"Alors, tu vas vraiment acheter un corgi?"

"Évidemment. Savais-tu que la Reine en a plusieurs?"

"Peut-être que tu devrais juste acheter un corgi de toute façon."

"Si tu gagnes."

"Tu devras quand même l'appeler Alfred."

"Je l'appellerai Alfred F. Jones. Le F sera pour Fuzzy."

"Parfait."

"Maintenant, tu dois gagner."

"Pour Alfred Fuzzy."


Arthur, Kiku, François, Antonio et Matthew ont tous accompagné Alfred et Coach à Las Vegas la semaine de son combat. Arthur avait réussi à obtenir une semaine de congé pour le tournage. On s'attendait à ce que le combat ait l'une des plus grandes affluences de l'histoire: c'était la première fois que quelqu'un défiait Ivan le Terrible pour la deuxième fois, et la première fois depuis des années que quelqu'un avait une chance de lui prendre son titre de champion. Dans l'avion (Alfred avait supplié pour un siège côté fenêtre comme un enfant), Arthur et Alfred se parlaient à voix basse, jouaient avec les doigts de l'autre, s'endormaient sur leurs épaules. Ils chuchotaient avec de la luxure dans la voix, de l'amour dans les mots, ne prêtant attention à personne autour d'eux. Ils ne sentaient pas les regards que les gens leur lançaient, même pas un peu. Pour chaque moment où ils étaient ensemble, ils étaient seulement conscients de l'autre. Alfred a vu le visage d'Arthur devant lui et il ne voulait plus rien voir d'autre. Il ne voulait rien ressentir d'autre que ce contact.

Il avait l'impression de marcher dans un rêve à chaque fois qu'il marchait à côté d'Arthur.

Quelques fois, à l'aéroport et sur le chemin de l'hôtel, ils ont été arrêtés par des fans et des paparazzi. Pas pour Alfred, bien sûr, mais pour Arthur, dont le visage était devenu connu de tous ceux qui savaient quelque chose. Il n'a ni nié ni confirmé sa relation amoureuse avec le combattant de MMA Alfred Jones, bien qu'il n'y ait pas grand chose à nier—ils se tenaient la main, ils partageaient leurs secrets d'amoureux en chuchotant doucement, ils échangeaient de chastes baisers sur la joue. Arthur criait après Alfred quand il faisait ou disait quelque chose de stupide, et Alfred le prenait avec un sourire nerveux. C'était évident pour tout le monde. Ils pouvaient le sentir, la passion d'un tel amour.

Pendant la semaine qu'ils ont passée à Las Vegas, Arthur réveillait Alfred à l'aube chaque matin, le motivant à se réveiller avec un baiser. Il lui prenait les mains, le tirait du lit. Il le séduisait avec les clignements lents des cils sombres, en traçant les contours des lèvres fatiguées et somnolentes d'Alfred avec sa langue agile.

"Ce n'est pas juste, Arthur," ronchonna Alfred.

"Oh? Oblige-moi à m'excuser."

Ils se distrayaient et se roulaient dans les draps pendant que le soleil se levait, en essayant de ne pas faire de bruit parce que Coach et Matthew étaient dans la pièce d'à côté. Ils baisaient, et ils baisaient fort. Arthur mordait sa propre main pour ne pas crier tandis que les gouttes de sueur d'Alfred tombaient sur ses joues. Alfred se penchait et gémissait aux oreilles d'Arthur, murmurant son nom, Arthur, Arthur, Arthur. Puis, lorsqu'ils étaient à nouveau épuisés et que leur peau était rose, Arthur fumait une cigarette et Alfred prenait une douche, se prélassant dans la lueur d'un tel sexe matinal glorieux.

"Arthur, Arthur, Arthur..."

"Merde, j'ai besoin d'une putain de cigarette."

"Quand est-ce que tu vas arrêter? C'est mauvais pour toi."

"Quand l'enfer gèlera, je fumerai ma dernière cigarette."

"Putain, tu es sexy quand tu fumes."

Pendant que lui et Coach s'entraînaient, Matthew, Kiku, Arthur, François et Antonio se promenaient dans Las Vegas. Alfred était jaloux. Il voulait s'essayer au poker, faire le tour des hôtels, se saouler avec Arthur et faire la fête jusqu'à ce qu'ils s'écroulent.

Mais quand il vit les publicités pour son combat affichées dans toute la ville, la jalousie se transforma en détermination. C'était une publicité si intense, si dramatique—une image photoshoppée de lui debout dos à dos avec Ivan Braginsky. Leurs titres brillent au-dessus d'eux, tous deux torse nu, en sueur et les poings serrés. Braginsky tenait la ceinture de championnat. Alfred se souvient avoir posé pour la photo. C'était bien mieux agrandi comme ça. Ça ne l'a pas rendu nerveux, comme il l'aurait cru. Ça a juste renforcé son ardeur, sa concentration, et fait monter l'adrénaline dans ses veines. C'est pour ça qu'il se battait, il se le rappelait. Pour ressentir cette poussée.

Arthur sacrifiait la vie nocturne de Las Vegas, prétendant qu'il reviendrait, pour faire des massages d'épaules à Alfred et le baiser jusqu'à ce qu'il s'endorme quand il rentrait épuisé de l'entraînement. Quand Alfred était fatigué, qu'il pouvait à peine bouger, Arthur grimpait sur lui, se mordait la lèvre inférieure et faisait pivoter ses hanches, mettant Alfred sous son charme tordu. Alfred levait les yeux vers lui et voyait une beauté à couper le souffle, il se sentait tellement submergé que les larmes inondaient ses yeux et le plaisir physique devenait saturé de bonheur. Jusqu'à ce qu'il doive s'étouffer le visage avec un oreiller pour garder sa voix basse. Il ne se souvenait pas que le sexe était comme ça.

"God, Arthur."

"Hey. Regarde-moi. Ce n'est pas drôle sinon."

"Ne t'arrête pas, putain."

"C'était quoi ça?"

"Ne t'arrête pas, putain, ne..."

"Allez, dis mon nom, Al. Dis mon nom."

La nuit avant le combat, il n'a pas pu dormir. Comme prévu. Il fut surpris de constater qu'il ne se sentait pas nerveux. Mais il se sentait anxieux, agité, il sentait la chaleur de son sang qui pompait et l'empressement de ses poings qui se serraient et se desserraient. Ses articulations étaient un peu trop blanches. À deux heures du matin, alors qu'Arthur dormait, il se faufila discrètement hors du lit, enfila ses pantoufles et sortit dans le couloir. Il se dirigea vers le hall d'entrée, sans trop savoir ce qu'il allait y faire. Sans but, les yeux vitreux, il s'assit dans l'un des fauteuils chics et posa ses pieds sur la table. Il n'y avait personne d'autre que le concierge.

Il commençait à s'assoupir. Du moins, il pensait qu'il commençait à s'assoupir. Mais alors qu'il vacillait, au bord du sommeil, une main se posa sur son épaule et il se réveilla en sursaut, tâchant de redresser ses lunettes de travers et d'essuyer la bave au coin de sa bouche.

"Je suis désolé, Hero. Je t'ai fait peur?"

Alfred se leva. Ivan le Terrible se dressait devant lui, les mains jointes derrière le dos et un sourire sur ses lèvres grises. Il regardait Alfred avec ces yeux creux et encerclés. Alfred ne l'avait pas vu depuis leur combat. Il semblait encore plus fort. Les muscles plus toniques, la présence plus intimidante, les yeux plus vides et le sourire plus obsédant.

"Pas du tout," ricana Alfred.

"Oh, ces lunettes te vont si bien," dit Braginsky. "Elles font ressortir tes yeux."

Alfred ne répondit pas. Son cœur commençait à s'accélérer, sa colère à monter, mais il la repoussa. S'il la perdait maintenant, demain serait sans espoir.

"Tu as eu une bonne année, Hero? On dirait bien."

"J'ai eu une putain de bonne année, en fait."

"Bien, bien. Tu sais, on dit que plus ton adversaire est bon, plus tu t'améliores toi-même."

"C'est vrai?"

"Oui."

"Intéressant."

"Je dois dire, Hero, que j'ai été surpris de ton retour. Tu es plutôt solide."

"Désolé de te décevoir, mais oui, je le suis."

Braginsky haussa un sourcil et ricana. Comme si Alfred avait dit quelque chose de vraiment amusant.

"Ne te fais pas trop d'illusions, cependant," continua Braginsky. "Tu ne gagneras pas demain, tout comme tu n'as pas gagné il y a un an."

"Yeah? Comment le sais-tu?"

"Tu es toujours faible. Plus faible que moi. Tu ne seras jamais au même niveau que moi. C'est évident," il haussa les épaules, comme s'il citait un manuel scolaire. "Tu ne peux probablement pas voir l'expression sur mon visage sans ces lunettes."

Alfred fit une pause et prit une profonde inspiration.

"Qu'est-ce que ça a à voir avec ma force?" Alfred croisa les bras et les jambes et ne détourna pas le regard.

"Viens maintenant. Ne sois pas stupide. Il serait peut-être mieux pour toi d'abandonner maintenant. Demain sera embarrassant."

"Tu as raison. J'espère que tu pourras supporter cette perte."

"Tu te crois malin. Je le vois sur ta face," dit Braginsky. "Tu n'es pas intelligent. Tu n'es rien d'autre que stupide et orgueilleux."

"Écoute, Braginsky, l'année dernière, c'était une autre histoire. J'étais aussi stupide que tu le dis. Mais c'est différent maintenant. Demain, tu vas vivre la pire perte de ta vie—je te le promets. Je te ferai regretter d'avoir posé un doigt sur moi."

"Non, Hero. Tu m'écoutes."

Braginsky s'avança et saisit le col d'Alfred dans ses grandes et fortes mains. Il tira jusqu'à ce que leurs fronts se touchent et qu'Alfred puisse sentir son haleine musquée. Il serra les dents, tint bon et fixa ces yeux. Mais ils étaient terrifiants. Il ne pouvait rien y voir, pas même une parcelle de l'âme de Braginsky. Il se demandait si elle existait vraiment.

"Je vois mon erreur maintenant. Je t'ai laissé partir facilement la dernière fois. Je n'ai pris que ta vue. Demain, je prendrai beaucoup plus," siffla-t-il. "Tu verras ta vie défiler devant tes yeux. Tu regretteras que je ne t'aie pas tué l'année dernière pour que tu n'aies pas à endurer la douleur que je vais te faire subir. Oui, je l'admets. Ton retour est embarrassant pour moi. Je ne peux pas te laisser l'emporter sur moi. Je ne peux laisser personne le faire. Je vais t'achever, Alfred Foster Jones. Tout héros doit tomber, après tout."

Alfred ne pouvait pas nier la peur qui le traversait. Parce que même lorsque Braginsky avait prononcé les mots, menacé la vie d'Alfred, son sourire était inébranlable. Comme s'il était peint, collé sur son visage.

"Я убью тебя, герой."

Il lâcha le col d'Alfred et se redressa.

"Repose-toi bien. Je ne peux pas dire si tu en auras besoin ou non, mais peut-être que cela te réconfortera."

Braginsky se tourna pour partir.

"Je vais mettre fin à ta carrière," dit Alfred. "Après ce que tu m'as fait, à Blitzkrieg, à tous ces combattants. Je vais m'assurer que tu ne te battes plus jamais. Et je vais le faire proprement."

"Propre? Tu dois plaisanter. Crois-tu vraiment à des standards de justice aussi tordus?" rit Braginsky. "Ne sois pas si naïf, Hero. La vie n'est qu'une question de force. Pas de justice ou de mal, pas de héros ou de méchants, pas de propreté ou de saleté. Seulement la force et la faiblesse. Je suis fort. Tu es faible. Donc je gagnerai demain et tu regretteras chaque respiration que tu as prise."

"мы увидим, об этом, Иван Грозный," dit Alfred dans un russe parfait. Braginsky le regarda en clignant des yeux. "Удачи. Вы будете нуждаться в этом."

Braginsky partit sans un mot de plus. Alfred laissa échapper le souffle qu'il avait retenu, reconnaissant d'avoir réussi à extraire cette partie du russe de son cerveau. S'il y avait une chose que Braginsky pouvait faire (et il y en avait certainement plus d'une), c'était effrayer les gens. Il avait certainement réussi à terrifier Alfred. Il tremblait.

Mais il était aussi très impatient.

Cette conversation était exactement le coup de pouce dont il avait besoin.

Je vais te détruire demain, Braginsky.

Attends un peu.

Il retourna dans sa chambre, se glissa dans son lit, entoura Arthur de ses bras et, dans son étourdissement, Arthur lui murmura, "Bonne nuit, Alfred, my love, ne meurs pas demain."


"Hey, Arthur. J'ai une très bonne idée."

"Qu'est-ce que c'est cette fois-ci?"

"C'est quoi ce ton? Bref, je pense qu'on devrait faire un autre roadtrip."

"Bien sûr. Ça a l'air bien."

"Mais cette fois, on pourra le faire chez toi."

"En Angleterre, tu veux dire?"

"On ne doit pas nécessairement le faire là-bas. Je veux juste conduire avec toi. Je veux te voir à côté de moi dans la voiture, tu vois? On pourrait écouter Ben Howard et Led Zeppelin et Eminem, et on pourrait chanter et on pourrait se tenir la main et on pourrait manger tous les ours en gélatine qu'on peut supporter."

"On pourrait jouer à Action ou Vérité."

"Oui! On pourrait conduire toute la journée, et toute la nuit, et ensuite on pourrait avoir du sexe incroyable en voiture et—"

"Tu sembles très enthousiaste à ce sujet."

"Je le suis. On le fera quand je viendrai te voir à Londres."

"Très bien. Tant que tu paies l'essence."

"Sérieusement?"


La ville entière de Las Vegas grondait sous les pieds d'Alfred. Il essayait de l'ignorer pendant quelques instants, pour se remettre les idées en place. Il avait besoin de passer par ses rituels d'avant combat. Se plonger dans sa musique, frapper le sac, détendre ses muscles, se gonfler. Il était déjà si excité que son cœur était dans son estomac, battant plus fort à chaque instant. Il rebondissait au rythme de la musique, marmonnait les paroles de Childish Gambino, imaginait le visage satisfait de Braginsky sur le sac en face de lui.

Je vais t'éclater la gueule, sale bâtard prétentieux.

Je vais te rendre la monnaie de ta pièce pour ce que tu m'as fait.

Il sentit une présence dans la pièce. Il se retourna et vit Arthur, adossé au mur, l'inquiétude inscrite en caractères gras sur son visage. Alfred sourit, pour le rassurer du mieux qu'il pouvait.

"Comment te sens-tu?" Demanda Arthur.

"Bien. Prêt," répondit Alfred. Il enleva ses écouteurs et s'approcha de l'endroit où se tenait Arthur. Il posa ses mains sur les hanches d'Arthur et sentit les mains d'Arthur courir le long de ses bras en sueur.

"Je suis content."

"Hey, allez. N'aie pas l'air si inquiet."

"Sorry."

"Ça ne te ressemble pas. Où sont tes commentaires hargneux? Tes insultes?"

"Je les garde pour après ta victoire, bien sûr," grommela Arthur. Il sourit, mais seulement pendant un instant, avant que le sourire ne s'efface. "Tu vas gagner, n'est-ce pas?"

"Arthur. Allez, regarde-moi."

Il souleva le menton d'Arthur dans ses doigts et le fixa dans ses yeux larmoyants.

"Tout va bien se passer. Je te le promets."

"Comment peux-tu promettre une telle chose avec une telle certitude?"

"Parce que je suis certain. Je vais battre Ivan le Terrible, et je vais lui faire regretter d'avoir choisi de se battre contre moi."

"Tu sais à quoi je pensais?"

"Hmm?"

"Dans un sens, je lui suis reconnaissant. S'il n'avait pas fait ce numéro sur toi, on ne se serait jamais rencontrés."

Alfred fit une pause.

"Wow. Je n'avais jamais songé à ça avant."

"Tu dois quand même gagner. Tu dois toujours être impitoyable."

"Pour être honnête, je pense qu'on se serait rencontrés de toute façon. C'est le but des âmes sœurs, non?"

Alfred embrassa Arthur. Il l'embrassa fort. Aussi confiant qu'il essayait de paraître, aussi souriant qu'il était, il était toujours terrifié à l'intérieur. Il hurlait. Inquiet que ce soit vraiment son dernier combat, la dernière fois qu'il puisse embrasser Arthur comme ça.

"Je vais gagner, babe. Je le jure."

Arthur posa ses mains sur les joues d'Alfred et le tint comme ça, figé, et ensemble ils créèrent ce souvenir dans leurs esprits. Effrayés ensemble, excités ensemble, tellement amoureux. Alfred regarda les souffles quitter les lèvres d'Arthur et se poser sur les siennes. Il regarda ses cils effleurer ses joues, regarda les larmes couler au bord de ses yeux. Il sentit les pouces d'Arthur tracer ses lèvres, sentit ses doigts tirer sur les coins de ses yeux.

Juste à ce moment-là, Coach entra dans la pièce.

"Oi. Al. Le temps est écoulé."

"Je t'aime, Alfred, d'accord? I love you."

"Je t'aime aussi. Je te verrai après le combat. On ira fêter ça."

Arthur succombait à ses émotions—Alfred pouvait le voir dans ses yeux. Il le sentait quand il jetait ses bras autour de lui et le serrait, le serrait, le serrait. Alfred embrassa son cou et murmura, "Je vais m'en sortir. Je te le promets."

Avec un dernier baiser, écrasant les lèvres ouvertes d'Alfred, Arthur partit. Il continuait à regarder par-dessus son épaule, faisant de son mieux pour sourire. Il marcha jusqu'à ce que Coach et Alfred soient seuls.

"T'es prêt, champion?"

"Je n'ai pas vraiment le choix à ce stade, n'est-ce pas?"

"Tu es prêt. Vraiment prêt." Coach lui tapa dans le dos et commença à le conduire vers l'entrée du ring. "Mais n'oublie pas ce que nous avons dit. N'oublie pas les gens qui attendent que tu reviennes. Moi, Mattie, Arthur. Si ça se présente mal, tu arrêteras le combat. Compris?"

"Compris."

"Al."

Ils étaient sur le point d'entrer dans le stade. Alfred se sentait sur le point d'éclater. Coach posa ses mains sur les épaules d'Alfred, le regarda dans les yeux, l'attira dans ses bras. Puis il lui claqua les joues.

"Va le niquer, Alfred."

Il entra sur le ring. Tout le monde hurlait, déclenchant un tremblement de terre, levant les poings en l'air. Il était assourdi par les cris, aveuglé par les lumières, submergé par les sensations. Il avança jusqu'à ce qu'il atteigne le ring. Il sauta, fit craquer son cou, lança quelques coups de poing dans le vide, s'assura que ses contacts étaient bien fixés. Il se retourna vers Coach une fois de plus, lui sourit, lui fit un clin d'œil. Puis il monta sur le ring. Et Braginsky était là, en face de lui, tapant des poings et souriant. Son entraîneur se tenait à l'extérieur du ring, derrière lui, les bras croisés, le visage stoïque et sérieux. Elle n'avait pas l'air préoccupée du tout, pourtant.

C'était tellement similaire à la première fois. Sauf qu'il ne fredonnait pas pour lui-même cette fois. Il n'était pas aussi enjoué. L'annonceur prononça leurs noms.

"Alfred 'The Hero' Jooooooooones!"

Applaudissements. Acclamations.

"Ivan Bragiiiiiinsky le Terrible!"

Applaudissements. Acclamations.

Ils se rejoignent au centre. L'arbitre ne prit pas la peine de leur dire de bien se battre—il avait vu leur dernier combat. Et il savait qu'il ne fallait pas penser qu'ils allaient toucher les gants. Ils se regardaient simplement, tous deux hostiles mais tous deux lucides.

"Я уничтожу тебя," cracha Braginsky.

"Amène-toi, putain."

Ils regagnèrent leur coin. L'arbitre leva sa main.

Alfred jeta un coup d'œil de son côté. Il vit Matthew, les mains autour de la bouche, qui criait le nom d'Alfred. Il vit François et Antonio, brandissant leurs poings en l'air. Il vit Kiku assis, tendu et silencieux. Il vit Arthur se lever de son siège, sans rien dire, juste penché en avant et regardant avec des yeux brillants. Alfred lui sourit, lui dit "Je t'aime", et espérait qu'Arthur le verrait.

La cloche retentit, et le combat commence.


TRADUCTION Lovely As You Are de SadLesbianPrincess
Originale /works/7689145/chapters/17516257?view_adult=true