Osiris et Harry se matérialisèrent côte à côte dans la plaine agitée par le vent. Alors qu'ils parcouraient l'étendue d'herbe d'un pas calme et mesuré afin de rejoindre leur campement, une roue familière se matérialisa près d'Osiris. Il suivit des yeux le mouvement hypnotique de la petite flèche métallique qui finit par s'arrêter sur la case «Bonus».
Osiris vit alors un imposant morceau de parchemin atterrir entre ses mains gantées. Harry observa l'objet avec intérêt.
«Qu'est-ce que c'est?
- Attendons d'être dans la tente pour le découvrir, veux-tu?»
Harry hocha la tête.
Ils entrèrent d'un même pas dans leur habitation et après un bref signe de tête à Amaris, ils s'enfermèrent dans la chambre, afin de pouvoir réfléchir en toute tranquillité. Harry et Osiris s'assirent côte à côte et Osiris prit pleinement conscience du corps du jeune homme pressé contre le sien avec une attention minutieuse. Et ce contact le troubla plus qu'il ne voulait bien l'admettre.
Bien évidemment, son attachement pour le jeune homme était devenu assez flagrant récemment. Et malgré sa réticence, Osiris devait admettre que Harry avait un côté attendrissant qui poussait sa sympathie pour le Gryffondor. Osiris savait à quel point son sentiment était illégitime. Il était là pour mener Harry à la victoire, rien d'autre. Mais en dépit de ses réflexions sensées, Osiris savait que Harry avait dorénavant une certaine importance pour lui.
Il déplia un parchemin de grande taille sur leurs genoux.
«Une carte? S'interrogea Harry.»
En effet, à l'encre noire, on pouvait distinguer un planisphère des plus banals. Sur les extrémités du papier jauni, on y trouvait la Longitude et Latitude écrites d'une fine écriture appliquée.
Harry fronça les sourcils, perplexe. Il ne voyait pas bien en quoi une carte pourrait les aider dans leur quête de vérité...
«Je ne comprends pas...
- Réfléchis Harry... Cette carte, ne remarques-tu rien de spécial? Demanda calmement Osiris.
- Pas vraiment... C'est un planisphère tout ce qu'il y a de plus banal...
- Regarde bien, l'incita-t-il avec patience.
- Eh bien... On peut y voir les différents pays et continents ainsi que la Longitude et Latitude... Oh! C'est ça non? La Latitude et Longitude! Il est rare de nos jours de les voir apparaître sur un plan. Elles doivent donc avoir leur importance...»
Osiris approuva avec lenteur. Son regard clair se braqua sur Harry pendant que celui-ci continuait de réfléchir.
«Voyons voir.. Latitude, Longitude... Ces deux valeurs servent pour les coordonnées. Et les cordonnées sont des nombres... Des nombres... Le message codé!!»
Osiris contempla l'exaltation parcourir le corps de Harry alors qu'il cherchait avec frénésie ledit code dans sa bourse de cuir. Il semblait entre l'euphorie et l'impatience alors que ses doigts s'emmêlaient dans le lacet de cuir qui fermait l'objet-sans-fond. Un espoir fiévreux se dégageait de lui. Osiris menaça d'être contaminé par ce dernier tant il était fort. C'était attendrissant la façon que Harry avait de ressentir toutes ses émotions aussi pleinement. C'était presque enfantin, les restes d'une candeur que même la guerre n'avait pu dérober. Un sentiment qu'Osiris ne sut identifier le traversa alors qu'il regardait la hâte et la fierté animer le corps de son compagnon.
La voix claire du jeune sorcier le tira de sa contemplation:
«Osiris regarde! Là, en bas de page, une succession de chiffres! C'est peut-être des coordonnées. 7; 6. 5; 1; 3; 2; 4... 76. 51324, cela correspondrait à la Latitude... Et 2; 5. 7; 4; 6; 9; 3; 10; 1; 8, donc 25.746931018 à la Longitude...»
Osiris opina doucement. Il suivit Harry dans sa déduction et chercha avec lui l'emplacement des coordonnées indiquées. Les yeux de Harry parcourait la carte à vive allure et Osiris songea qu'il aurait aimé les voir caresser le parchemin avec empressement. Harry fronça les sourcils, ce qu'Osiris ne put voir.
«Mais- cela n'a aucun sens.
- Quoi donc? Demanda-t-il d'un ton posé.
- Les coordonnées. Cela correspond au beau milieu de la mer de Barens... (Nda: je mens pas, libre à vous de taper les coordonnées :)) Même pas une île. Tu ne penses tout de même pas qu'il y a quelque chose là-bas, si?
- Mmmh... Si tu veux mon avis, l'idée des coordonnées était plutôt bien pensée... Seulement tu as oublié un élément capital Harry. La clé codée. Je suis persuadé qu'il nous faut un mot clé afin de mettre du sens à tout cela.
- Mais quoi? Sa date de naissance? Son plat préféré? Le nom de son frère? Sa soeur? Grindelwald? Et même, que fais-tu donc de la suite de nombres en bas de page? Demanda-t-il perplexe.
- N'as-tu pas une petite idée?»
Harry fixa la carte, puis le morceau de parchemin entre ses mains. Il répéta l'opération plusieurs fois, cherchant un quelconque rapport. L'idée des coordonnées revenait sans cesse dans sa tête, l'empêchant de se focaliser sur autre chose alors même qu'il savait que c'était impossible. Il continua son observation silencieuse, de plus en plus confus et frustré de ne rien trouver. Il regarda Osiris qui l'observait avec son calme habituel et soupira:
«Non, je ne sais vraiment pas. Je suis désolé, je ne trouve rien. Et toi, qu'en penses-tu?
- Si tu veux mon avis, la suite de nombres correspond à l'ordre des lettres du mot. Enfin, des même, puisqu'il y a deux suites de nombres. Je pense qu'il nous faut nous appuyer sur les résultats obtenus à l'aide des différentes lettres afin de reconstituer les véritables coordonnées. Par exemple, pour la suite, 7; 6. 5; 1; 3; 2; 4, cela signifierait que le résultat de l'opération de la septième lettre du mot, est le premier nombre de notre coordonnée. Vient ensuite le résultat concordant avec la sixième lettre du mot, etc...
- Oh. Je crois que j'ai compris... Ce qui nous ferait un premier mot en 7 lettres et un deuxième en 10 lettres, exact?
- Exact, répondit-il posément.
- D'aaaccord. Maintenant, il faut chercher ces fameux mots-clés... Une idée?»
Osiris s'apprêtait à répondre quand la voix d'Amaris les interrompit.
«Osiris! Harry! À table!!»
Osiris lança un regard en biais à Harry. Il déclara avec douceur:
«Je crois que nous ferions mieux de profiter du repas que nous a gentiment préparé Amaris, nous réfléchirons à tout cela plus tard.
- Tu as raison! Je meurs de faim!Répondit-il avec enthousiasme. »
Osiris esquissa un léger sourire et replia la carte pour la ranger dans sa bourse, à l'abri de tout danger potentiel. Harry en fit de même avec la clé codée et tous deux se rendirent dans la salle-à-manger.
Amaris avait mis la table et une salade de pomme de terre répandait une douce odeur de nourriture dans la cuisine. Les trois sorciers s'attablèrent et Amaris les servit de généreuses proportions.
«Merci d'avoir préparé le repas, c'est vraiment très aimable à toi. La prochaine fois, je veillerai à prendre le relais, je ne veux pas endommager ton repos, déclara Osris.
- Oh mais ne me remercie pas, c'est trois fois rien! J'aime cuisiner! En plus, cela m'occupe et me change les idées. Cette convalescence n'est pas très divertissante...
- Je pense que cela sera bientôt terminé. Dans une semaine tout au plus, tu seras rétablie. En attendant... j'avoue être à court de divertissements à offrir. Il faut dire que nous n'avons pas accès à grand chose dans ce jeu...
- Peut-être pourrais-je vous assister dans les combats? J'ai vu que vous vous entraîniez tous les deux. Même si je ne peux pas pratiquer, je peux observer et vous cadrer. Je connais quelques astuces en la matière.
- Ah oui? Alors pourquoi n'en as-tu pas usé lors de ton combat contre les Mangemorts? Interrogea Osiris d'une voix polie.
- J'ai essayé... Mais ils étaient trop nombreux, je ne faisais pas le poids seule. Ils m'ont eu au moment où je m'apprêtais à me replier...
- Je vois...
- Oh d'ailleurs Amaris, je me rends compte qu'on ne sait pas grand-chose de toi. Parle-nous un peu de ta vie! Proposa Harry avec entrain.
- Ma vie? Haha, il n'y a pas grand chose à dire... Elle est assez banale et ennuyeuse si tu veux mon avis. J'étais sur le point d'entamer ma dernière année indispensable à la formation des Aurors quand le jeu à commencé...
- Oh, tu souhaite devenir Auror?
- Oui. C'est un rêve que j'ai depuis gamine. Je n'osais pas me lancer de peur de ne pas être à la hauteur... Mais être assistante de vente sur le Chemin de Traverse était vraiment barbant... Alors il y a trois ans j'ai tour plaqué pour tenter ma chance.
- Et c'est dur?
- Mmmh, je pense que dur n'est pas le bon mot. C'est très enrichissant quand on s'y intéresse, mais c'est intense bien sûr. Après tout, on ne peut pas laisser la sécurité du monde sorcier à quiconque...
- Et toi Osiris, que fais-tu comme métier? Je me rends compte que je ne t'ai même pas demandé... constate Harry.
- C'est vrai Osiris, qu'es-tu devenu avec le temps? Renchérit sa voisine.
- Moi? Je suis chercheur. J'ai pour mission de m'enrichir des cultures sorcières du monde entier pour faire part de mes découvertes au Ministère Londonien. Beaucoup d'éthnie n'ont pas rejoint la société moderne. Il est très enrichissant de voir leur forme de magie et leurs potions qui sont plus brutes et moins modernisées que la nôtre.
- Oh, donc tu as beaucoup voyagé? Demanda Harry.
- Effectivement, c'est une part non-négligeable de ma profession...
- Ça te va bien Osiris, voyageur. J'ai toujours su que tu n'étais pas fait pour rester sur un sol stable. Tu es un solitaire qui aime sa liberté, affirma-t-elle avec un ton enjoué.
- Mmmh, acquiesça-t-il avec lenteur.»
Osiris ne savait pas très bien pourquoi, mais il y avait quelque chose de louche avec cette Amaris. Elle prétendait trop bien le connaître et cela le mettait for mal à l'aise. Tandis que Harry et Amaris repartait dans une conversation frivole, Osiris jeta un regard soupçonneux à sa voisine.