CHAPITRE XVI : Repas, Rencontre et Discussion


« Mikasa doucement, laisse papa se réveiller. » Fit une voix féminine.

Le Nara frotta longuement ses yeux rougis à cause des nombreuses larmes qu'il avait fait couler un peu plus tôt dans la soirée. Il ouvrit un œil et vit Mikasa penché vers lui, un grand sourire aux lèvres ; elle semblait heureuse de le réveiller. Shikamaru sourit et ouvrit ses bras pour que sa fille puisse venir se nicher contre lui. Derrière le petite Nara se trouvait Temari, un petit sourire aux lèvres. Entre ses mains elle tenait un papier mais Shikamaru n'y prêta pas vraiment attention. Rapidement, Mikasa se redressa et se tourna vers la jeune femme.

« J'ai fait un dessin pour toi papa, regarde ! » Dit la petite fille et se retournant vers lui, lui tendant une feuille.

Le jeune homme se redressa et prit la feuille. Il l'observa pendant que Mikasa passa ses bras autour du cou de son père. Le dessin représentait une grande forêt remplie de grands et beaux cerfs. A proximité de ces derniers se trouvait une famille : leur famille. Shikamaru, Mikasa, Temari et Amaya, en haut d'un arbre.

« Papa, il te plait mon dessin ? »

« Ça me plait beaucoup, merci Mikasa. » Remercia Shikamaru en embrassant la joue de sa fille.

Cette dernière rougit brusquement, ce qui amusa les deux adultes sur le lit. Mikasa continua de rougir et finit par se cacher contre son père sous la couette. Shikamaru ria en passant sa main dans le dos de l'enfant. Soudain, il sentit une main se poser sur sa joue, la caressant légèrement. Ce contact était tellement… apaisant. Il releva à nouveau les yeux vers la blonde face à lui. Elle lui souriait tendrement tout en commençant à caresser sa peau rugueuse.

« Tu as pu te reposer ? » Demanda-t-elle.

« Oui, merci encore. »

« Ne me remercie pas. Va te doucher. Ils ne vont pas tarder à arriver. »

Le Nara fronça les sourcils : « On a des invités aujourd'hui ? » Demanda Shikamaru en levant les sourcils.

« Oui. » Répondit Temari. « Il y aura Gaara et Hinata, ta mère, Kurenai et Miraï ainsi que Sakura et Tenten. Oh, et Ino et Saï aussi seront là aussi. »

« Y a-t-il une occasion particulière ? »

« Pas spécialement. On essaie de se faire des repas quand on peut. »

« Tonton Saï sera là ! Il est triste, comme toi. » Intervient Mikasa, passant sa tête hors de la couette.

« Moi ? Je ne suis pas triste. » Dit Shikamaru en fronçant les sourcils.

« Pourquoi tu pleures des fois alors ? On pleure quand on est triste… »

Shikamaru attrapa le visage de sa fille avec une extrême douceur, ce qui étonna Temari : « Quand toi et Temari êtes à mes côtés, je ne suis pas triste. Quand vous êtes toutes les deux loins de moi, je le suis. »

« Et maman, elle te rend triste ? »

« Mikasa… » Commença Temari.

« Imagine que tu perdes la personne que tu aimes le plus dans ta vie. Que tu te bats pour elle et qu'au final, elle n'est plus là. N'importe qui souffrirait, mais elle m'a laissé le plus beau des cadeaux avant de partir. » Dit Shikamaru, ignorant la remarque de la blonde.

« Ah oui ? C'est quoi ? » Demanda la petite fille, curieuse.

« Toi, Mikasa. C'est toi le plus beau cadeau que ta mère m'ai fait. »

Shikamaru vit les pupilles de Mikasa s'humidifier. Il put voir la fierté dans les yeux de sa fille. Cette étincelle dans les yeux… Il avait eu la même réaction lorsque son père lui avait dit pour la première fois qu'il l'aimait. Mikasa fit un grand sourire et s'accrocha à son père. Ce dernier se redressa et câlin à sa fille.

Temari fit un petit sourire, observant la scène. Mikasa avait posé sa tête sur le torse nu de Shikamaru qui caressa le dos de la fillette. Sentir sa fille contre lui était comme un soulagement. Il avait tellement rêvé de ce contact durant ces dernières années qu'il voulait que ce moment dure une éternité.


Tout le monde était arrivé depuis un petit moment. Miraï lui avait sauté dans les bras lorsqu'elle l'avait vu, ce qui avait énervé Mikasa qui n'avait pas arrêté de dire à la jeune Sarutobi que Shikamaru était son père à elle et non l'inverse. Cette remarque avait beaucoup blessé Miraï qui elle n'avait pas eu la chance de connaître son père. Shikamaru avait calmement expliqué à sa fille qu'elle ne devait pas dire ce genre de chose. Mikasa s'était aussitôt excusé à Miraï qui avait commencé à pleurer dans les bras de sa mère.

Miraï, Kurenai et Yoshino étaient arrivées toutes en même temps. Ensuite, Sakura et Tenten étaient arrivés ensemble. Ce fut ensuite au tour d'Ino et SaI. Lorsque Shikamaru croisa le regard de Sai, ce dernier s'approcha lentement de lui. Shikamaru l'avait examiné légèrement du regard. Les deux jeunes hommes s'étaient regardés un instant en silence avant de se prendre dans leur bras.

Gaara et Hinata étaient arrivés les derniers. Ils avaient beaucoup de travail, la préparation de leur mariage et le travail de Kazekage. Hinata avait donné un cadeau à Mikasa et Miraï qui étaient plus qu'heureuses. Temari et Kurenai lui avait dit qu'elle n'était pas obligée de leur acheter toujours des cadeaux et qu'elles étaient déjà assez gâtées. Gaara avait fait un léger sourire et avait passé sa main dans le dos d'Hinata.

Ils étaient tous assis autour de la table, parlant de tout et de rien.

« Tenten, comment va Lee ? Je n'ai pas eu le temps de le voir aujourd'hui, j'espère qu'il ne m'en veut pas. » Fit Gaara.

« Il est en forme. Il sait que le mariage approche, il a déjà prévu sa tenue et à même commencé à écrire son discours. Bien sûr, je dois l'aider. Il a encore du mal à écrire mais il fait de grands progrès. D'ailleurs, demain, il fait sa première sortie à l'extérieur. Il a vraiment hâte. Et ne t'en fais pas, il sait à quel point tu es débordé. »

« Je passerai demain dans l'après-midi. »

« Je lui dirais. Et toi, Sakura, comment va Sasuke ? On va pouvoir venir le voir ? Lee aimerait bien aller le voir. » Demanda Tenten.

« Son état est stable pour le moment et il est toujours dans le coma. Je pense que vous pourrez aller le voir d'ici quelques jours. J'espère aussi qu'il va se réveiller… » Soupira Sakura.

« Je suis sûr qu'il va bientôt se réveiller. » Intervint Shikamaru.

« J'espère que tu as raison. »

« Tu as l'air d'avoir meilleure mine, Sai. » Dit Kurenai.

« Merci. » Répondit simplement le jeune homme.

« Ça, ça ne peut être que le pouvoir d'une femme sur un homme. » Lança Yoshino avec un grand sourire. « N'est-ce pas Gaara. »

Ce dernier baissa légèrement la tête et grogna quelque chose d'incompréhensible sous le regard amusé de toutes les femmes autour de la table. Temari se leva et se dirigea à la cuisine pendant que la conversation suivait son cours.

« Tu es sûr que tu ne veux pas d'aide pour les préparatifs du mariage ? » Demanda Yoshino. « J'ai le temps d'aider, tu sais. »

« Je ne veux pas t'embêter avec ça… » Dit Hinata d'une voix douce.

« Ça ne m'embête pas du tout. Je serais très heureuse d'aider aux préparatifs de votre mariage. »

« Merci beaucoup, Yoshino. »

« C'est normal, ce serait comme aider à la préparation du mariage d'Ino et Sai ou encore celui de Lee et Tenten.

Les trois adultes rougirent sous les sourirent amusé de Sakura, Kurenai et Shikamaru : « Ne souriaient pas trop tout les deux. » Dit la Nara en observant les deux. « Vous y passerez aussi. »

« Ça n'arrivera pas. » Fit Sakura, enlevant son sourire.

« Pourquoi cela ? »

« Car le seul homme que j'aime ne m'aime pas. Je veux me marier avec le seul homme que j'aime et pas un autre. »

« S'il ne t'aime pas après tout le mal que tu te donnes pour lui, c'est qu'il est la plus grosse pourriture du monde. Comment on ne peut pas tomber sous le charme d'une magnifique jeune femme comme toi ? Tu vas le faire tomber comme une mouche à tes pieds, crois moi. » Dit Yoshino en souriant.

Sakura sourit légèrement, reprenant confiance en elle. Bien sûr que Sasuke et Sakura allaient se marier. Si le brun ne voulait pas, Shikamaru le forcerait.

« Ça marche aussi pour toi, Shikamaru. » Dit sévèrement Yoshino.

« Moi ? » Demanda Shikamaru. « Non, pas pour moi. »

« Tu ne comptes pas te remarier ? » Demanda Ino.

« Quoi ? Mais bien sûr que non. Avec qui voulez-vous que je me marie ? »

« Une certaine blonde qui t'héberge depuis plusieurs semaines peut-être. » Fit Sakura.

« Je n'ai rien contre Temari, mais je n'ai aucune envie de me marier une deuxième fois. »

« Pourquoi pas ? »

« Je suis très bien tout seul. »

« Tu vas rester tout seul toute ta vie ? Amaya n'aurait pas voulu ça pour toi… »

« Oui mais Amaya n'est plus là, d'accord ? » Dit Shikamaru, agacé. « Je n'ai aucune envie de me marier et encore moins avec Temari. »

« C'est bon pleurnichard, ne t'énerve pas pour si peu. » Intervint Temari dans la salle à manger, un plat dans les bras. « Plutôt resté célibataire toute ma vie que de rester ma vie entière avec quelqu'un d'aussi pénible que toi. » Continua-t-elle en posant le plat sur la table.

« T'es vraiment trop bête, Shikamaru. » Soupira Ino.

« En quoi je suis bête ? Le fait que je ne veuilles pas épouser une autre femme qu'Amaya fait de moi quelqu'un de bête ? »

« Non, ce n'est pas… »

« Si je ne veux pas me marier, c'est parce que je serrais incapable d'aimer quelqu'un d'autre qu'Amaya. Elle m'a elle-même demandé dans une lettre qu'elle voulait que je me remarie, mais je refuse. Quoiqu'il arrive, j'aurais toujours Amaya dans la tête et ça fera sûrement souffrir l'autre femme que j'aurais épousé. Et puis, je ne veux pas perturber Mikasa. C'est déjà assez compliqué pour elle. » Dit Shikamaru.

« Shika… » Commença Ino.

« Fichez-moi la paix avec ça. Je ne me marierais jamais que vous vouliez ou non, et encore moins avec elle. » Dit Shikamaru en désignant Temari dans un léger coup de tête.

Ce que Shikamaru ne remarqua pas, c'est que cette conversation avait profondément blessé Temari. La suite du repas se passa normalement, chacun avait préféré faire semblant d'avoir oublié ce désaccord. Personne n'avait oublié cette discussion, surtout Temari.


Le Nara s'allongea lourdement dans le lit, épuisé. Il était près de trois heures du matin et ils allaient seulement se coucher. Ils avaient passé une agréable soirée, ça avait fait beaucoup de bien à Shikamaru. Ça lui avait changé les idées durant un court moment. Ce ne fut pas long avant que Temari le rejoigne. La jeune femme s'allongea dans les draps et éteignit la lampe de chevet.

« Bonne nuit. » Dit Shikamaru.

Aucune réponse. Dormait-elle déjà ?

« Temari ? Tu dors déjà ? Je ne savais pas que l'alcool te faisait dormir aussi rapidement… »

« Comment veux- tu que je m'endorme avec un casse-pied à côté de moi ? » Dit-elle, agacée.

« Ça va, ne t'énerve pas pour si peu. » Soupira le brun.

« Tu es bien culotté de l'ouvrir. » Dit-elle, encore plus agacée.

« De quoi tu parles ? »

Il ne reçut aucune réponse de la part de la blonde, mais il l'entendit soupirer. Qu'avait-elle encore ? Qu'avait-il encore fait ?

« Qu'est-ce qu'il ne va pas, Temari ? »

« Rien. Dors. »

Visiblement, elle n'était pas d'humeur à discuter et à lui expliquer le pourquoi du comment. Alors, Shikamaru s'installa dans les draps, choisissant de ne pas insister plus. Il finit par s'endormir, se laissant bercer par le sommeil. Un sommeil vide, sans rêve.


Mikasa s'approcha de Shikamaru pour l'enlacer au niveau de sa jambe. Beaucoup plus petite que son père, elle lui arrivait au milieu des cuisses. Il passa une main dans la chevelure brune de la petite fille avant de l'accompagner dans sa chambre pour jouer avec elle.

Temari et Shikamaru avaient pris la décision de laisser Mikasa rencontrer Lee à la demande de ce dernier. La blonde avait été septique à l'idée que la petite fille puisse le voir, la trouvant encore trop jeune. Le jeune homme l'avait alors rassuré, lui disant qu'il allait lui expliquer calmement la situation de Lee pour qu'elle ne soit pas trop effrayée en le voyant.

« Mikasa, tu sais que tu vas rencontrer Lee aujourd'hui. » Commença alors Shikamaru.

« Oui ! » Répondit la petite, un grand sourire aux lèvres. « Je suis contente ! »

« Il faut que je t'explique quelque chose, viens t'asseoir. »

La brunette leva le regard vers son père, surprise. Elle finit par s'installer à côté de son père, sur son lit.

« Tu sais, Lee a participé à la guerre, tout comme moi. Seulement, moi je suis revenu qu'avec de légères blessures. Lui, et bien, il est revenu très affaibli. Il ne s'en ai toujours pas remis, alors tu devras être calme et gentille avec lui. » Expliqua le Nara, observant Mikasa pour voir ses réactions.

« Mais… avec le temps il devrait aller mieux. » Fit-elle, les sourcils froncés.

« Tu sais ce que c'est, un grand brûlé ? »

Mikasa semblait réfléchir. Il ne savait pas si Temari lui avait parlé un peu de ça, mais il voulait aborder le sujet avec elle.

« Il est brûlé ? » Finit par dire la petite.

« En gros… C'est ça. Mais il est brûlé partout, et guérir de brûlure c'est très long, et ça fait très mal. La majorité de son corps a été brûlé, il a dû rester des semaines et des semaines dans un lit à ne pas bouger pour pouvoir soigner. Parce que sa peau devait se régénérer pour former une nouvelle peau. Sa peau n'est plus comme la tienne ou la mienne. Elle est plus… comment dire… plus marquée. »

La brunette observa un moment ses petits pieds se balancer lentement. Elle ne devait probablement pas comprendre l'ampleur de la situation de Lee.

« Tu vas sûrement être impressionné de le voir, mais ne lui fais pas de remarque. Sinon, ça va lui faire mal. » Ajouta Shikamaru en pointant son doigt sur la poitrine de la petite fille. « Et je suis sûr que tu ne veux pas lui faire de mal. »

« Promis, papa ! Est-ce que je pourrais lui faire un câlin pour lui redonner le sourire ! Dis oui ! » Lança Mikasa, un grand sourire aux lèvres.

« Oh, et bien pour ça, tu pourras lui demander. Il ne va pas te manger tu sais, Lee est quelqu'un de très gentil. Et je serais là. »

La petite brune continua de sourire, montrant ses petites dents de lait blanches avant de s'asseoir au sol pour jouer. Pour la énième fois, Shikamaru se fit une remarque sur le sourire de sa fille : c'était le sourire d'Amaya, le même. Il avait l'impression d'avoir Amaya juste devant lui, et ça lui faisait mal. Terriblement mal, mais il ne voulait rien montrer à sa fille, ne voulant pas la faire paniquer.

Toute la journée, Mikasa demanda quand ils allaient se rendre à l'hôpital. Quand le moment fut venu, le Nara remarqua automatiquement que son comportement avait changé en peu de temps. De l'euphorie, de la joie et dans l'enthousiasme, elle était maintenant plutôt anxieuse, mal à l'aise. Elle devait probablement se poser des tonnes et des tonnes de questions, et Shikamaru la comprenait.

A côté de Mikasa, Temari marchait en silence. Ils ne s'étaient pas parlé depuis un bon petit moment, et l'ambiance commençait à être sérieusement tendue entre les deux. En fait, Shikamaru avait remarqué que son comportement envers lui avait changé ces derniers temps, et il ne comprenait pas pourquoi. Elle avait été terriblement gentille et aimable avec lui, et puis après, elle avait été vraiment désagréable. Et il ne comprenait pas pourquoi, évidemment.

Il avait tenté de lui parler, mais rien n'y faisait. Elle ne voulait pas lui parler jusqu'à se qu'il lui présente des excuses. Mais quelles excuses ? Qu'avait-il encore fait ? Elle avait répondu qu'il devait trouver par lui-même, mais que tant qu'elle n'aurait pas reçu ses excuses, il n'y aurait aucune conversation entre eux.

Finalement, le Nara avait abandonné, se disant qu'à un moment donné, elle finirait bien par oublier.

Shikamaru sentit une petite main serrer la sienne. De plus, elle était moite, signe que la petite stressait. Arrivant devant la porte, ils s'arrêtèrent. Le jeune homme s'accroupit devant sa fille et la regarda, mettant une mèche de ses longs cheveux bruns derrière son oreille.

« Tu veux toujours y aller ? » Demanda-t-il.

Elle hocha simplement la tête.

« Tu ne dois pas avoir peur, d'accord. Tu verras, Lee est vraiment gentil. Et maman et papa sont là, avec toi. » Continua-t-il en se relevant, passant sa main derrière le crâne de son enfant.

Lorsqu'elle en eut l'approbation, Temari ouvrit la porte de la chambre d'hôpital dans laquelle Lee se trouvait. Dans le grand lit, se trouvait Lee, assis en train de discuter avec Tenten. Ils s'interrompirent en voyant la petite famille recomposée entrer. Directement, Mikasa se cacha derrière la jambe de son père, comme si elle était timide. Shikamaru observa Lee, qui avait meilleure mine que lors de sa première visite.

« Bonjour la petite famille ! » Fit Tenten en souriant.

Les deux adultes firent un petit sourire gêné avant que l'ensemble des adultes se concentre sur la seule enfant présente. Cette dernière était toujours derrière la jambe de son père, observant discrètement l'homme dans le lit. Elle devait être impressionnée, ça se comprenait.

« Tu vas bien ? » Demanda Temari à Lee, s'approchant du lit comme pour montrer à Mikasa que tout allait bien.

« Je pète la forme ! Je suis allé marcher ce matin, ça fait du bien ! » Fit l'homme en souriant.

« Tu appelles ça marcher ? J'appelle plutôt ça presque courir… » Soupira Tenten.

« En tout cas, ça fait plaisir de te voir comme ça. » Fit Shikamaru, s'approchant à son tour, obligeant alors Mikasa à faire pareil puisqu'elle était accrochée à sa jambe.

La petite, au bout d'un certain temps, fini par se décaler de son père, restant tout de même proche de lui. Lee la regarda et lui fit un petit sourire. Par réflexe, elle leva le regard vers sa Temari qui lui fit un petit hochement de tête, comme pour lui faire comprendre que tout allait bien encore une fois.

Alors, Mikasa observa le jeune homme dans le lit avant de sourire en retour. Shikamaru assit Mikasa sur le matelas pour qu'elle soit plus à l'aise et qu'elle puisse parler avec Lee si elle en avait envie.

« Bonjour, comment tu t'appelles ? » Demanda alors Lee, se redressant.

« Nara Mikasa. » Répondit-elle, timidement.

« Enchanté Mikasa. Moi, c'est Rock Lee, le Resplendissant Fauve de Jade de Konoha. Je suis un ami de ton père et de ta mère. Tu sais ce que c'est, les examens des Chunnin ? »

« Oui, monsieur. Ça permet à un Genin de tenter de passer au rang de Chunnin. Mon papa a été le seul à le devenir quand il a passé l'examen, c'est maman Temari qui me l'a dit. » Expliqua la petite fille, bombant son petit torse de fierté.

Shikamaru fit un petit sourire amusé, croisant le regard de Temari pour la première fois. Ils se regardèrent un long moment avant que la blonde soit la première à rompre le contact visuel. C'était le premier vrai contact depuis plusieurs jours, et étrangement, cela remonta le moral du Nara.

« Mais dis moi, tu en sais des choses. » Lança-t-il, ce qui fit sourire la petite fille. « C'est à cet examen que j'ai rencontré ton père pour la première fois. Nous n'avons pas été vraiment amis au début, notre amitié est venu après. »

« Vous étiez dans l'équipe de Gai avec Grand-Soeur Tenten et Grand-Frère Neji, c'est vrai ? »

« Mikasa ! » Lança Temari.

Lee fit un petit rire : « Ce n'est rien, Temari. Je suis contente qu'on t'ai parlé de Neji. Tu sais que c'était mon grand rival mais aussi mon meilleur ami ? C'était un garçon distant, mais très gentil, toujours plein de bons conseils. C'était un véritable génie pour le clan des Hyuga. »

« Le clan de Grande-Soeur Hinata et de Grande-Soeur Hanabi ? Vous faites partis d'un clan vous ? »

« J'aurais aimé, mais non. En fait, je ne suis pas un ninja normal. Je ne maîtrise pas le ninjutsu et le genjutsu. Mon point fort, c'est le Taijutsu. J'étais l'un des meilleurs dans le domaine. Mon sensei maîtrisait également le taijutsu à la perfection, c'est lui qui m'a tout appris. Tu voudrais devenir ninja quand tu seras grande ? »

« Oui ! Comme papa et maman Temari. Ma maman biologique était une princesse, on dit qu'elle était très belle et très gentille. »

« Et c'est vrai. Ton papa avait de la chance d'avoir une aussi belle et gentille femme à ses côtés. Et en plus, elle lui a donné une jolie petite fille. Tu es aussi jolie que ta mère, et sûrement aussi intelligente que ton père. » Fit l'homme avant de relever la tête vers Shikamaru. « La relève est assurée. »

Le Nara rendit le sourire à son ami. La petite fille observa la main tendue vers elle qui était entourée de plusieurs bandages. Avec hésitation, elle posa sa petite main dans la grande main de l'homme. Ce dernier plia légèrement les doigts afin de recouvrir la main de la petite brune.

« La rééducation se passe vraiment bien on dirait. » Dit Temari.

« Si bien que d'ici une semaine ou deux, je serais sur pied et sorti de l'hôpital ! » Fit Lee, toujours avec un grand sourire.

« Tu as une mine incroyable. » Dit Shikamaru, septique.

« Mieux que toi on dirait. C'est toutes ces horreurs qui te rendent comme ça ? »

L'homme ne répondit rien, incapable de trouver les mots. Surtout que le fait que sa petite fille soit là et qu'elle puisse entendre sa souffrance de son père le faisait être réticent. Et ça, les deux femmes le comprirent rapidement.

« Mikasa ? Et si on allait acheter un cadeau pour Lee ? Ça te dirait ? On viendra lui donner après. Tenten va venir avec nous, on ira manger des onigiri si tu veux. » Annonça Temari, un léger sourire.

La petite fille ne se fit pas prier : rapidement, elle se retrouva dans les bras de Tenten en train de faire des signes de la main à Lee et son père, toujours ce sourire rayonnant aux lèvres. Jusqu'au dernier moment, Shikamaru se força à sourire pour elle, mais lorsque la porte se referma, son faux sourire se changea en une mine dépitée.

« Tu es un sacré bon acteur, Shikamaru. » Dit Lee.

« Je ne veux pas qu'elle me voit ainsi. Je ne veux pas qu'elle vive avec cette image de moi. Je dois être fort devant elle. »

« Tu as le droit de pleurer devant ta fille, tu sais ? Je veux dire, elle n'a pas l'air idiote du tout. Et Temari est là pour lui expliquer que son père est traumatisé par la guerre. »

La tête baissée, les premières larmes coulaient lentement contre ses joues, les rendant humides. Il se trouvait faible, tellement faible. Il se maudissait une fois de plus.

« Moi aussi je suis traumatisé par tout ce que j'ai vu. Voir mes amis mourir de façon horrible, les voir souffrir et se battre jusqu'à leur dernier souffle, voir tous ces innocents mourir sans rien avoir demandé, voir ces familles détruites et voir mes amis détruits, ça me rend malade. »

« Comment fais- tu pour ne pas craquer toi… » Demanda alors Shikamaru entre deux sanglots.

« Je suis sorti vivant de cette guerre, je suis un miraculé. On ne doit en aucun cas regretter les actions passées. J'ai mal et je souffre, je ne peux pas le nier. Mais lorsque je vais voir le village de Konoha réformer, que la vie aura repris son cours et que je serais là pour aider toutes ces personnes, je me sentirais mieux. C'est à ce moment-là seulement que je pourrais faire mon deuil et que je pourrais reprendre ma vie comme je le sens. On a eu la chance de sortir vivant de cette guerre et… »

« J'ai perdu mon père, mon sensei, des amis, de la famille, mon foyer, ma femme… Je n'ai pas la force de penser comme toi. »

« Mais il y a ta mère, Ino, Tenten, Sakura, Hinata, Gaara, moi, Temari et surtout ta fille, tu dois penser comme moi. Tu imagines le nombre de vie que tu prendrais si tu partais maintenant ? Que ferait Ino ? Et Choji aussi ? Et Temari, ta mère et Mikasa ? Tu y as pensé ? Tu sais ce qu'il s'est passé quand tu es revenu ? Tu sais que tout le monde à vu en toi un espoir de faire renaître notre monde ? Ne laisse pas tous les espoirs de ces pauvres gens s'effacer parce que ça ne va pas dans ta petite tête. Putain, mais il est passé où le Shikamaru que j'ai connu, celui en qui on avait tous confiance, en qui on pouvait s'appuyer dans n'importe quel moment ? » Dit Lee, le regard dur sur son ami.

Le brun n'osa même pas regarder l'homme dans les yeux. Il ne savait pas quoi penser de ce que venait de lui dire son ami. Il avait l'impression de réentendre ce que sa mère lui avait dit il y a quelque temps déjà. Il le savait, tout cela, mais il n'avait plus aucune force de continuer. Le Shikamaru du passé avait définitivement disparu.

« Il est loin… »

« Alors ramène-le, et vite. Parce que je te jure que dès que je suis sur pied, je vais te mettre la raclée de ta vie, et tu auras une bonne raison de pleurer et de maudire le monde. » Continua le jeune homme.

Voyant la détresse de son ami, il continua : « Écoute Shikamaru, je sais que c'est pas facile, mais tu n'es pas tout seul. Tu as la chance d'être entouré de personnes formidables. Tu as toujours tes deux coéquipiers, tu as ta mère, des amis, de la famille et une fille. Ils ne te laisseront pas seuls, et t'aideront à t'en sortir. Et je suis là, moi. Je vais t'aider comme Tenten m'aide tous les jours. Raccroche toi à quelqu'un qui pourra te rendre heureux, qui prendra soin de toi et qui te donnera la motivation de continuer. Accroche toi à cette personne et tu verras que tu te sentiras mieux. »

« Je ne veux pas me raccrocher à Mikasa, elle est trop petite. Ma mère… non, elle aide déjà assez de monde comme ça. »

« Alors raccroche toi à Kurenai ou même à Ino ou Temari. Ino serait capable de t'aider, tu es comme son frère. Kurenai, elle s'est raccrochée à toi après la mort d'Asuma. Temari, elle, subit depuis le début. Elle s'est raccrochée à Amaya puis à Mikasa, mais ça n'a pas l'air de suffire. Raccrochez-vous l'un à l'autre, en plus vous vivez ensemble. »

« Elle ne veut même plus me parler depuis plusieurs jours… »

« Je vous ai vue vous regardez tout à l'heure, et le regard qu'elle s'adressait était le même que j'adresse à Tenten. Fait le premier pas, c'est toi l'homme ici. Confies-toi à elle, parle-lui de tes sentiments, de ce que tu ressens face à tous ce qui s'est passé. Elle fera la même chose et vous pourrez vous aider tous les deux. Tu n'as pas envie de retrouver un peu de tendresse avec une femme, ou de savoir ce que ça fait d'être aimé ? De savoir que quelqu'un t'attend pour te préparer quelque chose, pour t'écouter, pour te réconforter ? »

« Tu essaies de me caser avec Temari, ça ne répond en aucun cas à ce que je t'ai demandé. »

« Au contraire. Ce qui ne me fait pas craquer, c'est de m'être raccroché à une personne en qui j'ai confiance, que j'aime et que j'ai envie de voir heureux. Si tu faisais marcher ton gros cerveau comme tu le faisais dans le passé, tu aurais compris dès le début. »

« Tu n'es plus le même, Lee. »

« Oui, et tu n'es plus le même, Shikamaru. »

Ce dernier sécha les dernières larmes qui perlaient sur ses joues avant de relever la tête vers l'homme assis sur le lit. Peut-être que Lee avait raison, qu'il devait laisser Temari s'occuper de lui, qu'il devait se confier à elle et se laisser aider par cette dernière et inversement. Mais il y avait un blocage : Amaya.

« Et ma femme dans tout ça ? »

« Ta femme n'est plus là Shikamaru, met-le toi dans le crâne. Tu ne l'as reverras jamais, et en étant dans cet état, elle doit te détester. Te voir comme ça, ce n'est probablement pas ce qu'elle aurait voulu. Elle voudrait te voir heureux, parce que c'est tout ce qui comptait pour elle. »

« Comment tu peux savoir tout ça ? C'est Tenten qui t'as dis tout ça ? »

« Bas oui, elle me parle beaucoup. Mais dis moi, est-ce que tu as au moins demandé une fois à Temari si elle allait bien ? Tu lui as déjà demandé si tu pouvais te confier à elle ? Tu lui as déjà dit qu'elle pouvait venir se confier auprès de toi ? Tu l'as déjà remercié pour tout ce qu'elle fais pour toi et ta fille ? »

Détournant le regard, il secoua légèrement la tête alors que Lee ricanait doucement, d'un ricanement similaire à celui de Gay sensei.

« Tu ne sais pas t'y prendre avec les femmes, toi. »

« Parce que toi tu sais t'y prendre ? »

« Mieux que toi. D'ailleurs, Tenten et moi voulons nous marier après le mariage de Gaara et Hinata. On veut même des enfants, un garçon et une fille. On veut une grande maison ou nous pourrions accueillir tout nos amis pour des repas. Je veux travailler à plein temps en tant que sensei et j'apprendrais tout ce que je sais à mes enfants. »

« C'est un bel avenir. » Dit Shikamaru.

« Tu devrais t'en inspirer pour créer ton avenir. »

L'avenir, Shikamaru n'en avait pas réfléchi depuis un bon moment. Il s'était toujours vu avec une femme ni trop moche, ni trop belle avec ne grande maison et deux enfants, une fille et un garçon. Il avait déjà sa fille avec une femme qui était cependant beaucoup trop belle pour un homme comme lui. Penser à Amaya lui faisait mal au cœur, il détestait cette sensation.

Cependant, il était conscient que pour pouvoir avancer dans l'avenir, il devait faire son deuil. Mais pour l'instant, c'était compliqué. La plaie était probablement trop récente pour lui, pouvant alors expliquer que le brun aie du mal à être stable pour le moment.

« Promets- moi d'y réfléchir et de prendre soin de Temari. Et laisse toi aider aussi, par Temari. » Fit Lee.

« Je te le promet. » Conclut le Nara.