Harry pénétra rapidement dans le bureau de Dumbledore. Il jeta un bref coup d'oeil aux objets extravagants qui ornaient la pièce, plus par habitude que réel intérêt. Il se dirigea directement vers la pensine, versa le contenu de la fiole dans le bassin de pierre, et y plongea sa tête après une brève inspiration.
Harry atterrit dans le bureau de Dumbledore, le même où il se trouvait actuellement, bien des années après le souvenir. Harry observa brièvement la pièce, essayant d'avoir une quelconque estimation temporelle. Mais rien ne permettait à Harry de se repérer. Seul les étoiles scintillant par la fenêtre llui indiquait qu'il faisait nuit. La salle était l'exacte réplique de ses souvenirs, à l'exception près qu'il n'y avait pas encore le tableau de Dumbledore, accroché près du bassin de pierre.
«Ah Osiris! Ta présence en ces lieux me fait plaisir! Il y a longtemps que j'aspire à te montrer mon bureau!»
Harry tourna la tête pour apercevoir Dumbledore confortablement installé sur sa chaise, son éternel malice faisant pétiller ses yeux bleus par dessus ses lunettes en forme de demi-lune.
Harry ressentit soudain une vague d'émotion à voir son mentor décédé de façon si réelle et concrète. Bien sûr, il savait que tout cela n'était rien de plus qu'un souvenir, que le vrai Dumbledore était mort assassiné et qu'ils enquêtaient toujours sur le meurtrier. C'était d'ailleurs la raison de sa présence dans la pensine.
«Un bonbon au citron mon enfant?
- Tu sais très bien que j'ai horreur de ça...
- C'est vrai... Pourtant, tu adorais cela plus jeune.
- Les goût changent..., constata-t-il avec douceur.»
Un jeune homme était assis dans le fauteuil des visiteurs et tournait le dos à Harry. Curieux de découvrir à quoi ressemblait son ami sous son masque, Harry s'approcha. Il put observer un sorcier d'une vingtaine d'années, à la peau dorée, légèrement bronzée. Il avait de longs cheveux noirs crépus noués en de nombreuses tresses qui lui tombaient dans le milieu du dos. Elles étaient retenues par une mèche de cheveux à la base de sa nuque, afin d'éviter que sa chevelure ne vienne gêner son visage aux traits doux. Il avait des yeux légèrement en amande d'une étonnante couleur entre le vert et le brun. Son regard avait quelque chose de perçant et clairvoyant qui était déstabilisant. Il se dégageait du jeune sorcier une confiance brute.
«Et que fais-tu ici?
- Je rentre au Royaume-Uni pour quelques temps. Je me suis dit que c'était l'occasion de te rendre visite, répondit-il avec un léger sourire.
- Et tu fais bien, cela me fait très plaisir. Drôle de période pour rentrer, non? Qu'est-ce qui t'amène par ici?
- Tu le sais pertinemment, non?
- Il se pourrait. Mais j'aime t'entendre t'exprimer Osiris. C'est toujours un plaisir. De plus, tu sais à quel point il est important de partager son ressenti, pas vrai?
- Je crois avoir compris effectivement..., rétorqua-t-il avec un sourire espiègle. Un vieillard ne cesse de me le répéter depuis des années.
- Tu disais donc? Fit Dumbledore d'un air innocent.»
Le regard d'Osiris s'assombrit avec gravité.
«La guerre va éclater. Je veux être là pour combattre au côté de mon pays. Je ne peux continuer mes voyages en sachant que vous êtes là à vous battre contre ce Mage Noir.
- Décision admirable mon enfant... Et bien que je comprenne tes motivations, le vieux sorcier sensible que je suis ne peux s'empêcher de s'inquiéter de ta vie. Sois prudent Osiris.
- Je te retourne l'avertissement.»
Un sourire affectueux naquit sur les lèvres de Dumbledore. Il se leva et tendit son bras à Osiris.
«Bien sûr, tu me connais, rien ne m'arrête. Une petite visite de l'école?
- La Mort a tendance à briser les limites. Avec plaisir. Depuis le temps que tu me parles de ta fameuse école.
- La Mort? Oh mais je ne suis pas effrayé par ce genre de petits détails, affirma-t-il alors que les deux sorciers se dirigeaient vers la porte, bras-dessus, bras-dessous.
- Je sais bien..., rétorqua-t-il avec douceur, la tendresse et l'inquiétude perceptibles dans sa voix. »
Harry leur emboîta le pas alors que Dumbledore les entraînaient sur le chemin de la Grande Salle. Osiris marchait avec allure et Harry fut impressionné de l'élégance qui se dégageait de ses mouvements. Ils croisèrent le professeur McGonagall qui les salua d'un geste de la main, tandis qu'elle s'en allait rejoindre ses appartements.
«Ah, j'aime me promener la nuit dans les couloirs. L'ambiance est bien différente en journée, quand les élèves emplissent le château de vie. Je dois dire que les deux options sont fort plaisantes.»
Ils étaient maintenant devant la Grande Salle. Dumbledore en poussa les portes avec une certaine fierté et désigna la salle d'un geste magistral.
«Voici la Grande Salle! C'est ici qu'ont lieu tous les repas et annonces importantes. C'est également là qu'a lieu la Répartition au début d'année. Un spectacle vraiment très divertissant la Répartition! Tu peux voir aussi les sabliers de chaque maison juste à côté de la table des professeurs. Mmh... Il me semble que les Gryffondor sont quelque peu en difficulté en ce début d'année, il faudrait que je trouve un moyen d'y remédier... Oh mais ne le dis surtout pas à mes collègues, ils seraient outrés que je montre une quelconque préférence vers mes élèves... Mais que veux-tu mon enfant, ce sont les goûts, on y peut rien, conclut-il avec un clin d'oeil.»
Osiris regardait Dumbledore babillait toute sortes d'anecdotes à propos de son école. Le vieux sorcier semblait rayonner et Osiris s'en réjouissait secrètement. Il semblait porter un réel attachement à Dumbledore.
«Oh d'ailleurs, toi qui est revenu pour la guerre, j'ai quelques informations intéressantes pour toi, commença-t-il mine de rien.
- Ah oui?
- Oui. Au cours de ma quête de professeur de Divination, j'ai eu la chance d'assister à la création d'une prophétie. Elle prédit que Tom sera défait par un enfant né fin-juillet.»
Osiris se tourna vers lui, l'air grave.
«Crois-tu que cela soit réellement possible?
- Ah, les prophéties sont des choses bien mystérieuses... Mais en tout cas j'espère Osiris. J'espère... Cependant, il se trouve que cette prophétie a été entendue par un malpoli petit Mangemort qui s'est empressé d'aller rapporter la prophétie, en bon petit serviteur qu'il était.»
La voix de Dumbledore était froide, tranchante. Harry ne croyait pas l'avoir jamais entendu avec autant de rudesse.
«Et Tom prévoit de le tuer maintenant. Lui et ses parents. Mais heureusement, je les ai mis à l'abri dans un endroit sous Fidelitas. Je pense qu'ils ne risquent rien.
- Et le Mangemort? Qu'en as-tu fait?
- Disons que je me suis... arrangé.Il n'était pas bien menaçant. C'était en réalité un ancien élève de Serpentard... Severus Rogue, il se nommait. J'ai réussi à obtenir de lui un marché. Il était aveuglé par son obsession pour la jeune mère du garçon. De l'égoïsme à l'état pur. C'en était écoeurant, lâcha-t-il avec froideur. Espérons qu'il soit moins décevant à l'avenir...Et si nous allions visiter la Tour d'Astronomie? Continua-t-il d'un ton guilleret.
- Avec plaisir, répondit-il d'une voix calme.»
Les deux sorciers continuèrent leur cheminement, leur bonne humeur retrouvée, alors que Harry était éjecté de la pensine. Il resta un instant pantelant sur la pierre froide du sol. Les informations tourbillonnaient dans son cerveau avec une vitesse bourdonnante. Il ne comprenait pas bien l'utilité de ce souvenir. Certes, cela en apprenait plus sur Osiris et la prophétie qui le liait à Voldemort. Mais que cela venait-il faire dans le jeu? À moins que Osiris n'ait plus d'importance qu'il ne le laisse penser.
Et cette histoire de prophétie... C'était donc cela que voulait dire Rogue quelques heures plut tôt quand il affirmait avoir tué ses parents. Harry comprenait son sentiment de culpabilité, mais pour lui, le seul et l'unique coupable restait Voldemort.
Il se releva, rangea la fiole dans sa bourse en cuir et repartit, se dépêchant de retrouver Osiris pour leur visite chez Abelforth.
Harry pressa le pas quand il se matérialisa dans la plaine de leur campement. Osiris l'attendait devant la tente, Amaris à ses côtés.
« Osiris, Amaris, bien dormi?»
Osiris lui jeta un bref regard soupçonneux. Il se doutait de quelque chose. Cependant, il tut sa certitude et répondit au jeune sorcier:
«Parfaitement merci.
- Moi aussi, merci Harry. Et toi?
- Bien aussi, merci...
- Bon Amaris, je crains que nous devions vous fausser compagnie quelques heures. Harry et moi avons quelque chose à vérifier et je crains qu'il ne soit pas sage de vous faire transplaner avec nous.
- Pas de problème, je comprends. De toute façon, un peu de repos me convient très bien. Je ferais à manger en vous attendant. Mais est-ce que tu pourrais me tutoyer, le vouvoiement pique un peu, j'ai l'impression d'être horriblement vieille.
- C'était simplement une formule de politesse... Mais si c'est ce que tu souhaites... Qu'il en soit ainsi, approuva-t-il d'un ton neutre. Bon, ne perdons pas de temps Harry. Nus avons beaucoup à faire.
- Oui... Tu as raison. Allons-y.»
Harry se demandait s'il était possible que Osiris ait oublié de lui révéler quelque chose d'important. Mais il chassa bien vite cette pensée. Si c'était le cas, dans ce cas le sorcier devait avoir une bonne raison de l'avoir fait et peut-être lui dévoilerait-il le reste au fur et à mesure. Ce qui était dorénavant certain, c'est que Harry pouvait lui faire pleinement confiance. Après tout, il avait semblé si proche de Dumbledore que Harry ne pouvait plus en douter.
Il attrapa la main tendue de son compagnon et tous deux transplanèrent.
Ils arrivèrent dans les rues de Pré-au-lard et Osiris l'entraîna directement en direction d'un bar à l'aspect poussiéreux et malpropre. Il poussa la porte de l'établissement qui se nommait visiblement «La Tête de Sanglier». Harry suivit Osiris à l'intérieur en fronçant légèrement les sourcils. Il connaissait cet endroit. C'était là que les membres de l'AD s'étaient réunis pour la première fois. Osiris se dirigea vers le patron du bar qui les dévisageait avec désapprobation. D'ailleurs... Maintenant qu'il y faisait attention, Harry lui trouvait une flagrante ressemblance avec Dumbledore. Si bien qu'un instant il crut que c'était lui qui se tenait derrière le comptoir. C'était impossible bien sûr. Surtout que Harry imaginait mal Dumbledore dans une robe aussi sombre, travaillant dans un bar aussi... miteux.
«Bonjour nous sommes-
- Je sais qui vous êtes, je ne veux pas de vous ici. Déguerpissez de mon magasin! Cracha-t-il avec fureur.
- Abelforth, je suis-
- Vous êtes des joueurs du stupide jeu de mon frère. Je ne sais rien. Je ne veux rien dire. Je refuse d'être impliqué encore une fois dans ses affaires scabreuses alors même qu'il est mort! J'en ai marre d'être manipulé par ce vieux fou! Cette fois il ne m'aura pas. Dehors.»
Voyant qu'ils ne semblaient pas décidés à partir, il haussa le ton, forçant sur sa voix grave.
«DEHORS! Ou je vous jette un sort que vous n'êtes pas prêt d'oublier.»
Osiris l'observa encore un instant, puis se tourna vers Harry.
«Bon Harry, je crains que nous ne soyons pas les bienvenus ici. Tant pis, je me rappelle d'une vieille époque où cette tanière était au service de la justice. Je crains fort que cela ne soit plus d'actualités. Viens Harry, nous partons. Il ne faudrait pas que Harry Potter ne traîne trop longtemps dans les parages, nous risquerions une attaque.»
Il prit Harry par l'épaule et se tourna une dernière fois vers le propriétaire.
«Belle journée Abelforth.»
Osiris pressa l'épaule de Harry afin de le faire sortir du petit bar. Une fois la porte passé, Harry demanda, pris au dépourvu:
«Qu'est-ce qu'on fait maintenant?
- On revient demain.
- Mais, tu as vu comment il nous a accueillis, je ne suis pas certain que ce soit une si bonne idée...
- Et moi je crois que demain sera bien différent Harry.»
Et sur ce, ils s'en allèrent.
N'empêche, je me disais, c'est paradoxal d'avoir lié le personnage que j'aime le plus après le snarry (oui Sev et Harry ne font qu'un XD) au perso que j'aime le moins de toute la saga, fanfic ou pas, moi et dumby, on s'entend pas XD
Bref.
J'espère que vous avez apprécié le bref aperçu d'Osiris, moi j'ai kiffé l'écrire :) D'ailleurs, je précise que à l'époque du souvenir, Osiris a très exactement 20 ans. Tout pile :) Faudrait que je définisse son anniv, d'ailleurs...
Passons. Je vous dis à une prochaine !
