Severus et Harry avaient pris l'habitude de savourer l'heure quotidienne qui leur était accordée. Malgré l'attraction physique qui les liait toujours fortement, ils avaient fait de leur mieux pour privilégier d'autres moments de tendresse. Bien que, leur lien les rappelait à eux de nombreuses fois.
Seulement, il n'existait pas beaucoup d'activités variées dans le confinement de leur petit salon. Bien sûr, la salle s'arrangeait pour faire apparaître la moindre de leurs envies mais elle ne pouvait leur fournir des activités de plein-air. C'est pourquoi Harry aspirait fortement à ce que ce stupide jeu prenne fin, qu'il puisse profiter pleinement de son amant.
Les deux sorciers étaient actuellement blottis l'un contre l'autre, Severus lisant un livre tandis qu'il caressait tendrement le dos de son Gryffondor.
Harry réfléchissait à sa relation avec Severus pendant ce temps. Maintenant qu'il y pensait, cela ne faisait pas si longtemps qu'il entretenait une relation avec celui-ci. Seulement quelques mois. Pourtant, il ne s'imaginait pas s'en séparer. Jamais. Harry se demandait si Severus ressentait la même chose. À vrai dire, l'homme était très discret sur ses sentiments. Bien sûr, son amour pour Harry transparaissait dans chacun de ses gestes et attentions, bien qu'il ne le vocalise jamais. Et Harry savait que c'était stupide mais il aurait aimé l'entendre parfois. Harry savait que Severus l'aimait mais il avait besoin d'être rassuré. Et c'était un sentiment pesant qui l'oppressait un peu plus de jour en jour. N'y tenant plus, il demanda d'un coup, d'une voix incertaine :
« Severus, est-ce que tu m'aimes ? »
Le dit Severus se crispa légèrement et posa son livre à ses côtés. Lequel s'évapora immédiatement.
« Ne sois pas stupide...
- Quoi ? C'est si incompréhensible de vouloir te l'entendre dire ?
- Harry...
- Moi je t'aime Severus. Maintenant à toi. »
Severus se contenta de fixer son jeune amant, incapable de lui accorder ce dont il avait besoin.
« S'il te plaît... »
Face au silence du Serpentard, Harry se mit à califourchon sur les genoux de Severus. Il prit son visage en coupe. Il déposa un baiser tendre sur ses lèvres auquel Severus répondit avec douceur.
« Dis-le, souffla-t-il »
Il répéta ses mots en une litanie incessante tout en déposant des baisers un peu partout sur le cou et le visage de Severus. N'y tenant plus, Severus plaqua son jeune amant contre le canapé et prit possession de ses lèvres avec passion afin de le faire taire. Les supplications du Gryffondor fondirent comme neige au soleil pour laisser place à des gémissements de plaisir.
Severus lui fit l'amour avec ardeur et application tentant par là de lui transmettre les mots qu'il ne pouvait prononcer.
Après un orgasme dévastateur, alors qu'il était temps pour les deux amants de se quitter, Harry fut prit d'une impulsion. Et, avant d'avoir pu se contenir, il versa sur Severus la potion qui permettait de dévoiler l'équipe du joueur désigné.
Et l'émeraude qui s'éleva de son amant en une fumée aux relents d'amertume grava dans son cœur un doute irrépressible.
OoOoOoO
Severus arriva au quartier général du Lord Noir sans se douter que Harry venait de constater de ses yeux effarés que le Maître des Potions appartenait à l'équipe émeraude. En effet, la potion était invisible pour tout autre personne que son possesseur.
De ses grandes enjambées, Severus rejoignit la tente de tissu qui servait de base au Seigneur des Ténèbres. Il prit sa place à côté du Mage Noir, un peu en avance pour la réunion hebdomadaire. Il attendit quelques minutes que tous les fidèles soient installés avant que Voldemort ne prenne finalement la parole :
« Mes chers fidèles, je suis ravi de vous retrouver pour une nouvelle réunion hebdomadaire. J'espère que vos recherches ont été fructueuses. Autrement, vous subirez ma colère pour incapacité.
Il y a longtemps que je ne me suis pas défoulé et je ne me ferai pas prier pour châtier les paresseux comme il se doit, conclut-il avec délectation et gravité. »
En effet, cela faisait quelque temps que le camp d'émeraude stagnait. Ce qui avait pour effet de grandement énerver son représentant.
Severus se racla la gorge avec distinction et prit la parole avec assurance.
« Si je puis me permettre Maître, je sais de source sûre que le jeune Potter détient des informations à même de nous éclairer. Aussi, je sais qu'Amaris connaît l'emplacement de son campement, il serait peut être judicieux d'y faire une petite excursion. Qu'en pensez-vous Maître ?
- J'en pense que c'est une excellente idée. Toutefois, Harry Potter ne semblait pas décider à parler la dernière fois que nous l'avons chaleureusement accueilli.
- Je sais bien Maître. Mais je dispose de certains moyens pour le faire parler. Le jeune Potter a acquis une certaine confiance en moi c'est pourquoi je propose d'y aller en avant, seul. Mais qu'une patrouille choisie par vos soins méticuleux vienne me seconder ensuite.
- Severus, Severus, j'ai toujours su que tu ferais un brillant serviteur. Qu'il en soit ainsi.
- Maître. Si je puis me permettre, commença Amaris, j'ai été moi même à ses côtés pendant un certain temps et je peux vous assurer que le cerveau de l'équipe se trouve assurément en la personne d'Osiris. C'est lui que nous devrions capturer. D'autant plus que Harry sera prêt à tout pour sauver la vie de son ami.
- Mmmh, c'est un paramètre intéressant que tu nous livres là Amaris. Je vais donc trancher. Severus, d'ici quelques minutes tu partiras et tenteras de faire parler Harry Potter. Une Patrouille arrivera ensuite dans le but de capturer ce Osiris. Nous aviserons ensuite. Amaris, Fae, Lucius et Bellatrix, vous serez charger de me livrer le prisonnier. La réunion est maintenant levée, nous devons nous préparer. »
OoOoOoO
Harry et Osiris étaient attablés pour le petit-déjeuner quand ils furent interrompus.
La relation entre les deux sorciers était revenue à la normale bien qu'il y avait toujours un discret fossé entre eux. Ils avaient perdu leur complicité d'antan. De plus, leurs recherches étaient au point mort. Leurs tours ne leur apportaient que des choses futiles, n'aidant pas l'avancée de l'enquête. Ils avaient réussi à déterminer l'arme du crime. Selon leur évaluation il agissait d'un poignard, mais ils n'en étaient pas certains. Ils s'étaient ensuite penchés sur l'identité du coupable, ce qui avait eu pour effet d'instaurer un malaise presque palbable entre eux. Depuis, leurs recherches n'étaient plus aussi approfondies qu'auparavant et n'avançaient guère.
C'est alors que Severus pénétra dans la tente et se dirigea vers la cuisine avec une aisance déconcertante.
« Messieurs.
- Rogue.
- Severus ! s'exclama Harry avec surprise. Que fais tu ici ?
- Je vais tout vous expliquer mais d'abord, pouvons-nous aller dehors ? Je m'y sens plus à l'aise et je n'ai pas beaucoup de temps. »
Harry hocha la tête avec automatisme. Il lui sembla que Osiris avait marmoné quelque chose à propos du temps mais Harry n'avait pas saisit la phrase, trop absorbé dans ses pensées. Savoir que son amant faisait parti de l'équipe verte avait semé un trouble profond chez Harry et ravivé d'anciennes blessures pour le moins désagréables.
Les trois sorciers allèrent dehors et se mirent en triangle devant l'entrée. C'était étrange car les deux plus âgés semblaient vouloir se rapprocher de Harry, comme pour le protéger, ce qui créait un déséquilibre troublant.
Ils se dévisagèrent un long moment. Severus amorça un discret mouvement le long de son avant bras. Le gauche. Avant qu'il n'ait pu atteindre son objectif, Osiris dégaina sa baguette et envoya un sort de désarmement qui projeta Severus au sol. Il prit les épaules de Harry avec empressement et l'entraina à l'écart. Son visage se teinta d'un air grave.
« Harry, je n'ai pas beaucoup de temps. Aussi je te prierai de m'écouter sans me couper. Je sais que cela fait un moment que tu as des soupçons à mon égard. Et l'autre jour j'ai affirmé que si j'étais l'assassin d'Albus je te le dirais. Eh bien voilà, je te le dis. C'est moi. Tu avais raison. J'ai tué Albus. »
La voix d'Osiris avait perdu son calme habituel et tremblait d'une émotion que Harry décrirait comme de la douleur.
L'aîné sortit une fiole de sa poche et la déposa soigneusement dans les mains de Harry.
« Les réponses à tes questions reposent dans cette fiole. Prends-en grand soin et surtout n'oublie pas que je- »
Osiris s'arrêta brutalement au milieu de sa phrase. Harry sentit les mains qui entouraient les siennes se mettre à trembler. Il baissa les yeux et eut tout juste le temps d'apercevoir la lame de poignard se retirer du cœur de son ami avant que celui-ci ne lui tombe dans les bras.
Le choc et la douleur se mêlèrent dans l'esprit de Harry tandis que le sang d'Osiris tâchait leurs vêtements.
« Tu quoi ? Osiris réponds moi ! Ne pars pas !
- Harry je- »
Osiris n'osa pas continuer. Le moment n'était pas venu de révéler ses sentiments au jeune homme. Il ne le serait jamais.
« Prends soin de toi. Et gagne cette guerre. Je te souhaite tout le bonheur du monde Harry. »
La main tremblante d'Osiris esquissa un mouvement vers la joue du jeune homme. Mais les doigts n'atteignirent jamais leur destination. La main retomba mollement dans le vide. Inerte. À tout jamais.
« Ne pars pas Osiris, ne pars pas, supplia Harry alors que les larmes dévalaient ses joues. Tu m'as promis. Tu ne peux pas me quitter. »
Le corps sans vie d'Osiris se désintégra dans l'air dû au mécanisme du jeu. Sa silhouette se disperça dans les cieux. C'était fini. Osiris avait quitté la vie. Quitté Harry. Il avait rompu sa promesse. Il était mort. Il ne reviendrait plus. Jamais.
Harry leva ses yeux embués par les larmes vers un Severus essuyant avec nonchalance son poignard souillé par le sang d'Osiris. Et de bien d'autres encore.
La tristesse et la douleur se mêlèrent à la colère alors qu'il s'écria :
« Alors ça y est !? C'est le moment où tu m'annonces que tu es définitivement des leurs ? T'es vraiment qu'un enfoiré ! Et moi je suis le roi des cons ! Toutes ces semaines à lutter contre moi-même pour te pardonner toutes les atrocités et toutes les cicatrices que tu as taillé sur ma peau. J'ai cru en nous Severus. J'ai cru tes promesses d'avenir. J'ai cru que tu m'aimais. C'est pour ça que tu refusais de me le dire en réalité !? Parce que je te dégoûtais trop pour mentir ?! Putain. PUTAIN. Dis quelque chose au moins. Tu viens d'assassiner quelqu'un ! Mon ami. Putain.
- Oh, cesse ton cinéma, s'irrita-t-il. Arrête de pleurer vainement. Il n'était plus utile de toute façon.
- Plus utile ? PLUS UTILE ?! hurla-t-il. Alors c'est tout ce que représentent les gens pour toi ? Des objets ? Et moi je ne te suis plus utile maintenant que tu m'as allègrement baisé ? »
Severus semblait fortement agacé par la colère du Gryffondor. Il tapait du pied avec impatience, comme pour se contenir.
Harry eut un rire sans joie.
« Je sais même pas comment j'ai fait pour aimer un type comme toi Severus. Dire que tu comptais plus que tout pour moi, constata-t-il avec une amertume presque palpable. Je te hais. Ne m'approche plus jamais. »
Un bruit de transplanage se fit entendre et une troupe de Mangemort apparut derrière Severus. Avec un dernier regard emplit de mépris pour Severus, Harry transplana, la fiole argentée fermement serrée dans son poing. Toutefois pas assez pour la cacher aux yeux d'une certaine rousse.
Quand Harry arriva devant la pensine, il voulait vomir. Et dormir. Pour échapper à l'enfer de sa réalité. Il se sentait trahi, amer, déçu, déchiré, affligé. Mais il fallait encore qu'il visionne ces foutus souvenirs. Il devait le faire. Pour Osiris.
D'un mouvement peu convaincu Harry versa les souvenirs dans le bassin de pierre. Et y plongea sa tête avec réticence.
Il se trouvait dans le bureau de Dumbledore. Le vieil homme était assis à son bureau, les mains malicieusement croisées sur la table, semblant attendre quelqu'un.
La porte s'ouvrit magistralement, dévoilant Severus qui s'avança avec impatience dans le bureau, ses capes noires virevoltant majestueusement sur ses pas.
Harry eut un haut le cœur. La vue de cet homme lui était insupportable. Il se força à continuer d'observer la scène.
« Severus, pile à l'heure, comme toujours.
- De quoi vouliez-vous parler ?
Demanda-t-il d'un ton neutre où pointait l'impatience.
- Assieds-toi Severus, je t'en prie. Nous ne sommes pas pressés. »
Severus ravala la réplique sarcastique qui menaçait de sortir de ses lèvres et prit place dans le fauteuil qu'on lui désignait.
Dumbledore le couva de ses yeux pétillants avec un semblant d'affection avant que son visage ne prenne une teinte affreusement sérieuse.
« Severus. Dans une semaine Harry rentrera en 7ème année.
- Potter. Encore Potter. Qu'a-t-il fait cette fois-ci ?
- Severus, le réprimanda le viel homme, ne soyez pas trop dur avec lui.
- Venez-en au fait Albus.
- Harry entamera sa dernière année à Poudlard et je ne tolérerai pas de le laisser à la merci de Tom durant une année entière. Car il est évident qu'il tentera quelque chose cette année. Une fois parti de Poudlard, Harry serait bien trop inatteignable.
- Je suppose que vous avez un plan et que je vais me contenter de suivre bien gentiment chacune de vos machinations ?
- Severus, je ne plaisante pas. La situation est extrêmement délicate, nous n'avons pas le droit à l'erreur.
- Éclairez-moi Albus.
- Severus. Cela fait des années que je mets ma magie et mon savoir dans la création d'un jeu.
- Un jeu ? Vous plaisantez Albus ! La vie n'est pas un jeu.
- Je le sais bien, rétorqua-t-il durement. C'est tout sauf amusant. Chaque paramètre et configuration a été étudié avec minutie. Je ne vous expliquerai pas l'ensemble de cette compétition Severus, vous le découvrirez bien assez tôt. Cependant, pour le bon déroulement des choses nous avons à régler quelques détails. Tout d'abord, le but de ce jeu sera de résoudre une énigme afin de gagner l'intégralité de mes pouvoirs. Ce qui comprend également l'allégeance de la baguette de Sureau.
- Mais comment allez-vous vous débarrasser de votre magie Albus ?
- C'est là que vous intervenez Severus. Afin que ceci soit réalisable, le moment venu, tu devras me tuer Severus. De façon moldue, sans me désarmer.
- Vous n'y pensez pas, affirma-t-il d'une voix tranchante.
- C'est mon dernier recours, j'ai tenté de m'empoisonner mais le poison n'aura pas fait effet avant la Répartition or le déclenchement se fait par le biais du Choixpeau. Je n'ai pas le choix Severus. Et toi non plus.
- Enfin Albus soyez raisonnable-
- Tu le feras. Tu m'as promis ta servitude la plus loyale, lui rappela Dumbledore avec une certaine dureté. »
Severus ne répondit rien. Il se contenta de dévisager celui qui lui faisait face.
« Cependant ce n'est pas tout. Il y a plus important.
- Pire encore ? Rétorqua-t-il, sarcastique.
- Ce n'est pas drôle Severus. Il s'agit de l'avenir de notre monde.
- Continuez Albus.
- Bien que cela aura tout l'air du hasard, il n'en sera rien, bien évidemment. Le jeune Harry devra être guidé tout au long de ce jeu. Et vous Severus, serait le seul à avoir la clé de l'enquête. Car cette enquête portera sur les circonstances de ma mort. Voici comment se déroulera la partie. Il y aura deux équipes. Émeraude pour Tom. Et Rubis pour Harry. Chaque joueur va intégrer une équipe à son entrée dans le jeu. Mais ce que je veux que vous fassiez Severus, c'est que vous jouiez pour les deux camps.
- Comment est-ce possible ? S'interrogea-t-il en fonçant les sourcils.
- Au moment lancement du jeu, une sorte d'hologramme entièrement sous votre contrôle apparaîtra à vos côtés. Ce sera votre double. Une extension de vous. Ses actes vous seront dirigeables par la télépathie. Vous jouerez comme deux joueurs distincts. Vous, Severus, intégrerez équipe de Tom, pour pouvoir brouiller les pistes et rester dans ses bonnes grâces afin qu'il ne puisse vous atteindre par le biais de la Marque. L'autre vous, entrera dans le jeu sous le nom d'Osiris dans l'équipe Rubis et sera chargé de guider Harry vers la victoire. Pour plus de crédibilité, j'ai créé des souvenirs de toute pièce relatant de la vie de ce personnage inventé. Nous les visionnerons tout à l'heure pour mieux vous immerger dans votre rôle. Ces mêmes souvenirs seront mis en jeu afin de renforcer son authenticité aux yeux de Harry. À tout moment, vous pourrez échanger votre place avec votre double par un simple bouton de commande. Vous vous retrouverez ainsi à la place Osiris et lui à la votre. Et inversement. Ce sera une action parfaitement invisible aux yeux d'autrui par un procédé de camouflage très efficace. Comprenez bien, mon cher ami, qu'Osiris et vous êtes la même personne, même si vous disposez d'un double pour vous seconder, toutes les actions sont pleinement vôtre. »
Severus encaissait les informations sans broncher.
« Comment faire pour guider Potter ?
- Oh je vous dévoilerai tout à l'heure les différentes énigmes mises en place. Cependant, quand vous l'estimerez bon, vous devrez naturellement tuer Osiris afin de vous restituer votre pleine identité. Il vous faudra à ce moment-là livrer vos souvenirs à Harry pour qu'il puisse accéder à la victoire. Pour gagner, il devra donc se rendre à mon tableau et énoncer : Albus Dumbledore a été tué sur l'île de Poros, forêt des citronniers, par Severus Rogue alias Osiris, à l'aide d'un poignard. Ceci est un mot de passe qui le déclarera vainqueur. Avez-vous bien saisi Severus ?
- Je pense que oui Albus. Je n'ai pas le choix de toute manière, soupira Severus.
- Non vous ne l'avez pas, affirma-t-il. »
Severus et Albus se tenaient au centre d'une forêt de citronniers. Le moment était venu.
« Alors ça y est, nous y voilà ? Demanda Severus d'un ton neutre.
- Oui Severus. Es-tu prêt pour la suite ?
- Je ne pense pas être jamais prêt pour une telle folie mais je tâcherai de suivre vos consignes Albus.
- Parfait. Je suis certain que tu réussiras. Et je t'assure que tu tireras du bon à approcher Harry de plus près. »
Severus émit un grognement exaspéré.
« Allez Severus, ne tardons pas plus.
- Êtes-vous certain que tout se déroulera correctement ? Ne sommes nous pas entrain de commettre une erreur monumentale ?
- Ce n'est plus le moment de douter Severus. Il faut que nous réussissions. »
Severus hocha sèchement la tête. Il prit une grande inspiration, ferma un instant les yeux avant de murmurer :
« Adieu Albus. »
Et la lame de son poignard transperça Albus Dumbledore en plein cœur. Celle-là même qui torturerait Hermione, puis Harry, et finirait par tuer Osiris.
Le corps du puissant sorcier tomba sur le sol, les bras écartés tel le saut de l'ange. Il continua d'agoniser sur le sol et Severus détourna les yeux. Il devait rentrer dorénavant. Le jeu allait débuter. Cela faisait un jour que le jeu avait débuté. Severus avait été appelé à rejoindre le Seigneur des Ténèbres. À ses côtés, un écran miniature diffusait la vue d'Osiris. Et sur sa droite, un discret bouton cuivré lui permettait d'incarner le corps de l'autre joueur. C'était étrange comme fonctionnement, Severus avait l'impression d'avoir deux esprits. Il était très conscient de cette deuxième partie de lui-même qui vivait une toute autre histoire. Il ressentait le vent qui soufflait sur le corps de l'autre, pouvait humer l'odeur de l'herbe humide et pourtant il avait toujours pleinement conscience de son propre corps. C'était une sensation indescriptible, qu'on ne pouvait comprendre à moins de la vivre.
Dans quelques jours, ainsi qu'il en avait été convenu avec Albus, la renconre entre Potter et Osiris aurait lieu. Severus devait se tenir prêt. Il espérait pouvoir remplir ce rôle qui lui était attribué. Et souhaitait de tout cœur que la stratégie d'Albus aboutirait à un succès.
Harry ressortit de la pensine en haletant. C'était trop. La trahison de Severus qui n'en était pas une. La mort d'Osiris qui n'en était pas une. Le hasard du jeu qui n'en était pas un. Ses repères et certitudes étaient chamboulés. Tout se bousculait avec trop de brusquerie dans son esprit. Ses sentiments étaient confus et oppressants. Si bien, qu'il s'évanouit sous la pression.
C'est pourquoi il ne vit pas la silhouette qui se glissa dans le bureau et se pencha sur le bassin de pierre où miroitaient encore les souvenirs.
Voilà. Les dernières révélations concernant l'enquête sont tombées.
J'espère n'avoir rien oublié...
J' avoue avoir longuement hésité quand à faire de Severus et Osiris une seule et même personne. Cependant j'ai tranché. Ma décision est prise.
Bref. J'espère que vous n'êtes pas trop confus ou déçus...
À bientôt pour la suite !
