Harry se laissa tomber sur son lit. Il ne savait quoi penser de cette entrevue avec Osiris. De toute évidence le sorcier en savait beaucoup. Et cela pouvait être aussi dangereux qu'avantageux. En même temps, ses chances de gagner s'il acceptait l'offre augmentaient de façon considérable. Mais pouvait-il réellement faire confiance à l'homme? Il trouvait louche l'apparente volonté d'aider de celui-ci alors qu'ils ne se connaissaient même pas. Surtout en échange de si peu... Définitivement, Osiris ne lui disait pas tout. Mais d'un autre côté, il restait sa meilleure chance d'avancer.

Harry soupira. Il n'était pas pressé de prendre sa décision. Enfin c'est ce qu'avait laissé entendre le sorcier. Cependant le poids de l'espoir du monde sorcier reposait lourdement sur ses épaules et il ne pouvait se permettre de passer à côté d'une chance comme celle-ci. Tout comme il ne pouvait prendre une décision aussi précipitée.

Harry grogna, se disant que tout cela était décidément bien compliqué et qu'il souhaiterait ardemment que ses amis soient à ses côtés pour l'aider à décider. Évidemment, Harry avait toujours eu conscience du lourds poids de sa célébrité involontaire et des responsabilités qu'elle engendrait. Mais jusque là, il avait toujours eu ses amis pour l'aider à prendre les décisions justes -bien qu'il n'en faisait parfois qu'à sa tête- ou simplement pour égayer ses journées. Et Harry se sentait plus seul que jamais, livré avec ce destin dont il n'avait jamais voulu.

Harry sentit l'impuissance le gagner. Il compressa ses paupières entre elles afin de se donner contenance. Il ne pouvait pas se laisser aller à un sentiment pareil. Le monde avait besoin de lui. Avec un entrain forcé il sortit le bout de journal que lui avait donné Osiris et le déplia.

Il s'agissait d'un passage d'un article de journal.

«Après des années de terreur, le Mage Noir Grindelwald est finalement arrêté et enfermé derrière les barreaux de la prison de Nurmengard. Prison célèbre pour être l'endroit de prédilection où le puissant sorcier enfermait les opposants à sa conquête de pouvoir. Il est ironiquement symbolique que ce soit dorénavant le lieu où il sera condamné à passer la fin de ses jours.Albus Dumbledore étant le vainqueur du réputé duel qui les opposa, refuse catégoriquement de répondre aux questions de la presse. En effet, si ils étaient à ce jour rivaux, des rumeurs courent comme quoi il en était tout autre durant leur jeunesse. Cependant, il est impossible de démêler le vrai du faux suite à l'annonce du Professeur de Poudlard qui affirme d'une voix sèche:«Je n'ai rien à dire sur la relation que Gellert et moi entretenions, pas plus que sur notre duel. La seule chose à savoir est qu'il est désormais hors d'état de nuire et tout cela pour le plus grand bien.»Que penser de ces paroles? L'utilisation du prénom du dangereux mage noir ne dénote-t-il pas d'une certaine familiarité entre eux? Dumbledore lui même n'appuie-t-il pas le fait que leurs rapports étaient différents par le passé? Que déduire de la soudaine sécheresse de l'habituel sorcier au sourire bienveillant? Quels sont les éléments de son passé? Qui est réellement le célèbre Dumbledore?»

Harry ferma à nouveau les yeux, fatigué. Il y avait définitivement quelque chose à creuser du côté de Grindelwald et l'attitude de Dumbledore ne faisait que le confirmer. Mais quoiqu'il en soit, cet article datait de plusieurs années auparavant -Harry ne savait pas combien exactement- et les questionnements sur Dumbledore restaient les mêmes. C'est à se demander s'il existait une personne sur cette Terre qui avait connaissance du personnage qu'était le défunt sorcier, malgré toutes les personnes dont il était entouré.

L'apparition d'une roue à la vitesse affolante fit sursauter Harry. Il se reprit avec un soupir. Le jeune sorcier bascula en position assise tandis qu'il rangeait le journal découpé dans sa bourse en cuir.

Le compteur s'arrêta finalement et Harry découvrit avec impuissance la case violette entaché des lettres «Malus» avec un désespoir grandissant. La roue s'effaça pour laisser place à un message aux lettres d'encre sombres et menaçantes:

«Vous êtes tombé sur une case Malus. Ceci vous vaut la perte d'un objet. Vous n'êtes désormais plus en possession de la fiole «Souvenir: printemps 1898».»

Harry souffla et retomba sur le matelas avec impuissance. Les bras étendus de part et d'autre de sa tête, il était soudainement accablé par cet enchaînement d'événements. Même le dortoir des Gryffondor qui était pourtant un endroit de réconfort et de familiarité pour le sorcier lui semblait soudain fade et insupportable ainsi vidé de son animation habituelle. Il étouffait dans cette solitude forcée. Il avait besoin de se changer les idées, voir du monde.

Harry n'en pouvait plus.

Sans plus réfléchir, il ouvrit sa bourse-sans-fond et en sortit une pierre ronde et plate. Il s'empara de sa baguette et tapa cinq fois sur la surface lisse du galet gris.

Harry rangea le tout, bascula en position assise et attendit, se tortillant les mains au fil des secondes écoulées. Maintenant qu'il avait cédé à son impulsion, Harry se demandait si c'était réellement la meilleure chose à faire.

Il n'eut pas le temps de réfléchir plus longtemps que Osiris se matérialisait devant lui.

«Monsieur Potter. Ravi de vous revoir. J'avoue que je ne pensais pas vous revoir de sitôt. Mais je suis heureux de savoir que vous avez pris le temps de considérer mes paroles.

- J'accepte, lança-t-il d'un ton abrupte. Je vous accorde ma confiance. Juste emmenez-moi loin de cet endroit. Où vous voulez. Mais je ne supporte plus de rester ici.

- Si c'est ce que vous désirez. Prenez mon bras, je vous amènerai à mon campement.

- Et appelez-moi Harry et tutoyez-moi tant que nous y sommes. J'ai l'impression d'être la célébrité que tout le monde acclame ou rabaisse selon son humeur et j'ai horreur de cela. Harry est bien plus convenable.»

Osiris le fixa un instant et Harry tenta de deviner son expression à travers son voile argenté. Il échoua lamentablement, rien ne laissait un quelconque indice sur la réaction du plus âgé.

«Bien. Fais-en de même pour moi dans ce cas Harry, déclara-t-il avec un ton cordial. »

Harry opina et se leva. Il se saisit du bras offert et le serra avec force, se préparant mentalement au désagréable moment qui allait suivre.

Après que son corps ait été enserré dans un étau étroitement comprimé, Harry sentit ses pieds fouler l'herbe tendre d'une prairie. Osiris le dépassa et le guida au sommet d'une colline à la floraison clairsemée. À la lisière entre la forêt et le champ se trouvait une petite tente à la douce teinte kaki, dressée dans l'ombre douce des premiers arbres.

Osiris écarta les pans de tissus pour laisser Harry pénétrer à l'intérieur. Les sorciers débouchèrent sur une pièce circulaire à la basse table de bois clair entourée de quatre fauteuils à l'aspect confortable et aux nombreuses plantes disséminées avec parcimonie dans l'espace. L'intérieur était clair et aéré, dans des tons basiques qui rendait l'habitation agréable.

Harry nota trois pièces adjacentes. Un rapide coup d'oeil à celle sur sa droite l'informa qu'il s'agissait de la cuisine, celle qui lui faisait face semblait être la chambre et la dernière était probablement la salle d'eau.

«Je suis désolé, je crains que nous ne devions partager la même chambre. Cette tente n'est pas équipée d'assez de pièces. Je métamorphoserai une brindille en lit, cela devrait faire l'affaire.

- Aucun problème Osiris.

- Dans ce cas, bienvenue dans ton nouveau logement, Harry. Puisse notre collaboration t'être bénéfique.»


Bon. C'est déjà mieux. Harry et Osiris ensemble ça devrait avancer plus vite.Sinon je vous souhaite une bonne après-midi à tous/toutes.À très vite j'espère 3