Gandalf et Bilbon s'étaient éloignés, ne disant aucun mot, mais se supportant dans cette épreuve. Le magicien sortit sa pipe, comme si de rien n'était. Tous regardaient le sol gelé ou l'horizon, silencieux. Les nains se rapprochaient les uns des autres, inconsciemment, à la recherche de réconfort. Legolas partit le premier. Quelques minutes plus tard, Thranduil surgit d'où son fils venait de disparaître. Il se stoppa net et observa lui aussi la scène. Il posa un regard désolé sur son confrère avant de se diriger vers Tauriel.
"- Legolas s'en est allé. Je l'ai envoyé au Nord, au pays des Dúnedains. lui dit-il, à voix basse, ce à quoi l'elfe rousse acquiesça. J'ai besoin de votre aide avec les blessés...
- Je vous suis. lui répondit-elle avant de froncer les sourcils. Vous êtes blessé, Maître Nain."
Tous tournèrent alors la tête vers le nain à qui elle s'adressait et découvrirent avec surprise Dwalin, dont le sang s'écoulait en une certaine quantité le long de sa jambe. Il sembla lui aussi s'en rendre compte et blanchit.
"- Dwalin ! s'exclama Balin, se précipitant pour soutenir son frère qui tanguait dangereusement.
- Je vais lui faire un garrot et il faudra le porter jusqu'au champ de bataille. Mes guérisseurs dressent des tentes d'infirmerie." ordonna Thranduil en s'approchant du guerrier qui se laissa faire sans broncher.
Une fois la besogne accomplie, Glóin et Dori portèrent leur compagnon à la suite du roi elfe et de Tauriel qui échangea un regard entendu avec Kíli. Ori trottina derrière le convoi, suivi d'Óin et de Balin. Le jeune scribe semblait aux bords des larmes. Nori et Bofur se rapprochèrent, se tenant discrètement la main, très heureux de se retrouver en vie. Gandalf se leva et décréta qu'il était temps de redescendre de la forteresse. Bombur ne se fit pas prier et partit à son tour, le couple sur les talons. Ces derniers posèrent une main réconfortante sur l'épaule de Sirius quand ils le dépassèrent.
"- Mon oncle... commença doucement Fíli. Il faut retourner à Erebor."
Mais le monarque ne bougea pas. Ses pleurs s'étaient taris, cependant il continuait de fixer la bague entre ses doigts.
"- Thorin ? l'appela son autre neveu.
- Rester là ne la ramènera pas. intervint Sirius, d'une voix ferme. Vous pensez qu'elle aurait aimé que vous restiez planté ici alors que vos guerriers ont besoin d'aide ? Alors qu'Erebor a besoin de son roi ?"
Les personnes encore présentes retenaient leur souffle. En temps normal, ledit roi n'aurait jamais laissé passer cet affront. Néanmoins, au lieu de hurler sur le Terrien, il hocha doucement la tête. Il repoussa ses neveux et se mit debout. Fíli et Kíli l'imitèrent et s'engagèrent vers les escaliers accompagnés du hobbit. Gandalf invita alors de la main Thorin à poursuivre son chemin avec lui, ce qu'il fit en traînant les pieds. Restèrent seulement Bifur et Sirius. Le bouclé tourna lentement son regard vers le nain et remarqua qu'il lui manquait un petit quelque chose.
"- Où est passée votre hache ? s'étonna-t-il.
- C'est une drôle d'histoire, mon gars ! Je me ferais un plaisir de te la raconter sur le chemin, maintenant que tout le monde me comprend ! s'enthousiasma le nain aux cheveux hirsutes, dans un parlé commun parfait.
- Avec plaisir, Bifur. lui sourit doucement le brun en avançant vers les ruines de la forteresse. Alors, cette hache ?
- Ah, elle me manque un peu mais ne te méprends pas gamin, je suis bien content de m'en être débarrassé ! Elle m'a quitté aussi soudainement qu'elle m'est apparue. Un peu comme ma précédente femme. Un autre me l'a prise... Une triste histoire que celle de mon précédent mariage. Je te la raconterais après, honnêtement elle vaut la peine d'être entendue."
Plus rien n'arrêtait le nain, mais Sirius s'en amusé fortement. Bifur avait juste envie de parler. Alors ce fut ce qu'ils firent en évitant les corps d'orcs et de gobelins éparpillés un peu partout.
Radagast vint à la rencontre de Gandalf, accompagné de Beorn, quand le Magicien Gris eut rejoint les abords des tentes avec Thorin.
"- Gandalf ! Mon bon ami. J'ai réuni ceux que j'ai pu comme vous me l'aviez demandé.
- Oui, j'ai vu ça ! C'est vraiment une aubaine. Vous nous avez apporté une très grande aide.
- Que se passe-t-il ? questionna alors Beorn.
- Thorin ! Mon cousin ! coupa une voix, avant que le roi ou Gandalf aient pu répondre. Où est donc ta récente et magnifique épouse ? Je dois encore la remercier de m'avoir sauvé la vie tout à l'heure, héhé."
Voyant que personne ne répondait, Dáin tourna donc son regard vers les autres membres de la Compagnie. Il les avait tous vus passer et rejoindre le campement de fortune. Derrière son cousin, il voyait arriver Bifur et l'ami d'Alice. Bard arriva à leurs côtés, fronçant les sourcils. Les nains et le hobbit lui renvoyaient des regards tristes et il remarqua enfin les larmes séchées sur les joues de son homologue.
"- Ce n'est pas vrai ? s'horrifia alors le tueur de dragon, visiblement attristé d'apprendre la nouvelle.
- Nous n'avons pas encore retrouvé son corps. leur apprit Gandalf. Juste sa bague, reposant à côté de la dépouille d'Azog.
- Cette sale vermine... grogna le changeur de peau.
- Toutes mes condoléances, Roi sous la Montagne." lui présenta alors le Magicien Brun.
Thorin ne put le remercier, il se contenta de hocher la tête. Les autres firent de même avant que Dáin ne passe son bras par-dessus ses épaules et l'emmène vers la tente où Dwalin recevait ses soins. Tous devaient être auscultés, à commencer par le roi.
Ce dernier se souvenait être entré dans la tente, avoir aperçu Ori se jeter au cou de Dwalin pour l'embrasser et de Thranduil lui donnant une mixture à boire. Après cela, ce fut le noir. Le nain le remercierait plus tard pour ce somnifère car il lui évita les douleurs physiques et mentales atroces, les discussions pénibles et les réjouissances de ses troupes. Du moins pour l'instant, car quand il rouvrit les yeux le lendemain, Balin vint le voir pour parler du couronnement. Il l'écouta d'une oreille distraite parler de Dís, sa sœur, qui ne devait pas tarder à arriver. Mais il savait pertinemment qu'il n'avait pas la force d'endurer une telle cérémonie.
Et pour cause. Une semaine plus tard, la Compagnie avait retrouvé la Montagne. La nouvelle du couple d'Ori et de Dwalin avait fait le tour des membres et même si les félicitations pleuvaient, le nain au crâne rasé recevait quelques menaces. Notamment des deux frères de son jeune amant. Dori lui grognait souvent dessus en lui lançant un regard noir. Dwalin le comprenait, il avait déjà brisé le cœur et détruit l'honneur de son autre frère. Celui-ci aussi lui faisait comprendre de bien se tenir tous les jours. Bofur, qui le suivait toujours de près, s'amusait beaucoup de la situation. Notamment lorsqu'ils rentraient dans leurs chambres, ils surveillaient qu'il aille bien dans la sienne et non dans celle du scribe.
D'ailleurs, chacun avait sa chambre dans le palais. Thorin restait cloîtré dans la sienne depuis qu'il avait dû faire face aux exclamations de joie des guerriers nains. Ils l'acclamaient comme un héros en lui souhaitant une longue vie. Il avait dû faire bonne figure, leur sourire et les saluer. Peut-être était-ce un peu trop tôt car après cela, il resta enfermé du matin au soir, ne recevant personne et refusant de parler à qui que ce soit. La dernière chose qu'il avait dite était de faire des patrouilles aux alentours de Ravenhill et du champ de bataille dans l'espoir de retrouver le corps de sa bien-aimée. Bien évidemment, cela n'eut aucun succès et le roi se renferma dans son mutisme et s'isola. Pourtant, plusieurs personnes avaient tenté leurs chances de le faire parler et sortir, dont ses neveux, Balin, Gandalf et même Thranduil. L'elfe savait mieux que quiconque ce que c'était de perdre sa moitié. Rien n'y faisait. Thorin était habitué à entendre toquer à sa porte et à ce qu'on lui parle à travers mais cette fois-ci était différente. La voix qu'il entendit le surprit énormément.
Une semaine plus tôt, le soir même de la bataille, à des kilomètres et des kilomètres de là, un corbeau vint se poser sur un balcon. La naine qui était sur ce même balcon, contemplant l'horizon, sentit son cœur s'emballer. Des mois qu'elle attendait ça, un signe, des nouvelles et voici qu'un corbeau se posait devant elle quelques jours après le jour de Durin. Cela ne pouvait signifier qu'une chose : la Compagnie avait atteint son but. L'oiseau délivra alors son message.
"- Dame Dís, princesse d'Erebor, je vous apporte un message de Balin, fils de Fundin. Le message est le suivant. Princesse Dís, je vous envoie ce corbeau le soir d'une très grande bataille dont je me ferais une joie de vous raconter l'histoire lors de votre retour à Erebor. Oui, le dragon est tombé, la Montagne est reconquise. Thorin doit se faire couronner dans une semaine avec Kíli et Fíli, nous vous attendons avec grande impatience. Un aigle envoyé par Gandalf, le Magicien Gris, devrait vous attendre aux pieds des Ered Luin. Bien à vous, Balin.
- Merci, corbeau. Tu peux t'en retourner prévenir Balin que je suis en route."
La bête n'attendit pas plus et repartit dans le ciel. Dís sauta de joie et courut chercher son sac de voyage. Deux jours plus tard, elle constata qu'en effet un aigle l'attendait. Celui-ci s'inclina pour la laisser monter. Elle caressa son doux plumage et son voyage débuta.
Elle arriva une semaine plus tard. Dáin l'accueillit chaleureusement. Cependant, la naine s'étonna de ne trouver ni son frère, ni ses fils à la porte. Son cousin ne lui donna pas plus d'explications et l'amena dans la cuisine où la Compagnie presque au complète avait élu domicile.
Fíli et Kíli furent les premiers à remarquer leur mère et se précipitèrent dans ses bras.
"- Mes fils chéris ! Qu'est-ce que vous m'avez manqué ! Où est votre oncle ? Et pourquoi avez-vous tous l'air si tristes ? leur demanda-t-elle quand ils la lâchèrent.
- C'est une longue histoire... soupira Kíli, retournant s'asseoir auprès de Tauriel, qu'il ne lâchait plus.
- Bonjour ? la salua alors Dís, très étonnée de voir une elfe dans la cité.
- Princesse Dís." la salua Tauriel en s'inclinant.
Dís s'apprêtait visiblement à demander qui elle était quand son regard se posa sur le magicien ainsi qu'un hobbit et un jeune homme. Elle fronça les sourcils.
"- Je crois qu'il est temps que nous vous racontions l'histoire de la Compagnie de Thorin Écu-de-Chêne." déclara Gandalf, invitant la naine à prendre place.
Le récit dura un certain temps. Dís comprit donc pourquoi il n'y avait pas que des nains dans la pièce et aussi pourquoi son fils cadet était scotché à cette elfe. Elle la remercia alors de lui avoir sauvé la vie. À la fin du récit, sa décision était prise : elle ne laisserait pas son frère sombrer aussi forte soit sa peine et aussi profond soit son chagrin. Elle serait là pour lui comme il avait été là pour elle quand son mari est mort.
"- Thorin, ouvre moi.
- Dís ? s'étonna le roi en se redressant sur son lit.
- Gandalf m'a tout raconté... Je sais que c'est dur, Thorin, mais ton peuple compte sur toi.
- Tu ne sais pas ! s'écria son frère, debout devant la porte. Tu n'étais pas là, tu ne la connaissais pas."
Le nain éclata en sanglots, comme beaucoup de fois cette semaine précédente. Dís sentit son cœur se serrer.
"- Non, c'est vrai. Mais je sais qu'elle était certainement une femme remarquable et extraordinaire pour avoir réussi à capturer le cœur de mon frère. Je l'ai vécu aussi, tu sais, avec Víli... Moi aussi, j'ai perdu mon Unique. S'il te plaît, ouvre Thorin..."
La naine fut surprise d'entendre le verrou tourner. Elle tourna alors doucement la poignée et poussa la porte. Devant elle se tenait son frère, amaigri, défiguré par la tristesse et surtout en larmes.
"- Oh, Thorin... souffla-t-elle douloureusement avant de le prendre dans ses bras.
- Elle me manque tellement... murmura le monarque, respirant difficilement.
- Je le sais Thorin, je le sais...
- Je ne peux pas être couronné... Pas sans elle...
- Thorin. Dís écarta son frère d'elle à l'aide de ses mains. D'après ce que j'ai entendu d'elle, elle n'accepterait pas que tu sombres comme ça, que tu abandonnes alors que tu as presque atteint ton but. Alice sera toujours avec toi. Elle est ta femme et ça rien ne pourra le changer."
Les mots de sa sœur le réconfortèrent. Il sortit de sa chambre et se rendit dans la cuisine. La Compagnie se leva en le voyant entrer, retenant leur souffle.
"- Je crois que nous avons un couronnement à organiser, n'est-ce pas ?" déclara le souverain, un sourire timide aux lèvres.
Ses paroles furent accueillies par des acclamations et Sirius lui sourit doucement. Alice l'aurait voulu, alors ils le feraient. Ils continueraient à vivre et ils redeviendraient heureux.
La joyeuse assemblée s'agita et alors qu'il passait à côté de lui, Thorin attrapa Bilbon par le bras, l'invitant à se rasseoir. Le roi attendit que tout le monde ait quitté la cuisine avant de lever les yeux vers son cambrioleur.
"- Écoutez Bilbon, je...
- Je suis désolé de vous avoir dérobé l'Arkenstone. l'interrompit le Sacquet, baissant le regard.
- Non, ne vous excusez pas. Vous avez bien fait. Vous avez eu plus de courage et de bon sens que moi ou que la plupart des nains de cette Compagnie.
- Je- oh, eh bien merci. Ça me touche vraiment. s'empourpra le petit homme.
- Je voulais m'excuser à mon tour pour vous avoir traité comme je l'ai fait tout au long du voyage et avoir manqué de vous jeter des remparts...
- C'était... c'était naturel. Je dois vous rendre la chemise de mithril que vous m'avez offerte. Attendez-moi là, elle est dans ma chambre je vais la cher-
- Ce n'est pas la peine. l'arrêta Thorin, rattrapant le hobbit qui filait déjà. C'est un cadeau et vous l'avez mérité. Elle pourrait vous servir un jour. On ne sait jamais ce qui peut nous arriver."
Le hobbit acquiesça lentement, amenant sa main à sa poche instinctivement. Le roi se leva alors et ils se rendirent ensemble dans la salle du trône où Dís donnait les instructions aux uns et aux autres.
"- Dites-moi Thorin, avez-vous récupéré la pierre ? ne put s'empêcher de demander le semi-homme.
- Oui, Bard me l'a rendue de bonne grâce. Mais ne vous inquiétez pas, Monsieur Sacquet, elle ne causera plus de problèmes à personne."
Et sur ces mystérieuses paroles, ils se séparèrent, chacun vaquant à ses taches.
Le couronnement eut lieu quelques jours plus tard devant la Compagnie, les deux magiciens, Beorn, les guerriers nains, quelques hommes de Dale accompagnés de Bard et de ses enfants, ainsi qu'une délégation d'elfes accompagnant Thranduil et Tauriel. Des hommages furent rendus aux soldats tombés sur le champ de bataille et spécialement à Alice dont le nom et l'histoire avaient circulé au sein des troupes. Une stèle avait été érigée, près des tombeaux royaux. L'Arkenstone fut brisée en mille morceaux par Thorin lui-même, les éclats encastrés dans la pierre. L'Écu-de-Chêne fut couronné roi devant le trône par Dáin. La Compagnie était sur une estrade en face de lui, quand il se retourna vers la foule Balin cria "longue vie au roi" en brandissant son épée, une acclamation reprise par la Compagnie puis par tout le monde. Le manège se répéta avec les princes.
"- Où est Bilbon ? Et Gandalf ? demanda Sirius, une fois le couronnement achevé.
- Parti dehors avec Balin, je crois. Et Gandalf, on ne sait jamais. lui répondit Dwalin, un bras au-dessus des épaules d'Ori.
- Il ne va quand même pas s'éclipser sans nous dire au revoir ! s'indigna Kíli, débarquant avec son oncle et son frère.
- Je crois bien que si. Allons lui souhaiter bon voyage." leur indiqua Thorin.
Ils surprirent alors une discussion entre le hobbit et Balin.
"-… deviendra une légende. déclarait fièrement le nain à la barbe blanche.
- Je sais que c'est comme ça que vous devez l'honorer, mais pour moi elle n'était pas ça... Elle était... Pour moi... Elle était... bégaya le hobbit, retenant ses larmes. Bon, je vais m'éclipser. Vous direz au revoir aux autres de ma part.
- Vous pouvez le faire vous-même."
Le hobbit, surpris, se retourna lentement avant de sourire à la vue de la Compagnie devant la Grande Porte. Il s'avança vers eux et au fil et à mesure qu'il leur faisait ses adieux, tous sentaient les larmes monter.
"- Si l'un d'entre-vous passe devant Cul-de-Sac, le thé est à quatre heures avec de tout à profusion. Vous serez toujours les bienvenus."
Ils s'inclinèrent avec respect avant de sourire, attendris.
"- Oh et inutile de frapper !"
Ils rirent alors de bon cœur, les larmes aux coins des yeux et le regardèrent rejoindre Gandalf à qui ils firent de grands signes.
Une fois qu'ils ne les virent plus, ils se détournèrent tous rejoindre la fête. En retournant au salon, ils croisèrent Sigrid, qui admirait un tableau de Thráin. Kíli poussa alors son frère du coude en rigolant. Les autres nains le regardèrent avec des sourires rieurs. Thorin, qui n'avait toujours aucune idée de l'action qu'Alice avait lancé à Lacville lors d'un jeu, questionna Balin. Ce dernier lui lança un regard plein de sous-entendus et la lumière se fit dans l'esprit du roi. Il se tourna alors vers Fíli et lui désigna la jeune fille du menton.
"- Je vais occuper Bard.
- Merci, mon oncle." souffla Fíli, rougissant.
Le blond s'en alla donc rejoindre la jeune fille qui lui fit un énorme sourire avant de le prendre dans ses bras. Il n'y avait pas vraiment besoin de lunettes pour comprendre que ces deux-là se plaisaient plus que de raison.
Les années qui suivirent furent parmi les plus belles que la Compagnie ait pu connaître. Thorin les nomma tous comme membres honorables de son conseil et les fit tous anoblir.
La femme de Glóin ainsi que Gimli, son fils, arrivèrent à la Montagne quelques temps après le couronnement.
Radagast ramena Poisson et Peanut pour Beorn à Sirius qui s'en occupa comme de ses propres enfants.
Dale se rebattit lentement en même temps que la cité naine avec l'aide des elfes de Mirkwood.
L'année après la bataille, ils célébrèrent leur premier mariage : celui de Kíli et Tauriel. La rousse avait su se faire accepter des nains et surtout de Thorin et de Dís. Le mariage eut lieu à Mirkwood puisque c'était la cité de Tauriel, mais aussi car la salle des mariages d'Erebor n'avait pas encore été rénovée. Bilbon était revenu avec Gandalf pour l'occasion et la date coïncidant presque avec l'anniversaire de la bataille, cela démarra une tradition.
Chaque année à la même date pour commémorer les morts, Thorin organisait un banquet avec tous ses amis. Certains ne venaient qu'une année sur deux, d'autres étaient toujours présents.
Le second mariage qu'il y eut fut celui de Sigrid et Fíli à Dale, deux ans après la bataille. Bard avait beaucoup pleuré. Il était d'ailleurs Maître de Dale depuis son exploit face à Smaug. Sirius l'avait suivi car il n'aimait pas trop l'air de la Montagne. Les habitants avaient accueilli chaleureusement le deuxième tueur de dragon.
Chacun avait trouvé sa voie et ils étaient maintenant des héros connus et reconnus des nains, qui avaient repeuplé Erebor, mais aussi des hommes et des elfes.
L'ancien vieux conseil d'Erebor fut congédié à la première réunion car ils semblaient tous d'accord sur le fait que maintenant qu'Erebor était reconquise, il fallait s'assurer de la prospérité de la cité et de la lignée de Durin en trouvant une princesse naine à marier. Thorin s'était alors insurgé, montrant la bague qu'il avait à l'annuaire ainsi que celle sur un pendentif à son cou, leur apprenant ainsi qu'il était déjà marié. Il les invita tous ensuite à aller bien se faire voir, supporté par ses neveux, et décréta qu'il faisait de la Compagnie son nouveau conseil.
La stèle de sa femme disparue brillait toujours de mille feux grâce à l'Arkenstone, avec à ses pieds, des fleurs. Des lys surtout. Thorin s'y rendait tous les jours. Parfois, il était rejoint par un autre membre de la Compagnie ou un des nombreux amis de la jeune femme mais le plus souvent, c'était Sirius. Les deux hommes se comprenaient. Alice était la meilleure partie de leur vie et ça, ça ne changerait jamais.
*(bonus 29.1 et 29.2)
