«Impossible, asséna-t-il avec calme. Ne tires pas de conclusion trop rapides, veux-tu? Laisse plutôt la coupable nous expliquer sa version des faits. Amaris, nous t'écoutons.»
Elle lui adressa un petit signe de tête reconnaissant. Elle enveloppa le torchon autour de la lame de son poignard avec un soin méticuleux et le rangea dans une de ses innombrables poches. Elle se redressa ensuite et fit face aux deux sorciers qui attendaient ses explications avec impatience.
«Osiris a raison Harry. Tu es trop facilement manipulable. Si crédule... constata-t-elle avec amusement. Je n'ai jamais dit que j'avais tué Dumbledore. Oui son sang est bel et bien sur la lame de mon arme. Oui, il a tué ma mère et fait de ma vie un enfer. Oui, jamais je ne lui pardonnerai cet acte immonde. Mais non, je ne l'ai pas tué. À quel moment m'as-tu entendu affirmé avoir commis un tel acte? Même s'il est vrai que ce n'est pas l'envie qui m'en manquait. Il faut croire que quelqu'un a été plus rapide que moi. Mais Harry, et seulement toi Harry, puisque Monsieur Osiris est tellement malin qu'il sait déjà tout ça mais refuse de te le dire on ne sait pour quelle mystérieuse raison, je te demande de réfléchir. Si le Seigneur des Ténèbres lui-même n'osait approcher Poudlard par crainte de Dumbledore, comment crois-tu que la personne qui l'a assassinée ait fait? Moi je crois que pour parvenir jusqu'à lui de cette façon, la personne devait être proche de Dumbledore. Si proche que le vieux timbré avait une confiance aveugle en elle. Il ne se serait jamais douté qu'elle ait pu la trahir ainsi. Et, dis-moi Harry, en qui n'a-t-on jamais de doute? Quelle personnes dans notre vie considère-t-on comme acquises, même si parfois on préférerait qu'il en soit autrement?
- Les amis?
- Bien sûr. Réponse typique d'un orphelin... Je ne t'en blâme pas, j'aurais répondu la même chose...
- Qu'essaies-tu de faire Amaris? Demanda Osiris avec un ton méfiant.
- Moi? J'ouvre les yeux à ce pauvre gosse. Je lui montre ce que toi tu lui caches délibérément. Et tu le sais parfaitement. Alors Harry, réfléchis encore un peu. Qui?»
Harry marqua un temps de pause, avant de répondre d'une voix hésitante:
«La famille?
- Bien Harry. Je suis fière de toi. Et quel père digne de soi -je ne parle pas des pourritures qui n'ont aucun égard pour leurs enfants- oserait douter de son enfant?
- Mais... Dumbledore n'avait aucun enfant... Il était gay, constata-t-il avec un ton fataliste.
- Il existe d'autre moyens d'avoir des enfants Harry... L'a-
- Il suffit. Cesse-donc de l'embrouiller avec tes théories stupides, la coupa Osiris avec un ton calme, mais autoritaire.
- Oh, pourquoi donc? Aurais-tu peur que je frôle la vérité? Aurais-je touché une corde sensible?
- Tu ne nous as toujours pas expliqué comment le sang d'Albus avait atterrit sur ton poignard. Au lieu de faire la maligne, rends-nous les comptes que tu nous dois.
- Bien, bien, je vois qu'on ne perd pas le nord, rit-elle. Voyez-vous cet échantillon de sang que vous obtenez en vous rendant sur l'île de Poros? Et bien ce foutu flacon s'est répandu dans mes affaires et les a tâchées.
- C'est tout? S'étonna Harry.
- Oui.
- N'as-tu pas autre chose à nous dévoiler? Puisque l'heure semble aux révélations, peut-être pourrais-tu vider ton sac Amaris?
- Je n'ai rien à vous dire.»
Amaris marqua une pause et Osiris qui se tenait à l'autre bout de la tente se mit soudain à effectuer un mouvement vers eux, sentant le danger arriver.
«Mais je peux vous montrer, déclara-t-elle avec un sourire espiègle.»
Osiris courut vers Harry mais il était trop tard. Amaris avait déjà empoigné le bras du jeune homme et transplané avec lui.
Osiris tomba à genoux devant le lit, impuissant. Amaris avait emporté Harry avec elle. Et lui ne pouvait rien faire. Il donna un coup de poing rageur dans le matelas, tentant d'évacuer sa frustration et son inquiétude pour le jeune homme. Tout ce qu'il avait à faire, c'était de protéger Harry. Et Osiris avait échoué.
OoOoOoO
«Severuussss mon ami, que penses-tu de la théorie de notre très chère Fae?»
C'était ainsi chaque semaine. Durant l'hebdomadaire réunion de compte-rendu, Severus et Fae s'affrontaient. Ils se faisaient dorénavant face, chacun à un côté de leur Maître. Et les rassemblements se résumaient dorénavant à cela, un duel acharné entre la vérité et le mensonge.
«Je pense que, commença-t-il avec prudence mais confiance, la possibilité selon quoi le meurtrier serait une personne proche de Dumbledore est assez plausible. En effet Maître, il n'existe pas plus grand sorcier que vous et le vieux fou vous a donné du fil à retordre. Je ne pense pas qu'il existe quelqu'un qui puisse seulement rêver avoir votre puissance indéniablement. Toutefois j'avoue ne pas bien saisir où serait l'intérêt pour l'un d'eux de tuer Albus. Fae l'a dit elle-même, ce sont de ses proches que nous parlons. Pourquoi voudraient-ils assassiner une personne qu'ils chérissent dans ce cas?
- J'ai réfléchi à cela aussi Maître, énonça Fae.
- Nous t'écoutons.
- J'ai pensé que c'était peut-être pour déclencher ce jeu que le meurtrier avait agi ainsi.
- Penses-tu réellement que Albus Dumbledore ait parlé de ses projets à quiconque? Rétorqua Severus.
- Je ne sais pas, à toi de me le dire, Severus, après tout, tu étais ce qu'on appellerait un proche pour lui, n'est-ce pas?
- Je ne-»
Severus fut interrompu par un fort tambourinement contre le champ de protection qui entourait la tente. Tous se tournèrent vers le bruit et Voldemort se leva pour aller accueillir le fauteur de trouble. D'un geste de baguette, il écarta les pans de tissu qui dévoilèrent un joueur ayant visiblement pris en otage nul autre que...
«Harry Potter. Quel agréable présent tu nous fais-là Amaris. J'avoue être ravi de ce petit divertissement, je commençais à m'ennuyer, affirma-t-il d'une voix lente où pointait une lueur de sadisme. (Nda: vous trouvez pas que ce serait un bon pseudo? Lueur de Sadisme? XD) Entre-donc.»
Voldemort modifia les protections de la tente afin de laisser entrer Harry au sein de l'habitation.
Harry fut durement plaqué contre la table par plusieurs sorts d'entrave l'empêchant de bouger.
«Amaris, enlève donc le sort d'insonorisation que nous puissions entendre les supplications de notre invité. Maintenant Harry Potter, tu vas me livrer la clé de cette enquête. Le jeu a assez duré. Révèle-nous tes secrets.
- Jamais!! hurla-t-il avec hargne.Plutôt mourir que vous aider.
- Oh, voyez-vous cela, Harry Potter qui me supplie de le tuer, un spectacle des pus délectables je dois dire. Mais je ne suis pas reconnu pour être humble. L'heure de ta mort n'est pas venue, bien que, sois en certain, elle approche à grand pas. Toutefois, je préfère d'abord te voir te tortiller sous la torture de mes fidèles serviteurs. Amaris, si tu veux bien nous faire l'honneur de commencer.
- Avec grand plaisir mon Maître.»
/!\ Scène de torture, si vous ne souhaitez pas la lire, alors je vous invite à passer au chapitre suivant dès maintenant. Cependant, il se peut que vous loupiez certains dialogues entre les personnages ou certains éléments de l'histoire. Je tâcherais de faire de mon mieux pour ne pas vous pénaliser mais n'hésitez pas à demander si quelque chose vous paraît confus par la suite /!\
Amaris se hissa sur la table avec agilité et sortit une dague aiguisée de la poche de son pantalon. Elle s'allongea au dessus du corps du plus jeune et vint loger sa bouche tout contre l'oreille du jeune homme, de sorte à ce qu'il ne rate aucune de ses paroles.
«Harry, mon pauvre Harry...»
La lame caressa le menton du plus jeune, descendant avec lenteur le long de sa gorge.
«Tu sais, je crois que j'aurais pu t'apprécier sincèrement.
- Amaris, non, supplia-t-il.
- Finalement, on se ressemble toi et moi, continua-t-elle sans tenir compte de sa remarque. Mais vois-tu, j'ai une dette envers Fae. Tu sais, celle qui a rendu ma vie moins infernale. Je suis sûre que tu peux comprendre ma loyauté infinie envers elle Harry. Ne ferais-tu pas la même chose pour tes amis?»
Elle traça une entaille sur son torse, le faisant gémir de douleur.
«Osiris ne voudrait pas ça, tenta-t-il dans un souffle.
- Osiris? Mais je me fiche bien de lui. Oh, ne me dit pas que tu as cru à ma petite comédie? Je ne l'ai jamais connu petite et ne l'ai jamais aimé. Qui pourrait bien aimer quelqu'un comme lui?D'ailleurs, tu ferais bien de te méfier, mon petit Harry. Ton petit garde du corps cache quelque chose. Et m'est d'avis que c'est loin d'être joli.»
Amaris tira un autre trait pourpre sur le torse du jeune homme, formant une croix avec la précédente.
Elle se releva ensuite et se retira.
«J'ai assez fait Maître. Je laisse le plaisir à d'autres.»
Amaris bondit élégamment de la table et vint se réfugier dans les bras de Fae. La jeune femme l'entoura d'une étreinte possessive et déposa un rapide baiser sur ses lèvres.
«Fae, si tu nous faisais l'honneur de continuer.
- C'est très charitable à vous Maître, cependant, je préfère laisser ma place. Je crois savoir que Severus est bien plus méritant que moi. Après tout, je suis certaine qu'il sera ravi de pouvoir se venger de l'enfant qui n'a cessé de l'affronter ces dernières années. N'est-ce pas, Severus?»
Harry sentit un espoir piqué par l'angoisse se répandre dans son corps. Severus ne lui ferait jamais de mal. Pas après ces dernières semaines. Il trouverait une solution pour lui permettre de s'échapper, pas vrai? Et pourtant, l'angoisse que Severus puisse bel et bien le blesser sous la pression de Voldemort le pétrifiait de peur. Il s'efforçait de chasser ses pensées désagréables de mieux qu'il pouvait.
«Certainement Fae, j'apprécie l'offre, répondit-il d'une voix neutre.»
Harry entendit des pas résonner sur le bois de la table, signe que Severus était monté dessus. Soudainement, il aperçut un voile aux flammes noires striées d'argent dans son champ de vision et une vague dévastatrice de désir le submergea. S'il avait pu, Harry se serait cambré sous la force de son ardeur.
Il regarda Severus sortir un poignard aiguisé. Il se demanda si la lame avait écorché sa meilleure amie également. Severus repassa avec lenteur la croix pourpre qui s'étalait sur le t-shirt de Harry. Celui-ci gémit, bien qu'il ne savait pas si c'était de savoir le corps de Severus si près ou bien de douleur.
«Severus... le supplia-t-il.
- Taisez-vous Potter.»
Et il asséna un puissant coup sur le bras de Harry qui ne put retenir un cri.
Ensuite, tout alla très vite, les coups pleuvaient avec force et vitesse, parsemant le corps de Harry. Le jeune homme ne pouvait que hurler de désir, de frustration, et de douleur. Severus s'acharnait sur son corps et la torture lui semblait délicieuse tant il voulait le contact de l'homme. Severus était hors de contrôle et Harry était certain que sous son voile brillait un regard empli de cette étincelle de haine qui l'animait autrefois. Son corps était en feu. Il ne savait plus si c'était la souffrance ou la passion qui le dévorait. Harry ne savait plus rien. Un brouillard opaque entourait son esprit, refusant de voir l'homme qu'il aimait le torturer ainsi.
Finalement, alors que Harry était certain que son corps et son âme étaient dorénavant deux entités bien distinctes, une voix grave chassa la brume qui l'avait envahit. Il se détesta du sentiment d'apaisement qui l'envahit alors même que son possesseur était le responsable de son malheur.
«C'est terminé, distingua-t-il dans un souffle près de son oreille.»
Il tressaillit involontairement.
«Va maintenant.»
Et il sentit ses attaches d'évaporer. Il rassembla ses maigres forces et dans un effort qui lui parut surhumain, Harry transplana.
Loin de la douleur et la souffrance. Loin de Severus.
... Je crois que j'ai rien à dire à propos de ça.
