arrivait même plus à distinguer de qui il s'agissait vraiment. Ce qu'elle distingua parfaitement, en revanche, fut la sensation d'une épée se plantant légèrement dans son épaule, puis le noir complet.
Quand elle se réveilla, elle voulait juste mourir. Il n'y avait aucun doute qu'elle était dans un cocon d'araignée. Elle commença à paniquer quand une patte la toucha. La demoiselle serra les dents aussi fort qu'elle put pour qu'aucun son ne sorte et n'amène aucune autre bestiole dans sa direction. Elle entendit Bombur s'agiter à côté d'elle. Le Sacquet la libéra alors et elle se sentit chuter sur plusieurs mètres avant que quelqu'un ne la rattrape. Cette personne déchira les couches de toile et la prit dans ses bras. Elle reconnut l'odeur du deuxième descendant légendaire et se calma très vite.
"- Où est Bilbon ? demanda un nain.
- Je suis là !" lui répondit le semi-homme, positionné en hauteur, avant de hurler.
Les nains coururent dans la direction du cri mais d'énormes araignées leur barrèrent le passage. Alice était pâle, au milieu des autres. Ils se battaient tous, la protégeant simultanément. Elle se sentait comme un fardeau. Certains d'entre-eux écartelèrent une arachide qui s'en prenait à leur cuisinier et elle eut un haut-le-cœur. Une des créatures attrapa Kíli et la recrue féminine eut comme un déclic, saisissant un couteau dans sa poche et le lançant dans l'œil de la bestiole qui lâcha son prisonnier.
Ils se remirent tous à courir mais durent s'arrêter lors de l'entrée en scène d'un personnage que la Terrienne admirait beaucoup : Legolas.
La Compagnie fut encerclée, des arcs bandés vers leurs têtes.
"- Je pourrais te tuer, nain, n'en doute pas. déclara sombrement le prince elfe au roi. Et avec grand plaisir.
- À l'aide ! résonna un cri, derrière eux.
- Kíli !" crièrent simultanément Fíli et la seule femme de la Compagnie.
Pour leur plus grand soulagement, le brun refit vite son apparition auprès d'une elfe rousse. On ordonna une fouille. L'envoyée des Valar se délectait de la conversation entre Glóin et Legolas, ainsi que de la fouille du nain blond. Après une courte discussion en elfique avec Tauriel, l'elfe royal revint vers eux avec Orcrist à la main.
"- Où l'as-tu eue ?
- Elle m'a été offerte. expliqua Thorin.
- Pas seulement voleur, mais aussi menteur... grogna le prince en posant la lame sur le cou de l'héritier d'Erebor, ce qui plut moyennement à la descendante légendaire.
- Thorin, où est Bilbon ?" souffla Bofur au chef alors qu'on les emmenait suite à un ordre de l'archer blond.
Ils furent attachés les uns aux autres, Alice se trouvait entre les deux neveux du leader, Sirius devant eux. Bientôt, ils pénétrèrent dans le palais de Thranduil. C'était plutôt joli, il fallait l'admettre. Mais ils n'eurent pas l'occasion de visiter puisqu'ils furent jetés dans les cachots. Ils ne savaient pas trop comment ou pourquoi mais les Terriens se retrouvèrent ensemble au bout du couloir, de façon à voir les cellules de tous leurs compagnons. À peine les elfes partis, les nains se déchaînèrent contre les parois sous les regards blasés des deux représentants d'un autre monde et de Balin.
"- Arrêtez ! s'écria celui-ci. Ça ne sert à rien. Ce n'est pas un cachot d'orcs ! Ce sont les salles du Royaume des Forêts. Personne n'en sort sans le consentement du roi..."
L'ex-magicienne s'appuya contre les barreaux, tournant le dos aux autres. Elle pensait à son leader en tête-à-tête avec la blondasse à perruque. Son meilleur ami décida de lui changer les idées.
"- Alors ? Subjuguée par sa beauté ? Autant que pour l'acteur ?
- Oh oui. lui répondit la jeune femme, un sourire rêveur aux lèvres.
- De qui vous parlez ? s'enquit Fíli, le plus proche d'eux.
- Crois-moi, tu ne veux pas savoir... ricana Sirius alors que la blonde rougissait jusqu'à la racine de ses cheveux.
- De Thorin ? tenta Kíli.
- Oh non ! Pas du tout !"
Les deux humains éclatèrent de rire, se laissant tomber par terre. Au même moment, le susmentionné fut ramené et jeté dans sa cellule, le silence se faisant. Tous attendaient des explications.
"- Il propose un marché ? espéra le nain à la barbe blanche.
- Oui... Je lui ai dit qu'il pouvait ishk kar fair durn nû ! s'emporta le chef. Lui et tous les siens !
- Ça n'a pas l'air gentil tout ça. commenta Alice, assise face à ses barreaux.
- Comme ça, c'est réglé. Un marché était notre seul espoir... soupira Balin, désespéré.
- Pas notre seul espoir... le corrigea le monarque, regardant les escaliers.
- Oh, tu pourrais tenter quelque chose avec... commença narquoisement le Terrien.
- Mais tais-toi ! lui intima son amie en plaquant une main sur sa bouche.
- Mais de quoi vous parlez ? interrogea le roi, grognon.
- Alice a un faible pour quelqu'un mais elle ne veut pas dire qui. bouda l'archer.
- Je n'ai pas un faible pour cette personne, c'est juste...
- Que tu l'aimes beaucoup. la taquina à nouveau son compagnon de cellule.
- Mais qui est-ce à la fin !?" s'agaça Fíli.
Au même moment, le concerné vint faire un tour dans les cachots.
"- C'est bon, je suis amoureuse. soupira la blonde en couvant des yeux le prince elfe qui s'en allait.
- Qui tu veux, sauf la blondasse. Le venin d'araignée a dû te détruire le cerveau ou la vue. grimaça l'aîné des princes avec une moue dégoûtée.
- Toi aussi t'es blond, je te rappelle. le rabroua l'intéressée. Et j'ai le droit de trouver qui je veux attirant.
- Vous avez mauvais goût alors. grogna Thorin à voix basse.
- Ironique de votre part." lâcha innocemment la jeune femme qui l'avait très bien entendu.
Le roi resta bouche-bée et chercha à croiser le regard de la demoiselle, mais cette dernière s'était allongée dos à eux tous. Sirius était lui aussi de dos mais assis. Après cette petite discussion, le silence gagna la Compagnie. Ils s'ennuyaient ferme. Quelques fois l'elfe rousse passait, distrayant Kíli. Cette fois-ci, elle lui parla et ce fut un amusement terrible pour les deux Terriens qui suivirent leur conversation. Fíli aussi écoutait tranquillement. Ils finirent par tous s'endormirent au son des voix de leur ami et de l'elfe.
