Harry s'arrêta quelques instants, essoufflé de son entraînement avec Ron. Il jeta un coup d'oeil par dessus l'épaule de son ami roux. Il remarqua Osiris qui entrait dans la tente avec un pas soutenu, un joueur inconnu dans les bras alors que Hermione les suivait de près. Il fit signe à Ron et tous deux se dirigèrent vers l'habitation nomade.
Les deux amis remarquèrent que les autres sorciers se trouvaient dans la chambre d'Osiris et Harry. Ils s'y rendirent et découvrirent la personne blessée étendue sur le lit d'Osiris alors qu'ils s'affairaient autour de la jeune sorcière avec rapidité.
«Qu'est-ce qu'il se passe ici? Demanda Harry, confus.
- Cette jeune femme a débarqué alors que nous étions en pleine séance d'entraînement et d'après ses dires, elle a subi une attaque de Mangemorts qui aurait gravement blessé son bras. Je n'arrive pas très bien à déterminer si l'os est fracturé ou non... Ces uniformes ne sont vraiment pas pratiques... Maudit soit Albus et sa fantaisie-
- Vous connaissiez Dumbledore? Le coupa Hermione.
- Oui, répondit-il avec une certaine raideur. En plus, ce n'est vraiment pas idéal pour un bandage, reprit-il sans tenir compte de l'interruption de la brune. Nous allons devoir compter sur les potions pour être suffisamment puissantes car il est impossible de faire un travail correct dans ces conditions...»
Il fit venir à lui diverses fioles d'un informulé et les tendit une après l'autre à sa patiente. Elle les prit avec reconnaissance et poussa un petit soupir de soulagement en sentant la potion faire effet et soulager la douleur qui se propageait dans son corps.
«Merci, lâcha-t-elle avec gratitude. Au fait, je n'ai même pas demandé, à qui dois-je ce sauvetage?
- Je m'appelle- commença Hermione.
- Je suis Osiris, l'interrompit-il.
- Osiris? Comme Osiris? Je veux dire, mon Osiris?
- Qu'entendez-vous par là?
- Osiris! Tu ne te rappelles pas de moi?
- Excusez-moi mais je pense que-
- Mais si! Nous étions ensemble à l'école.
- Je ne-
- En fait... Ce n'est pas si étonnant que tu ne te rappelles pas de moi... Ce n'est pas comme si tu avais jamais daigné poser ton regard sur moi...»
La jeune femme semblait nostalgique, voire même, amère?
«Osiris. Si fier, si calme, si sage, si intelligent, si parfait. Tu étais si inatteignable. Personne n'a jamais pu t'approcher. Je t'admirais tant... Les gens méprisaient ton indifférence envers eux. Moi je m'en contentais. Mais un jour j'ai du quitter la ville. Et je ne t'ai jamais revu.
- Êtes-vous certaine de ce que vous avancez?
- Absolument. Je me disais bien que ton comportement et ta façon de parler m'étaient familiers mais je peinais à trouver pourquoi. Maintenant je sais! Oh, c'est étrange de te revoir après tout ce temps!
- Je-
- Tu ne te rappelles vraiment pas de moi? Tu sais Amaris, une petite fille aux nattes rousses et aux yeux étrangement dorés? (Nda: Amaris n'a pas de nattes plus tard. S'il vous plaît, ne l'imaginez pas comme ça, ça casserait le truc. Amaris a un carré de boucles rousses, de nombreuses tâches de rousseur, le nez fin, la mâchoire bien dessinée, la peau pâle et des yeux mordorés. Merci de ne pas détruire son image.)
- Non. Je suis navré...
- Ça ne fait rien... je me suis faite à l'idée depuis le temps, déclara-t-elle en faisant un vague geste de son bras intact. En tout cas, un grand merci pour m'avoir soignée. Je suppose qu'il est temps pour moi de m'en aller dorénavant. Vous avez fait bien assez, je vous remercie de votre hospitalité.»
Elle hocha la tête pour montrer sa gratitude. Elle se remit sur ses pieds et se crispa un instant sous la douleur. Elle salua les sorciers d'un geste vague et commença à prendre le chemin de la sortie.
«Attendez! Vous ne pouvez pas- Aïe!»
Osiris avait tordu le bras de sa voisine pour la faire taire.
«Lâchez-moi Osiris! Nous ne pouvons décemment pas la laisser partir ainsi. Restez Amaris. Vous êtes la bienvenue parmi nous.»
La rousse se retourna, balaya du regard la main gantée d'Osiris qui maintenait le bras de Hermione dans son dos et secoua la tête, d'une manière presque désolée.
«Je crains de n'être la bienvenue, déclara-t-elle tristement. Mais c'est aimable à vous d'avoir proposé...
- Hermione.
- Merci Hermione pour cette humble invitation. Mais ma place est ailleurs je le crains.»
Elle leur adressa un signe de la main et s'en alla. Hermione se dégagea avec une facilité déconcertante de la poigne d'Osiris et courut à sa suite. Osiris tenta de l'en empêcher mais elle l'esquiva et rattrapa la jeune femme.
«N'écoutez pas Osiris! Nous serions vraiment ravis que vous restiez. De plus, transplaner dans votre état peut-être véritablement dangereux.»
Osiris s'apprêtait à répliquer quand une main se posa sur son avant-bras.
«Tu sais, elle n'a pas tort. Je ne sais pas très bien ce qui a pu se passer entre vous mais la laisser transplaner alors que son bras n'est pas guéri augmente les chances de désartibulation. Nous ne pouvons pas la laisser se blesser plus qu'elle ne l'est déjà. Puis, ajouta-t-il plus bas, peut-être pourrions-nous récolter quelques informations intéressantes.»
Osiris se tourna vers Harry. C'était le brun qui menait la danse. Il le savait. Et sa sympathie pour le jeune sorcier n'aidait en rien. Il soupira et renonça à répliquer quoique se soit. À la place de quoi, il déclara d'une voix claire mais bien plus froide que de coutume:
«Dans ce cas, à table. Il est bientôt l'heure de dîner. Amaris, puisque j'ai cru comprendre que vous resterez avec nous ce soir, vous dormirez avec Ron, Hermione, Luna et Ginny dans cette tente.»
Il désigna l'habitation de toile kaki qui était collée à celle de Harry et lui-même.
«Je vais appeler les autres. Tâchez d'occuper notre invitée en attendant.»
Il se tourna vers les silhouettes indistinctes de Luna et Ginny qui continuaient de s'entraîner en contrebas, n'ayant pas remarqué l'agitation de la troupe. Les trois sorciers hochèrent la tête avec docilité. Harry entraîna Amaris à sa suite et Osiris retint Hermione par l'épaule, juste avant que la Gryffondor ne disparaisse derrière les pans de tissu.
«Tu ne perds rien pour attendre, ne crois pas que tu t'en tireras de cette façon.»
La jeune femme souffla et répondit, clairement hostile:
«Tu ne peux rien contre moi tant que j'ai la confiance de Harry. Tu sais comme moi que cela fait de moi une personne inatteignable. Cesse de te faire plus bête que tu ne l'es déjà Osiris et rends-toi à l'évidence: tu ne peux rien contre moi.»
Elle lui offrit un sourire mauvais qu'il ne put voir et se dégagea de sa prise. Ce qu'elle ignorait c'est que Osiris, lui aussi, esquissait un rictus sous son voile alors qu'il s'éloignait en direction des jeunes sorcières.
«C'est ce que tu crois.»
OoOoOoO
Severus emprunta le même chemin, comme chaque fois qu'il revenait de sa désagréable entrevue avec Potter. Même si désagréable n'était sûrement pas le mot approprié... Vide serait plus juste. C'était tout ce qui composait leurs rencontres depuis maintenant deux jours. Le vide et le silence. C'est incroyable comme l'absence de vie peut être oppressant. Le gosse était roulé en boule contre le mur. Pendant que lui était acculé à l'opposé de la pièce, raide comme jamais. Combattant l'envie de se jeter sur le corps vulnérable face à lui. Finalement, Severus se demandait si la haine n'était pas préférable à ce calme plat. Il n'y avait aucune distraction et ses pensées inappropriées cognaient sans cesse dans son esprit. Se heurtant encore et encore à sa raison. Et à chaque seconde, son dégoût pour lui-même augmentait de façon significative.
De plus, même s'il ne se l'avouerait jamais, Severus se questionnait sur la capacité du garçon, d'ordinaire si bruyant et plein de vie, à rester dans une telle position de repli dans le plus royal des silences. Jamais il ne flanchait ou ne bougeait. Severus se demandait s'il respirait quelques fois. Mais bien sûr, c'était une question stupide puisqu'il pouvait voir la chevelure du Gryffondor s'élever et s'abaisser au rythme d'une respiration régulière. Finalement, Potter semblait mieux gérer ses pulsions que lui-même, puissant Occlumen et espion.
Mais son attitude soulevait la légitime interrogation de l'état moral du garçon. Peut-être mesurait-il finalement la lourde tâche qu'on lui avait confié?
Tout de même, Severus songea que la situation devait changer. Il ne supporterait pas de rester ainsi trop longtemps. Il ne savait pas très bien comme il pouvait faire. Ce n'est pas comme si il voulait parler à Potter. Mais peut-être la parole était-elle préférable au viol.
Il chassa rapidement ses pensées et prit soin de vider son esprit alors qu'il aperçut la tente de son Maître. Il entra d'un pas assuré et pris place à côté du Lord Noir, comme toujours.
«Ah Severus...! Je t'attendais avec impatience. Nous pouvons maintenant commencer la réunion. Tout d'abord, j'aimerais vous dire que notre infiltration auprès de Harry Potter marche à merveille. Nous devrions bientôt recevoir le rapport de mon fidèle Mangemort ! Comme vous vous souvenez sûrement, aujourd'hui est aussi le bilan annuel de l'avancée de l'enquête. Mais nous ne le ferons pas maintenant. Vous viendrez à la fin de cette réunion, chacun individuellement, afin de me remettre les objets et informations obtenus lors de cette semaine. Mais assez discuté, nous avons mieux à faire. Accueillons tout de suite notre invitée surprise.»
Le Mage Noir balaya l'assemblée d'un regard satisfait, faisant durer le suspens pour un effet de surprise plus jubilatoire.
«Aujourd'hui avec nous, mes chers fidèles, nous recevons une petite traîtresse à son sang, une abominable Sang de Bourbe, grande amie de Harry Potter en prime. Je parle bien évidemment de Hermione Granger.»
Un Mangemort amena une silhouette noire qui se débattit sur la table de bois. Voldemort se saisit des poignets et chevilles de la jeune sorcière et les attacha dans le vide, à l'aide de liens invisibles, comme on accrocherait un simple objet pour qu'il tienne en suspension.
«Considérez ceci comme une petite récompense pour votre bon travail. Cependant, pour recevoir un tel privilège, il faut le mériter. C'est pourquoi seuls les plus fidèles auront cet immense plaisir. Severus. Nous ferais-tu l'honneur de commencer?»
Le Seigneur des Ténèbres se tourna vers lui avec attente et avidité. De toute évidence, il était impatient que la torture commence.
«Mais très certainement mon Maître, je suis flatté de la proposition.»
Voldemort opina avec satisfaction et tendit une lame aiguisée à son serviteur. Severus le prit avec docilité et s'approcha de sa victime.
Pour être honnête, il ne voyait aucun moyen de faillir à sa tâche alors que tout les Mangemorts et le Seigneur des Ténèbres lui-même l'observaient avec une avidité écoeurante. Severus devait se résoudre à utiliser la torture.
Il força son esprit à se vider encore plus qu'il ne l'était déjà. Il évacua chacune de ses émotions et sentiments. Il occulta également le fait que Granger n'était qu'une enfant. Qu'il allait la marquer alors même qu'elle était innocente de tout crime.
De toute sa vie, c'était sans doute le seul moment où Severus prenait en pitié la née-moldue. Ou plutôt, c'était ce qu'il serait survenu s'il restait une once d'humanité en lui. Mais Severus n'existait plus. En cet instant, ne restait plus qu'un pantin sans coeur ni raison dont le seul ordre était de détruire. Détruire pour survivre. N'était-ce pas ironique?
Il s'approcha de la jeune sorcière et pointa son couteau sur la fragile pulpe de ses doigts gantés de soie. Il commença par tâter la chair tendre du bout de son instrument. L'objet tranchant remonta jusqu'à la paume. Le poignet. L'avant-bras. Le bras. Le cou Et vint caresser la fragile peau des lèvres juvéniles.
Un faible gémissement échappa à Hermione, ce qui fit appuyer sa bouche un peu plus contre la lame et créa une légère entaille sur sa lèvre inférieure. Severus suivit ensuite le chemin de sa gorge jusqu'à son ventre, appuyant de façon croissante.
Il releva ensuite l'instrument et entailla d'un coup sec les côtes de la jeune fille. Il répéta l'opération une dizaine de fois. Avec des gestes rapides et précis tandis que sa victime tentait de se tordre pour être soustraite à la douleur brûlante. Mais les plaintes étaient en vain. Il n'y avait personne pour écouter les suppliques de la Gryffondor. Plus qu'une poupée aux mains souillées, guidée par les ordres sanguinaires.
«Il suffit Severus.»
La voix de Voldemort claqua dans l'air. Glaciale. Sifflante. Satisfaite.
«Laisse un peu les autres s'amuser, veux-tu.»
Ce n'était pas une question. Severus hocha de la tête et rendit l'arme à son Maître. Il se rassit et son esprit réintégra son corps avec brutalité.
Il regarda Fae s'avancer avec rapidité et labourer les veines de la pauvre sorcière. Le dégoût augmentait à la cadence des coups.
Une entaille.
Severus sentait la nausée envahir son esprit.
Un cri.
Il regardait l'enfant se faire massacrer.
Une entaille.
Il se voyait la torturer de la même manière sans le moindre remord.
Un cri.
L'air saturait de souffrance.
Une entaille.
Le sang maculait son âme.
Un cri.
L'agonie lui vrillait les tympans.
Une entaille.
La Mort dévorait le corps offert.
Un cri.
Severus se haïssait.
C'est d'un joyeux tout ça ! Wouhouu on s'amuse ;-;
Bref, en écrivant ce chap je me suis rendue compte que vous n'aviez aucune description physique d'Osiris. Du coup je suis curieuse, comment le voyez-vous? Sa description arrive un peu plus tard...
Autrement, qui pensez-vous qui se cache sous le masque de "Hermione"?
Sur ce, je vous dis à la prochaine ! :)
