Chapitre 8

De nouveau, une angoisse profonde fit de Sasuke sa proie, au milieu de la nuit, alors qu'il tentait de s'endormir en vain. Le jeune homme était tout en sueur. La grosse baraque de son frère était munie d'un foyer, et de ce fait, ils avaient allumé un feu avant de se coucher. Avec cette tempête, les vents forts qui soufflaient et la coupure de courant - et donc, de chauffage -, cela s'était avéré la seule solution pour passer une nuit confortable. Cependant, ce n'était pas confortable du tout, et Sasuke aurait encore préféré le froid mordant. Peut-être que sous la barre des zéros il parviendrait à s'endormir... ou alors à geler ses pensées, à les glacer pour que celles-ci cessent de lui faire tant de mal.

Sasuke se passa une main sur le visage, essuyant la moiteur de sa peau, qui faisait coller ses cheveux. Bon sang, il avait si chaud ! D'un coup d'œil vers le bas, il se rendit compte qu'il portait encore le pull de Naruto, épais et douillet, mais malgré la température élevée de son corps, il refusa de l'enlever. Sa respiration s'emballa soudainement, et son cœur se mit à frapper sa poitrine si fort qu'il ressentit des nausées et des étourdissements.

Alors sans plus attendre, Sasuke bondit du canapé où il était couché et se précipita vers l'escalier. La montée fut difficile, tellement, qu'au bout de quelques marches, il s'effondra et se recroquevilla sur place.

Pas encore, songea le jeune homme en fourrant sa tête entre ses genoux, qu'il enveloppa de ses bras tremblants. Il détestait ses nuits, depuis... ce jour-là. Ces derniers temps, il avait cru aller de mieux en mieux. Mais il s'était lourdement trompé...

Ne pense pas à elle, Sasuke. Ne pense pas à elle...

Mais comment, alors qu'elle envahissait son cœur sans relâche ? Et puis, même s'il espérait l'oublier, ne serait-ce que pour une toute petite minute afin de se séparer de sa douleur, de prendre un petit repos, l'idée qu'elle disparaisse pour toujours le faisait plonger dans un océan d'angoisse, de peur et de souffrance. Il se sentait pris dans un labyrinthe où, peu importe le chemin qu'il prenait, chaque tournant le ramenait à la case départ. Il n'y avait pas d'issue... Et tout le monde disait à tout va que le temps réparait la blessure. Ça ne pouvait pas être plus faux.

- Est-ce que ça va ?

Sasuke releva la tête, ahuri, en entendant cette voix affolée et empreinte d'inquiétude. Il posa les yeux sur la silhouette de Naruto dans le noir, à quelques pas de là au pied de l'escalier. Main sur la rampe, Naruto semblait prêt à sauter les... (Sasuke compta rapidement, le cœur battant) cinq marches qui le séparaient de lui.

Il réalisa avec horreur que des traces humides maculaient ses joues et, déchiré entre son malaise grandissant et une honte indélébile, Sasuke baissa la tête en essuyant rapidement son visage.

- C'est rien...

- Bon sang, Sasuke, arrête de dire que c'est rien. Tu ne vas clairement pas bien. T'es malade ?

Naruto finit par monter, et Sasuke se cloitra davantage contre le mur, crispé.

- T'as mal au ventre ?

- Non, marmonna Sasuke finalement. Mal au cœur...

- Tu vas vomir ?

- No...

Sasuke s'apprêta à rassurer Naruto, à lui dire qu'il avait déblatéré ces mots sans réfléchir, perdu et incapable de décrire vraiment comment il se sentait - quand il réalisa brusquement que, oui, il allait vomir.

- O-Ouais, croassa-t-il rapidement.

- Merde ! Bon allez, vite, dépêche-toi ! s'exclama Naruto.

Il l'aida à se relever et, à vitesse grand V, les deux garçons accoururent à la salle de bain. Ce fut dans une sorte de transe que Sasuke parvint à monter le reste des marches de l'escalier (pourquoi Itachi avait-il dû acheter cette putain de maison immense avec un escalier aussi grand et robuste ?), traverser le palier du second étage jusqu'à la pièce convoitée. Il poussa la porte comme un forcené, tandis que Naruto allumait la lumière derrière lui, avant de grommeler une suite de mots inintelligible lorsque l'interrupteur n'émit qu'un petit son sans incident - dans son empressement, le blond avait oublié que le courant n'était toujours pas rétabli.

Sasuke se laissa tomber à genoux et tenta de respirer profondément. Il écouta les bruits qui lui parvinrent dans la pénombre et devina que Naruto était toujours là, tout près. Saperlipopette. Comment être élégant et en parfait contrôle de soi devant la personne qui émoustillait tous ses sens ? Reprenant un semblant de contenance, Sasuke inspira par le nez et remercia le ciel d'avoir jeté cette féroce tempête : ainsi, peut-être qu'il était pathétique devant l'athlète canon et tout simplement parfait qui se trouvait à côté de lui, au moins, Naruto ne pouvait pas voir sa peau livide, probablement devenue presque verte, et ses cheveux dans un piteux état...

- Ça va ? demanda Naruto, après un très long moment.

- Hmmm...

- Ça fait au moins 20 minutes qu'on est là.

Sasuke, toujours à genoux devant la cuvette, penché vers l'avant, avait fermé les yeux.

- Je crois que oui...

- OK.

Sasuke tenta l'ascension de la gloire - se relever après être resté tout ce temps devant la toilette.

- Désolé... tu n'aurais pas dû assister à ça, marmonna-t-il nerveusement. Va te recoucher, ça va aller...

- Arrête, c'est rien du tout. Mais qu'est-ce qui t'arrive ? Tu as chopé un virus ou... ?

- Non. Je...

Sasuke s'appuya sur le comptoir une fois sur ses pieds. Il avait cru que sa crise était passée, mais rester accroupi ainsi avec l'estomac qui jouait à saute-moutons n'avait fait que retarder la chose. Sa poitrine était toujours, sinon plus, écrasée et il chercha son souffle un instant.

- C'est juste... ça... va passer, parvint-il à articuler. Va te... va te recoucher...

- Tu fais une crise de panique, Sasuke, déclara Naruto avec un calme olympien.

Sasuke releva la tête, écarquillant les yeux et fronça les sourcils. L'instant d'après, Naruto trouva sa main dans le noir. Aussitôt, la chaleur et la moiteur de cette paume couvrant sa main fit débattre son cœur, mais agréablement. Naruto l'emmena doucement, et tous deux sortirent de la salle de bain. Ils traversèrent le couloir lentement, redescendirent les marches, et bientôt, se retrouvèrent dans la cuisine. La pièce, munie de grandes baies vitrées, était plus claire que le reste de la maison, illuminée par le blanc de la neige qui tombait à l'extérieur.

- Comment le sais-tu ? demanda finalement Sasuke tandis qu'il suivait la silhouette de Naruto se diriger vers l'immense frigo.

- J'en avais souvent avant, avoua franchement le blond. J'en ai encore... même si c'est plutôt rare maintenant.

- Vraiment ?

Le blond ouvrit le tiroir du congélateur et fouilla un instant. Sasuke sentit la fraîcheur se rendre jusqu'à ses pieds. Frissonnant, il décida de grimper sur l'îlot.

- Et comment... comment tu faisais pour t'en débarrasser ? Pour faire passer la crise ? demanda-t-il tout bas.

- Promets-moi de ne pas te moquer.

Sasuke leva un sourcil - Naruto lui faisait toujours dos.

- OK, promis.

Il se retourna enfin, ayant extirpé du congélo un contenant cylindrique.

- Je mange de la crème glacée.

Naruto ouvrit un tiroir, fit tinter des ustensiles, puis lui tendit une grande cuiller.

- Quoi ? lâcha Sasuke.

- Te moque pas, j'ai dit ! protesta Naruto en grimpant sur le comptoir de l'îlot, juste à côté de lui.

Sasuke eut conscience de leurs cuisses qui se frôlèrent. Naruto ouvrit le flacon de crème glacée et y plongea sa cuiller joyeusement. Tel un enfant qui dérobait des friandises en pleine nuit, il lui tendit le contenant :

- Allez sers-toi, l'encouragea-t-il.

Sasuke n'avait pas vraiment la dent sucrée, et n'avait jamais été fan de crème glacée, mais... là, comme ça, au milieu de la nuit alors qu'une tempête soufflait dehors, que le monde semblait s'être arrêté et que le plus bel homme sur Terre lui offrait ce petit intermède étrange et mignon, il ne pensa à rien d'autre qu'au fait que son truc avait déjà fait ses preuves et que sa respiration était redevenue normale.

- Je ne me moque pas, souffla-t-il avec un rictus en coin que Naruto ne pouvait pas voir. C'est juste... bizarre. Tu es quelqu'un de bizarre, tu le sais ?

- Bon, bon, coupable ! s'amusa Naruto. Je sais ! C'est bizarre de manger de la crème glacée en pleine tempête hivernale.

- C'est bizarre de manger de la crème glacée pour apaiser une crise de panique, rétorqua Sasuke.

Le rire de Naruto fut le son le plus apaisant que Sasuke n'avait jamais entendu de sa vie.

- En fait, quand j'avais des crises de panique, me glacer le cerveau semblait la seule solution pour interrompre mes pensées juste assez longtemps. Hey, j'ai une idée. Si on jouait aux 20 questions ?

- Ça fait partie des choses que tu faisais pour faire passer tes crises ?

- Entre autres ! Avoir de la bonne compagnie et parler avec un autre être humain fait des miracles quand on veut se changer les idées. Tu trouves pas ?

- Hm. Bien sûr, murmura Sasuke en engloutissant une grande cuillerée glacée à la vanille.

Il ne savait pas si ça fonctionnait vraiment. En réalité, le torrent interne semblait être passé déjà, ou peut-être était-ce grâce à la présence du blond, à laquelle Sasuke commençait à prendre goût, à un point tel qu'il n'avait jamais ressenti pour quiconque.

Cela dit, se glacer les pensées pour éviter de fondre comme une misérable flaque d'eau à savoir que Naruto le considérait comme "de la bonne compagnie", était une excellente idée.

- Vas-y doucement quand même, suggéra Naruto. Y'a deux secondes, tu as failli vomir.

- C'est pas mon estomac, le problème... et puis c'était ton idée, je te signale.

- Touché, ricana Naruto. Bon, 20 questions ?

- OK.

- Je commence, déclara le joueur de hockey. Hum... ton groupe préféré ?

Sasuke ne put s'empêcher de sourire, sentant les muscles de son visage (au repos depuis si longtemps) se délier. Naruto était si mignon.

- Ça dépend de mon humeur...

- C'est quoi cette réponse de merde ?

- Hé, c'est mon tour de poser une question.

Naruto rouspéta, mais le petit son étrange se transforma en rire. Il plongea sa cuiller dans sa glace tandis que Sasuke réfléchissait.

- Tu aurais fait quoi si tu n'étais pas devenu joueur de hockey ?

- Policier, peut-être, répondit presque sans hésiter le jeune homme à côté de lui. Un truc dans le genre...

- Je vois...

- Allez, à moi. Voyons voir... Tu étudies dans quoi ?

- Tu ne le savais pas ? s'étonna Sasuke.

- Bah non. On ne se connait que depuis... environ une semaine, peut-être ?

- Je croyais qu'Itachi...

- Itachi ne parle pas beaucoup de sa vie personnelle, acquiesça Naruto avec une tendresse dans la voix. Outre le fait qu'il vivait seul et qu'il avait un petit frère, qu'il a un lancer-frappé du tonnerre, je ne savais rien d'autre à son sujet jusqu'à tout récemment.

Sasuke inspira doucement, sachant très bien que la mort de leur mère était fortement sous-entendue. Il piocha avec sa cuiller dans le pot, que Naruto tenait toujours dans une main entre eux.

- En psychologie.

- Quoi ?

- Mon domaine d'études, rectifia Sasuke. Psychologie.

- Oh...

- Quoi « oh » ?

- Eh bien, je sais pas. Je ne m'attendais pas à ça.

- Tu t'attendais à quoi ?

- Pas à ça, répéta Naruto avec un petit rire nerveux. Et tu aimes bien ?

- Hun-hun. C'est mon tour, contra Sasuke.

- Frimeur, grommela Naruto, ce qui valut un rictus au jeune homme.

- Tu as des frères et sœurs ?

Sasuke frissonna en sentant le blond se crisper soudain à ses côtés. Il regretta un moment sa question, sachant pertinemment que ce sujet pouvait être douloureux, lorsqu'un membre d'une famille n'était plus. En plus, il avait perdu sa mère lui aussi. Sasuke ignorait ce qu'il en était du reste de son clan...

- Non, avoua Naruto après une longue hésitation, et Sasuke fut soulagé de toujours entendre la légèreté dans le ton de sa voix. Je suis fils unique. Comme je t'ai déjà dit, j'ai perdu ma mère. C'est arrivé lorsque j'avais 15 ans. Un stupide accident de voiture, qui a aussi emporté mon père.

Sasuke déglutit, les révélations de Naruto comme un coup de poing dans le ventre.

Bon sang, orphelin de père et de mère, d'un seul coup... Sasuke ne pouvait s'imaginer ce que c'était. Penser à son père en ce moment était plus stressant que réconfortant, mais l'idée qu'il ne soit plus là... l'idée de le perdre lui aussi parut soudain si douloureuse qu'elle donna un choc à Sasuke. Il éprouva également un profond élan d'empathie pour Naruto. Lui n'avait même pas de frère ou de sœur pour se consoler, et s'appuyer... Comment avait-il fait pour devenir quelqu'un de si joyeux, si... fort ?

- Mon tour ! s'exclama-t-il. Ton film Marvel préféré ?

Sasuke remercia silencieusement Naruto de continuer sur une lancée plus légère. Il n'aurait pas supporté de parler plus longtemps de sa famille - ou même celle de Naruto pour le coup. C'était trop lourd, et ce même si connaître un peu plus le magnifique homme qu'il était demeurait pour Sasuke quelque chose qu'il souhaitait ardemment.

Ce serait pour plus tard... s'il en avait la chance...

- La guerre civile, lâcha-t-il.

- Bon choix ! commenta Naruto. Ton tour !

- OK. Team Captain america ou Team Iron man ?

Naruto se servit une énième portion de crème glacée, savourant la saveur en gardant la cuiller dans sa bouche quelques secondes, réfléchissant à la question de Sasuke.

- Hmm... Je dirais Team Cap.

- Vraiment ?

- Ça t'étonne ?

- Je me disais que tu serais plus du genre à... te coller à une autorité quelconque. Puisque tu joues dans une équipe. Une équipe est une forme d'organisation.

- Je vois ! Et toi alors ?

- Si j'étais un superhéros, j'aurais le même discours que Steve Rogers, que le gouvernement ne peut pas me dicter mes actions et me dire quoi faire...

- Intéressant !

- On en est où ?

- Avec les questions ? C'était à ton tour je crois.

- T'es sûr ? lâcha Sasuke, amusé.

- En fait, je crois que j'ai perdu le compte ! s'esclaffa Naruto.

Sasuke ne put retenir le petit rire moqueur qui lui échappa. Attendri, il se reprit de la glace et réfléchit quelques secondes. La question qui lui taraudait les lèvres était gênante, mais... qu'y avait-il de plus gênant entre discuter avec un ami, et être à genoux devant la cuvette avec une tête à faire peur ? De toute façon, ils étaient tous les deux dans le noir... Naruto ne verrait pas ses joues rosir.

- Comment t'as su que tu étais gay ?

- Bisexuel, en fait, prononça Naruto.

- Oh, pardon.

- Pas de soucis. Eh bien, en fait... je sors avec Sai depuis l'adolescence, il a été mon premier pour tout, et j'ai toujours su que j'aimais les mecs. Et puis, un jour j'ai rencontré la copine d'un mec de l'équipe et, putain, la crise identitaire qui s'en est suivi...

- C'est comme ça que tu as su que tu aimais aussi les femmes ?

- Ouep. Ça m'a frappé comme un mur de briques. J'étais vraiment, incontestablement attiré par elle.

- Hm.

Sasuke se mit à bailler malgré lui, soudain frappé aussi, mais par la fatigue.

- Je te repose ma question de tout à l'heure, s'enquit Naruto. Tu aimes bien la psychologie ?

- Pas particulièrement.

- Ah bon ?

Même si le jeu voulait qu'ils se posent une seule question chacun l'un tour, Sasuke ne put se retenir. Son cœur était si lourd, et tant d'émotions contradictoires et de sentiments incongrus se livraient bataille. Il avait besoin de se confier à quelqu'un. Et Naruto était la personne la plus facile à parler.

- Je devais m'inscrire en histoire et littérature à la base. Même si mon père aurait voulu me voir en droits, pour devenir avocat, comme lui. J'ai changé de programme à la dernière minute...

- Pourquoi ?

La sincère curiosité de Naruto, ni teintée de jugement ni de moquerie, incita Sasuke à continuer. Il soupira.

- Après la... m-mort de ma mère, murmura Sasuke, articulant difficilement le mot. J'ai... j'étais perdu. Je le suis encore. Je voulais comprendre... tu sais, le processus. Savoir quoi faire, quoi ressentir. Je voulais savoir combien de temps il faudrait avant que la douleur parte. Si elle finit par partir un jour.

Naruto ne bougeait plus à côté de lui, alors que leurs jambes se balançaient joyeusement à peine quelques secondes plus tôt. Il posa le pot de crème glacée presque vide derrière eux sur le comptoir, et se voûta légèrement. Sasuke n'osa lever les yeux vers lui, mais après un trop long silence, décida de le faire. Malgré la pénombre, doucement éclairée par la clarté de la neige dehors, il distingua plutôt bien le visage de Naruto. Un visage aux traits bien dessinés, délicieusement masculins sans être trop rudes, trop sévères ou trop... trop. Naruto était vraiment beau...

- Je ne crois pas que ça pourra vraiment t'aider, tu sais... ce n'est pas d'un diplôme en psychologie dont tu as besoin, mais d'une thérapie, Sasuke.

- Franchement...

- Au moins de quelqu'un à qui parler, protesta Naruto, toujours d'une voix calme et gentille.

Sasuke ne sut quoi répondre. Son coeur battait la chamade, mais cette fois-ci, ce n'étaient pas les prémisses d'une crise de panique, mais plutôt l'allégresse dans laquelle il nageait quand il se trouvait près de cet étrange garçon, qui gagnait à être connu. Les pensées de Sasuke allaient à toute allure, toute cette glace n'avait pas ralenti leur course. Il avait encore tant de questions, sur tout et rien, sur la vie, sur la mort, sur le blond. Il voulait le connaître plus... et en même temps, il n'avait aucune envie d'entendre parler de Sai.

- Oh la vache, lâcha Naruto en extirpant son téléphone de sa poche. Il est 3 heures du matin.

Il sauta de son perchoir et se tourna vers Sasuke. Le jeune Uchiwa frissonna en réalisant que, lui assis ici et Naruto debout face à lui, ils étaient à la même hauteur. Les yeux bleus trouvèrent les siens dans la pénombre du petit matin.

- Euh... est-ce que tu te sens mieux, Sasuke ?

- Ouais. Merci...

Il descendit à son tour et se dirigea vers le salon, mais une main lui attrapa le poignet.

- Hey, Sas'ke !

Leurs doigts se frôlèrent et les deux jeunes hommes furent traversés du même frisson grisant. Sasuke leva vivement la tête pour rencontrer le regard troublé de Naruto, qui reprit aussitôt sa main comme s'il s'y était brûlé.

- Oui ?

- Elle ne part jamais complètement, marmonna Naruto. La douleur, ajouta-t-il devant l'expression abasourdie de Sasuke. Mais avec le temps, ça devient supportable. Je te le promets. Et si tu veux parler à quelqu'un, je suis là, okay ?

Sasuke acquiesça.

Puis, le cœur en émoi, les joues rouges et l'esprit calme, il regagna le salon et se recoucha sur le canapé. Il entendit Naruto aller à la salle de bain, puis écouta lorsqu'il revint au salon. Il s'installa en douceur sur sa couchette en faisant attention de ne pas réveiller Itachi, que leur étrange intermède nocturne n'avait pas dérangé le moins du monde. Se relevant sur un coude, Naruto lui envoya un sourire complice.

- Bonne nuit, Sas !

- Bonne nuit, souffla le jeune homme.


A suivre...


Coucou ! :)

Un plus petit chapitre, mais tout en douceur ! ^^

Je suis vraiment choyée de lire vos commentaires, merci énormément à chacun d'entre vous qui prenez le temps de m'écrire un petit quelque chose.. Ça me va droit au coeur.

Double Tranchant arrive bientôt, c'est promis !

Bisous

Tch0upi